Alors que tout le monde se préparait à acheter des roses et du chocolat pour la Saint-Valentin ma vie était rythmée par la paperasse destinée à ramener le corps de ma sœur à la maison. Si j'avais reçu les papiers m'annonçant que l'on avait retrouvé ses restes en novembre, Jessica n'était toujours pas rentrée à la maison une histoire de problème linguistique, il fallait que la demande de retour des os de ma sœur soit écrite en Indonésien. Le problème étant que je ne connaissais personne qui puisse traduire ma demande.
Dans quelques jours j'aurais trente-six ans et ma famille et même mon meilleur ami voulaient que j'organise une fête. Je n'avais pas la tête à sortir la robe à paillettes et les chapeaux colorés, mais si cela pouvait leur faire plaisir alors, il y aurait une fête.
Aujourd'hui notre Chef.fe n'avait guère besoin de mes compétences, j'étais donc en repos. Enfin en repos c'était vite dit avec les commandes de gâteaux et de cookies façon red velvet - Ce cheese cake au fromage frais, américain, pour la Saint Valentin. Je n'étais pas prête de me reposer. J'étais Loin d'être une professionnelle de la pâtisserie mais c'est à moi que la famille Roseline et certains amis venaient pour les gâteries sucrées de la fête des amoureux.
Une fournée de fondants au chocolat était d'ailleurs dans le four lorsque la sonnette retentit, je ne l'avais guère entendue au point que Cyclone vint me faire remarquer qu'une personne qui lui semblait familière était à la porte. Je cru d'abord qu'il parlait d'Arun après tout nous nous étions peu vus après sa déclaration d'amour venue de je ne sais où.
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J'arriveavais-je crié depuis la cuisine retirant mon tablier pour aller ouvrir la porte à la personne que je pensais être mon meilleur ami, mais juste avant d'ouvrir la porte deux voix que j'avais connues dans un passé qui me paraissait des siècles, résonnèrent. Judd était un ami de mon père et cela faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu. Il n'était jamais venu vers moi après la disparition de ma famille — Je ne lui en voulais absolument pas, d'après mes souvenirs d'enfance Judd était quelqu'un qui bougeait beaucoup, j'ai toujours pensé que peut-être il avait voulu s'éloigner de moi car il ne voulait pas raviver mes peines ou simplement qu'il avait encore eu la bougeotte.
Si cela fait vingt ans que je ne l'avais pas vu j'avais bien reçue l'Amazonite qu'il m'avait qu'il avait polie pour moi, elle avait été montée sur un bracelet — par l'un de mes cousins, bijoutier, pour que je puisse la garder avec moi en permanence, aujourd'hui je la portais encore et la porterai probablement jusqu'à mon dernier souffle.
C'est la gorge serrée que j'ouvris la porte entendant Nilsa se plaindre du déodorant de son sorcier. Cette belette n'avait visiblement pas changé. J'eus envie de me jeter dans les bras de l'homme mais le museau dépassant de la veste de celui qui était pour moi un fantôme du passé, me retint, rien ne servait d'écraser son familier.
- Judd Avais-je dit d'une voix pleine d'émotions
Cyclone s'était placé derrière moi et avait dit :
«Je t'avais dit que c'était une personne familière»Cette réflexion du renard gris m'arracha un sourire.