[Terminé] Way back home ft. Sky

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"Si tu veux, je peux aller voir par où on doit passer..."
" Non, je veux que tu restes avec moi... ça me fait peur ici ..."
" Mais on risque de mettre plus de temps à rentrer."
" Je m'en fiche... Je ne veux pas être toute seule."

Le nez tourné vers le ciel, Astrae observe les grands bâtiments, qui lui donne une impression d'enfermement. Elle déteste tant la ville... préfère les arbres, eux parlent au moins... Ici, il fait froid, il fait noir, c'est si triste... Petite fée préfère les couleurs des fleurs qui fleurissent partout, pas les dalles de bitumes et de ciment ici et là. Et si ce n'était que ça, elle les sent bien, les regards sur elle : certains sont dubitatifs, d'autres plutôt méfiants. Mais où est-ce qu'elle a atterrit ? Ce n'était pourtant pas si compliqué de retourner chez elle, depuis l'appartement d'Aydan, où elle avait passé un petit moment avec le sorcier et son familier. Mais elle avait dû se tromper quelque part, peut-être aurait-elle dû tourner à droite, au lieu de gauche ? si seulement elle ne s'était pas laissé distraire par ce joli volatile, peut-être que l'oracle serait actuellement dans le bus la ramenant chez elle... Et pourtant, elle était toujours coincée ici, la panique attaquant de plus en plus ses sens, alors qu'elle à l'impression qu'un piège se referme sur elle. Et pauvre demoiselle, n'a même plus de téléphone, ce dernier étant totalement déchargé, parce qu'elle avait oublié de le brancher la nuit précédente.... Trop de difficultés se dressaient devant elle et Astrae faisait vraiment tout pour empêcher les sentiments négatifs de trop s'installer, bien que ses yeux piquent, bien qu'elle a l'impression de trembler, avec ses jambes qui semblent peser des tonnes, si un danger arrivait, est-ce qu'elle pourrait encore courir ? Quelques pas en arrière, la blonde soupire, avant de sentir son dos buter sur quelque chose, la faisant alors sursauter, faire volte-face, pour finalement apercevoir que ce quelque chose est en fait quelqu'un.

" Oh pardon, je suis désolée ! Je ne vous avais pas vu et ... "
" Si tu ne gardais pas ton nez en l'air aussi... Il faut que tu fasses un peu plus attention..."

Elle fait la moue, la petite fée, baisse les yeux, continuant de se confondre en excuses, devant l'air désespéré d'un volatile coloré.

" J'espère que je ne vous ai pas fait mal ! "

Après tout, peut-être lui avait-elle marché sur le pied ou pire encore, peut-être qu'elle avait fait tomber quelqu'un chose, en percutant ainsi l'inconnu. Certes, ce n'était pas une grosse secousse, mais on ne sait jamais. D'ailleurs, ses yeux viennent scruter le sol, à la recherche d'éventuels objets tombés. Est-ce qu'elle avait pensé à prendre du liquide, pour rembourser la personne si jamais il y avait bien eu des dégâts à cause de son étourderie ? Elle n'était pas bien sûre...

Les phrases en italiques sont en pensées.

Fuck. C’est toujours comme ça, quand on est solo dans une ville qu’on ne connaît franchement pas. On pourrait croire qu’au bout d’un mois je commence à avoir des repères, à savoir où mettre les pieds pour faire le trajet maison - travail travail - maison, mais…en tout bon américain qui se respecte, la marche à pied et les transports en commun, c’est pas mon truc. En fait, je me suis vite rendu compte que suivre google maps à pied, c’est absolument la merde comparé au GPS intégré dans ma vieille bagnole. Et ce qui est encore plus merdique, c’est de se baser uniquement sur google maps…quand le téléphone en question n’a plus de batterie en fin de journée.

“Merde, c’était bien le moment !”

C’est justement dans ces moments-là que je regrette de ne pas manipuler l’électricité, moi aussi. C’est quand même plus utile au quotidien que de faire flotter des petits coeurs dans les airs, hein…quoi qu’il en soit, me voilà paumé dans un quartier que je devrais pourtant connaître à la longue, à l’autre bout de la ville alors que je pourrais juste être vautré sur le canapé d’Amor à profiter d’un moment de calme pour doom scroller sur mon portable ALLUME et avec de la BATTERIE.

Les mains dans les poches, je crois reconnaître une ruelle par laquelle passer pour rejoindre l’allée principale, celle où mon bus devrait normalement passer pour me récupérer. J’ignore totalement quelle heure il est, sais uniquement qu’il ne doit pas être très tard puisque le soleil n’est pas encore couché…mais c’est à ce moment-là que je remarque qu’il n’y a pas d’horloge dehors. C’est débile, franchement ! Pourquoi est-ce que le monde a décidé de m’emmerder aujourd’hui ?

Soupirant longuement d’exaspération, j’accepte mon destin et tente au moins de suivre la pseudo piste que je pense avoir trouvé. Je sors de nouveau mon appareil, espérant peut-être qu’un miracle m’en rende l’usage, je sais pas. Distrait par ces emmerdes dont je me serais bien passé, je ne vois pas la petite demoiselle devant moi…et sursaute violemment moi-même lorsque nous entrons en collision.

“Ah ! Euh…attendez.”

Elle se confond en excuses la pauvre, alors que je suis totalement responsable de ce qu’il vient de se passer. Dans l’action j’en ai même fait tomber mon téléphone qui est heureusement plus solide qu’il en a l’air. Le ramassant donc rapidement, j’en vérifie l’état avant d’observer la pauvre jeune fille. Et tout ce que je peux dire…c’est qu’elle me fait complètement planter. Error 404. Blue screen de la mort. Redémarrage en cours.

Je ne suis pas du genre à craquer pour la première venue, mais je dois dire que celle-là détient tous les records. Son visage a l’air incroyablement doux, presque éthéré, sorti tout droit d’un de mes rêves. Certes, il y a rarement d’autres êtres humains dans mes créations, mais…c’est une façon de parler. Ses yeux clairs semblent hantés, comme si elle pouvait sonder mon âme rien qu’en me regardant. Ses fringues amples rend presque impossible de lui donner un âge ; quoi qu’il en soit, elle dénote dans le paysage de Leith. Bien plus que moi qui me mêle plutôt à la populace, avec mes tatouages visibles et mon bonnet digne des meilleurs dealers du coin.

“Vous en faites pas mademoiselle, c’est moi qui m’excuse. Je rêvassais, comme d’habitude.”

C’est à moitié vrai, mais je n’ai juste pas envie qu’elle prenne toute la responsabilité sur le dos. Je lui souris, peut-être un peu trop niaisement pour un type de ma trempe, mais c’est plus fort que moi. C’est normal d’être un peu chamboulé quand une jolie fille s’adresse à nous, non ? Ca veut rien dire d’autre hein, c’est juste…agréable, quoi.

“Vous semblez perturbée, j’espère que c’est pas de ma faute ?”

Ca par contre, je m’en voudrais franchement. Je ne veux pas lui faire peur ! Si j’étais dans un autre mood, je lui aurais peut-être fait des petits feux d’artifices pour l’impressionner et la détendre en même temps. Mais là, vu mon agacement sur mon propre comportement, vaux mieux pas que j’essaye. Je serais capable de faire une connerie, j’sais pas, faire apparaître un truc dégueu.

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"Décidément, les astres se sont alignés pour me mettre deux têtes en l'air dans les pattes, ça me fait une belle aille, tiens."

Astrae sourit, ça la rassure, de savoir qu'elle n'est pas la seule à rêvasser ici au lieu de regarder où elle va. Et puis ça la rassure aussi, de voir qu'elle n'est pas tombée sur quelqu'un d'idiot qui l'aurait accusée de tous les torts. Bien qu'elle n'aurait rien entendu des possibles paroles d'un passant énervé, rien que les lire sur les lèvres ou bien voir la personne s'énerver, déposer tant d'énergie lui suffisait. Alors, non, elle était plutôt bien tombée, surtout que l'autre rêveur semblait très gentil, du moins, c'est comme ça qu'elle le ressentait et c'était plus que plaisant. Bien sûr, beaucoup lui auraient dit de se méfier, qu'au vu de son apparence, cet homme n'était peut-être pas une bonne fréquentation mais qu'importe, la petite fée ne voyait pas en quoi les tatouages parcourant sa peau jusqu'à son visage empêcheraient quelqu'un d'être gentil, même si elle avait fait tomber son téléphone, qui semblait ne rien avoir, heureusement. La sorcière souffle de soulagement, une main sur le cœur, c'est que ça coûte cher, un téléphone, après tout.

"Ce n'est pas souvent qu'on trouve des rêveurs ici, mais j'avoue que ça me rassure un peu, je commençais à croire que dans cette rue, il n'y avait que des personnes tristes, comme le béton. "

Maintenant, plus calme, elle laisse son regard se promener sur le sorcier devant elle, imprégnant les jolies harmonies de ses traits dans son esprit. Elle se demande quelques instants si l'encre apposée sur son cou lui a fait mal au moment du tatouage, la peau y est si sensible en général... Mais elle n'a pas le temps de s'attarder sur les formes et couleur que déjà la panique revient, quand son familier fait la transmission, elle semblait si perturbée que ça ?

" Oh non ! Ne vous en faites pas ! Je suis perturbée depuis un petit moment parce que je ne retrouve pas mon chemin et mon téléphone n'a plus de batterie... Enfin, il faut dire que si je l'avais chargé cette nuit aussi... "

Derniers mots prononcés plus pour elle, alors que, dans une petite moue boudeuse, Astrae regarde son téléphone, dont l'écran reste toujours éteint, pourquoi ça ne pouvait pas se recharger toute seule, ce genre de machine ? Rangeant son téléphone dans son sac, ses iris reviennent s'attacher à ceux de l'oniromancien, alors qu'un doux sourire revient orner ses lèvres, la demoiselle semblant un peu gênée par la suite.

" Et puis j'ai été surprise de vous avoir bousculé ! J'ai eu un peu peur, parce que je me suis dit que peut-être, par ma faute, votre téléphone aurait pu être cassé ou pire, que j'aurais pu vous écraser le pied ! On ne dirait pas, mais ça fait mal, ce genre de chose, et je m'en serais beaucoup voulu... Alors du coup, ça fait un peu beaucoup... Mais ce n'est pas de votre faute, c'est promis ! "

Dans son esprit, un petit soupir raisonne, celui d'un oiseau de nouveau désespéré par sa sorcière qui, une fois de plus, s'attarde trop sur certains détails, d'un coup, la botanomancienne sent ses joues chauffer un peu, la voilà qui baisse un peu le regard alors qu'elle triture ses doigts, reprenant d'une plus petite voix.

" Désolé, j'ai tendance à parler un peu trop parfois... À tout hasard... Est-ce que vous savez où se trouve l'arrêt de bus pour partir vers Green Bank ? "
" Et la politesse ??"
" Ah oui, pardon !! Voici Zorya." Elle désigne l'oiseau posté dans ses cheveux, qui observe depuis le début le nouvel arrivant, semblant le jauger un peu, car, en tant que bon protecteur de l'oracle, il se devait de prévenir d'un quelconque danger. Et il ne pouvait pas décemment pas faire confiance à 100% à un inconnu, contrairement à sa sorcière. " Et je suis Astrae."

Cette fois-ci, c'est avec un grand sourire qu'elle tend la main vers Sky, attendant, avec presque impatience, la présentation de cette nouvelle rencontre.


Les phrases en italiques sont en pensées.

Je laisse échapper un petit rire à sa réflexion. Oui, c'est vrai...les gens en ville font toujours la tronche. Enfin j'ai rien à dire là-dessus, je ne suis pas du genre tout souriant tout le temps non plus. Je suis juste...un peu plus avenant que la moyenne, on va dire. On m'a déjà dit que j'avais un visage doux, mais je suppose que c'était juste pour sortir un petit mot gentil par convenance. Je suis juste...moi, j'ai pas de resting bitch face, rien de tout ça. C'est déjà un plus par rapport à la norme dans ces quartiers, non ?

"C'est vrai que les gens sont sinistres, mais c'est pas de leur faute. Ils ne doivent pas souvent toucher de l'herbe."

Cette expression m'a toujours fait rire, parce qu'elle est incroyablement spécifique. Toucher de l'herbe...c'est vrai qu'on le conseille à quiconque passe trop de temps enfermé, à traîner sur les réseaux ou tout simplement travailler sur ordinateur. Quand j'étais jeune, je prenais ça à la rigolade. Maintenant, je prends toujours une bonne heure pour me balader dans la nature, me resourcer et...chercher l'inspiration. Enfin je PRENAIS le temps, puisque depuis quelques temps...eh, c'est relativement compliqué. Mais promis, je vais y remédier...un jour peut-être.

"AH ! Vous aussi vous avez des problèmes de portable !"

C'est drôle comme coïncidence, non ? Deux rêveurs liés par le même souci...on dirait presque un film à l'eau de rose à l'américaine. Oh putain, il faut vraiment pas que je pense à ça comme ça, c'est déplacé...heureusement qu'elle ne peut pas lire dans mes pensées, la demoiselle. Quoique. Est-ce qu'elle lit dans les pensées ? Je la dévisage de nouveau, sans trop insister de peur de me faire choper à "mater". Elle a l'air super...féérique ? Je saurais pas comment la décrire autrement. Mais je suis presque sûre qu'elle vient de ce quartier tout vert là, Green Bank. Alors est-ce qu'elle est zoomancienne, comme Amor ? Est-ce qu'elle lit dans les pensées...? Oh, pitié, que ça ne soit pas le cas !

"Hum hum...vous en faites pas, euh...c'est rien. Il a rien. Alors tout va bien, n'est-ce pas ?"

Elle parle beaucoup et très vite, avec un accent adorable. Et moi, je ne sais plus où me mettre. Son familier - du moins je crois que c'en est un ? - me dévisage de toute sa (petite) hauteur. Je me sens jugé de son perchoir. Je fais semblant de rien, reste souriant, mais je n'en mène pas large. Est-ce que c'est pour ça que j'arrive pas à pécho ? Bah. Je me suis toujours dit que ça ne servait à rien de chercher.

Elle me pose une question, avant d'enchaîner presque immédiatement sur des présentations. Du coup...est-ce que je dois répondre à sa question, ou d'abord me présenter ? Un petit silence s'installe entre nous, awkward par ma faute, jusqu'à ce que je me décide enfin à le briser non sans me gratter l'arrière du crâne en signe de gêne.

"Euh...je suis Sky. Enchanté, Astrae et Zorya."

C'était sûrement les présentations les plus NULLES du monde, mais on va faire genre qu'on s'en fout hein. Je souris devant ma propre nullité, et plonge les mains dans les poches de mon sweat à tripoter un portable qui ne fonctionne définitivement plus.

"En fait...je suis tout autant paumé que vous, et je vais aussi là-bas. On peut le chercher ensemble, si vous voulez ? Je crois qu'on trouvera plus facilement si on retourne vers les grands axes, il doit y avoir des panneaux...je suppose ?"

C'est qu'on fait une bonne équipe de branquignoles, elle et moi ! Il nous faudrait peut-être un troisième gus pour faire le trio parfait des perdus. Peut-être que ce serait plus simple de rentrer au shop pour demander notre chemin ? Ah, mais maintenant que je regarde autour de moi, je me rends compte que je n'ai absolument pas fait attention où je marchais...et donc que j'ignore totalement où est situé ce foutu shop par rapport à ici. D'ailleurs on est où, ici ?

"Peut-être que...Zorya pourrait voler plus haut et nous guider ? Nous dire au moins si on approche ou s'éloigne de Green Bank, je veux dire..."

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Ses yeux s'illuminent une nouvelle fois quand Astrae comprend que l'inconnu semble être sur la même longueur d'onde qu'elle et l'expression la fait doucement rire, parce qu'il a raison, le sorcier, les gens d'ici ne doivent pas prendre le temps d'aller toucher un peu de verdure, trop enfermés dans leur schéma métro boulot, dodo, ce qui était assez triste.

" C'est vrai ! S'ils s'éloignaient un peu de la ville, peut-être que ça irait mieux... Surtout qu'il y a des coins vraiment agréables pour se ressourcer, ils ne savent pas ce qu'ils manquent !  "

Elle en connaissait un rayon, après tout, en coin de verdure, des plus jolis au plus paisible, en passant même par les plus difficiles d'accès pour un peu de challenge. Il y avait ceux pour se reposer, ceux pour se ressourcer et ceux pour adresser ses doléances à Mère Nature. Il y avait aussi les coins pour voir certains animaux ou trouver un certain type de fleurs ou autres fruits. Mais l'oracle se garde bien de dire tout le fil de ses pensées, ne voulant pas noyer Sky dans un flot d'informations non désirées. Et puis, de toute façon, elle était déjà en train de parler d'autre chose et surtout de son problème de téléphone. Alors forcément, quand l'homme devant elle vient lui dire que lui aussi en a, la botanomancienne ne peut s'empêcher de s'écrier "vous aussi ??" C'était vraiment une drôle de coïncidence, de retrouver deux rêveurs au milieu du béton, avec des problèmes de téléphone. Et puis, même si elle ne peut pas l'entendre, la blonde perçoit le changement chez l'oniromancien, qui semble d'un coup bien mal à l'aise, en proie à l'angoisse, qu'est-ce qu'il se passait ? Et si Zorya semble comprendre pourquoi le sorcier est autant agité, il ne semble pas vouloir le révéler à l'enfant des vergers. Alors, la petite fée se contente de pencher un peu la tête sur le côté, en lisant la question de savoir si tout allait bien sur les lèvres de son interlocuteur.

" Bien sûr ! Enfin... pour moi oui... mais pour vous ? Est-ce que c'est le béton qui vous rend aussi nerveux ? Si vous voulez, je peux faire pousser les quelques végétaux qui restent si ça peut vous aider à vous sentir mieux !  "

Après tout, peut-être que le sorcier était zoomancien et peut-être qu'il avait besoin d'une connexion avec la nature, si ça se trouve, ça faisait longtemps qu'il était perdu ici, le pauvre... Heureusement la conversation dévie, sur les présentations et l'angoisse qui commençait à naitre dans le cœur de la demoiselle finit par s'estomper alors qu'elle souffle un :

" C'est joli, Sky."

C'était le ciel, l'immensité au-dessus de leur tête, ce qui les protégeait du néant. C'était  les nuances de couleurs, selon l'heure, l'humeur, tantôt bleu clair, parfois vermeille lorsque le soleil se couchait. C'était là où se trouvaient les nuages, les étoiles et autres corps célestes. C'était simple et beau, comme celui qui portait ce prénom. Les voilà, deux rêveurs, perdus au milieu du béton, sans moyen de communication et pourtant, est-ce que ça serait aller trop vite de dire qu'eux, arrivent à le faire ? Les astres semblent s'être alignés, tant les similitudes semblent les rassembler, parce que, après le domaine du céleste pour prénom, voilà que les deux se rendent au même endroit, de quoi continuer leur conversation et surtout, cette découverte de l'autre, surement ?

" Ça me va, de chercher ensemble, ça sera peut-être plus facile ! Et puis, si on va au même endroit, ça serait bête de juste rester loin et de se suivre."

Quoique, beaucoup le  feraient peut-être; l'être humain était bien étrange parfois... Mais pas cette fois, le sorcier et elle allait faire équipe pour quitter la ville et retrouver les arbres et l'herbe toute douce. Et le familier bombe presque le torse, quand le nouvel arrivant demande s'il pourrait les guider. Il l'aimait bien, ce sorcier.

"Vous êtes quelqu'un de lucide, Sky. Je pense pouvoir vous trouver facilement le chemin jusqu'à l'arrêt de bus. C'est ce que j'essaye de faire depuis le début, mais cette tête de mule refusait que je la laisse seule dans la rue."
"Zorya....!"
" Mais j'imagine que maintenant que vous êtes là, ça sera plus facile, qu'elle aura moins peur... Je peux donc vous la confier le temps de trouver notre chemin ? "

Astrae rougit un peu de gêne, regarde ses pieds, alors qu'elle joue nerveusement avec ses doigts, pendant que Zorya continue de discuter avec Sky. Il venait de lui faire la honte un peu, non ? En tout cas, ce n'était pas une sensation agréable....

" Et dire que normalement, tu ne me laisserais jamais seule avec un inconnu."
"J'aime beaucoup ce qu'il dégage, il n'est pas méchant, je pense que tu le ressens aussi."

Les phrases en italiques sont en pensées.

Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j'aime beaucoup la "vibe" de cette demoiselle. Il en émane une sorte de folie douce, sans aucun jugement bien entendu, qui me fait me sentir incroyablement bien à ses côtés. C'est étrange de se dire ça d'une inconnue, vraiment ! Mais...je ne sais pas. Mes sentiments sont encore confus, j'ai du mal à les maîtriser dans un environnement aussi éloigné de ce que j'ai pu connaître toute ma vie. C'est le problème quand on grandit et vieillit dans la même ville toute sa vie ; malgré les tournées qui m'ont fait voir du pays, c'est totalement différent de s'expatrier, couper ses racines et tenter de s'implanter ailleurs. Peut-être qu'elle me rappelle la maison, alors ? Non...c'est pas ça. J'ai jamais rencontré de fille comme ça à Austin, et elle n'a pas non plus la "vibe" de la ville texane. Ca me perturbe comme sensation, d'un coup.

Le familier de la demoiselle m'encense en la descendant elle, et j'avoue que je peine à réprimer un sourire. Je suis un inconnu dans la rue, et pourtant je suis suffisamment digne de confiance pour qu'on me "confie" sa sorcière. N'est-ce pas ironique, comme situation ? J'acquiesce néanmoins à sa demande, sans perdre mon sourire qui de toute façon n'a pas l'intention de disparaître de sitôt.

"C'est normal de craindre d'être seul dans une jungle urbaine. Il paraît que ce quartier n'est pas safe en plus...alors pour une jeune fille, ça doit être effrayant, même en plein jour."

Moi ? Je n'ai encore jamais été emmerdé ici, à part peut-être une fois quand un type chelou m'a demandé une clope. Il a vite lâché l'affaire remarquez, quand je lui ai balancé une petite illusion colorée dans la gueule. C'est peut-être parce que je suis un homme moi aussi, peut-être parce que je suis tatoué de partout qu'on me laisse tranquille. En soi, je peux être son garde du corps, non ? Un garde du corps un peu lame, parce qu'il ne faut pas me demander de me battre moi ! J'ai la technique de baston d'un mec bourré dans un bar de banlieue. Mais y'a pas de risque en plein jour, n'est-ce pas ?

"Bon...en attendant qu'il nous apporte des nouvelles, on devrait avancer. Je crois que l'eau est par là, donc...si on va dans le sens opposé, on se rapproche de Green Bank, n'est-ce pas ?"

Je ne connais pas très bien Edimbourg, mais ce que j'ai retenu, c'est que le port de Leith est à l'opposé du quartier où vit Amor. C'est pratique pour se repérer, mais pas suffisant pour me donner la route exacte à suivre. Je me tourne vers là d'où je viens, tente de visualiser la mer non loin...avant d'abandonner misérablement en me rendant compte que je n'ai aucune foutue idée de quel côté est situé cette foutue mer. Je suis bien utile dans cette histoire, hmm !

"Euh...en fait peut-être qu'elle est par là, l'eau. Enfin...putain, moi aussi je veux être un oiseau en fait. Dis, tu vois où il faut aller ? Gauche ou droite ?"

Cette dernière phrase a été criée un peu plus fort, suffisamment pour que la petite boule de plumes m'entende de là-haut. C'est qu'elle a dû voler bien haut pour éviter les immeubles trop grands, ce qui est fascinant au vu de sa taille actuelle. Je baisse le regard vers Astrae, puis le repose sur Zorya, avant de redescendre de nouveau sur Astrae. Est-ce qu'elle appréhende d'être avec moi, ou est-elle souvent tendue comme ça lorsque son familier l'abandonne pendant un court instant ? Je sais que certains sorciers ne peuvent se détacher de leur bestiole, comme si s'éloigner de quelques mètres seulement signifiait leur mort imminente. A côté de ça, d'autres semblent capables de vivre des jours entiers séparés de leur compagnon. C'est quelque chose que je ne peux pas comprendre, moi. Mais ça m'a l'air quand même contraignant.

"Ca va ? Il va vite redescendre, vous en faites pas. Il y a juste un peu de vent en hauteur comme ça, et les immeubles sont hauts."

TW : mention d'angoisse, d'accident, d'explosion.

Et dès que Sky accepte, Zorya s'envole, pour tenter de retrouver les chemins de ces deux enfants perdus. Et tout redevient silencieux pour Astrae. cela faisait longtemps, trop longtemps, qu'elle n'était pas restée seule, avec ses pensées qui se font alors plus bruyantes que d'habitude. Une petite pointe d'angoisse se fait ressentir, petite fée n'est plus habituée, mais elle a décidé de ne pas se laisser submerger, de vaincre tout ceci et repose son regard sur l'homme qui se tient devant elle, juste à temps pour lire les mots sur ses lèvres.? L'exercice n'est pas bien compliqué, elle le pratique tous les jours malgré la présence de son familier alors il n'y a que très peu de latence entre les paroles de l'oniromancien et sa réponse.

" C'est vrai que c'est effrayant et certaines personnes de ce quartier me font un peu peur... mais ce qui m'inquiète surtout, c'est la hauteur des bâtiments, vous imaginez s'ils nous tombaient dessus ? Ils n'ont pas de racines pour rester accrochés après tout "

Ce n'était pas comme pour les arbres, qui, même si leurs cimes touchent presque le ciel, sont ancré dans la terre depuis le début de leurs existences et savent rester accrochés, qu'importe le vent qui souffle. Alors que pour les immeubles, c'était autre chose. Certes, il y avait des fondations censées être robustes, mais ce n'était pas pareil, ce n'était pas vivant et n'ayant jamais réellement pu voir comment se construisait ce genre d'habitation, l'oracle avait bien du mal à comprendre comment tout ceci fonctionnait. Lisant la proposition du sorcier, la blonde vient hocher la tête, c'est vrai que logiquement, le quartier des enfants des vergers était à l'opposé.

" Vous avez raison, logiquement, si on remonte le courant on devrait se rapprocher de Green Bank ! Enfin, je crois ? Au pire, Zorya pourra toujours nous retrouver.  "

C'était d'une logique implacable. Certes, ils se feraient peut-être un peu disputer, mais c'était toujours mieux que de rester planter là. Et puis, si en chemin ils pouvaient trouver un peu de verdure, ça ne serait pas du luxe. Cependant, à parler de Zorya, la petite angoisse qui avait  envahi son cœur revient de plus bel et Astrae lève le nez au ciel, une nouvelle fois. L'air soucieux, elle tente d'apercevoir le plumage coloré de son petit oiseau qui demeure disparut pour le moment. Est-ce que c'est parce qu'il est trop haut ? Ou bien parce qu'il est parti dans une autre rue ? La botanomancienne ne sait pas trop, se laisse totalement happer par les nuages, si bien qu'elle ne capte même pas que l'autre sorcier parle, s'adresse à Zorya. Ce n'est que lorsqu'elle sent son regard sur elle que la sorcière revient sur terre, cligne un peu des yeux avant de prendre quelques secondes pour reprendre ses esprits et enfin répondre à Sky.

" Hmhm, ça me fait juste bizarre d'être sans lui. ça n'arrive presque jamais. C'est mon repère alors forcément... je me retrouve un peu perdue quand il n'est pas là"

Et l'une des rares fois où il n'avait pas été là avait été l'un des moments les plus douloureux de sa vie même si elle avait très vite perdu connaissance face à la douleur. Même si ça faisait des années, même si elle avait fait un travail dessus, Astrae ne pouvait pas s'empêcher d'avoir cette peur que quelque chose de dramatique se passe, si l'oiseau n'était pas avec elle, comme s'il agissait comme un porte-bonheur, empêchant les malheurs d'arriver. Et puis, être ici, dans la ville, forcément, ça faisait écho au jour de l'accident. Dans la nature n'était plus simple, plus sécuritaire pour la sorcière, qui avait cette connexion avec la flore, là-bas, c'est comme si elle son ouïe fonctionnait toujours. Ses doigts viennent triturer un de ses nombreux bracelets à cette pensée. Oui, dans cette ville, sans son familier, elle était totalement coupée du monde. Enfin, pas cette fois. Son regard semble distinguer de nouveau le visage du sorcier bousculé un peu plus tôt et avec un grand sourire se dessinant sur ses lèvres, la blonde reprend.

"Mais vous êtes là, alors tout ira bien. "

C'est vrai, elle n'était pas seule face aux titans de ciment, bien au contraire, il y avait avec elle un autre être céleste, qui, même s'il s'était perdu lui aussi, pouvait au moins la comprendre sur ça. Et puis, il y avait quelque chose de rassurant chez Sky, quelque chose de doux qui se dégageait de lui, qui semblait faire disparaître les nuages gris remplis de ressentiment à chaque interaction avec lui. L'oiseau avait raison, on pouvait lui faire confiance, l'oracle le ressentait et même, avait envie d'en apprendre plus sur lui. Elle était curieuse de nature, seulement, elle sentait que ce n'était pas comme d'habitude, sans trop savoir réellement comment se l'expliquer, mais une chose était sûre, elle voulait le revoir, alors même qu'ils ne s'étaient pas encore séparés.

"Bon.... essayons quelque chose en attendant Zorya, ça ne coûte rien ! Et puis si on s'est trompé, ce n'est pas grave, il nous retrouvera ! "

Astrae se reprend, s'arrache de sa contemplation avant d'observer autour d'elle, essayant de se remémorer les dires  du sorcier mais aussi les recommandations qu'on lui avait faites, si jamais elle venait à se perdre. Et une fois toutes les informations réunies, la sorcière pointe une direction.

" Je propose qu'on aille... par là ? Normalement, le nord est dans cette direction, et vu que le quartier qu'on cherche est à l'opposé d'où nous sommes... ça devrait être la bonne direction ? "

Elle ne peut s'empêcher de pouffer devant la situation, c'était assez drôle de voir a quel point il lui était difficile de se repérer alors qu'elle vivait ici depuis sa naissance. Mais c'est vrai que normalement, son téléphone a toujours de la batterie et donc, lui sert de GPS, seulement là... Il faudrait qu'elle mette la main sur une batterie externe, son meilleur ami lui en avait parlé... Et même si elle ne comprenait pas l'intérêt sur le coup, aujourd'hui plus que jamais, elle regrettait de ne pas en avoir une dans son sac. Une fois qu'ils se sont mis d'accord sur la direction à suivre, l'enfant des vergers ouvre la marche, oubliant quelques instants tous ses soucis, se concentrant que sur celui qui était devenu son nouveau repère, dans cette jungle goudronnée.

" Et vous vivez à Green Bank, du coup ? Je n'ai pas souvenir de vous y avoir croisé... peut-être que vous venez d'arriver ? "

Parce que même si elle était souvent dans ses pensées et oubliait souvent les visages, elle n'avait aucun souvenir des vibrations de l'oniromancien, ni de son aura, ni rien.... Et même si elle peinait avec les autres, elle était certaine qu'elle aurait reconnu ceux de Sky tant elle les trouve fascinants.

Des racines pour les...immeubles ? Je regarde la jeune femme d'un air interloqué, n'étant pas sûr de ce que j'ai entendu. Mais non, elle ne plaisante pas, elle pense sincèrement que les bâtiments sont fragiles parce qu'ils n'ont pas de racines. Ne sait-elle pas qu'ils ont la même chose en version industrielle, à savoir des fondations solides ? S'imagine-t-elle que la moindre bourrasque - ce qui doit arriver régulièrement en bord de mer, comme ça - risque de les faire tomber ? Je n'ose rien lui dire, de peur qu'elle le prenne mal, mais je trouve ça quand même drôle. Si bien qu'un mince sourire se dessine sur mon visage tandis que je baisse la tête pour ne pas rire. Ce n'est pas une moquerie...bon, un peu quand même. Mais elle est mignonne avec ses croyances bizarres. C'est peut-être parce qu'elle fait partie des Enfants des Vergers. Nous aussi, parmi les oniromanciens, on a des superstitions bizarres. Je devrais peut-être demander à Amor si lui aussi, il croit que les immeubles sont fragiles sans racines.

J'ai l'impression qu'elle se repose beaucoup sur son familier. Dans une autre vie, j'aurais probablement lancé une remarque cinglante, fier que je suis de ne pas avoir besoin de ça pour vivre. J'aurais pointé du doigt qu'un sorcier devrait normalement pouvoir se séparer de son animal pendant plus de cinq minutes, qu'ils n'étaient même pas nécessaires à nos vies. Des remarques sassy et déplacées, résultats d'années de harcèlement pour cette unique particularité. Mais une fois de plus, je tiens ma langue à la dernière minute. Tout ce qui sort, c'est un sourire forcé qui se veut rassurant. Ce qui...ne doit pas être totalement le cas, mais passons.

"Il va revenir, il n'est pas perdu, juste...un peu plus haut."

Par contre, sa remarque délivrée avec une telle expression me donne un étrange boost d'ego. A l'heure actuelle, c'est rare qu'une femme puisse faire confiance à un inconnu dans la rue, alors savoir qu'elle ne me voit pas comme une menace a un petit côté rassurant pour moi aussi. C'est vrai qu'elle aurait pu tomber sur n'importe qui, surtout par ici si j'ai bien compris la dynamique des quartiers de cette ville. Mais je suis un nounours, et ça, c'est pas moi qui le dit. C'est...euh...à peu près tous ceux qui m'ont côtoyé. Je gonfle la poitrine, peinant à cacher mon sourire une fois encore. Toute trace d'énervement est instantanément partie, grâce à quelques petits mots.

"Le nord...hmm...vous avez raison. Allons par là."

Suivant son mouvement, je reprends ma marche vers ce qui devrait nous rapprocher des grands axes, les mains de retour dans les poches de mon sweat. Et là...c'est le moment où il ne faut pas être awkward, et entretenir la conversation. Mon cerveau tourne à plein régime, espérant trouver un sujet qui nous permettrait de briser le silence qui menace de s'installer durablement...mais une fois de plus, c'est elle qui l'initie. Bah. C'est pas si grave.

"Hmm. Je suis là depuis...le mois dernier ? J'habite pas vraiment à Green Bank, je squatte chez un pote pour le moment."

Putain Sky, est-ce que tu viens de dire à une parfaite inconnue que tu vivais comme un parasite ?! Je me gifle mentalement, et cherche un moyen de sauver les meubles. J'ai pas franchement envie qu'elle me voit comme un SDF quoi.

"Enfin je veux dire...je viens des US à l'origine. Texas. D'où l'accent. Et le temps de faire tous les papiers ici, je vis chez mon pote. Une fois que j'aurai les papiers, je pourrai trouver tranquillement un appart. Peut-être que je resterai dans le même quartier...mais il commence déjà à être un peu trop ensoleillé à mon goût. J'ai vu qu'il y avait un endroit plus sympa pour les gens comme moi, c'est peut-être plus prudent. Même si je suis pas du genre à beaucoup sortir."

Ni du genre à beaucoup parler, pourtant here we are. Je suis un véritable moulin à paroles pour aucune raison valable. Nouvelle gifle mentale ; elle n'a pas besoin de tout savoir de ma backstory, hein ? Pourquoi est-ce que je lui raconte tout ça ? Ca va l'ennuyer non ?

"Euh...et vous ? Vous êtes bota ou zoo, non ?"

Je miserais sur la botanomancie, puisqu'elle aurait pu se transformer en bestiole pour fuir d'ici par les airs, mais on ne sait jamais. Peut-être ne sait-elle tout simplement pas se transformer en oiseau ? Amor m'a déjà dit que le processus de transformation était parfois compliqué en fonction des espèces choisies. Lui préfère les insectes, les petits animaux dont tout le monde se fiche ou au pire a peur. Mais d'autres zoomanciens sont plutôt spécialisés dans les grosses bestioles, les trucs marins, les trucs aériens...au final, c'est comme pour toutes les magies. On a plus d'affinités sur certains points par rapport à d'autres. Eh, me demandez pas de voir l'avenir dans les rêves ! Je vous sortirais un bullshit incroyable.

TW : //.

Astrae sourit doucement, quand elle voit que l'oniromancien commence à parler, attentive aux mouvements de ses lèvres pour ne rien louper de ses dires, la sorcière hoche parfois la tête, pour montrer qu'elle écoute toujours. Elle se demande même à quoi ressemble l'accent texan quelques instants, doute du fait que son familier pourrait reproduire pour qu'elle se rende compte de la différence. Alors, elle ne dit rien de plus, capte l'information sur le fait que le quartier était trop ensoleiller et que les gens comme lui n'aimait pas trop. Il était donc du coven des vagabonds... La botanomancienne se demande alors s'il est plus du côté des rêves ou celui des ancêtres, en tout cas, il a raison sur un point : ici, il y a un quartier pour éviter que le soleil n'agresse trop ses yeux et sa peau.

" Hmhm, les plaines oniriques sont parfaites pour les personnes qui ont du mal avec la lumière ! Et puis, c'est toujours chouette comme endroit, on a l'impression d'être dans un rêve. D'ailleurs, il est collé à Green Bank, comme ça, vous ne serez pas trop loin de votre ami ! En tout cas, vous avez bien raison de rester un peu chez quelqu'un que vous appréciez le temps que tout soit en ordre, au moins, vous avez un endroit doux pour commencer votre nouvelle vie ici. "

Et maintenant qu'elle y pensait, elle avait pleins de questions qui lui traversait l'esprit, sur comment était la vie là-bas, aux États-Unis. Si leurs coven avaient des traditions propres à leurs pays, comment ça se passait pour eux, la ville sorcière ou même l'agencement de cette dernière. Est-ce que les sorcier.ères là-bas étaient plutôt branché.es isolationnistes ou plus expansionnistes ? Comment il était venu également, ce qui l'avait poussé à poser ses valises en Écosse. Tant de questions qu'elle retient tout au fond de son esprit, parce que la jeune femme sait que c'est malpoli de demander tout un tas d'information de ce genre, encore plus à quelqu'un qu'on venait de rencontrer. Mais en tout cas, elle était persuadée qu'elle aurait des réponses un jour. Parce qu'elle allait forcément recroiser le sorcier, en tout cas, c'est ce qu'elle souhaitait, sans réellement savoir pourquoi. Mais Sky avait piqué sa curiosité et surtout, ce qu'il dégageait poussait Astrae à vouloir passer du temps avec lui. Jolie blonde qui revient juste à temps dans la conversation, assez pour capter les derniers mots prononcés :

" Je suis botanomancienne ! Et vous... nécromancien ou bien oniromancien ? Hm... laissez-moi deviner.... "

La blonde s'arrête quelques instants, se place devant Sky avant de l'observer. La nécromancie ne lui allait définitivement pas, pourtant, avec tout ces tatouages, on aurait pu penser.... Mais il se dégage quelque chose de plus doux, plus vaporeux autour de lui. Il a l'air donc plus connecté au monde des rêves que celui des ancêtres. Et même si les nécromancien.nes avaient elleux aussi leurs propres visions de la vie et du monde qui les entouraient, Astrae était persuadée que ce n'était pas comme Aster, par exemple. Donc....

" Vous êtes oniromancien ? "

Grand sourire en attendant la réponse, l'enfant des vergers vient reprendre sa marche, se plaçant de nouveau près du tatoueur jusqu'à arriver à un croisement... qui ne propose que deux options : droite ou gauche... La belle fait la moue, c'était bien pour ça qu'elle préférait les arbres, eux, au moins, prenaient pas toute la place ou du moins, se laissaient contourner facilement, un immeuble lui, s'étalait, étouffait la terre et le paysage.

" Logiquement... c'est à droite qu'on devrait aller... non ? Pardon, c'est un peu bête de ma part, vous venez tout juste d'arriver..."

Et s'il savait vraiment le chemin, il ne se serait pas perdu dans ce quartier, aurait retrouvé l'arrêt de bus rapidement pour rentrer chez son ami... Mais la sorcière tente tout de même de se rassurer en se disant que sa logique n'est pas trop défaillante malgré tout.

Parler avec cette demoiselle me détend peu à peu, moi qui étais encore énervé du sort qui s'acharne sur ma tronche. Plus de portable, au milieu d'un quartier que je connais à peine, avec le besoin de rejoindre un autre quartier encore lointain...peut-être que ce n'est pas un hasard si le destin a placé cette femme sur mon chemin. Peut-être que sans elle, j'aurais choisi la violence. HA ! A qui est-ce que je vais faire croire ça ? J'aurais râlé, comme d'habitude, mais la violence ne fait pas partie de mon vocabulaire.

Un sourire en coin, je m'arrête lorsqu'elle cherche à deviner ma magie. C'est vrai que ce n'est pas évident au premier coup d'oeil, que ce soit chez les Vergers ou les Vagabonds...nous sommes semblables, frères même, et si j'ai peiné à savoir quelle magie elle manipulait, ça doit être la même chose de son côté. Je la fixe en retour du regard, jusqu'à ce qu'elle finisse par éventuellement trouver.

"Bingo."

Pour marquer le coup, je fais apparaître de minuscules feux d'artifices colorés devant moi, à peine visibles à cause de la trop forte luminosité. Une illusion pathétique certes, mais qui fait toujours son petit effet. C'est facile d'impressionner les autres quand on est oniro ! Quelques tours de magie, un peu de couleurs et le tour est joué. Rien à voir avec les nécro qui n'ont pas grand-chose d'impressionnants, à part s'ils essayent de recréer une scène de film d'horreur en disparaissant dans l'ombre ou en crevant sur place sans raison. Hmm...moi qui me plains de galérer à pécho, maintenant que j'y pense, ça aurait pu être pire. Mes parents sont nécro et oniro, j'aurais très bien pu finir avec l'autre magie. Et là...bon, je pense que j'aurais VRAIMENT galéré dans la vie. Quoique. Ils semblent se suffire à eux-mêmes...good for them.

Nous continuons d'évoluer dans la jungle de béton, jusqu'à arriver à un croisement. C'est fatal, dans ce genre d'endroit. Regardant à droite et à gauche, je ne reconnais absolument pas les lieux et...franchement, j'ai pas envie de piocher au pif, mais parfois y'a pas le choix. Je soupire donc longuement, et acquiesce.

"Dans un labyrinthe, il faut toujours tourner à droite. Il paraît que c'est psychologique, la sortie sera toujours sur la droite. Après si tu continues de tourner toujours dans le même sens tu fais une boucle...mais Zorya sera probablement de retour pour nous guider avant qu'on finisse à la flotte du port, n'est-ce pas ?"

Là pour le coup, ça voudrait dire qu'on s'est royalement plantés. Bon ça pourrait être sympa de piquer une tête là-bas, surtout du côté sorcier où la pollution est moindre par rapport au côté humain...mais le but ici est quand même de rentrer chez nous. On verra plus tard pour la baignade.

Le trottoir est encombré par des marchandises en pleine livraison, si bien que nous devons marcher sur la route sur quelques mètres. Mais alors que nous sommes encore tous les deux sur la chaussée, une voiture fonce à toute allure en notre direction. Je m'arrête et me décale pour la laisser passer, craignant son skill de conduite...mais il semblerait que ma nouvelle amie ne remarque pas le danger. Par réflexe, j'attrape brutalement son bras et la tire en arrière, l'attrapant de sorte à ce qu'elle ne tombe pas par perte d'équilibre. Le rétro de la voiture me frôle ; elle se le serait pris de plein fouet ! Ils sont malades dans cette ville, sérieux ?!

"EH CONNARD ! Putain j'espère qu'il va se planter celui-là. Ca va ?"

Je me rends soudain compte de la soudaineté de mes gestes, même s'ils ne visaient qu'à l'empêcher de finir à l'hosto. Les joues rouges de honte - pourquoi ? j'en sais rien, posez pas la question - je m'éloigne et défroisse maladroitement sa robe avant de me rendre compte que ça pourrait être tout aussi mal pris. Putain Sky, arrête d'être awkward.

"Euh...je...pardon. Mais c'est lui aussi, là...mais euh...non ça justifie pas. Je vous ai pas fait mal ? Ca va ? Faut avoir des yeux et des oreilles partout dans ce quartier, c'est dingue."

TW : mention de mort, d'accident, d’hôpital. Pensée dépréciative, crise d'angoisse.

Astrae sautille presque de joie quand Sky prononce le mot bingo. Ce n'était pas un exercice facile et même si son nouvel ami n'avait absolument pas la tête d'un nécromancien, selon elle, elle aurait tout autant pu se tromper. Après tout, sa vision était forcément biaisée par quelques clichés qui traversaient les âges. Ses yeux s'illuminent encore plus quand elle voit quelque feux d'artifices apparaître. Ils ne sont pas aussi lumineux qu'ils devraient l'être à cause du soleil, mais ça ne l'empêche pas de trouver merveilleux ce qu'elle voit.

" Je suis trop forte !! "

Mimant une petite "danse de la joie" la blonde sautille, tourne un peu sur elle-même, visiblement très contente et fière d'avoir réussi à deviner la magie de quelqu'un. C'était peut-être simple et puéril, mais l'oracle était comme ça, se contentait des petites joies quotidiennes. Ça ne voulait pas dire que parfois, elle investissait plus pour son bonheur, qu'elle y travaillait d'arrache-pied quand quelque chose de gros se préparait, mais elle savait aussi l'importance de ces petits moments de joie : la vie est belle, après tout.

" Et vous aussi ! Dans la nuit, ça doit être encore plus spectaculaire ! "

Peut-être qu'un jour, elle pourrait les voir, qui sait. Toujours est-il que le duo continue d'avancer, jusqu'à arriver à un croisement. Gauche ou droite, Astrae se demande bien, propose la droite, parce que c'est le plus logique et l'oniromancien semble d'accord avec cette idée, vu que généralement, c'est ce qu'on dit de faire dans ce genre de situation. Au moins, sur ça, ils s'entendaient bien aussi.

" Si même la psychologie le dit, allons par là ! Et puis si on finit au port, on pourra toujours au moins tremper nos pieds le temps que Zorya revienne ! "

Ça pourrait être drôle, ceci dit, de passer un moment les pieds dans l'eau avant de rentrer. Il faudrait qu'elle pense à retourner faire un tour sur la plage un jour. Bien qu'il y ait des lacs et autre courant d'eau, la botanomancienne aime aussi la mer, l'air iodé et la sensation des vagues sur sa peau. Même si pour cette sortie, elle penserait à charger son téléphone avant de partir, histoire de ne pas se retrouver une nouvelle fois à errer dans la ville. Dans leur périple pour retrouver le bon arrêt de bus, les obstacles ne cessent de se lever contre eux, voilà que maintenant, le trottoir est encombré pour une livraison. Ce n'est pas bien grave, il suffit de passer sur la route. Petit regard vers là où arrivent les voitures, l'oracle s'engage, voyant qu'il n'y avait aucun danger. Seulement, un conducteur décide de ne pas respecter les limitations de vitesse, arrive à grande allure sur la route et n'ayant ni ses yeux pour voir, ni Zorya pour la prévenir, la blonde ne se doute pas du danger. Avant d'être attrapée, tirée en arrière, juste à temps avant que le véhicule ne les frôlent. Si Sky n'avait pas été là, qu'est-ce qui aurait pu arriver ?

Cette pensée résonne dans l'esprit d'Astrae, les échos lointains deviennent de plus en plus forts, présents, alors que des sensations désagréables la prennent d'assaut. Le monde autour d'elle semble disparaitre alors qu'une scène se superpose à la réalité. La situation n'était pas la même, c'est vrai, pourtant, la sorcière ne peut s'empêcher de voir des similitudes avec ce fameux jour de l'accident : Zorya n'était pas là, elle avait frôlé la mort, c'était si soudain. Elle allait bien, n'était pas blessée, certes, mais avec l'angoisse qui était remontée d'un coup, la blonde n'arrivait plus à réfléchir correctement. Tout ce qu'elle voyait, c'est qu'elle était incapable d'évoluer seule en ville, qu'elle était obligée de se rattacher aux gens, à son familier pour survivre dans cette jungle de béton. Si seulement les humains ne lui avaient pas volé son audition, elle n'aurait pas à compter autant sur les autres. Au final, est-ce qu'elle n'était pas qu'un fardeau ? Sa mère aurait tapé du poing sur la table, si elle avait entendu ce genre de pensée. Et son familier lui aurait très certainement picoré le cuir chevelu en lui rappelant qu'elle avait tout faux. Mais ni l'un, ni l'autre ne sont là pour le dire, l'enfonçant encore plus dans son angoisse.

Le corps tendu, la sorcière tente de maîtriser sa respiration, alors qu'elle sent une pression énorme sur sa nuque, qu'elle a l'impression que ses oreilles bourdonnent à cause d'un bruit trop soudain et puissant. Et si la voiture l'avait percutée, est-ce qu'elle serait toujours vivante ? Est-ce qu'elle aurait encore dormi pendant des semaines ? Est-ce qu'elle aurait perdu autre chose encore ? Est-ce qu'elle aurait encore inquiétée tout le monde ? Sky s'en serait voulu à coup sûr, il aurait porté un fardeau qui n'était pas le sien. Parfois, s'enfermer dans les lieux qu'on connaît et sans danger est le mieux pour tout le monde, malgré ce qu'on pouvait dire. En parlant de l'oniromancien, Astrae se rappelle qu'il est là, lui aussi, que grâce à lui, elle n'a rien. Et surtout, la demoiselle se dit que ce n'est peut-être pas une bonne chose de rester aussi longtemps muette, combien de temps ça faisait d'ailleurs ? Quelques secondes ? Minutes peut-être, qu'importe, elle doit prendre sur elle, pour ne pas le laisser dans le flou, ne pas l'inquiéter plus que de raison. D'ailleurs, quand elle relève la tête vers le sorcier, Astrae voit bien qu'il s'inquiète, si elle n'arrive pas à lire sur ses lèvres, son regard humide, lui, capte l'éclat d'inquiétude dans celui de l'homme devant elle et c'est bien pour ça qu'elle tente d'articuler quelques mots :

"... Je ne voulais pas... Je ne savais pas... Je suis désolée... "

Piètre performance, elle en a bien conscience et ça l'agace d'autant plus de réagir de la sorte, de se montrer si faible devant lui alors qu'elle retient ses larmes, qu'elle essaye de ne passe laisser emporter plus dans son angoisse, malgré la violence dont son cerveau fait preuve, en lui refaisant revivre encore et encore ses craintes. Mais il ne fallait pas qu'elle bascule, Astrae le savait, il ne fallait pas qu'elle se laisse emporter par le courant. Elle devait tenir jusqu'à être de retour chez elle, là peut-être, elle pourrait laisser s'en aller tout ce surplus d'énergie négative.

La pauvre jeune femme a l'air complètement perturbée par ce qu'il vient de se passer, et moi, je me sens mal de la voir comme ça. Est-ce que c'est normal de faire une crise d'angoisse parce qu'on manque de se faire faucher par une voiture ? Eh, j'ai jamais vu ça ni expérimenté moi-même - déjà que les crises d'angoisse ne sont pas mon truc - mais je suppose que ça dépend des individus. J'aimerais bien l'aider, mais je ne la connais pas. Je ne sais pas ce qui pourrait la faire snap hors de cet état...et j'ai peur de faire une bourde en plus. Tout ce que je peux faire donc, c'est la garder loin de la route, et attendre qu'elle se calme toute seule.

Je tiens toujours sa main, proche d'elle sans vraiment réfléchir à si ça peut être mal interprété. Son regard me serre le coeur ; j'ai envie de la prendre dans mes bras là, de lui faire oublier cette peur qui semble la prendre aux tripes. Est-ce qu'elle a déjà eu un accident de voiture ? Est-ce que quelqu'un de son entourage en est mort ? C'est tout ce que je trouve comme explication à cette réaction disproportionnée. Peut-être que c'est un trauma supprimé...et qu'elle ne s'en est toujours pas remise. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas une question qu'un inconnu devrait poser, et même si elle me brûle les lèvres, je préfère me mordre la langue plutôt que de parler.

"Pourquoi est-ce que vous vous excusez ? Le seul responsable ici, c'est le conducteur. Vous n'avez rien fait d'autre que d'exister, et on ne s'excuse pas d'exister."

Franchement Sky, c'est toi qui parle, là ? Bon, je ne m'excuse pas pour rien en général. Mais mon attitude n'est pas aussi confiante que ce que j'essaye de faire croire. En vérité, c'est toujours un bordel pas possible dans ma tête. J'overthink absolument toutes mes réactions, je rejoue toutes mes interactions dans ma tête jusqu'à me dire que j'ai été minable ou stupide. J'étais pas comme ça avant, mais...il faut croire que moi aussi, j'ai des "traumas supprimés".

Cherchant avant tout à la rassurer, je concentre ma magie et tends la main vers le bord du trottoir. Aussitôt, de petites fleurs violettes commencent à pousser, leur tige bleu nuit prouvant s'il était nécessaire qu'elles ne sont pas réelles. Rien de naturel là-dedans, simplement un moyen de faire oublier le béton pendant quelques secondes. C'est que ça me demande beaucoup d'énergie quand je ne suis pas dans le bon mood ! Mais au moins, c'est une bonne distraction.

"Votre familier va revenir. Vous voulez continuer ? On peut aussi l'attendre ici si vous voulez. C'est plus safe."

Maintenant, je comprends pourquoi elle semblait si perturbé de s'en éloigner. Peut-être qu'elle s'est un peu trop reposée sur lui, vivant toujours à ses côtés ? Peut-être qu'ils ont vécu des trucs pas cools...non, c'est peut-être normal. Amor aussi était mal quand Marisol se trouvait loin de lui, mais généralement c'était parce qu'il avait peur qu'on l'écrase de peur puisque c'est une araignée et que personne n'aime les araignées. Quand il me la "prêtait" à l'école, ça ne semblait pas le déranger plus que ça, il savait que je la protégeais. Mais c'était spécial comme relation.

"Il n'y a pas de honte à être très proche de son familier. Certains refusent de s'en éloigner. C'est déjà courageux ce que vous faites, de rester loin de lui pendant un temps. Je ne suis pas un familier moi, donc la substitution est plus compliquée je suppose...peut-être que c'est plus simple au milieu des bois ?"

Si elle est botanomancienne, le béton doit sérieusement altérer ses sens. Je sais qu'Amor devient complètement fou au milieu des immeubles, au point de presque fuir vers la verdure dès qu'il le peut. Ca doit être similaire pour les amoureux des plantes.

TW : mention d'angoisse, d'accident

L'oracle n'arrive pas à réellement lire sur les lèvres de l'oniromancien, mais elle comprend qu'il tente de la rassure, qu'il reste bienveillant, alors qu'il l'emmène plus loin, loin de cette route qui venait de lui faire une sacrée frayeur. Et c'est un mélange de toute ceci qui aide la blonde à ne pas basculer, ça et le contact de la main de l'homme dans la sienne, qu'elle serre doucement comme pour se maintenir dans la réalité. Doucement, elle arrive à se recentrer sur sa respiration, qu'elle calme peu à peu. Lorsque le sorcier tend la main vers le trottoir, Astrae la suit du regard, retrouvant doucement le sourire en apercevant les jolies fleurs violettes, essuyant le bord de ses yeux avec sa main libre, elle ne cesse de fixer les illusions, qui sont une très bonne distraction.

"Elles sont si jolies... "

Plus apaisée, il est désormais plus facile à la botanomancienne de comprendre ce que Sky lui dit et ses mots lui vont droit au cœur, elle qui se pensait simplement ridicule, que ce soit pour sa crise d'angoisse ou même la peur d'être si loin de son familier, ça semblait être tout le contraire.

"Disons que Zorya est mon lien avec le monde... alors je perds un peu mes moyens quand il n'est plus là..."

Après tout, l'oiseau était celui qui l'aidait à rester à peu près connectée au bruit, aux sons. Ça faisait quelques années maintenant, qu'ils avaient mit au point ce petit tours de passe-passe, pour tenter au maximum de réduire l'impact de son handicap au quotidien, que ce soit pour elle-même ou pour le regard des autres. La sorcière sait cependant qu'un jour, l'assumer pleinement serait plus que bénéfique pour elle, parce que cela voudrait dire qu'elle avait fait le deuil de son audition, qu'elle aurait acceptée ce qui s'était passé et surtout, qu'elle accepterait de ne pas être comme les autres. Un jour, elle y arrivera, mais ce n'était pas pour aujourd'hui.

"Vous vous en sortez très bien, je vous assure."

Qu'elle vient prononcer quand elle entend le sorcier dire que la substitution était plus compliquée. C'était vrai, parce que le silence qui l'entourait en permanence était angoissant. Pourtant, l'enfant vagabond arrivait à le lui faire oublier quelques instants. Finalement, une petite voix se fait entendre, alors qu'une boule de plume se dépêche de voler jusqu'à sa sorcière, se mettant à lui voler tout autour comme pour s'assurer qu'elle n'était pas blessée.

"Astrae ?? Tout va bien ?? J'ai ressenti ta peur... j'ai fait le plus vite possible... Mais je suis là !! "

Maintenant accompagnée de son familier, l'oracle s'apaise totalement, sait qu'il lui sera plus facile "d'entendre" et donc de ne pas juste paraître étrange devant ce nouvel ami.

"Tout va bien, plus de peur que de mal... Je n'avais pas entendu une voiture arriver heureusement que Sky était là ! "

Et puis, la voix de son familier raisonne de nouveau dans son esprit, grâce à ce lien si particulier qui les unis.
"Je comprends mieux la panique... Ça dû te rappeler de bien mauvais souvenirs... Mais ça te montre aussi que le monde n'est pas si hostile et qu'il y aura toujours quelqu'un pour t'aider, même si je ne suis pas là. On va rentrer ensemble et tu te feras une tisane de Camomille, pour te remettre de tes émotions."

Et une fois qu'il s'est assuré que sa sorcière pourrait reprendre la marche, Zorya vient se reposer sur le haut de sa tête, faisant ainsi face à l'oniromancien. Et se penchant un peu, comme une petite révérence, le familier reprend.

"Merci d'avoir pris soin d'elle, je suis désolé pour tout ceci... J'aurais dû être plus rapide pour éviter que vous vous retrouviez seul dans cette situation inconfortable..."

Parce qu'après tout, Sky avait certainement beaucoup mieux à faire que de gérer les crises d'angoisse d'une demoiselle à peine rencontrer. Certes, il avait l'air gentil, mais lui faire perdre son temps avec ce prétexte était ridicule.

"La bonne nouvelle, c'est que j'ai repéré le chemin le plus court pour arriver jusqu'à l'arrêt de bus, on va pouvoir rentrer et quitter cette ville de fous furieux !"

Si seulement il avait pu voir la plaque de la voiture... il aurait pu la chercher pour aller pourri le pare-brise du véhicule, mais il était certain que c'était quelqu'un d'imbu de lui-même et péteux qui plus est. Et maintenant que la situation était plus apaisée pour Astrae, elle laisse un petit rire s'échapper, ses traits moins tirés que quelques minutes auparavant.

"Dommage, pas de baignade de pieds dans le port"
"Comment ça, aller faire trempette le port ?? Vu votre malchance, vous vous seriez fait manger les doigts de pieds par des crustacés ! Et puis, vous étiez sur la bonne voie... donc à l'opposé du port... Ce qui est plutôt rassurant en soi, votre sens de l'orientation n'est peut-être pas si mauvais que ça..."

Zorya indique ensuite la direction à suivre, toujours perché dans les cheveux de la sorcière, bien qu'il fini par se retourner une nouvelle fois vers le sorcier, le remerciant une nouvelle fois d'avoir pris soin d'Astrae. Et c'est en attendant le bus qui arrivait dans quelques minutes que la conversation reprend normalement, après tout, ils n'avaient plus besoin de suivre les directions du familier.

"Vous habitez Green Bank ? Je ne vous avais jamais vu avant..."
" Il vit chez un ami, il vient d'arriver du Texas ! "
"Je comprends mieux le petit accent ... Remarquez, nous devons aussi en avoir un. "
"... Je n'avais jamais pensé à ça... Comment est notre accent, Sky ?"

La blonde se tourne de nouveau vers l'oniromancien, attendant curieusement la réponse. C'est vrai qu'elle n'avait jamais réellement pensé qu'elle pouvait en avoir un, étant habitué à la langue d'ici après tout. Elle avait bien remarqué ceux des autres, Anglais, irlandais, serbe, même, par ses grand-parents mais le reste... mystère. Mais peut-être que l'oniromancien allait pouvoir le lui décrire. Elle se coucherait moins bête ce soir, bien que l'information n'était pas vitale, elle était importante pour Astrae, qui aimait connaître chaque réponse à ses questions, parfois un peu farfelues, d'ailleurs. Mais ça faisait partie de son charme, très certainement.

Les phrases en italiques sont en pensées.

Bon. L'avantage, c'est que je crois avoir réussi à lui changer les idées à cette chère demoiselle. Ca me paraît encore dingue d'être à ce point lié à son familier, mais...je ne sais pas ce que c'est, après tout. J'esquisse donc simplement un sourire contrit à son aveu, sans rien répondre. Zorya est son lien ? J'ai absolument rien compris là, mais peut-être parce qu'elle est d'une timidité maladive ? Elle ne m'avait pas l'air pourtant si timide lorsque nous marchions tous les deux...c'est encore un mystère à éclaircir ici, un mystère que je garde dans un coin de ma tête. Il y a un temps pour tout, et ce n'est certainement pas le moment de la bombarder de questions stupides auxquelles elle ne voudrait certainement pas répondre.

Heureusement pour tout le monde, la petite boule de plumes nous rejoint avec la vitesse d'un boulet de canon. Je fronce les sourcils un instant à ses paroles ; ressenti sa peur ? Que...ah. C'est vrai. Le familier et son sorcier sont si liés qu'ils peuvent avoir les mêmes émotions, ressentir la douleur et tout. Amor me l'avait longuement expliqué lorsque nous étions gosses, pour justifier que Marisol ne quittait pas son épaule ou ses cheveux de peur qu'elle se fasse attaquer. Je suppose que vu la taille de Zorya, il s'agit aussi d'un familier qui ne quitte que rarement sa sorcière. Après tout, n'importe quel rapace diurne ou nocturne en ferait une seule bouchée ! D'ailleurs, est-ce que ça se mange, un familier ?

"Oh, je n'ai pas fait grand-chose, tu sais..."

"Et je doute que tu aurais été très efficace face à une voiture, petit oiseau". La fin de ma phrase se perd dans ma gorge, je peine à m'empêcher de la prononcer mais n'en pense pas moins. Je n'ai pas envie de faire d'affront à ce pauvre familier après ces événements riches en émotions ! Et puis...si je me le mets à dos, elle me tournera aussi le dos, non ? Je sais pas trop pourquoi, mais cette perspective ne me plaît guère.

"Ah, tu as été beaucoup plus efficace que nous alors !"

Un petit rire s'échappe de ma gorge, tandis que mes mains retrouvent la poche centrale de mon sweat. A les entendre se parler, se disputer gentiment même, quelque chose d'étrange se passe dans mon coeur. Comme une impression de...jalousie ? Non, ça ne se peut pas ! Et pourtant. Une étrange jalousie m'envahit, une amertume qui ne me ressemble pas. C'est cette solitude, encore. Celle que je ressens depuis un peu plus d'un an, que j'ignore mais qui se rappelle à moi dans des moments aussi aléatoires. Moi qui n'ai pourtant jamais ressenti le moindre besoin d'avoir un familier à mes côtés, me suffisant à moi-même, je commence à me dire que je rate quelque chose.

Je me force à sourire lorsque l'attention se reporte une fois encore sur moi, et acquiesce pour montrer mon implication. Mon esprit, lui, est à mille lieue au moins. Trop vagabond pour mon propre bien, et pourtant...oui, pourtant, je comprends par miracle la question qu'on vient de me poser. Le silence que je laisse s'installer est gênant pourtant, le temps de remettre mes idées en place et de retrouver la réalité.

"Hmm ? Votre accent ? Eh bien..."

Il me faut me concentrer pour trouver la réponse. Un accent ? Le leur était étrange, d'ici et d'ailleurs, mais tout de même beaucoup d'ici, n'est-ce pas ? Chantant, de cette voix douce et éthérée qui me donne envie de contempler un ciel ensemencé par des millions d'étoiles. Rien que d'y songer, j'esquisse un sourire attendri - avant de me reprendre soudainement, me raclant la gorge. Je crois que c'était définitivement trop long et trop gênant, comme silence.

"Il est...normal pour la région, je suppose ? Plus compréhensible que certains, c'est sûr. J'ai pas eu l'occasion de parler à beaucoup de natifs d'ici, mon coloc est portoricain et mes collègues parlent limite avec un accent british comme dans les films. Mais l'accent écossais...ah. Il est terrible. Enfin, il paraît que l'accent texan est une vraie plaie aussi, alors on doit être quittes. Pas que votre accent soit terrible, hein ! Votre voix est tout à fait charmante. Euh...enfin..."

Et voilà que je m'emmêle les pinceaux, à tenter de rattraper le coup après avoir dit peut-être un peut trop de connerie à la suite. C'est pour ça que je me tais la plupart du temps ! Bravo Sky, une fois encore tu t'es ridiculisé devant une fille. Ca va finir par devenir une habitude, surtout ces derniers temps ! Je me gifle mentalement, le rouge me montant aux joues, et me racle la gorge pour tenter de dissimuler mon malaise - en vain. Maintenant, j'ai l'impression que la petite bestiole me juge du haut de son perchoir. Est-ce qu'il est possible de disparaître dans le sol maintenant ?

TW : mention d'angoisse, d'accident

Le petit oiseau gonfle un peu, lorsque Sky vient lui dire qu'il avait au moins été plus efficace. Il est fier, Zorya, qu'on remarque qu'il avait été efficace, pas comme les deux sorciers, visiblement... mais bon, il était déjà bien content de voir qu'ils ne s'étaient pas encore plus perdus pour relever et puis, il est bien vite indigné parce que l'oracle vient dire, aller se tremper les pieds dans le port, quelle idée ! µUne petite dispute s'en suit, gentille, mignonne, de l'ordre de la chamaillerie, entre deux êtres qui s'apprécient. Et si Astrae a un grand sourire quand elle reporte son attention sur l'oniromancien, celui-ci faiblit un peu, quand elle semble remarquer un changement d'émotion, plus complexe, chez son nouvel ami. Quelque chose n'allait pas, elle le sentait bien, le voyait bien, mais quoi ? Il semble ailleurs, bien plus loin qu'ici ... Est-ce qu'il regrette quelque chose ? La blonde se demande, observe peut-être un peu trop intensément. C'est que la sorcière avait toujours été curieuse, mais sans réellement comprendre pourquoi, Sky décuplait ce trait chez la demoiselle. Elle voulait le comprendre, essayer de le rassurer, pourquoi ? Elle ne savait pas...Mais c'était ce qu'elle ressentait actuellement. Trop prise dans ses propres pensées, ses propres questionnements, elle ne semble même pas remarquer que le temps s'égraine et que son nouvel ami a peut-être mis un peu trop de temps à réagir. Elle se contente de sourire doucement, en voyant celui de l'homme proche d'elle. La sorcière préférait le voir comme ça, ça lui allait bien, de sourire, c'était doux comme un nuage, réconfortant comme un cocon.

Astrae se ressaisit tout de même, quand elle voit les lèvres de son interlocuteur bouger, arrive étrangement à se concentrer immédiatement, attendant impatiemment la réponse à sa question, la notant mentalement alors que son cerveau analyse les informations. Normal pour la région, c'était logique, vu qu'ils étaient en Ecosse, la sorcière se demande un instant ce que ça donnait, comme accent, celui de l'ami de Sky, le british, elle connaissait, mais maintenant, ça la rendait curieuse, quel était le métier de l'oniromancien ? Elle n'a pas le temps de se poser plus la question que déjà, ses joues prennent un coup de chaud.

Quelle étrange sensation cela lui faisait... C'était loin d'être désagréable, bien au contraire, c'était juste déroutant. Ce cœur qui bat si vite qu'elle a l'impression qu'il allait s'envoler, pourtant, ce n'est pas la même sensation que lorsqu'elle faisait une crise d'angoisse, non, c'était agréable, très agréable même. Et si elle comparait le sourire de Sky à la douceur d'un nuage plus tôt, là, c'était une mer du nuage qui la traversait. Ça lui faisait plaisir, comme compliment, lui donnait l'impression de flotter un peu au-dessus du sol, même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi, n'ayant jamais réellement expérimenter ce genre de sensations autre que pendant certains rituels... Mais elle n'avait rien consommé, aujourd'hui, donc ce n'était pas ça.

"Vous, c'est votre sourire qui est charmant, je l'aime beaucoup."

Encore plus rouge maintenant, Astrae se demande bien ce qu'il lui a pris de dire ça. Elle vient d'ailleurs poser ses deux mains sur sa bouche, comme si elle venait de dire une bêtise ... Mais en même temps, c'était vrai, alors pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi est-ce que cette fois-ci, ça la gênait autant ? C'était un peu comme dire qu'elle aimait les vêtements d'un ami ou bien sa nouvelle coiffure... Alors, pourquoi est-ce qu'elle avait l'impression que c'était si différent, avec Sky ? D'un coup bien timide, la sorcière ne sait plus où se mettre, laisse son regard se poser partout, sauf sur le tatoueur. Zorya semble d'ailleurs ricaner un peu, alors qu'il observe le sorcier, non pas qu'il le juge (même si on pouvait le penser) juste, il se dit qu'il n'avait peut-être pas tout à fait tort, en pensant qu'entre les deux, ça pouvait matcher. Et comme pour sauver les deux sorciers de cette situation gênante, le bus qu'ils attendaient décide de se montrer. Astrae retrouve bien vite son sourire, même si le rouge de ses pommettes persiste, lui.

" Oh ! Notre bus arrive, on va pouvoir quitter cette jungle de béton ! "

Est-ce que...je suis en train de rêver ? Vient-elle sincèrement de me dire que j'étais charmant ? Enfin...pas moi, mon sourire. Mais c'est la même chose, non ? Elle m'aime bien ! Ma honte fond aussitôt, comme si je ne venais pas de me ridiculiser. La vérité, c'est que je sens une boule de chaleur grandir dans ma poitrine, et mes yeux sont peut-être un peu trop fixés sur son visage. Il en faut peu pour un type comme moi. Mais au fond, je sais que ce n'est que de la politesse de sa part. Si pour le moment je me laisse totalement porter par les émotions que ça me procure, je sens déjà l'over-analyse arriver à grands pas cette nuit. A force de tourner et retourner la situation dans ma tête, je trouverai bien un moyen de la passer sous un prisme négatif, comme d'habitude. Ah, il est loin le Sky qui se contentait de viber au quotidien, d'apprécier la vie telle qu'elle s'offrait à lui.

Astrae est adorable. Chacune de ses actions me donne envie de sourire davantage, aussi niais que cela puisse paraître. C'est comme si une bulle nous entourait tous les deux, coupés du monde extérieur, comme si nous étions dans l'une de ces romcom qui passent l'après-midi en période de vacances. Mais la bulle ne dure pas longtemps ; déjà, la réalité se rappelle à nous et l'éclate sans vergogne. Le bus arrive, et nous allons devoir bientôt se séparer.

"Il a été rapide en fait..."

Les transports en commun dans cette ville me font toujours hausser un sourcil. Peut-être parce qu'aux Etats-Unis ils ne sont clairement pas assez développés. Mais voir un bus moderne débarquer toutes les dix minutes au lieu de devoir attendre trois plombes pour une espèce de boîte de conserve mal entretenue, c'est un sacré choc culturel.

Le brouhaha des conversations autour de nous remplit un silence loin d'être pesant. Je regarde la ville défiler par la fenêtre, fasciné par le décor si différent de celui auquel je me suis habitué outre Atlantique. Un mois que je suis ici, et je n'arrive toujours pas à m'y faire. J'ai l'impression d'être seulement en vacances...mais il faudra bien que je fasse mon trou, par ici. C'est la vie qui m'attend, après tout.

Le quartier de Green Bank est en vue. Dans quelques minutes à peine, nous allons devoir nous séparer. Cette perspective ne m'enchante pas le moins du monde ; je ne cesse de retourner encore et toujours une question dans ma tête : est-ce que je devrais faire quelque chose pour la revoir ? Est-ce que...je peux lui demander son numéro, sans qu'elle prenne ça pour du forcing ? Non, c'est stupide. Je n'ai rien pour le noter, et elle non plus je suppose. J'ai une mémoire faillible contrairement à mes camarades nécro, et je m'en voudrais d'oublier un ou deux chiffres au passage.

"Astrae ?"

Je ne suis pas sûr de moi, même en prononçant son nom. Si bien que je tapote sur son épaule pour attirer son attention, et manque de perdre mes moyens en voyant son regard si clair se poser sur moi. Je m'éclaircis la gorge, détourne les yeux vers son familier pour ne pas la fixer trop intensément et reprends.

"Ca te dirait de...euh...qu'on se revoit un jour ? Je veux dire...juste comme ça, pour boire un café, se faire un cinoche, je sais pas."

Putain Sky, t'es vraiment ridicule quand tu parles aux filles. Et tu t'étonnes que personne voulait de toi à l'Académie ! S'il y a bien une chose qui me manque avec le groupe, c'est cette sorte de 'légitimité' à parler à d'autres personnes, en particulier la gente féminine. Comme si monter sur scène effaçait un peu de mon manque de confiance en moi. Il faut dire que si ce n'est pas derrière une batterie ou plongé dans mes rêves, mon assurance est généralement proche de zéro.

TW : mention d'angoisse, d'accident

Malgré tout, Sky ne semble pas mal prendre ce que la botanomancienne vient dire, au contraire, il semble apprécier... Ça rassure un peu Astrae, qui essaye de faire taire la panique qui n'a de cesse de venir perturber la douce sensation de chaleur qui l'enveloppe. Il n'y avait pas que le sourire de l'oniromancien qu'elle aimait, mais elle se gardait bien de le dire, une bourde après l'autre. D'ailleurs, comme pour les sauver de cette situation, pour éviter le moment gênant entre deux timides qui savent plus où se mettre, le bus arrive, tel un super-héros.

"Peut-être un peu trop ? "

Qu'elle ne peut s'empêcher de répondre, ayant laissé les mots s'échapper trop tôt, sans les analyser. Une bourde après l'autre, on avait dit... Astrae entend la voix de son familier dans son esprit, lui disant qu'ils allaient avoir une petite conversation à la maison, même si, franchement, il n'y avait rien à dire, selon la sorcière. Grimpant dans le bus, la blondinette ne sait pas quoi dire, alors elle préfère laisser le calme revenir entre elle et l'autre sorcier, même si le brouhaha de ce transport en commun doit combler les oreilles de Sky. Elle ne peut cependant pas empêcher ses yeux de venir détailler les traits de son nouvel ami, alors qu'il observe le paysage. C'était un rêveur, c'était certain et ça lui allait si bien. L'oracle laisse son regard rejoindre celui du tatoueur alors qu'elle se sent de mieux en mieux à mesure que la végétation fait son apparition. Enfin, la maison n'était plus très loin... même si ça voulait dire qu'elle allait quitter le sorcier... Mais s'il habitait aussi ici, elle pourrait le recroiser ! Enfin, s'il acceptait, ça c'était une autre histoire... Perdue dans ses pensées, elle n'entend même pas Zorya qui la prévient que Sky l'interpelle, ce n'est que lorsqu'il vient tapoter sur son épaule que la sorcière revient à elle, cligne des yeux plusieurs fois avant de reposer son regard sur l'oniromancien, qui a l'air un peu déstabilisé.. Est-ce qu'il s'était passé quelque chose ? Si Astrae fronce un peu les sourcils, un large sourire vient vite gommer les traits soucieux de la jeune femme, lorsqu'elle lit la proposition sur les lèvres de l'américain.

Détournant le regard, elle vient farfouiller dans son sac, en sort un petit carnet et un stylo où elle vient noter son numéro, tendant ensuite la feuille délicatement déchirée par ses soins au sorcier.

"Ça serait peut-être plus simple si on veut s'organiser quelque chose. Et vu que je n'ai pas vraiment de mémoire ni de batterie... Il vaut mieux faire comme ça ! "

Au moins, elle aurait un lien avec lui, pour lui proposer de sortir quelque part, sans non plus le chercher dans tout le quartier. Pour une fois qu'elle pendait à ce genre de choses... Elle était fière, Astrae. Et une fois arrivé à son arrêt, après un petit signe de main à Sky, la sorcière rentre chez elle, le cœur peut-être un peu trop léger, pour une simple rencontre fortuite. Mais que voulez-vous, elle n'allait pas se battre avec le destin, si jamais il avait décidé de mettre l'oniromancien sur son chemin.