Good morning starshine the earth says hello - Ft Elio

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Sa tête cogne, quand il ouvre les yeux, pendant quelques instants, Camile ne sait plus très bien qui il est, où il est et ce qu'il fait ici. Il lui faut quelques secondes pour s'habituer à la lumière qui filtre au travers de la toile de tente où il se trouve, pourquoi est-ce que le soleil existe, au juste ? L'artiste grogne alors qu'il revient se blottir contre un corps près de lui, c'est doux, c'est chaud, mieux qu'un oreiller en plume. Le sorcier se redresse tout de même un peu à cette réflexion, observe un peu la personne qui semble encore endormie près de lui. Ok, c'était un très beau mec, mais quand même "ptdr, t'es ki ?" qu'il ne peut s'empêcher de penser en tentant de se remémorer la soirée passée, venant se recoucher sur le dos, un bras sur les yeux pour, semble-t-il, mieux réfléchir.

Hier, il y avait une rave en forêt, une des dernières de la saison avant que l'automne et le froid n'arrivent. Forcément, Camille se devait d'y participer, y retrouvant quelques amis et connaissance, pour danser ou plutôt piétiner la terre jusqu'aux aurores. C'était incroyable, comme bien souvent dans la tête du nécromancien qui se laissait totalement aller au rythme de la musique, mais aussi et surtout dans bien des substances pour étancher sa soif et éteindre son esprit un peu trop bordélique par moment. Vieille rengaine qui ne voulait pas partir, les addictions étaient toujours là, mais pour le moment, ça ne faisait de mal à personnes sauf à lui alors... pourquoi s'en soucier ? Seulement, après avoir eu besoin de souffler un peu après avoir été dans la mare de danseurs, il avait repéré ce brun qui avait l'air un peu perdu, un peu tout seul et c'était vraiment criminel de laisser quelqu'un d'aussi beau dans la galère. Alors, tel un super héros, le sorcier l'avait accosté, proposé de l'aider à retrouver son chemin et finalement... ils avaient fini par rester ensemble à s'amuser, délirer, danser et quand l'heure de se coucher était arrivée et parce que celui qui se prénommait Elio n'avait pas d'endroit où aller (ou plutôt, ne se souvenait plus du chemin pour y aller.), c'était tout naturellement que Camille l'avait invité à venir dans sa tente à lui, parce que dormir dehors n'était pas une bonne idée, c'était un coup à se choper la crève. Et le voilà donc, allongé dans une tente avec un bel inconnu connu et un mal de crâne intense. Cette soirée était vraiment incroyable donc, une de son top 3 des rave qu'il avait pu faire, c'était certain.

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Les échos assourdissant des basses semblent battre encore dans ses tempes. Pourtant, la musique a laissé place à un silence relatif. Dehors, quelques paroles murmurées perturbent à peine le doux bruissement des arbres. Il n’a pas envie d’ouvrir les yeux. Non. Pas encore. Il se contente de se tourner sur le côté, passant sa jambe et son bras au-dessus du corps allongé près de lui. Le mouvement lui donne l’impression d’être sur un bateau au beau milieu d’une tempête. Il inspire profondément pour ravaler les échos du trop de la veille, expirant dans un léger gémissement. Il réalise doucement qu’il n’est pas dans son lit. La sensation rugueuse du matelas sous son corps. L’odeur de son corps contre le sien. La chaleur du soleil qui tape sur la tente. Il ouvre doucement les yeux, avec précaution. La lumière n’est pas aveuglante, tamisée par la tente.

Les souvenirs de la veille commencent à affluer. Brumeux et désordonnés. Trop bu. Trop fumé. Ya même probablement eu un petit cachet partagé au milieu d’un baiser. Il se souvient des sourires extatiques, illuminés par des néons fluorescents. Des basses qui rugissent tel des ours affamés -comme Bear et son pot de miel-. Des corps qui se contorsionnent en rythme, comme guidés par une force invisible. Il se souvient de la joie d’être là, avec eux. L’espace d’une soirée, son cœur se mêlait au rythme de millier d'autres pour ne former qu’un battement. L’espace d’une soirée, la solitude profonde se retrouvait comblée.

Il se souvient de son visage. De son sourire surtout. Il avait comme l’air de sourire pour la première fois. Il y avait quelque chose de pur dans sa façon de rire. De pur, mais d'abîmé aussi. Comme trop poli. “Hey…” La voix est rauque. Déformée par les cris, la clope et l’alcool. Il n'a aucune idée de comment il a atterri là. Il se souvient avoir perdu ses potes et son téléphone. Il se souvient avoir goûté à ses lèvres. Mais était-ce seulement ses lèvres ? Le fait qu’il ne soit pas totalement à poil lui fait penser que oui. “T’es plutôt confortable…” Il ne cherche pas vraiment à se dégager. C’est vrai qu’il est plutôt confortable. Et puis, il aime bien son odeur. Pour être honnête, il y a probablement aussi le fait que bouger de nouveau ne semble pas être une option très favorable actuellement. “...C’est quoi ton nom déjà…?”

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Quand le corps endormit près de lui vient revient finalement se blottir contre lui, Camille vient instinctivement l'entourer de son bras qui s'est retrouvé coincé sous l'invité, profitant encore quelques instants de silence avant de sourire en entendant une voix rauque se faire entendre, c'était le signe qu'ils avaient passé une super soirée, ça.

" Hey..."

De nouveau le silence, alors que les dernières pièces du puzzles s'assemblent dans son esprit, c'était bien Elio qu'il s'appelait et il embrassait bien, aussi, ça c'était très important, il fallait le souligner. Le sorcier émet un petit rire quand il entend qu'il est confortable, c'était bien la première fois qu'on lui disait ça, c'était un compliment, n'est-ce pas ? Oui, ça ne pouvait qu'être ça et il faut avouer que rester dans ce demi-sommeil, avec l'autre sorcier collé à lui était une perspective intéressante et agréable pour l'artiste, ils étaient bien, ici, sans personne pour venir les faire chier dès le réveil. Le bout de ses doigts viennent d'ailleurs caresser paresseusement la peau du bras du zoomancien, celui où elle était posée quelques secondes plutôt. Ça ne cachait aucune envie quelconque, c'était plus un réflexe réconfortant que le nécromancien avait, c'était aussi une manière pour lui de s'ancrer dans le réel et de savoir qu'il n'était pas en train de dériver dans son esprit.

" Genre tu ne t'en souviens pas..."

Il se fait un peu boudeur alors qu'il comprend qu'on ne se souvient pas de lui, le voilà qui fronce les sourcils, avant de vite retrouver un petit sourire, il ne pouvait pas en vouloir à l'homme près de lui pour si peu, du moins, pas aujourd'hui.

" Bon, vu que tu as illuminé ma soirée, j'accepte de te pardonner pour cette fois, mais ça sera la seule fois !"

Sauf s'il trouvait un autre moyen d'excuser cet oubli, mais sinon, la perte de mémoire serait perçue comme un affront, un terrible outrage envers sa personne.

" C'est Camille et toi tu es Elio, au cas où tu ne t'en souviens pas non plus..."

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Les doigts de Camille glissent délicatement le long du bras d'Elio. Chaque contact envoie de subtiles décharges électriques à travers son corps, réveillant chaque centimètre de sa peau engourdie. Un léger frisson parcourt son échine, se propageant comme une vague de chaleur qui enveloppe son corps encore endormi. C’est étrange. Cette bulle d’une douceur éphémère dans les bras d’un inconnu. Il inspire profondément, esquissant un sourire à ses mots. Il essaye de fouiller sa mémoire, mais ce n’est pas un succès grandiloquent. Ses souvenirs sont bien plus sensoriels qu’autre chose. Les mots se sont envolés pour ne laisser que des échos.

Les yeux d'Elio parcourent le profil de Camille. Cet air faussement boudeur qui l’amuse. Il le laisse continuer pour souffler son prénom. Camille. Le prénom résonne dans l'esprit du zoomancien. Le prénom fait un peu chic. Ça sonne français. Feminin aussi. Il contraste à la perfection avec les perceptions qu’il a eu de lui. Loin des clichés qu’on pourrait avoir d’une bourgeoisie française. Un sourire de malice se dessine sur son visage alors que c’est à lui de se faire faussement songeur. Honnêtement, il ne s’en serait jamais rappelé. “Mmh… Ca me dit quelque chose maintenant qu’t’en parles…” Il répète son prénom “Camille…” avant de venir mordre très légèrement le creux de son cou, découvrant une marque déjà présente sur sa peau. Mh ? Est ce que c’était lui hier ? Il peut presque entendre Chaussette lui dire qu’il n’a vraiment aucune manière. Il capture la mâchoire de Camille entre ses doigts pour lui faire légèrement pencher la tête et mieux voir la marque. Les lèvres d'Elio se courbent dans un sourire narquois, accompagné d'un rire étouffé. “Joli marque” murmure-t-il, passant son pouce sur la peau tendre teintée de bleu. Il lève les yeux vers son interlocuteur pour observer sa réaction.

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Il pouffe, Camille, quand l'homme dans ses bras dit que le prénom lui dit vaguement quelque chose. Elio est un menteur, il ne s'en rappelait absolument pas, mais Camille se vexe pas, pour une fois, trop amusé pour le ton malicieux qu'il entend dans sa voix. Il y a autre chose, par contre, qu'il apprécie grandement, c'est la manière dont sonne son prénom dans le souffle de l'inconnu connu, c'est doux, c'est beau.

" J'aime bien comment ça sonne entre tes lèvres..."

Mais l'artiste est vite tiré de ses pensées quand il sent une légère morsure se faire dans son cou. Il se mord d'ailleurs la lèvre inférieure pour retenir la petite plainte qui menace de se faire entendre à ce contact, alors que des frissons le parcourt la nuque, ses doigts ayant arrêté leurs caresses pour venir agripper la peau du zoomancien le temps de ce contact. Le souffle un peu plus chaud, le sorcier se laisse ensuite faire, quand on capture sa mâchoire, qu'on lui fait pencher un peu plus la tête, pour, semble-t-il, admirer les tâches de couleurs au creux de son cou. Et entendant le rire d'Elio, Camille ne peut s'empêcher de l'accompagner, sa main venant glisser de son bras vers les hanches de sa nouvelle connaissance pour recommencer ses douces caresses sur ce nouveau terrain de jeu.

" Je suis sûr qu'elle n'est pas aussi jolie que son auteur."

De nouveau, le contact de la pulpe des doigts de l'enfant des vergers fait frissonner le nécromancien, qui se dit que pour une fois, il aimait le matin et le soleil, enfin surtout quand il était en si bonne compagnie, sinon, il aurait détesté le réveil.

" Est-ce que tu as encore des choses que tu as oubliées de cette soirée ? Peut-être que je pourrais t'aider à retrouver la mémoire..."

C'était presque vrai, en réalité, il ne savait plus vraiment ce qu'il s'était passé la veille, seulement les grandes lignes, quelques moments qui semblaient être des clés importantes, mais sinon... le noir complet, si ce n'est qu'ils n'avaient pas passer le cap de quelques baisers et avaient dormit ensemble.

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Il aime la façon dont la main de Camille s’agrippe à son bras, tendant instinctivement son corps vers lui de façon presque imperceptible. La poigne contraste avec la douceur avec laquelle ses doigts descendent désormais dans le dos d’Elio, rendant sa respiration un peu plus profonde. Il quitte sa peau du regard pour lever les yeux vers son visage éclairé par la lumière tamisée. Sa réponse le fait sourire, il n’a clairement rien à lui envier. “Il doit être particulièrement beau alors…” murmure-t-il, plongeant avec délice dans leur jeu de séduction.

Un frisson parcourt entièrement Elio quand les doigts du nécromancien dévient lentement vers sa colonne vertébrale, réveillant définitivement chaque nerf et chaque fibre de sa peau. Particulièrement sensible, la zone du haut des reins l’a toujours fait réagir avec une intensité exacerbée. Petit tremblement quand il parvient au creux de ses reins. Il fait soudainement bien plus chaud sous la tente. Et, étrangement, la sensation de gueule de bois se fait bien moins désagréable. Au contraire, cette légère sensation d'ivresse semble amplifier l'illusion, rendant cet instant encore plus éloigné de la réalité.

Un sourire joueur étire ses lèvres alors qu'il répond, ses yeux brillant d'une lueur espiègle. “Mmh… ça se pourrait bien ouais… j’suis sur qu’on pourrait… retracer le passé…” À mesure qu'il prononce ces mots, il laisse ses doigts glisser le long de la mâchoire de Camille, caressant sa peau du bout des doigts pour remonter vers sa nuque. Chaque contact semble éveiller un écho, une réminiscence fugace de ce qui a été, et de ce qui pourrait être. Sa langue vient suivre le passage de ses doigts, dessinant un chemin humide vers ses lèvres. “J’me souviens pas bien… Tu devrais m’aider…” Il respire contre ses lèvres, repoussant encore un instant le moment où il les capturera avec vigueur.

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Son sourire s'agrandit quand il comprend qu'Elio rentre dans son jeu, cette journée ne pouvait pas mieux commencer, au final. Ses doigts continuent de se perdre sur sa peau viennent s'y agripper quelque peu quand une douce morsure se fait dans son cou. C'est vrai, la personne qui lui avait fait ça était particulièrement belle, à tel point que le réveil de l'artiste avait été plus doux quand il l'avait aperçut à ses côtés. Sa main continue d'explorer le corps du zoomancien alors que Camille se délecte de chaque réaction qu'il lui montre et bien qu'il soit encore un peu groggy à cause de tout ce qu'il avait ingurgité la veille, le sorcier sent bien que tout en lui commence à réagir, à s'éveiller. Parce qu'il frisonne, quand il sent qu'on trace la ligne de sa mâchoire pour venir s'échouer dans sa nuque, parce qu'on vient dangereusement s'approcher de ses lèvres.

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Sa poitrine se soulève largement alors que le souffle est encore profond. Il cherche à faire redescendre les battements de son cœur qui sont encore bien trop rapides. Ses lèvres s’entrouvrent pour laisser s’échapper un souffle discret, à peine audible. Ce n'est pas un rire bruyant, mais plutôt un doux susurrement de satisfaction contenu. “Je vais probablement me perdre plus souvent…” Il sourit même s’il ne peut pas le voir. Ses doigts dessinent encore distraitement des formes aléatoires sur la peau de son ventre. Un silence s’installe. Un de ces silences qu’on ne se force pas à remplir mais qui ne semble pas pesant pour autant. Elio laisse ses pensées dériver. Elles courent, comme souvent. Il pense au fait de se perdre. De la fois où c’est arrivé quand il était plus jeune, dans la forêt du parc de Galloway. Puis à la colère de son père effrayé de l’avoir perdu pendant des heures. Puis à cette biche qui lui avait permis de retrouver son chemin. Puis au prochain tatouage qu’il aimerait faire. Puis à cet artiste qu’il a remarqué sur insta. Puis au fait qu’une biche, ça pourrait être une idée. Puis aux tatouages qu’il a pu découvrir sur le corps de son amant. Celui au creux de son épaule lui plait. Il y remonte ses doigts, l’effleurant de nouveau. “T’as un prochain tatouage en tête …?” La question est conne. Parce qu’il n’a probablement jamais rencontré une personne tatouée qui n’avait pas en tête le prochain. Même une idée vague. Juste une taille, un endroit, une idée.

Il imagine déjà les contours, les lignes, les ombres et les couleurs de son prochain dessin corporel. Chaque tatouage, pour lui, est une histoire, un instant capturé dans le temps, un morceau de son âme dévoilé au monde. Ils ne font pas toujours référence à quelque chose de précis, mais sont tous attachés à l’instant où ils ont été faits. A un sentiment. Un état d’esprit. Un souvenir. Il ne peut pas s'empêcher de dire que c’est sûrement la même chose pour Camille. Chaque marque sur sa peau raconte un morceau de son histoire. Les marques d’encres, comme celles de chair. Il a remarqué les cicatrices à ses poignets et sur ses cuisses. De celles trop nombreuses et trop fines pour être des tentatives de fins.

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Il sourit en entendant sa réponse, si Elio se perdait plus souvent, c'était parfait, il essayerait toujours de le retrouver, pour passer encore des moments avec lui, plus tendre, comme actuellement ou plus passionné, comme quelques minutes auparavant. Le silence revient se poser sur eux, léger, doux, alors que le bout de ses doigts caresse distraitement la peau de son amant, en réponse aux caresses aléatoires qui se forment sur son ventre. Camille est bien actuellement, depuis combien de temps n'avait-il pas sentit ce genre de sensation ? Un bien-être indescriptible, une sensation de flotter, d'être si léger que rien ne peut l'arrêter. Son épiderme frisonne, lorsque  les doigts du zoomancien remontent vers son épaule, pour dessiner les contours du tatouage qui y est encré. La question se pose, est-ce qu'il avait un prochain tatouage en tête ? Très bonne question, il lui faut quelques secondes pour réfléchir, retrouver les débuts d'idées qu'il souhaitait voir sur sa peau.

" Hmm.. très vaguement, quelques éléments, ici et là, mais pas une idée concrète.. Tu en as une, toi ? "

Il rouvre les yeux, détaille la silhouette d'Elio, encore une fois, la contemple de là où il est, de ce qu'il peut en apercevoir, s'il avait eu assez de force, de motivation, il se serait peut-être redressé pour mieux observer l'art sur sa peau, mais il ne fit rien, ça serait pour une prochaine fois.

" Tu en as beaucoup toi aussi. Tu les as fait coup sur coup ou bien tu as commencé tôt ? "

Ou peut-être les deux, qui sait... Camille aurait bien voulu enchainer ses idées, mais certaines conditions de cicatrisation n'étaient pas requises et puis, depuis qu'il était revenu à Édimbourg, il n'avait jamais vraiment prit le temps de chercher qui pourrait avoir un style qui l'intéresserait pour ses futurs projets... Peut-être que l'autre sorcier pourrait le conseiller, c'était une idée à noter.

TW : rien?

Des idées, il en a. Toujours. Probablement trop. Il y a la biche, mais il y en a tant d’autres. Le prochain projet tournera sûrement autour d’une coccinelle. Ou plusieurs. Il aime aussi l’idée d’une couronne d’épines. De toute façon, il n’a rien de précis en tête. Il aime laisser les artistes proposer leur vision. Il n’y a que la coccinelle qui est importante. Parce que c’est la forme qu’il aime prendre quand il se transforme. Et si c’est la forme qu’il aime prendre, c’est parce que ça lui fait penser à elle. Parce que c’était son familier. “Mmh… Ouais j’ai quelques idées… C’est quoi les tiennes ?”

Il esquisse un sourire à sa question, repensant à l’époque où il est arrivé à l’académie avec de l’encre sur la peau. Il se souvient trop bien des chuchotements sur son passage à la vue de ses doigts tatoués. Il avait entendu des commentaires sur le fait que ses parents étaient dingues de toute façon. Que c’était même pas étonnant qu’ils l'aient laissé faire. Ça l'avait mis en colère. Déjà parce qu’ils ne l'avaient pas laissé faire comme ils disaient. Son premier tatouage, c’est sa mère qui lui a fait pour célébrer son rite de passage, sa première communion avec les animaux. Un tout petit tatouage d’un cerf sur son épaule. Un peu plus tard, c’est lui qui s’était tatoué les doigts avec un succès assez mitigé. “Un peu des deux j’imagine … Mais j’ai commencé très tôt. C’était… Tu vas trouver ça weird mais c’était un truc familial.” Il sait pertinemment que la plupart des gens trouvent ça anormal. Tatouer un enfant. Mais c’était une tradition. Une tradition rien qu’à eux. Sa peau comme canevas de l’existence. “C’est ma mère qui m’a fait le premier”

Il ferme un instant les yeux, ses doigts continuant de caresser la peau de son amant. C’est étrange de parler d’elle comme ça. Lui qui ne le fait jamais. Mais ce garçon, il ne le connaît pas. Il ne le reverra peut-être jamais. Alors c’est plus simple. Il laisse juste ses pensées rattraper ses mots sans abattre les murs. Et puis, ce matin, penser à elle n’est pas douloureux. Ce n’est pas le sang ou la peur qui le paralyse mais simplement la douceur d’un moment partagé. C’est facile. Il remonte ses doigts jusqu’à sa nuque, caressant un instant sa mâchoire “Et toi ? Comment t’as commencé ?”