[Abandonné] Wont somebody please lend a helping hand. - Ft. Swanhilde

TW : harcèlement de rue

Aujourd'hui encore était un bon jour pour sensibiliser les humains à l'écologie, la terre allait mal, très mal même et il était temps de faire bouger un peu les consciences. Comme chaque fois que ce genre d'évènements est organisé, Astrae et sa petite bande répondent présent.es pour aller aider le collectif humain qui se charge de tout ceci. Ce n'était pas quelque chose de très dur en réalité, juste distribuer quelques tracts pour l'assemblée générale qui aurait lieu le lendemain, pour parler des changements climatiques et autre souci qui se produisaient en ce moment. Et la petite fée aimait beaucoup ces moments-là, puisqu'elle pouvait discuter avec certaines personnes, les aider à prendre un peu conscience de ce qui se passait parce que visiblement il y avait beaucoup de censure sur tout ce qu'il se passait, à cause des lobbys ou d'autres choses plus grandes encore, mais Astrae n'avait pas bien compris cette partie, il fallait avouer...

Cela faisait un peu plus d'une heure qu'elle était d'ailleurs dans la rue, à arrêter les passant.es pour distribuer ses feuilles de papiers, discuter si les personnes le désiraient. Elle ne se vexait pas, quand on l'ignorait, répondait toujours par un sourire quand on lui disait qu'on n'avait pas le temps. La blonde avait un caractère facile, c'était bien pour ça qu'elle ne se plaignait jamais, c'était peut-être pour ça qu'elle faisait une cible facile pour les gros lourds du coin. Et si bien souvent, l'enfant des vergers avaient du mal à comprendre certaines choses de la vie, actuellement, elle comprenait très bien ce qu'il se passait, en voyant cet homme, de vingt ans son ainé, commencer à lui faire des compliments, après avoir discuté écologique avec elle. Bien sûr, la petite fée n'y répondait pas, lui demandait s'il avait d'autres questions concernant l'assemblée générale ou même un des projets nocifs pour la nature qu'ils citaient dans le tract, mais rien n'y faisait, l'homme revenait toujours à la charge, se rapprochant d'un pas à chaque fois qu'Astrae reculait et personne ne semblait voir qu'elle était en difficulté, c'est que ça commençait à devenir pénible.

" Et sinon, je peux te demander ton numéro pour pouvoir continuer à discuter écologie ce soir ? On pourrait aller boire un verre quelque part si tu veux."
" Vraiment, si vous voulez parler écologie, je vous conseille vraiment de venir à l'assemblée, les intervenant.es s'y connaissent beaucoup plus que moi sur le sujet !"
" Non, mais c'est avec toi que je veux en discuter, pas avec d'autres."

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C'est un Lundi on ne peut plus ordinaire. Madame Matthews aime sa petite routine bien huilée. En début de semaine, la femme du Pasteur se rend toujours au marché dans la matinée pour y faire quelques commissions. C'est encore plus agréable quand comme aujourd'hui il fait relativement bon. Les beaux jours sont de retours, l'été sera bientôt là et Swanhilde a hâte de remplir son panier de pêches fraiches pour faire sa tarte signature. Il n'y a que des petits plaisirs simples dans la vie de la brune. Elle a fait une croix sur le plaisir matériel depuis bien longtemps. En épousant un homme de foi protestant, la simplicité est de mise au sein du foyer des Matthews. Oh pourtant, de l'argent, il y en a. C'est même indécent diraient certains, qu'une famille soit si riche. Mais Isaac lui a fait le choix de vivre sobrement. Ils ne manquent de rien et si à l'occasion Swanhilde déniche une petite perle de mode vintage dans les friperies spécialisées, son époux ne la lui refuse pas. Ce qu'il ne refuse que rarement aussi ce sont les tenues et bijoux plus couteux. Parce que les Matthews sont des gens important, qu'il faut toujours bien présenter surtout quand on est une épouse. Les galas mondains du gratin lui manquent, mais samedi prochain une garden party est organisée. Swanhilde commence déjà à réfléchir à sa tenue, à la robe qu'elle choisiras de porter pour l'occasion. Et a quel costume préparer pour Isaac afin d'être assortis. Egalement, à ce que porteront les filles. Oh Else et Lisel sont grandes désormais. Elles sont adultes toutes les deux. La mère regrette un peu cette époque où elle pouvait jouer à la poupée avec ses deux enfants, leur choisir les plus jolies petites robes. Surtout au Printemps. Mais ça ne l'empêche pas d'encore les conseiller, les aiguiller sur le code couleur à respecter pour être une famille en tout point impeccable, irréprochable: Parfaite.

Les sorties au marché sont aussi une occasion de s'arrêter devant les étales pour discuter avec les autres femmes de la paroisse. Plus ou moins jeunes, encore épouses ou déjà veuves. Les célibataires elles travaillent en pleine semaine, n'ont pas le loisir de profiter de cette vie si simple et naturelle pour Swanhilde qui s'épanouit en tant que femme au foyer. C'est pour Madame Matthews le style de vie idéal, celui dans le quel on s'épanouit le plus en tant que femme. Une pensée vieillotte qui défriserait les femmes aux idéaux plus modernes et féministes.

Son panier plein d'une belle salade qu'elle prépareras pour l'entrée, ses lunettes de soleil sur le nez pour protéger ses yeux clairs et le corps protégé du soleil pour toujours préserver son teinte de porcelaine sans le moindre défaut, la parfaite Madame Matthews accélère le pas pour rentrer. Isaac ne rentrera pas ce midi, il l'a prévenue qu'il serait trop occupé et se contenteras de la lunch box qu'elle lui a donc préparé en conséquence ce matin avant qu'il ne parte. Les filles elles, sont à l'université et ne rentreront que ce soir après leur journée de cours. Elle a donc le temps, théoriquement. Rien ne presse, personne ne l'attend si ce n'est Duchess la minette de la famille. Quoi que la connaissant, celle-ci dort probablement sur son arbre à chat près de la fenêtre pour profiter aussi d'un rayon de soleil comme sa maîtresse.

Non, si elle presse le pas, c'est qu'elle a envie de connaître la suite de sa série netflix du moment. Qu'elle aimerait bien manger quelque chose de rapide, avant de profiter d'un petit café devant son épisode avant de s'atteler au repassage qui s'est accumulé. Enfin, accumulé selon ses critères à elle. Il n'y a en réalité que quelques bricoles et ça ne lui prendra pas plus de deux heures. Deux heures, car elle s'applique méticuleusement d'ailleurs. Si elle n'était pas aussi pointilleuse sur les détails, ça lui prendrait bien moins de temps.

Sa vie sans surprise et sans accros lui convient. Vingt ans que c'est ainsi, depuis qu'elle s'est mariée à Isaac. Leurs habitudes se sont rapidement installées et ce très naturellement sans que ni l'un ni l'autre n'ait à forcer quoi que ce soit. Un couple organisé et routinier au possible, qui leur convient à tous les deux. La seule mauvaise surprise de la journée, c'est de voir un homme qui doit avoir à peu près son âge à elle s'approcher d'une jeune fille qui doit avoir l'âge de ses filles. Il n'a pas le comportement d'un père rejoignant son enfant. En voyant les tracs distribués par les autres jeunes gens présent.e.s, Swanhilde comprend donc rapidement la situation. Alors une fois de plus, le claquement de ses talons s'accélère. Sans pour autant courir, car ce ne serait pas élégant, mais la démarche rapide et sure le dos droit, la voilà qui attrape l'importun par l'épaule avant de lui lancer un regard sévère au travers de ses lunettes de soleil.

« Je vous conseillerai de partir très rapidement et de laisser ma fille tranquille si vous ne voulez pas avoir affaire à moi, et à son père qui est avocat. »

Si Isaac avant d'être Pasteur est bel et bien avocat, il n'exerce pas officiellement. Et cette petite blonde n'est pas la leur. Mais elle pourrait très bien l'être étant donné son âge. Encore un homme de petite vertu. La jeune femme n'a rien fait pour que l'on vienne l'embêter, si ce n'est de simplement exister et de distribuer quelques tracts inoffensifs. Pour quoi au juste ? Swanhilde n'en sait rien. Mais c'est peut-être une association étudiante du coin qui promeut une activité ou une action sociale quelconque. ça pourrait être Else ou Liesel qui se retrouverait embêtée par un homme ayant l'âge d'être leur  père. Et si c'était le cas, Madame Matthews voudrait bien que quelqu'un intervienne pour sortir ses filles de ce bourbier. Else irait sans doute confronter le malotru, n'étant pas du genre à se laisser faire sans rien dire. Liesel quand à elle... Et bien il faut espérer que dans ce genre de situations, elle aurait sa sœur avec elle, la plus jeune des jumelles manquant de répondant.

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L'étau se resserre, Astrae s'en rend bien compte alors que l'homme ne lui laisse plus aucune échappatoire, s'avance de nouveau vers elle sitôt elle recule. Et personne pour l'aider, ses camarades bien trop occupé avec d'autres personnes, elle est seule dans une situation qui lui échappe de plus en plus. Elle pourrait peut-être juste fuir, partir vers quelqu'un pour ne plus être seule face à un homme qui pourrait être son père. Mais ses pieds semblent cloués au sol, comme si des poids y était accroché, est-ce qu'elle pourrait réellement fuir ainsi ? Et s'il l'attrapait, la sorcière refusait que ce contact se fasse, même au travers d'un tissu, elle ne voulait rien de tout cela. Et puis, le contact visuel est rompu, par une tierce personne venant attraper l'épaule du malotru, les yeux de la petite fée se pose alors sur sa sauveuse, une femme magnifique, bien apprêtée, qui dégage beaucoup de prestance et de confiance en elle. Et puis, elle semble trouver les bons mots tout de suite, il y a des menaces, certes, mais le tout est dit sur un ton neutre, quoique sévère. Astrae ne savait pas qui était cette femme, mais elle avait toute sa gratitude pour la sortir de ce pétrin.

L'homme vient d'ailleurs émettre un petit rire gêné en voyant la blonde venir trouver refuge derrière Swanhilde et vient se défaire de la main qui le tient, alors qu'il fait quelques pas sur le côté, s'excusant auprès de la dite mère de famille : il ne "voulait pas importuner la demoiselle" juste discuter avec elle de ses revendications écologiques. Après quelques excuses bredouillées encore une fois, l'importun s'éloigne du duo mère-fille, non sans lancer quelques regards en arrière.

" Merci beaucoup... Je ne savais plus quoi faire avec lui..."

Astrae ose enfin prononcer, d'une toute petite voix, se sentant étrangement mieux sans cette personne néfaste en face d'elle. Main sur le cœur, la jeune fille vient fermer les yeux pour prendre une petite inspiration, tentant de calmer son palpitant qui ne semble toujours pas avoir compris que la course folle n'est plus nécessaire, puisqu'elle est maintenant hors de danger. Rouvrant les yeux, elle vient offrir un grand sourire à Madame Matthews, tendant timidement la main alors qu'elle se présente.

" Je m'appelle Astrae. Et si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas, je ferais mon possible pour vous aider."

C'était une manière pour elle de renvoyer la pareille à la plus âgée, après tout, elle lui avait sauvé la mise alors ça lui paraissait normal de lui rendre service si jamais Swann avait besoin de quelque chose.

TW : harcèlement de rue, sous entendu d'agression
Les menaces fermes de Madame Matthews semblent suffire à faire déguerpir l'affreux bonhomme. Le nez froncé et contrariée, les mains sur les hanches pour montrer qu'elle ne bougeras pas d'ici tant qu'il n'est pas parti et qu'elle est très sérieuse, la femme du Pasteur le regarde donc s'éloigner en bafouillant des excuses confuses. Hochant la tête et se retenant de lui envoyer une chaussure à talon dessus jugeant qu'il n'en vaut pas la peine, elle le juge néanmoins de loin.
Isaac lui dirait que ça ne sert à rien de l'agresser physiquement, que ça la mettrais en tord plus qu'autre chose. Que l'avoir recadré fermement était suffisant et qu'elle a fait la bonne chose en protégeant une jeune fille innocente d'un vieux pervers aux idées tordues.

« Oh, ce n'est pas de ta faute. Il faut que tu en ai conscience, tu n'y est pour rien ! C'est cet homme qui a un problème, pas toi. Tu n'as rien fait de mal. »

Si elle n'est pas non plus une enfant ou une adolescente, qu'elle est probablement majeure ça n'empêche pas que la situation soit glauque. Ce monsieur avait l'âge d'être son père, et ça n'a rien de normal de vouloir séduire une jeune fille comme ça. Il devait probablement avoir quelques idées tordues derrière la tête pour l'aborder ainsi, et Swanhilde se sent soulagée que tout ça ait eu lieu en plein jour et dans un endroit publique. Qui sait ce qui aurait pu arriver autrement ? Parfois, même si on a suffisamment de caractère pour envoyer bouler les hommes qui vous abordent sans avoir été sollicités, ça ne suffit pas à être tranquille. Il y en a qui peuvent aller plus loin et c'est là que ça devient réellement dramatique.

« Astrae c'est très original ! »

C'est vrai ça c'est un prénom que l'on entend pas tous les jours. Le sien aussi est assez inhabituel. Souriant à la petite blonde désormais nommée, Madame Matthews tend la main poliment :

« Madame Swanhilde Matthews. Tu n'as pas à me remercier, c'est tout naturel voyons. »

Les voilà avec un point commun, au moins, celui d'avoir un prénom atypique. Astrae c'est joli, ça lui fait penser aux étoiles dans le ciel.

« C'est une association étudiante ?... Pour... »

Elle jete un coup d'oeil rapide pour piocher quelques mots et informations clefs sur les prospectus tenus par les bénévoles. En vert comme ça, c'est forcément...

« L'écologie, c'est bien ça ? »

Elle doit avoir l'âge après tout d'être étudiante à l'université. Swan tente tant bien que mal de ne jamais juger les gens sur leur apparence, fait des efforts pour ne pas avoir d'à priori. C'est une chose sur la quelle l'Américaine tente de travailler quotidiennement depuis vingt ans. Sans grand succès, mais avec quelques progrès. Son esprit biaisé la pousse néanmoins à imaginer la jeune femme étudiante en lettres ou en art, des métiers typiquement féminins. Si Swan a conscience qu'il y a aussi des femmes médecins et ingénieures au vingt et unième scièle, elle reste toujours surprise en estimant que ce sont généralement plutôt des choses réservées aux hommes. Elle-même exerçait comme infirmière avant d'épouser le Pasteur et de devenir mère. Mais Infirmière ce n'est pas comme médecin et jamais elle n'aurait continué sa carrière en étant mère. Il a toujours été hors de question pour elle de mener une vie professionnelle lorsqu'elle aurait des enfants.  

TW : mention de harcèlement de rue

Ça rassure Astrae, de savoir que ce n'est pas elle le problème, qu'elle ne s'est pas mise toute seule dans cette situation, que la seule personne à blâmer, c'était cet homme aux idées déplacées, Parce que même si ce genre de situation ne lui était jamais arrivée, elle avait bien eu des échos, d'amies qui avaient eu des cas similaires et où certaines personnes se permettaient de les critiquer pour X ou Y raisons, alors que c'était clairement elles, les victimes. Alors que sa sauveuse la rassure, lui tienne un discours sain et totalement différents de ce qu'elle peut entendre bien souvent est rassurant pour la petite sorcière, qui se sent encore plus en confiance avec la plus âgée, qui vient aussi se présenter. Se saisissant délicatement de la main qui lui est tendue, en offrant un grand sourire, comme toujours, aux personnes avec qui elle se sentait bien.

" Votre prénom est très joli."

C'était sincère, même si elle n'en connaissait pas la signification, elle trouvait que l'ensemble, avec le nom de famille rendait encore plus noble la femme devant elle, tout semblait parfaitement adapté, continuait à mystifier cette personne, aux yeux de la petite fée. Swanhilde continue de faire la conversation, commençant à parler de ce qui avait amené la petite bande ici et la blonde ne l'en remercierait jamais assez, car même si le danger avait été écarté, elle n'était pas sûre de pouvoir reprendre son activité sur-le-champ, du moins, pas avec des inconnus. Astrae hoche la tête, quand on lui parle d'association étudiante. Elle n'en faisait pas partie, mais on lui avait dit de mentir à ce sujet, parce qu'il fallait de la crédibilité et surtout, ne pas dévoiler le secret sorcier.

" C'est ça, oui, nous menons plusieurs actions pour sensibiliser le grand public ou au moins les inviter à venir à des conférences données par des scientifiques pour au moins s'informer. Le thème du jour est par rapport à l'agriculture intensive que notre société a mis en place, nous permettant d'avoir un certain confort, c'est vrai, mais qui a des conséquences drastiques sur l'environnement ou même sur la santé à cause des pesticides et autre engrais chimiques. "

Et la demoiselle s'arrête là, observe son interlocutrice, pour lui laisser le temps d'analyser ses paroles et surtout, pas l'agacer avec un sujet qui ne l'intéresse peut-être pas.