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[Terminé] temperare le emozioni e osare

2 participants
Gabriel Selvaggi
Saint Patrick
Gabriel Selvaggi
•☽✧☾•
As above
Trombinoscope : Gif de Ryan Gosling tenant quelqu'un dans ses bras.
Face claim : Ryan Gosling
Pronoms RP : he/him
Âge : 43ans
Tuer le temps : Contrôleur des taxes pour le gouvernement + Membre de la Garde
Familier : Une pieuvre, pendant 4h.
Compte en banque : 2076
Champion.ne : [Terminé] temperare le emozioni e osare - Page 2 M99MSHi [Terminé] temperare le emozioni e osare - Page 2 SirdFq0 [Terminé] temperare le emozioni e osare - Page 2 R4Ntd6Z [Terminé] temperare le emozioni e osare - Page 2 Bi6dBOc
So below





Temperare le emozioni e osare

1er juin feat  @Raphael Selvaggi

TW : violence intra-familiale ; culpabilité ; nausée


"T’es pas une grosse merde"

Si. Non. Parfois quand même. Trop souvent à son goût, à vrai dire. Et ne pas être présent quand Raphael en avait réellement besoin, avant même son départ, faisait partie de ces moments où le Garde aurait aimé agir différemment. Ne pas avoir peur de lui, ne pas réagir avec une telle colère sans avoir plus d'information qu'un "il est un sorcier, il a blessé ton frère", et surtout, ne pas se l'imaginer en bourreau, dans un environnement où son cadet ne pouvait devenir qu'un survivant. Pourtant, le Garde ne répondit rien, ne bougea même pas de son évier, les yeux toujours rivés sur la faïence. C'est à peine s'il laissa de la place à Raphael, qui commençait à déposer la vaisselle sale dedans, à ranger le reste, le tout dans un silence qui finalement, se para d'une mélodie. Gabriel avait toujours aimé écouter son frère chanter ou même simplement jouer. Et s'il ne lui avait jamais vraiment avoué à quel point il appréciait sa voix, il finissait souvent par écouter ses chansons, lorsque l'insomnie le prenait aux tripes ou que le sommeil lui faisait voir des monstres là où il n'y avait que des visages connus.
Mais cette fois-ci, les paroles ne lui étaient pas familières et au vu des mots, n'étaient pas du prodigieux Selvaggi. Pourtant, elles semblaient faites pour la situation, même sans que le cadet n'ait besoin d'en savoir davantage sur ce qui venait de se passer entre eux. Des serpents, Gabriel avait l'impression de vivre avec depuis ses plus jeunes années. De se laisser guider, envelopper, secouer, mordre et étouffer par eux. Et d'en redemander. Si au fil des rencontres, des bribes de conversations et des lectures, le Garde avait finit par comprendre qu'il n'y avait rien de positif dans la relation qui l'unissait à ses parents, aller plus loin que la réflexion semblait encore trop compliqué. Trop douloureux. Gabriel était tellement conscient de sa responsabilité dans des actes violents et beaucoup trop nombreux qu'il n'arrivait pas à s'imaginer pouvoir être bourreau et victime à la fois. Le paradoxe lui semblait inconcevable, pour un être comme lui.

Et puis les répercussions, Gabriel les connaissait. Réclamer des explications à leur parent, c'était craindre les conséquences sur ses adelphes et Raphael en particulier. L'ainé était revenu pour lui, dans un élan de protection trop tardif et basé sur des mensonges. Il avait tué pour lui, dans une réaction toxique nourrie par des adultes dangereux et qu'il avait perfectionné de lui-même. Et il restait pour lui, tout en le faisant constamment souffrir. Vraiment, il n'y avait rien de logique, dans les treize années qui venaient de s'écouler. Rien de logique et rien de vrai finalement. Rien qu'un tissu de mensonge qui avait pris racine chez leur parent et avait continué de fleurir entre les deux frères, l'ainé en première ligne pour l'arroser gaiement. Allait-il un jour s'arrêter de baisser la tête et d'acquiescer à la moindre demande d'une famille et d'un Ordre avec lesquels il n'était finalement pas si aligné que ça ? Peut-être. Non. Oui. À cet instant, à part retenir ses larmes et sa nausée, Gabriel ne savait plus vraiment de quoi il était capable.

Et alors que Raphael s'arrêta de fredonner et remplaça les notes par un au revoir salutaire, que la porte claqua sans que Gabriel n'y réponde ou ne bouge de son foutu évier, la pluie dehors s'arrêta. Pas de soleil pour autant, ni de bleu à l'horizon. Rien que le ciel vide et gris, une toile qui n'attendait que son artiste, pour se parer de plus beaux jours et peut-être même d'un avenir.