Good Omens, Good Decisions ft. Bad Decisions tattoo artists

Ca y est, enfin. Avec la régularisation de ma situation dans ce nouveau pays, les papiers en poche et le droit de travailler avec, je peux enfin commencer à prospecter. Le plus dur est passé, n’est-ce pas ? C’est ce que je me dis en scrollant sur mon ordinateur portable, cherchant des offres d’emploi sur un LinkedIn sorcier qui m’a toujours repoussé. Non, je n’aime pas spécialement cette période de prospection. C’est le moment le plus stressant lorsqu’on entre dans le monde du travail, alors imaginez vous devoir remettre les pieds dedans après l’avoir quitté ! C’est un putain d’enfer, et ça me fait sincèrement regretter d’avoir laissé tomber à Austin.

Pour un type comme moi, surtout, trouver un job n’est pas une mince affaire. Je ne suis pas franchement le mec lambda dans la rue, celui qui présente bien et à qui les costumes vont comme un gant. Celui qui a la coupe en brosse à chiottes, toujours rasé de près, le sourire commercial qui vous donne envie d’acheter son putain d’aspirateur sans sac ou je sais pas quoi. Non, moi, je suis…reconnaissable, on va dire. Outre les tatouages qui envahissent jusqu’à une partie de mon visage - et non, je ne mettrai certainement pas de fond de teint pour les cacher, ça va pas ? - mes cheveux mi-longs et mon apparence globalement négligée n’attirent pas les recruteurs. Ca tombe bien, je ne cherche pas à entrer dans une entreprise, faire des horaires de bureau et retirer mon cerveau de sa boîte crânienne. Je ne supporterais pas la routine, sans compter le café dégueulasse qu’on trouve partout dans ces bâtiments maudits. Non, je suis un artiste né et c’est peut-être mon plus grand problème dans la vie.

Être artiste, c’est abandonner l’espoir d’avoir une situation stable un jour. Oh, ça peut arriver évidemment ; mais le moindre souci peut prendre des proportions énormes. Tiens, vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il arrivait lorsqu’un artiste tombe malade ? Est-ce qu’il peut claquer un arrêt maladie, subir ses jours de carences puis être payé un minimum ? Non, ce serait trop simple. Un artiste malade doit forcer sur son corps et continuer à bosser 60, 80 heures sous peine de ne pas pouvoir boucler les fins de mois. Vous trouvez ça extrême ? C’est la dure réalité pourtant, dans notre milieu. Tatoueurs, musiciens, intermittents du spectacle, freelancers…tous, nous devons être des robots dans l’espoir de vivre de notre art. Mais je divague.

Je laisse tomber LinkedIn. Je n’avais de toute façon pas grand espoir de trouver quoi que ce soit d’intéressant dessus. Il va falloir que je prospecte moi-même…et rien que cette idée me fait m’enfoncer dans le canapé gentiment prêté par Amor. Humpf…parler aux autres n’a jamais été mon fort, même si je ne suis pas non plus spécialement anxieux de la foule. Ce serait con pour un musicien, n’est-ce pas ? Quoique, j’ai toujours trouvé le fait d’être sur scène complètement différent d’une rencontre avec les fans. Comme si un voile se baissait sur le public, comme si ma batterie m’avait toujours protégé…je divague encore, putain.

Enfilant rapidement une veste en cuir, une écharpe, des gants et un bonnet - c’est qu’il fait au moins -8000 dans ce pays de mort ! - c’est avec un sac à dos noir élimé que je quitte la baraque d’Amor en fermant bien la porte avec le double de ses clés. Je sais qu’il ne craint pas trop de cambriolage ; déjà parce que le voisinage est plutôt chill, mais aussi parce que son salon est un putain de cauchemar pour n’importe quelle personne sensée. C’est d’ailleurs un système antivol incroyablement efficace, que d’avoir des tarentules qui fixent l’intrus dès le premier pas fait à l’intérieur. Si je deviens un peu plus taré un jour, j’inverstirais peut-être dans une énorme araignée de compagnie.

Amor m’en a parlé plusieurs fois, depuis que j’ai foutu les pieds à Edimbourg. Ce salon qui ne paye pas de mine, qui s’est fait une petite réputation qui m’a laissé perplexe un moment. Bad Decisions…tu parles d’un nom. Ca veut tout dire, en tout cas ! Mais je n’ai pas le loisir de faire la fine bouche pour le moment, alors je garde mon jugement pour moi. Qui sait ? Peut-être qu’ils arriveront à me surprendre, ces petits. HA ! Comme si j’étais déjà un vieillard, du haut de mes trente ans.

De trop longues minutes en transports en commun et me voilà devant la devanture du tattoo shop, à me demander si je ne suis pas en train de faire une connerie. Est-ce que ça vaut le coup de se fixer déjà maintenant ? Est-ce que je ne vais pas avoir de nouveau un blocage artistique ? Après tout, j’ai été poussé vers la porte de l’autre côté de l’Atlantique. Bon, je l’ai sûrement cherché ; mais c’est tout de même un obstacle qui m’a fait suffisamment mal pour laisser l’hésitation bloquer mon geste.

“Allez, qu’est-ce que tu risques, franchement ?”

Soupirant longuement pour me donner du courage, voilà que j’entre enfin dans le salon. S’il ne paye pas de mine à l’extérieur, l’intérieur est déjà plus agréable à observer et évoluer. Mes yeux sont attirés par la décoration, un mélange de fouillis rapporté et de dessins épinglés qui doivent tous appartenir aux tatoueurs présents dans cet endroit. Certains sont franchement incroyables, d’autres ne sont pas vraiment mon style. Mais quoi qu’il en soit, c’est loin d’être le repaire de scratcheurs comme le nom semble l’indiquer.

Ils sont là, les tatoueurs en question. Tous occupés à leur manière, je n’ose m’imposer pour le moment. Ici, je recommence de zéro. Pas de réputation qui me précède, rien qui puisse me distinguer du commun des mortels…à part peut-être le book qui attend sagement dans mon sac, et ma tablette encore pleine de mes derniers projets en date. Je m’approche des murs, étudie certains de ces dessins et tableaux et ne peux m’empêcher de lever la main droite pour frôler l’une des oeuvres à ma hauteur. Aussitôt, des couleurs dansent sous mes yeux, viennent remplir un dessin en monochrome de noir. Les lignes gondolent, le tout devient d’un coup plus abstrait, comme issu d’un rêve. Satisfait, j’esquisse un sourire…avant de sursauter en sentant un regard brûler ma nuque. J’estompe aussitôt l’illusion et me retourne vivement vers l’individu qui a remarqué ma présence.

“Hum…bonjour ? Désolé pour ça, c’est un réflexe. Il est très bien comme ça, ce dessin. Enfin c’est un style. Enfin…”

Putain, je suis ridicule à m’embrouiller comme ça et rougir comme un gosse pris la main dans le sac. Depuis quand est-ce que je suis aussi angoissé, moi ? Ca n’a aucun putain de sens ! Ils vont pas me bouffer, hein. Ah, c’est ça quand on reste loin du public pendant si longtemps ! Je m’éclaircis la gorge et prends mon courage à deux mains.

“Je suis Sky, et on m’a dirigé vers votre shop. Je viens de débarquer à Edimbourg et…hmm…je cherche un endroit où me poser. Vous le gérez tous en collab, ou vous avez un proprio ?”

Voilà, c’est un début déjà ! Savoir à qui s’adresser en priorité, et vendre son cul ensuite. Bon, ça a peut-être une connotation négative, ça…disons que je vais devoir vendre mes talents. Oui, c’est déjà beaucoup plus acceptable comme expression !

Crédits : FASSYLOVERGALLERY ; Neatartstudio

Quatrième tasse de café posée sur le bord de son bureau, crayon en main, plus occupée à gribouiller des petites formes aléatoire sur un coin de sa feuille, Liya fixe sa tablette, toujours aussi blanche. Vraiment, l'inspiration ne veut pas venir ces derniers jours, est-ce que c'est à cause de certains messages d'un nuisible en particulier qui tentait de revenir dans sa vie ? Des souvenirs qui l'assaillaient de plus en plus ? De ces nuits sans sommeil, encore plus présente qu'en temps normal ? C'était peut-être un mélange de tout ça, au fond, l'oniromancienne avait beaucoup trop de choses qui lui occupaient l'esprit et dans ces cas-là, il était très compliqué de faire ressortir la créativité, surtout quand le projet était sur des thèmes plutôt mignons et colorés. Non, vraiment, elle séchait totalement, c'était peut-être là le signe qu'elle devait rentrer et tenter de se reposer ? Après tout, elle n'avait plus personne après... Un bain pour détendre son dos, peut-être rempoter une ou deux plantes pour s'occuper l'esprit... ou alors, elle pourrait peut-être passer voir Lucius, pour adopter un nouveau Philodendron ? Il y a tant de possibilité pour s'occuper l'esprit, qu'elle ne sait pas quoi choisir, mais une chose est sûre, elle verrait pour ce dessin demain.

Son regard est tout de même attiré par une silhouette qui se dessine dans l'entrée, qui part à la découverte des murs. La sorcière observe un peu le comportement de l'homme, se demande un instant si c'est bien un client ou juste un curieux. De toute façon, ce n'est pas elle qui allait s'en occuper, elle n'était pas en état... encore moins en le voyant commencer à créer des illusions pour mettre de la couleur ici et là, non pas que ça la dérange en temps normal, mais si c'était un client relou, c'était hors de question qu'elle s'en approche. Alors, l'oniromancienne se lève, partant sans un bruit vers l'aéromancien du shop et une fois qu'elle a attiré son attention par un petit geste, elle lui montre l'inconnu, d'un geste de la tête, partant ensuite rejoindre Aydan, observant son collègue partir au front alors qu'elle écoute d'une oreille attentive ce que le dénommé Sky avait à dire, détaillant ces moindres faits et gestes, même si, il fallait l'avouer, il avait l'air bien stressé et rien que pour ça, Liya avait un peu de peine pour lui, parce que bon... il n'avait pas l'air méchant, ce sorcier.

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Une journée de plus, au sein du Bad Decisions. Aucune ne se ressemble réellement, il y a toujours un petit quelque chose de différent même si une certaine monotonie est présente. Elle réside dans les gestes que l'on répète inlassablement et presque de façon robotique : le nettoyage, la stérilisation, s'énerver sur l'imprimante qui merde une fois sur trois... Tout ce genre de petites choses, ça ne change jamais d'un jour sur l'autre. Il n'y a que les motifs et les horaires qui diffèrent, en fonction des clients bookés. Mais l'échoppe tourne relativement bien.

Dernier vestige et plus ancien du shop, Liya le suivant, c'est Ichabod qui fait surtout partie des murs ici. Les gens vont et viennent, restent quelques mois ou quelques années. Ils étaient quatre, au départ et ne sont plus que trois depuis quelques mois. Parce qu'ils n'ont pas vraiment cherché à recruter, n'ont pas mis de petite annonce ou de mot sur la devanture du magasin. Mais ça soulagerait le porte monnaie, s'il y avait quelqu'un en plus ici. On diviserait par quatre au lieu de trois.

C'est aussi dans les habitudes, d'envoyer l'Aéromancien du shop quand il y a quelqu'un qui semble louche ou difficile. Alors qu'il est occupé à dessiner sur sa tablette lui aussi, il capte malgré tout le geste discret de Liya lui indiquant que quelqu'un est arrivé. Un coup d'oeil lui suffit pour voir que le nouvel arrivant s'amuse à modifier légèrement les flash accrochés au mur. Probablement un Oniromancien, tout comme la brune à ses côtés. Hochant la tête d'un air entendu, comprenant qu'il doit être celui qui iras à sa rencontre, l'enfant des vents pose sa tablette. Prend le temps de s'étirer et de se racler la gorge pour affronter l'autre, au cas où il soit réellement un chieur à dissuader.

Bon point pour lui, il s'excuse immédiatement de toucher aux dessins. Croisant les bras, gardant un air sévère sur le visage par habitude, Ichabod l'écoute continuer ses explications. Hausse un sourcil, et se retourne vers le reste de l'équipe. Ils ont probablement entendu eux aussi, hm ?

« Ah. »

Eloquant. Ou du moins, on s'attendrait à plus de la part d'un pigeon. Mais le voilà pris au dépourvu. Parce qu'il ne s'attendait pas à ça.

« Non, on a pas vraiment de patron... On est chacun à son compte et on partage les frais ensemble. »

Mais surtout, est-ce qu'il a un book ? Adressant un signe de menton vers son sac à dos, avant de pointer du doigt, Ichabod enchaîne donc sur le premier point important :

« T'es venu avec un book ? Ou c'est pour une place en apprentissage peut-être ? »

Il n'y a pas d'âge pour se reconvertir. Vu la dégaine du gars, il comprend tout de même qu'il est dans le milieu du tatouage depuis un certain temps. Il y a de l'encre qui date d'il y a quelques années à priori, rien n'a l'air très récent. Il y en a beaucoup aussi, et surtout, à des endroits très visibles. On ne s'amuse généralement pas à se tatouer le visage après un tout p'tit tatouage de symbole infini sur le mollet, parce que c'est discret...

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Trois tasses de café toutes à moitié bues posées sur le rebord de sa station de tatouage pour tenter de le tenir un peu éveillé, alors qu'il tend à fermer les yeux en cette fin de journée qui lui semble interminable. Épuisé alors qu'il semble passer son temps à dormir quand il n'est pas ici, les poches sous ses yeux descendent bien bas sur son visage – viennent presque lui donner un air de mort-vivant. Ses traits déformés rendent son visage de plus en plus maussade.

Peu de clients pour cette journée, mais quelques dessins qu'il a décidé de retravailler pour le reste de la semaine. Le crayon à papier à la main tourne entre ses doigts alors qu'il cherche comment améliorer le dessin qu'il a en face de lui. Mais, chaque nouveau trait lui paraît imprécis. Ce n'est pourtant pas si difficile d'habitude, toutefois il n'arrive pas à être satisfait de son travail. Alors, il souffle et regarde un peu ailleurs pour réfléchir. Mais, sa réflexion est vite interrompue. En effet, un client vient d'entrer dans le salon de tatouage alors Aydan lève la tête pour regarder de loin. Il voit l'homme qui doit avoir l'âge d'Ichabod s'amuser à changer les formes d'un dessin accroché au mur – oniromancien donc. Mais, le plus drôle, c'est de le voir l'air tout stressé quand il réalise que les regards sont tournés vers lui.

Le pyromancien encore assis à côté de sa station de tatouage observe Ichabod qui décide d'aller aborder l'oniromancien en premier pendant que Liya rejoint Aydan. L'air tout de suite sévère du tatoueur le plus âgé fait presque rire le plus jeune, qui se tourne vers sa collègue et amie pour lui murmurer : « Tu crois qu'il va lui faire peur ? » Il recommence ensuite à faire tourner son crayon entre ses doigts, tout en observant la scène de loin, un peu amusé par la situation. Il finit par hocher la tête et hausser les sourcils en voyant Ichabod se retourner vers Liya et lui pour qu'ils se manifestent.Crédits : FASSYLOVERGALLERY ; Neatartstudio

Fuck. Je crois que je me suis vraiment fait remarquer, et pas forcément en bien. Le type qui m’approche n’a clairement pas l’air aimable, avec son expression sévère et sa grande stature. Non mais franchement, on a pas idée de mesurer deux mètres, là ?! En balayant la salle du regard, je comprends que les deux autres sont plutôt frêles. Celui qui s’occupe des nouveaux venu est donc…leur pseudo garde du corps ? C’est amusant d’y songer. On avait la même technique au shop à Austin, on envoyait notre tatoueur le plus tanké pour accueillir tout type de clients. Enfin…sauf si c’était une jolie fille. Là pour le coup, on se battait tous pour le faire. Ca fait vraiment bizarre de se retrouver de l’autre côté du miroir, cette fois…

“Apprentissage ? Ah, non non ! J’ai déjà fait mes armes. J’étais tatoueur permanent à Austin pendant presque dix ans, mais j’ai dû déménager ici pour des raisons personnelles.”

Un dernier coup d’oeil vers les deux autres au fond du shop, qui semblent d’ailleurs commérer sûrement sur ma tronche, et je me fais violence pour oublier mon stress et gagner en assurance. Je n’ai plus rien à prouver, dans ce milieu. Je suis un tatoueur expérimenté, un minimum reconnu dans le milieu, même si je dois peut-être une partie de ma notoriété à mes faits d’armes dans le monde de la musique. J’inspire longuement, expire lentement, et retire mon sac de mon dos pour sortir un book que je lui tends immédiatement. Dedans, un mélange de peintures, dessins plus détaillés et photos d’anciennes oeuvres déjà tatouées sur mes clients. Un vrai gloubi-boulga, en somme.

“J’ai commencé par des trucs classiques, comme beaucoup. Je peux encore les tatouer, mais je suis plutôt spécialisé dans l’art abstrait. Ce qui…”

Je balaye une nouvelle fois la salle du regard, m’attardant cette fois sur la décoration aux murs. Autant ne pas dire de conneries, dans ce cas précis.

“…ne semble être le cas de personne ici.”

C’est toujours un bonus non négligeable dans un salon de tatouage de ne pas avoir deux tatoueurs avec le même style, de peur de se piquer les clients je suppose. Dans tous les cas, c’est certain que je vais apporter un plus non négligeable dans cet endroit. D’ailleurs à ce sujet…

“J’étais dans un groupe qui tournait pas mal, donc j’ai souvent tatoué en tournée…et j’ai déjà fait un guest en Angleterre il y a quelques années, du côté humain. La réponse a été relativement bonne, je pense qu’il est possible de faire mon trou par ici.”

Si je retrouve l’inspiration et parviens à réellement trouver ma place au sein de ce shop, peut-être que je pourrais leur apporter de nouveaux clients à eux aussi, qui sait ? Je pourrais me lancer à mon compte, mais j’avoue sans mal peiner à trouver la motivation. J’ai toujours suivi le mouvement, que ce soit dans le monde du tatouage ou celui de la musique, et si possible j’aimerais ne rien changer des ces habitudes.

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" Ichabod n'est pas si méchant... Mais le pauvre, il a l'air complètement stressé, le petit oniromancien...  "

Liya lance un sourire encourageant à l'aéromancien. Au moins, l'autre sorcier était honnête, c'était un bon point selon la sorcière, mieux vaut quelqu'un qui dit les choses cash plutôt qu'il n'emballe tout dans une couche de miel totalement écœurante et nous explose à la figure. Donc pour l'instant, ça lui allait. Elle écoute attentivement la conversation ensuite, heureuse de voir que leur salon avait retenu l'attention pour s'établir, non pas qu'être à trois, c'était nul, juste que forcément, les charges étaient plus chères du coup. Donc un petit gars de plus, qui avait l'air plus gentil qu'un bisounours, ça lui allait. En voyant que le book est sorti, la brune se rapproche, vient regarder un peu les propositions faites par Sky, tout en l'écoutant. Effectivement, on commence tous par du classique, c'est souvent à force de tâtonner qu'on trouve notre truc et qu'on affine notre patte et faut le dire, l'art abstrait, ils n'ont pas ça encore, par ici.

"C'est super joli ce que tu fais !! J'adore le style en tout cas. "

Elle à les yeux qui brillent un peu, l'oniromancienne, quand le petit nouveau parle des guest en Angleterre, des tatouages en tournée et surtout, du fait qu'il était dans un groupe. Décidément, que des atomes crochus avec les personnes de ce shop, est-ce qu'il serait la dernière perle rare de leurs équipes ? Mais elle ne dit rien sur le fait que  ses deux collègues soient aussi dans un groupe, parce qu'elle estime que c'est à eux d'en parler, elle, n'est qu'une fan, une grande fan, mais tout de même, c'est à eux d'en parler.

"Et il y a toujours moyen de faire son trou par ici, du moment qu'on est travailleur et qu'on a un petit truc en plus... ce qui semble être le cas, vu ton book...."

Petit regard à ses collègues, dans sa tête, c'était déjà plié ! Sky allait intégrer le shop, son regard hurle d'ailleurs un "on peut le garder ?? Dites oui !!" À l'image d'un enfant devant une peluche. Mais elle ne pouvait pas décider pour tout le monde...

" Oh, d'ailleurs, je suis Liya, voici Ichabod et Aydan, enchantée Sky ! Désolé, je t'ai pris pour un client chiant au début... Tu veux quelque chose à boire ? Thé, café ? "

Il faut bien le mettre en confiance le pauvre Sky. Et surtout calmer son stress qui devait être bien haut. Parce qu'on ne voulait pas le voir fuir et mettre son talent au service d'un autre shop.

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« J'ai juste l'air méchant, j'ai tiré le mauvais numéro à la distribution des gènes. »

Qui que, as-t-il l'air réellement si mauvais que ça ? C'est plutôt qu'il a parfois un air un sévère, qu'il n'a pas choisi. Feuilletant le book aux côtés de Liya, l'Aéromancien hoche la tête au fur et à mesure des pages et des explications. C'est vrai que les premiers dessins sont plutôt classiques : des trucs que les clients demandent quand ils entrent dans un shop après avoir vu de la lumière. Le reste est plus artistique et effectivement... Abstrait. C'est tout le contraire d'Ichabod qui lui, vit pour la précision et l'ordre absolu dans ses lignes. L'Architecture ne laisse pas de place à l'erreur et les calligraphies sont travaillées pour être lisibles tout en étant esthétiques.

« C'est pas plus mal, que tu ai un style différent du nôtre. »

C'est même assez positif, qu'il ait déjà sa propre patte et qu'il soit déjà formé au tatouage : au moins, il n'y aura pas besoin de le surveiller pour vérifier que les clients ne souffrent pas trop à cause d'un geste trop brusque.

« On a quelques walks in ici, surtout les week end. En semaine, ce sont généralement les rendez-vous. Y a sans doute moyen que tu te retrouves à faire quelques tatouages pas super inspirés ou des flash à ces moments-là. »

Mais c'est aussi un avantage, ça permet de payer les factures si l'agenda n'est pas rempli. On prend quelques saoulards le vendredi soir pour renflouer les caisses, des étudiants qui décident de faire une petite folie ou ce genre de personnes.

« Soirée pizza un samedi soir sur deux. On gère chacun son agenda en semaine et on est ouvert le vendredi jusqu'à minuit pour les walk in des gens qui ont trop bu au pub du coin. C'est pas une obligation, mais ça met du beurre dans les épinards si jamais t'en as besoin. »

Et c'est sans doute le cas s'il vient effectivement de débarquer dans un nouveau pays et qu'il cherche un travail.

« Je suis Aéromancien, si je suis présent, c'est moi qu'on envoie pour embrouiller les clients un peu chiants avec mon don de parole. C'est pour ça que je suis venu vers toi. Liya ici est Oniromancienne comme toi et Aydan est Pyromancien. »

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Bon...bonne nouvelle, déjà : même si les premières présentations ont été laborieuses, il semblerait que je sois tombé sur un bon endroit. Intérieurement, je soupire de soulagement. Ce n'est pas mon genre de me vendre auprès de mes collègues, et s'il y a bien un truc qui m'emmerde plus que tout au monde, c'est le "job hunting". Je regarde la demoiselle, puis la grande asperge qui s'est approché en premier, avant de reporter mon attention sur cette fameuse demoiselle une fois de plus. Un sourire en coin, je la salue d'un signe de tête pour la remercier du compliment.

"Merci bien, je dois avouer que ça ne plaît pas à tout le monde."

Sky, quand est-ce que tu vas arrêter de te dénigrer, putain ?! Je me gifle mentalement de rapporter ce sujet sur le tapis, mais...c'est vrai que j'en ai chié, au début. Que j'ai dû faire de nombreux tatouages sans âme avant de pouvoir enfin poser ma patte sur la peau des gens. D'ailleurs, j'avoue que j'ai souvent triché ; il m'est arrivé je ne sais combien de fois d'apporter ma petite touche personnelle à quelque chose de vide et sans intérêt, pour le plus grand bonheur des clients ; et du mien aussi. C'est pratique, quand on peut montrer le rendu final sur la peau de l'autre d'un revers de main. Moins pratique lorsque le client en question est un humain totalement ignorant de la sorcellerie, mais...ça n'est pas le sujet.

"Enchanté, Liya et Ichabod. Euh...je prendrais bien un café, oui, merci."

Bon, ça n'est pas si terrible comme première rencontre finalement. Est-ce que je peux enfin me détendre et ne pas sortir des trucs awkwards sans raison ? Ca, c'est me demander beaucoup d'efforts quand même. Je regarde la demoiselle s'éloigner, me laissant avec le grand dadais au visage si peu avenant...qui finalement semble apparaître plus doux, maintenant qu'il sourit. Et plus beau aussi. HUH ! C'est typiquement ce genre de types qui a toutes les femmes à ses pieds sans faire aucun effort. Il doit bien avoir un défaut, non ? Ah...je crois que je le fixe un peu trop. Arrête ça, Sky, tu vas t'en faire un ennemi, c'est pas le moment...

"Oui, je trouve aussi. C'est bien pour un salon d'avoir une grande variété de styles, ça permet de brasser beaucoup plus large."

Je revêt de nouveau la veste corporate pour appuyer ma candidature, même si j'ai l'impression que c'est déjà accepté d'avance. J'acquiesce à ses explications ; oui, évidemment, le temps de me faire un carnet de clientèle je vais devoir recommencer à zéro...mais c'est pas plus mal, non ? Je pourrais toujours balancer des petites idées ici et là pour les quelques clients qui voudront des flashs de plumes et de symboles de l'infini. Huh. Ca me ramène bien dix ans en arrière, ça.

Sa réflexion sur l'argent me fait tiquer un peu, mais a-t-il vraiment tort ? C'est aussi comme ça qu'on faisait, à Austin. J'esquisse un sourire en coin ; cet endroit semble parfait pour poser mes valises, Amor avait raison. C'est grâce à lui que j'ai finalement passé le pas de cette porte, et je ne le regrette pas...pour l'instant. Il faudra que je lui paye une bière avec mon premier salaire tiens, pour le remercier.

"J'avais deviné. On faisait la même chose dans mon ancien shop, notre aéromancien faisait dans la persuasion. Vous pensiez que j'étais un client chiant ?"

Pour leur défense, il est vrai que je ne me suis pas présenté dès mon arrivée dans le shop, laissant donc la place au doute. Nouveau sourire de ma part, que j'adresse à Liya tout juste revenue de son petit voyage "café". Alors comme ça, elle est oniro aussi ? C'est peut-être pour ça que j'ai un bon feeling avec elle. Plus qu'avec monsieur l'asperge, en tout cas, qui malgré son air avenant et son côté rassurant, a une façon de parler qui me fait un peu tiquer. L'accent peut-être ? A moins que je me monte la tête tout seul, c'est très probable.

"J'ai débarqué ici il y a très peu de temps, donc j'ai encore quelques papiers à remplir...l'administration, tout ça...mais ça n'empêche pas de commencer n'importe quand. Ou même de partager une pizza, ou boire un coup au pub, histoire de voir si le feeling passe. Si ça vous dit, bien sûr ? Je sais pas à quel samedi vous êtes dans votre petite rotation pizza, je m'en voudrais de renverser tout le planning."

Un petit rire m'échappe. Je sens le stress quitter mon corps, aidé par quelques gorgées d'un café beaucoup plus serré que ce à quoi j'ai l'habitude. La vache, elle prend de la caféine en intraveineuse, cette petite...? Je retiens une grimace. Si je n'étais pas si prompt à dormir n'importe où et n'importe quand, je pourrais affirmer que cette unique tasse me tiendrait éveillé pour les huit ans à venir, sans exagération aucune.

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"Peut-être, mais ça plait à d'autres et faut se concentrer sur ça ! "

Liya se veut rassurante, parce que vraiment, le style de Sky est vraiment chouette, même s'il n'a pas l'air de s'en rendre réellement compte. Et puis, il était trop tôt encore pour le secouer comme un prunier en lui faisant répéter que son "style est beau et je dois en être fier." Mais ça ne saurait tarder, si l'autre oniromancien continuait ainsi. Liya laisse ensuite parler Ichabod, en profitant pour aller faire les cafés demandé. Les rapportant ensuite, juste au moment où l'histoire du client.

" Disons que... on a déjà eu ce genre de profil... Qui vient juste pour rabaisser notre travail et qui espère avoir quelques réductions en plus, alors on se méfie un peu, maintenant. "

Venant porter son café à ses lèvres, la sorcière prend quelques gorgées, tout en l'écoutant parler. Elle hoche la tête, compréhensive, quand le petit nouveau parle de papier à remplir et elle est plus que ravie de voir qu'il propose déjà de se voir dans un autre contexte, pour voir si le feeling passe bien. Elle l'aimait bien, ce Sky, c'était définitivement la personne qui leur manquait, au shop, Liya en était certaine.

"Ça me dit, d'aller boire quelque chose  ! Et pour la soirée pizza, les astres semblent alignés parce que, c'est justement prévu pour ce samedi. " Si ça, ce n'était pas encore un signe... La sorcière aperçoit ensuite la petite grimace sur le visage de Sky et panique un peu. Son café n'était pas bon ? Pourtant... non... Il était bon, noir, corsé, comme il faut... Ah, c'était peut-être ça, en fait.

" Pardon ! Je ne t'ai même pas proposé du sucre ! Je vais te chercher ça, attends."

Posant sa tasse rapidement sur le meuble à côté d'elle, sans même attendre une réponse, la brune se précipite vers les placards pour en sortir la boîte contenant le sucre. La tendant ensuite vers le nouvel arrivant.

" Encore désolée, j'aurais dû penser à te demander. "

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La soirée Pizza, c'est quelque chose de sacré au sein du shop. Un petit rituel bien à eux, pour décompresser de la semaine.

« T'as de la chance en plus, c'est au tour de Liya de payer sa tournée de Pizza. »

Parce que si Sky vient d'arriver à Edimbourg et cherche du boulot, c'est qu'il n'a probablement pas une thunes. Ichabod sait bien ce que c'est, que la galère. Malgré son nom de famille laissant supposer le contraire, un patronyme qu'il tait généralement et qu'au final, peu de gens connaissent. Il y a bien son prénom, un peu désuet qui détone dans le paysage. Son dos toujours droit et son air naturellement un brin suffisant, celui des gens bien nés. Pour autant, on met souvent cela sur le compte de sa magie supposée. A Leith beaucoup croient qu'il est hydromancien -et comment les blâmer ? Ceux qui savent qu'il est Aéromancien ne sont pas non plus surpris à cause du don de parole des enfants des vents et leur charisme naturel qui ressort souvent.

Sky lui semble sympathique, maintenant qu'il sait qu'il n'est pas un type un peu relou venu demander trente six tatouages en un seul, deux milles modifications sur un flash à cent balles, et une réduction pour couronner le tout.

Du moins, il lui semblait sympathique jusqu'à ce qu'il grimace au café de Liya. Un peu trop rapidement, le tatoueur serre sa tasse :

« Il est parfait ton café Liya. Je croyais que vous buviez du café serré aux États-Unis pourtant ? A chaque fois qu'un Américain vient ici, il se plaint généralement que c'est trop léger et que le thé est plus foncé. »

Ah, Ichabod est soudain bien chevalier. Est-ce que c'est un signe... Qu'enfin, le tatoueur commence à ouvrir les yeux quand à ses sentiments pour sa collègue ? Leur dernier date pas date aura eu le mérite de beaucoup les rapprocher, tous les deux... Au point de se donner la main. Une énorme avancée, pour ces deux-là qui pataugent depuis cet automne à se demander un peu connement si oui ou non, l'autre ressent la même chose.
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Elle est sympa la petite, même si elle semble un peu trop speed à mon goût. Parce qu'elle pointe directement du doigt une vérité que j'ai eu du mal à accepter au début, comme si...elle avait peur que je me dévalorise.

"Oui...c'est ce que je me dis aussi. Ca plaît, ou ça plaît pas."

Je n'ai plus de problème avec mon style. Surtout, j'aurais dû raccrocher depuis longtemps si je devais prendre à coeur les critiques des ignares. Le nombre de fois où je me suis pris un "mais c'est même pas de l'art, c'est juste des taches !" dans la gueule ! L'abstrait, c'est bien comme son nom l'indique : abstrait. Libre d'interprétation. Un peu comme les tests avec les taches qu'on fait chez le psy apparemment, et qui se terminent toutes par "vous avez un problème avec votre père". Je suis un peu un psychologue de comptoir à mes heures perdues, comme beaucoup d'autres tatoueurs d'ailleurs.

Woops, il semblerait que ma réaction malgré moi ne soit pas passée inaperçue. Et si j'étais déjà embarrassé d'avoir été repéré par la demoiselle, ma honte ne fait qu'augmenter lorsque l'aéromancien vole littéralement à sa rescousse. Quelle rescousse ? Contre qui, moi ? Non, mais j'en sais rien. J'ai l'impression d'avoir insulté les ancêtres de tout le monde ici, juste parce que je trouve le café trop fort. Ca pourrait être un red flag, vous savez ? Mais j'ai pas trop le loisir de m'en inquiéter pour le moment, j'ai besoin d'un endroit où me poser et...ils avaient l'air plutôt chill jusque là. M'enfin. J'esquisse un sourire contrit, et acquiesce docilement à la question de la grande asperge.

"Ouais peut-être, enfin on boit aussi du Starbucks qui n'a de café que le nom. Alors...est-ce que c'est vraiment un gage de qualité, de demander l'avis d'un Américain ? Je voulais offenser personne, moi, pardon..."

Je roast mon propre pays, mais c'est l'habitude. De toute façon, tout le monde tape sur les Américains à longueur de temps sur les réseaux, j'en ai l'habitude depuis le temps. Même si on a tous appris à être méga patriotes et à dire qu'on est au-dessus de tout le monde, c'est pas forcément ce qu'on pense. Je n'ai donc aucune prétention de savoir d'où vient le meilleur café. Cela dit, c'est vrai que le thé anglais est plus connu que leur café...et c'est aussi vrai que j'ai bu pas mal de flotte lors de nos rares venues aux UK par le passé. C'est peut-être pour ça qu'il me surprend, son café. Mais bref.

Je pioche volontiers deux sucres dans la boîte si gentiment tendue, plus pour ne pas foutre un vent qui me vaudrait sûrement d'être reconduit à la porte que par réelle nécessité. Là, c'est déjà plus buvable !

"Bref...c'est cool de votre part de m'accueillir. Vous avez des horaires spécifiques ou c'est à chacun de se démerder ?"

Là où j'étais, chacun faisait sa tambouille et nous avions tous les clés du shop. Parfois, souvent même, j'étais le dernier à partir avec des clients très tardifs. Ca doit être ma nature d'oniromancien, lié au monde de la nuit, parce que j'étais beaucoup plus inspiré et énergique une fois le soleil couché...mais ça ne plaît pas à tout le monde, et je ne voudrais pas faire de faux pas dès les premiers jours ici.

"Je suppose qu'il y a au moins quelques créneaux bloqués pour les walk in..."

Ca, c'était ma hantise au début de ma carrière. Passer la matinée à dessiner des plumes, des symboles de l'infini et des prénoms, quelle horreur ! Mais je ne vais pas y couper ici, c'est la loi. Je n'ai pas encore de carnet d'adresse, dois dépoussiérer mon Instagram et mon Pinterest pour faire comme les "djeunz" (dit-il du haut de ses trente ans...) et peut-être même me lancer sur Tiktok. Les réseaux, c'est vraiment le pire. Heureusement pour moi, Amor semble beaucoup plus opti dans cet univers, ça va probablement aider.
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Petit moment de flottement quand l'aéromancien annonce que c'était à Liya de payer la tournée de pizza. La brune cligne plusieurs fois des yeux, semble recompter mentalement les semaines avant de s'exclamer, un peu désespérée par elle-même

".... C'est vrai que c'est à moi cette fois-ci... j'avais totalement oublié, heureusement que tu me le rappelles..."

Pour sa défense, elle avait plus de tasse de café au compteur que d'heure de sommeil et beaucoup de problèmes à gérer, assez de problèmes pour oublier tout le reste. Mais là n'était pas le sujet.

"Il faudra que tu me dises ce que tu veux, Sky. "

Et cette fois-ci, elle se le noterai dans son téléphone, parce que sinon, l'information allait passer à la trappe... C'était ça, la nouveauté, on avait besoin de l'imprimer pendant quelques temps pendant avant que ça ne devienne une habitude.3.. Sauf si le nouveau venu changeait à chaque fois... C'est vrai qu'Ichabod et elle avait leur pizza de prédilection, mais ce n'était peut-être pas le cas de Sky... Bref, elle verrait ça plus tard. Le plus important pour le moment c'était de sauver l'oniromancien de son café visiblement un peu trop fort. Ni une ni deux, elle fonce dans la cuisine, ne pouvant s'empêcher de rougir un peu en entendant l'aéromancien commencer à la défendre. Même si elle estime que la situation n'avait pas réellement besoin d'un sauvetage, elle ne peut s'empêcher de trouver ça adorable... Il y avait vraiment quelque chose, elle ne pouvait plus le nier, depuis le temps, c'était certain. Mais il ne fallait pas s'y attarder. Revenant, les joues toujours un peu rose (mais c'était à cause de la précipitation, oui oui) elle vient tendre la boite de sucre, sentant bien que la situation se faisait de plus en plus tendue... Ohoh, il fallait agir et vite.

"Ne t'en fais pas, il te taquine juste. Promis, c'est un gentil. "

Liya vient tout de même offrir un sourire plein de remerciement à son collègue, au moins, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui, qu'importe la situation. Elle reporte cependant bien vite son attention sur Sky.

"C'est vrai que j'ai l'habitude de faire du café assez corsé parce que c'est comme ça qu'on le boit, mais promis, je ferais attention les prochaines fois ! "

Comme ça, tout le monde serait content et finit les combats de coq, c'était une bonne nouvelle, non ? La sorcière se retient un peu de rire tout de même, elle allait devoir raconter ça à Tiangou, parce que franchement... c'était drôle. Le sujet change ensuite, pour son plus grand bonheur, elle n'allait pas devoir faire des pieds et des mains pour faire oublier sa boulette.

" On n'a pas d'horaire spécifiques en réalité, tu fais comme tu sens surtout. Du moment qu'il y a du respect, qu'on communique et que les factures sont payées, c'est parfait ! On a quelques créneaux qu'on bloque effectivement, mais c'est surtout en après-midi, soirée, voir nuit, parfois. Ça dépend vraiment du moment, des saisons aussi et de toute façon, on en parle pour savoir ce qui arrange tout le monde... Mais une chose est sûre, on ne te demandera jamais d'être là à huit heures tapante, parce que franchement... c'est inhumain de se lever si tôt."

Encore plus quand on était enfants vagabonds, forcément. Enfin si, la sorcière venait parfois si tôt le matin, mais généralement, c'est parce qu'elle s'était trop retournée dans son lit en pestant de ne plus pouvoir se rendormir. Et elle faisait généralement une petite sieste entre midi et deux ensuite.

"D'ailleurs, tu as des réseaux genre, instagram truc comme ça ? "

Ainsi, ils pourraient se suivre mutuellement et repartager les storys, publications, bref, faire tout ce que les réseaux permettaient de faire pour donner de la visibilité au petit nouveau et surtout, l'introduire auprès de la clientèle déjà présente.

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Même s'il est en théorie à moitié Américain par son père, Ichabod n'a jamais posé un seul pied sur la terre du nouveau monde, contrairement à Nero qui pour sa part a effectué un an d'échange là-bas. Sans doute qu'il aurait dû y rester, pour avoir la paix loin de la famille... Mais c'est une autre histoire.

« On te feras du café plus léger, alors. »

Dans le fond, le tatoueur le taquine juste. Se rend compte aussi qu'il s'est montré un peu acerbe sans réellement le vouloir ni le penser, juste pour défendre Liya et son café trop serré. C'est vrai, qu'il est corsé celui-là... Mais comme le souligne sa collègue il est vrai qu'ils ouvrent parfois de nuit. Alors quand on reprend le lendemain matin, forcément, ça peut piquer un peu. Quitte à avoir des insomnies, autant essayer de se faire de l'argent pendant ce temps là.

« Hm, c'est vrai qu'on ouvre parfois de nuit. Surtout maintenant avec deux enfants vagabonds, ça semble logique. »

Iels sont après tout bien plus actif.ve.s la nuit dans ce coven, la journée ça ne leur réussit pas. Ichabod d'ailleurs est un peu pareil. L'Aéromancien a toujours pensé que c'était à cause de son familier qui a pris la forme d'une chauve souris. Dès le berceau, il a préféré dormir la journée et être chiant une fois la nuit tombée. Des oiseaux de nuit, il y en a plus qu'on ne le pense et parfois, même dans un coven assez éloigné des enfants vagabonds et de leurs énergies nocturnes.

« Le canapé est assez confortable d'ailleurs, si y a besoin d'une sieste dans la journée dans un moment de creux. »

Et ça n'a jamais surpris personne au bad decisions de voir quelqu'un endormi dessus que ce soit l'un.e des résident.e.s ou même un.e client.e. Instagram c'est une bonne question. Ichabod dégaine son portable de sa poche de jean à cette occasion, prêt à chercher celui que Sky leur donneras pour le suivre immédiatement en retour.

« Faudra qu'on update aussi la page du shop avec notre nouveau tatoueur, tiens. »

Ah, une nouvelle règle lui vient à l'esprit maintenant qu'ils en parlent. Enfin, une règle. Plutôt quelque chose de logique quand on y réfléchit mais qui vaut tout de même la peine d'être précisé :

« D'ailleurs pour les familiers... Bon, en fonction de l'animal, si t'as un béluga ça peut ne pas être pratique du tout mais, si le tien viens il faut qu'il reste dans la zone d'accueil du shop. ça semble logique, mais je préfère le dire. »

Tendant d'ailleurs le doigt vers une étagère où sa chauve souris est pendue tête en bas à dormir, se fondant au milieu du décor, Ichabod hausse les épaules :

« Dante prends pas de place, Tiangou le familier de Liya un peu plus. Et faudra peut être négocier avec lui s'il occupe déjà le canapé pour sa sieste. C'est pareil pour les rendez-vous, les gens savent généralement que leur familier peut pas les accompagner dans la zone de tatouage, mais faut pas hésiter à insister si jamais. Question d'hygiène. »

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