Nero Karlsson ⨳ Broken Ritual

Difficile de décrire le caractère d'un système, tant celui-ci diffère d'une personnalité à l'autre. Ce qui n'empêche pas quelques traits de se retrouver entre les trois individus, comme cette Tendance à l'hyperfocus ou cette incapacité à comprendre les "social cues" comme on dit quand on est d'jeunz. Par extension, aucun ne semble saisir les blagues faites à leurs dépends.

Nero est l'original, celui qui a été nommé ainsi par ses parents. D'une nature extrêmement compétitive, il cherche toujours à être le meilleur dans tout ce qu'il entreprend. Arrogant, il sait que son nom et sa richesse lui ouvrent toutes les portes et il en joue. Élevé pour faire de grandes choses, son ambition crève le plafond. Mais c'est aussi cette éducation et ses conséquences qui l'ont rendu extrêmement paranoïaque. Nero craint qu'on le perce à jour, craint les conséquences de ses actes. Il craint par dessus tout le courroux des humains, quand bien même cette peur s'exprime en haine chez lui.

Thanikos est sa bouffée d'air frais, tout ce que Nero aurait voulu être. C'est un homme jovial, toujours heureux de vivre et de partager sa bonne humeur avec le reste du monde. Un brin naïf, il voit toujours le bon chez les autres et il est facile de lui faire croire tout et n'importe quoi. Véritable nerd des sciences, en particulier ce qui touche à l'astronomie, son intelligence dans ce domaine spécifique a souvent don d'étonner. Enfin, c'est un mélomane aguerri et guitariste à ses heures perdues, bien qu'il ne soit pas très doué à cause de sa pratique en dents de scie.

Jake est le protecteur, celui qui défend sa cause et celle du système, qui n'apparaît qu'en cas de réel danger. Froid et calculateur, il ne montre aucune émotion lors de ses exactions. Violent, il n'hésite pas à user de tous les moyens pour neutraliser ceux qui osent s'en prendre à lui, Nero ou Thanikos. Misanthrope, il ne parle que pour exprimer sa haine pour les êtres humains comme sorciers, et souhaite secrètement les éradiquer pour enfin vivre en paix et disparaître.

1988 Un enfant non désiré braille dans la chambre parentale. Déni de grossesse jusqu’au dernier jour, les contractions arrivent sans aucune raison. Il est déjà une nuisance pour sa famille, le petit Nero, et une source d’inquiétude plus que de joie. Oh, ils chérissent cette nouvelle vie à façonner selon leurs désirs ; mais l’enfant est né depuis plusieurs heures déjà, et sa magie ne semble pas vouloir se manifester. Pas de familier, pour celui qui n’a reçu aucune prière avant de voir le jour. Mais ne pas avoir de familier, chez les McGuire, est une faute impardonnable. On emmène le bébé aux Oracles, les supplient de faire quelque chose pour “réparer ça”. Des rituels complexes, de nouvelles prières, un enfant brailleur qui ne supporte déjà pas d’être autant manipulé par des inconnus. Mais ça paye, heureusement : une minuscule boule de plumes se matérialise dans le couffin, trop frêle et adorable pour être considérée comme un familier digne de ce nom. C’est pourtant mieux que rien aux yeux des McGuire, qui songeaient jusque là à se débarrasser de leur premier héritier dont peu de gens soupçonnent l’existence.

1989 Une grossesse difficile, comme pour contrebalancer avec le déni d’il y a bien trop peu de temps. Nero, qui n’a pas tout à faire un an, est laissé chez ses grand-parents maternels pendant toute cette année-là afin de laisser sa mère respirer. Des grand-parents austères, mais fort heureusement, le bambin est plutôt calme. Aurelius naît le 29 septembre, un gamin attendu celui-là, qui montre des signes de magie dès les premières minutes et voit apparaître une perruche dans son berceau. Nero, lui, n’a le droit de rencontrer son petit frère que le jour de son anniversaire un mois plus tard. Il est encore trop jeune pour comprendre, mais semble apprécier ce nouvel arrivant.

1990 Un troisième garçon vient compléter la famille Karlsson - McGuire. Le père souhaite en avoir cinq ou sept, des chiffres magiques qui leur assurerait une prospérité exemplaire, peut-être une ou deux filles dans le lot qu’il pourra marier à une autre famille influente. La mère, en revanche, commence à en avoir assez de ces grossesses successives. Oh, elle aime ses enfants, il n’y a pas de doute ; mais elle ne sait pas vraiment comment les gérer, et sa patience est plutôt mince. Trois, c’est bien. Trois, c’est largement suffisant. Même si elle ne le dit pas à voix haute, Ichabod sera probablement le dernier.

1995 “Tiens-toi droit.” “Articule.” “Recommence !” “Ridicule. Tu n’as rien appris.”
Nero a 6 ans bien tassés, et entre enfin à l’Académie. C’est un petit garçon timide, pourtant sa posture droite est celle d’un enfant rempli de confiance. Il sait déjà lire, écrire, compter, manipule sa magie avec aisance, et parle aussi bien anglais que français, la langue de la haute société. L’enfant doit être parfait sur tous les points. Son familier, bien trop indiscipliné, est régulièrement enfermé dans une cage loin de lui simplement pour ne pas lui monter la tête. Oh, elle a le droit d’assister à cette rentrée, bien sûr ; on ne voudrait pas lancer des rumeurs sur l’absence d’un familier chez un Karlsson, encore moins chez un McGuire.
Nero est seul pour la première fois de sa vie. Aurelius est trop jeune pour l’Académie, lui qui était sa bouffée d’air frais, et Ichabod trop jeune tout court pour les suivre dans leurs jeux. Combien de fois le cadet l’a-t-il entraîné dans ses bêtises d’enfant ? Certes, Nero était souvent le seul puni au final, aîné oblige…pourtant, il ne lui en tenait pas rigueur. Pas longtemps, en tout cas.

1999 Cet été-là est gravé dans la mémoire de Nero. Il a presque 11 ans, Aurelius bientôt 10 ans. C’est lui qui l’entraîne, une nouvelle fois, dans ses idées farfelues. Fuir la maison, échapper aux domestiques en se rendant du côté humain est certainement la plus grosse bêtise qu’ils aient faite de leur courte vie. Mais l’appel de la liberté est plus fort, et au diable les conséquences ! Quelques coups de ceinture, l’interdiction de sortir durant le reste des vacances, ce n’est pas la mort comme punition. Ils peuvent bien le supporter…ils l’ont déjà fait, après tout.
Les enfants ne connaissent pas les limites, surtout lorsque celles-ci ne sont jamais expliquées clairement. Le soleil décline à l’horizon, quand ces trois adultes louches s’approchent des deux garçons et de leurs familiers. Peut-être ont-ils compris qu’il s’agissait de sorciers, peut-être les gamins ont-ils accidentellement usé de leurs pouvoirs…quoi qu’il en soit, il leur faut fuir dans les ruelles, sans magie, pour ne pas alerter les autres humains et finir par avoir la ville entière contre eux.
Nero est rattrapé par l’ennemi, qui ne semble pas vouloir le lâcher malgré les vicieux coups de bec de sa minuscule chouette. Son hurlement attire l’attention d’Aurelius. Celui-ci se précipite sans réfléchir sur celui qui ose tenir son grand frère, une vraie furie qui se fait malheureusement repousser sans ménagement. Le petit corps encore frêle vole à travers la rue pour heurter violemment le mur et s’effondre là, inerte.
L’action a au moins le mérite d’attirer l’oeil des badauds, en particulier celui d’un vieil homme au chapeau melon. Calmement, l’aide inespérée s’approche des trois agresseurs qui semblent figés sur place, le regard hagard.
”Viens. Rentrons.”
L’inconnu porte le corps désarticulé d’Aurelius, tandis que Nero tient dans ses mains une jeune perruche elle aussi inerte. Au fond, il se blâme déjà pour tout ce qui vient d’arriver. Mais il n’est pas au bout de ses peines.
La punition est à la hauteur de ce qu’il pouvait imaginer. Une fois Aurelius transporté au CHU de Leith et la famille rentrée chez elle, l’aîné a droit à la pire battue de sa vie. Les mots le blessent, il internalise entièrement la faute. C’est lui qui n’a pas su protéger son frère. Lui qui l’a mené jusqu’à ce funeste instant. Pourquoi n’est-il pas à la place d’Aurelius, dans ce lit d’hôpital ?

2000 Aurelius est toujours dans le coma, et ne semble pas près de se réveiller malgré l’acharnement des médecins. Nero subit le courroux de ses parents et de son grand-père, qui estiment tous les trois qu’il est un véritable meurtrier. Oh, les apparences sont trompeuses cependant ; personne ne saurait dire d’un point de vue extérieur à quel point sa vie est un enfer, pas même son plus jeune frère. Nero le protège de la vérité, de peur qu’il s’interpose lui aussi et finisse dans le même état que leur cadet. Il tente de redevenir l’être parfait qu’on attendait tant de lui, celui qu’il aurait toujours dû être. Jouer ? Il n’en a pas le droit. Pas alors qu’il n’a toujours pas atteint le deuxième palier de sa magie. Pas alors qu’il n’est pas premier en tout. Pas alors qu’il n’arrive toujours pas à apprendre les déclinaisons latines et à les utiliser correctement. Il commence à vriller, Nero. C’est trop pour un enfant comme lui, de naviguer entre les mensonges, les battues, la culpabilité, les reproches quotidiens et cette quête inatteignable de la perfection. Alors un jour, quelque chose se brise en lui. Son esprit cherche le repos, la paix. C’est ce jour qu’apparaît Thanikos pour la première fois, comme un écho d’Aurelius, un écho de son âme déchirée depuis trop longtemps.

2001 Il n’y a plus rien à faire. Les médecins ont jeté l’éponge, Aurelius est déclaré cliniquement mort. C’est un nouveau clou dans le cercueil de Nero, qui une fois de plus subit le pire de la part de sa famille. Seule sa grand-mère reste en retrait, incapable de participer à cet acharnement sur un seul enfant. Elle ne dit rien, ne regarde même pas. Ce n’est pas un pilier, pas même une lueur d’espoir. Pour Nero, ce silence est une approbation. Elle aussi aimerait le punir, mais n’ose pas lever la main sur un enfant.
Nero s’éloigne définitivement de son frère, ne lui adressant que quelques mots par-ci par-là. Il craint par-dessus tout qu’il découvre ce qu’il subit, craint que lui aussi soit pris pour cible. Mais à cette peur s’ajoute celle d’être catégorisé comme “fou” : si Ichabod découvre l’existence de Thanikos, il le dénoncera forcément. Et alors qui sait ce que sa famille choisirait pour lui ? Il subirait une lobotomie, c’est sûr. Ou on le tuerait proprement, faisant passer ça pour un accident. Après tout, il leur reste encore un héritier pour faire perdurer la lignée, n’est-ce pas ?

2005 Nero a 16 ans, et dans l’espoir de camoufler définitivement ce qu’on lui fait subir, il est devenu le petit con arrogant qu’on attendait de la part d’un “fils de”. Suivi de sa clique à l’Académie, on cherche à s’attirer ses bonnes grâces. Mais Nero a ajouté un nouveau secret par-dessus les autres, depuis quelques temps. La puberté et les hormones le travaillent, malheureusement il n’est pas comme tout le monde. Non, lui est définitivement cassé, selon les principes de sa famille. Les hommes l’attirent…les femmes le repoussent…qu’est-ce qui ne va pas chez lui, encore ? Est-il aussi imparfait de naissance ou a-t-il fini par vriller une fois de trop ?
Si Nero n’accepte pas cette homosexualité dont il ne peut pourtant rien faire contre, Thanikos semble plutôt ouvert à la question. C’est Thanikos qui commence à flirter avec un garçon de sa promo, Thanikos qui embrasse un homme pour la toute première fois. Mais c’est aussi Thanikos qui se fait prendre la main dans le sac, et Nero qui finit confronté par ses parents à son retour à la maison.
Cet été-là, après s’être assuré que l’affaire a bien été étouffée, l’adolescent est envoyé dans un “camp de redressement” quelque part au nord de l’Angleterre. Un endroit hideux où il doit rester jusqu’à la fin des vacances, son intimité violée par des questions intrusives, sa psyché décortiquée dans l’espoir de lui faire oublier cette attirance pour la gente masculine. Chaque soir, dans ce lit de camp inconfortable à observer le plafond, il se déteste suffisamment pour espérer mourir. C’est Thanikos qui lui permet ironiquement de rester sain d’esprit, de se reposer dans ce nouvel enfer.

2008 Nero est deuxième de promo lorsqu’il reçoit son diplôme de fin d’études. Ses parents sont fiers devant les autres, fiers de le voir sur le podium…mais dans le secret de la maison familiale, le voir arriver derrière un autre élève est une honte qui mérite tous les reproches et coups qu’il subit. Au moins, cet été-là, on accepte qu’il reste à la maison plutôt que de se rendre une fois de plus dans son camp.
C’est une accalmie en août qui lui permet de demander, non sans devoir argumenter sévèrement, de quitter l’Ecosse pour un an. C’est une option qui avait été suggérée par l’Académie elle-même devant ses bons résultats, de lui permettre une année d’échange dans un pays de son choix, afin de rapporter de nouvelles connaissances. C’est un prestige pour un sorcier de s’ouvrir aux autres, et ce prestige, la famille McGuire n’y est pas insensible. On dit après tout que le coven aime choisir ses membres parmi ceux qui ont le plus d’expérience dans tous les domaines ; à son retour, Nero finira certainement avec une bonne place, si ce n’est même une place de choix au Conseil Sorcier.

2009 C’est la toute première fois que Nero goûte à la liberté depuis son aventure désastreuse avec Aurelius. Arrivé à Salem début décembre, il s’est vite lié d’amitié avec trois hommes aux moeurs bien différentes des siennes : Brann, Arthur et Chris. Tout d’abord réticent à l’idée de se lancer dans des bêtises plus adultes, comme la visite des casinos ou ne serait-ce qu’un repas dans un fast food, Nero finit par se lâcher et accepte volontiers l’influence de ses trois amis…tout en craignant de les faire fuir s’ils comprennent un jour que son esprit est brisé.
Chris est celui dont il est le plus proche. Si proche, en réalité, qu’ils finissent par développer quelque chose de plus…spécial qu’une forte amitié. Effrayé par ses propres sentiments, Nero accepte tout de même cette première véritable relation. Il a tout à apprendre avec lui, mais ce n’est pas un problème. Ils ont tout le temps du monde pour cela.
Du moins, jusqu’à ce que l’idylle éclate comme une bulle de savon. L’année est presque terminée, et Chris le supplie de rester vivre à Salem. Il sait, pour sa famille. Il ne sait pas tout, fort heureusement, mais suffisamment de choses pour savoir que si Nero y retourne, jamais plus ils ne se reverront. Nero accepte de prime abord, épris de liberté ; cependant la réalité lui saute à la gorge, et il finit par fuir la ville sans un regard en arrière, sans même un au revoir. Couper les ponts ainsi est plus facile pour lui. Dans un mouvement égoïste, il ne laisse aucune adresse, aucune coordonnée pour permettre à ses amis de le retrouver. Une fois le pied posé en Ecosse, ce véritable rêve paradisiaque est définitivement terminé.

2014 Nero est seul à la maison. Ichabod semble avoir quitté le cocon familial durant son année d’échange, ce qui permet à toute la famille de cesser de faire semblant. Il n’a pas obtenu la place qu’on lui prédisait, sûrement à cause de son changement physique et sa langue de plus en plus acérée. C’est un fléau désormais, Nero, un fléau pour quiconque ose le contrarier. Sa magie est son seul échappatoire, et il n’hésite pas à la pratiquer sur des cobayes plus ou moins consentants.
C’est la première fois qu’il pose les pieds seul du côté humain, depuis Aurelius. Les hommes qui l’entourent le dégoûtent, il sent leur puanteur à des centaines de mètres. Sa haine pour la race humaine ne fait que s’accentuer ; il n’attend qu’une seule occasion pour leur rendre la pareille, persuadé qu’ils sont responsables de l’enfer qu’il vit depuis son enfance.
Leith n’est pas un quartier très sympathique lorsque le soleil décline à l’horizon, et c’est certainement pour cette raison que des types semblent prêts à le chauffer. Ses paroles sont agressives, trop à leur goût peut-être. Ils n’acceptent pas qu’un gringalet leur réponde sur ce ton. Le gringalet, lui, sent la colère monter encore et encore.
Black out. Incapable de se souvenir des quelques minutes qui ont suivi l’altercation, Nero revient à lui dans un véritable charnier. Ses mains sont maculées de sang, ses ennemis gisent par terre et il n’a pas le courage de vérifier s’ils sont vivants ou morts. Poussé par l’adrénaline, il fuit simplement la scène en courant et rentre chez lui comme si de rien n’était. Cette chose…ce n’était pas Thanikos. C’était quelqu’un d’autre. Est-il encore une fois en train de vriller ?

2016 Nero n’est pas plus stable, bien au contraire. Thanikos a disparu depuis quelques mois pourtant, mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour lui. Son échappatoire l’a abandonné, il lui manque terriblement.
Le coven s’intéresse à lui, grâce aux relations familiales. On lui fait passer des tests, pour finalement le placer en tant que Bourrasqueur pour son efficacité au combat. Il faut dire qu’il a vaincu chaque candidat sans la moindre difficulté - même si son acharnement sur certains d’entre eux lui a valu de nombreux froncements de sourcils. La famille n’est pas satisfaite, évidemment ; Bourrasqueur, c’est bien loin d’être suffisant. Il ne sert que de larbin pour les plus puissants, ceux qui lui ont “pris sa place”. On lui dit qu’il ferait mieux de candidater très vite pour intégrer le Conseil Sorcier, afin de leur faire honneur comme il se doit après tout ce qu’ils ont fait pour lui.
Sa liberté est d’autant plus restreinte maintenant que son grand-père siège encore dans les hautes sphères, proche du chef du coven et des deux Conseillers. Il le surveille à chaque instant, ne lui laisse pas un instant de répit. Plus que jamais, Nero se sent seul au coeur des enfers.

2020 Grand-père McGuire rend son dernier souffle, paix à son âme. Nero est partagé entre le soulagement et une intense tristesse, comme si ses liens de sang valaient encore plus que son bonheur personnel. C’est bien après l’enterrement que Thanikos apparaît pour la première fois depuis début 2016, et enfin Nero peut se reposer. Un changement de personnalité qui ne passe pas inaperçu chez tout le monde, mais personne n’ose dire quoi que ce soit. Malgré tout, il reste un Karlsson…un McGuire. L’insulter ouvertement est prohibé.
Nero se laisse complètement aller à cette nouvelle liberté, comme si la disparition de l’un de ses bourreaux était suffisante pour le justifier. Il se rend régulièrement du côté humain, écume les bars en jugeant silencieusement ceux qui l’entourent et en les haïssant du plus profond de son être. Il fait des rencontres d’un soir, embrasse cette homosexualité réprimée pendant trop longtemps tout en la détestant elle aussi. Au fond, passer ce portail pour laisser libre court à ses “pulsions” lui permet de se punir lui-même d’encore ressentir cette attirance, alors qu’on l’a formaté pour ne plus être attiré par la gente masculine. Il se déteste autant qu’il déteste les hommes qui partage ses nuit, et qui ne trouvent qu’un lit froid le lendemain matin.

2023 Il est drôlement mignon, ce petit fleuriste qui livre les fleurs pour décorer la tombe du grand-père. Une silhouette immense mais un regard doux, un sourire un peu bêta, un véritable corps d’apollon. C’est la toute première fois que Nero craque complètement sur quelqu’un, un sorcier de surcroît, ce qui n’est pas arrangé par leur premier échange. La voix de Lucius est si douce…il se surprend à rêver de lui, se surprend également à le draguer malgré les risques. Cet été-là marque le début de leur relation, mais aussi le début d’une nouvelle angoisse pour le pauvre Nero. Il craint que quelqu’un découvre le pot aux roses, craint que Lucius ne parle - ce qui explique peut-être pourquoi il le menace de mort dès les premiers jours. Mais par-dessus tout, il craint que Lucius découvre tous ses secrets, tous ses mensonges ; qu’il s’agisse de ses deux autres personnalités, son passé violent ou ses insécurité. Personne ne doit savoir…personne.

Sometimes I wish I was never born - Quand ai-je entendu le silence pour la dernière fois ? - Stuck up bitch, slutty bitch, nothing in between - Toujours le meilleur, dans tous les domaines, toujours parfait, à chaque instant - Blood stains on the collar, please just don’t ask - La liberté elle-même est un mensonge, sois sage et tais-toi - Can’t hear it, can’t hear it, CAN’T HEAR IT - Comme un morceau de mon âme arraché - “Everybody wants to kill me.” “Everybody ?” “E V E R Y B O D Y.” “Kill ‘em first.”