[Terminé] Be my valentine Ft. Aydan

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La veille de la Saint-Valentin, le sorcier n'arrive pas à penser à autre chose qu'à la journée qui l'attend le lendemain. Il va enfin revoir sa meilleure-amie, après des semaines qui ont semblé bien trop longues sans pouvoir passer chez elle. Pour cette occasion, Aydan n'a pas tellement réfléchi à une tenue particulière, s'est dit que ça ferait trop pour un simple rendez-vous amical qui tombait juste par hasard le jour de la Saint-Valentin. Mais, il a tout de même prévu de dénicher un beau bouquet de fleurs pour son amie chez le fleuriste où il a l'habitude de passer pas loin de la maison d'Astrae. Connaissant l'amour de son amie pour les hortensias, c'est ces fleurs qu'il lui offrira.

Il sait bien que la Saint-Valentin arrive le lendemain, il a même déjà prévu l'argent nécessaire pour aller acheter les fleurs avant d'arriver chez Astrae. Puis, ça fait quelques temps qu'il n'est pas rentré aussi souriant du travail, en pensant déjà au sourire que ferait la jolie fée quand il la verra. Il sait toujours aussi bien que la Saint-Valentin arrive le lendemain quand il décide, pourtant, avant d'aller se coucher, que fumer un joint ou deux ne pourra pas lui faire de mal et qu'il pourra simplement s'endormir plus vite. Il n'est plus certain que la Saint-Valentin arrive le lendemain quand son portable, qu'il ne regarde pas, indique quatre heures du matin, que le cendrier, pourtant vide ce matin, est presque rempli et que le pyromancien, lui, a encore les yeux grands ouverts, peinant à s'endormir.

Les rideaux tirés partout dans l'appartement et les effets encore trop présents du cannabis sur son corps le laissent penser que c'est tout juste le milieu de la nuit quand il est réveillé par des coups contre la porte d'entrée. Il ouvre à peine les yeux, mais quand il entend à nouveau de faibles coups, il s'efforce de se réveiller, pensant que c'est probablement la voisine du dessus qui doit avoir un souci et, puisqu'elle est toujours gentille, il peut bien aller lui ouvrir. Difficilement, il s'extirpe de son lit et prend le temps de mettre le premier tee-shirt qui lui tombe sous la main avant de sortir de la chambre. Le tatoueur ne doit pas marcher bien droit entre sa chambre et l'entrée de l'appartement, tout juste réveillé et encore bien trop sous influence. Avant d'ouvrir la porte, il s'attendait à bien des possibilités sur la raison pour laquelle sa voisine pouvait bien venir aussi tard.  Peut-être qu'elle a perdu son chat, qu'elle a des problèmes avec l'eau, que son chauffage ne marche plus. Mais, quand il ouvre la porte, il est très loin de s'attendre à tomber sur celle qu'il devait rejoindre le lendemain pour la Saint-Valentin. « Astrae... ? Mais... il doit être quatre heures du matin, ça va ? »

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La porte d'entrée grince légèrement lorsqu'elle est poussée par le tatoueur, qui s'attend à apercevoir sa voisine de l'étage du dessus et non pas les longs cheveux blonds de sa meilleure amie. Il arrive encore à la reconnaître, malgré la fatigue trop bien dessinée sous ses yeux rougis par le cannabis. Le temps de quelques minutes, il est un peu affolé en pensant qu'il est arrivé quelque chose à Astrae pour qu'elle se retrouve à venir frapper chez Aydan au beau milieu de la nuit. Puis, il connaît assez bien son amie pour savoir qu'elle n'a pas l'habitude de sortir toute seule et, sûrement encore moins la nuit. L'inquiétude s'accentue encore plus quand elle se jette contre lui pour le serrer dans ses bras, alors qu'à son tour, il passe ses bras autour d'elle sans bien comprendre ce qu'il se passe. Quelques mots sont prononcés par le pyromancien confus, mais au lieu d'avoir une réponse, il la voit seulement qui pose ses deux mains contre les joues de son ami pour venir observer avec attention ses yeux dans la pénombre de l'appartement. « Il est dix-huit heures, Aydan ... Nous sommes le quatorze février ... » Très vite, le voilà qui dévisage son amie, fronçant les sourcils quand il écoute ce qu'elle lui explique en secouant la tête. Il vient tout juste de s'endormir, il peut pas être dix-huit heures. Il a mis plusieurs réveils pour s'assurer d'être prêt à temps pour aller chercher Astrae chez elle. Il a tout prévu pour leur journée, c'est impossible qu'elle lui soit passée sous le nez. « Hein ? Mais de quoi tu parles ? » Il a bien plus l'impression d'assister à un mauvais rêve qu'autre chose. Sa tête commence à tourner, il en oublie même de signer quand il parle.

Alors qu'il s'éloigne définitivement des bras rassurants de son amie, Aydan se rend rapidement dans sa chambre, qui n'est pas bien loin de l'entrée, pour essayer d'y retrouver la trace de son portable, heureusement laissé à côté du cendrier sur la table de nuit. En le récupérant, le téléphone indique bien qu'il est dix-huit heures et six minutes passées, le quatorze février. Il tombe également sur tous les messages et les appels manqués de la fée qui l'attend encore à l'entrée de l'appartement. Son cœur doit manquer quelques battements, alors qu'il réalise que ce n'est pas juste un cauchemar et que c'est bien réel. « Merde... » Pendant un instant, il abrite son visage entre ses deux mains alors qu'il sent sa colère habituelle se remettre à bouillonner à l'intérieur de lui. Pourtant, cette fois, il n'y a que contre lui-même qu'il peut s'en prendre. « Reste pas là, Aydan, elle t'attend. » Cyrus, son familier, encore allongé par terre au pied du lit, semble sortir du sommeil à son tour et le sorcier n'a pas bien d'autres choix que de l'écouter. Alors qu'il regagne l'entrée de l'appartement, il voit bien qu'Astrae n'a pas bougé à côté de la porte d'entrée, l'air toute inquiète. De nouveau face à elle, la fée vient prendre les deux mains du tatoueur pour les entremêler aux siennes, toutes douces. « Et toi, est-ce que ça va ? Vraiment je veux dire... Et n'esquive pas la question, je me suis inquiétée tu sais ? » Assez rapidement, il lâche les deux mains de son amie, montrant bien que la question l'agace puisqu'il se met à souffler. « Tu vas pas t’y mettre toi aussi… » Marmonné, sans même penser à signer. « Oui, ça va. » Cette fois, c'est dit d'un ton plus clair, en signant, mais avec si peu de conviction que ça rend le propos difficile à croire. Il a l'impression d'entendre cette question en boucle, tout le temps, comme si c'était si important que ça de savoir si oui ou non il allait bien. « Je voulais pas que tu t'inquiètes. » Après avoir dit ça, il baisse la tête, commençant tout juste à réaliser qu'il aurait beau se mettre en colère pour pas grand-chose, il venait de laisser passer l'occasion de passer la Saint-Valentin avec la seule personne avec qui il aurait voulu la passer.  « J'avais pas oublié, j'te jure... » Il ne regarde pas Astrae en disant ça, ses yeux préférant observer le sol, alors il prononce les mots assez fort pour que le familier de la sorcière puisse lui retranscrire.

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Leurs mains ne restent pas bien longtemps liées parce que le sorcier préfère s'éloigner en entendant la question posée que de garder ce contact qui l'apaise et le rassure. Tout le monde n'a plus qu'une seule question à la bouche en voyant son visage toujours un peu plus épuisé : ça va ? Jamais trop sûr de la réponse, c'est plus facile d'hocher la tête avec les joues toutes mouillées que d'accepter que l'on vienne fouiner dans ses affaires ou pire, essayer de l'aider. Il n'a pas besoin d'aide, il est assez grand pour s'en sortir tout seul, même s'il semblerait qu'il observe son monde s'écrouler de jour en jour sans tellement manifester l'envie de l'en empêcher. Alors, il panse les fissures dans son cœur avec les joints qui s'entassent, persuadé que ça l'aide à se calmer quand c'est évident que ça ne fait plus que l'enfoncer.

Debout, les bras ballants et les sourcils froncés, il ne peut que penser à la journée gâchée et à l'inquiétude causée pour rien à son amie. Même les sonneries à répétition tout au long de la journée sur son portable n'avaient pas réussi à le réveiller, combien de joints avait-il fumé la veille pour en arriver à ce stade ? Son amie l'empêche de s'enfoncer plus loin dans ses pensées quand elle s'avance de nouveau vers le sorcier et qu'elle repasse ses bras autour de lui pour le serrer contre elle. « Je te crois, ça arrive, ce n'est rien. Vraiment, je ne t'en veux pas.  « Non, c'est pas rien. Qu'il murmure au milieu de ses paroles, secouant la tête, en espérant que l'oiseau le précise à sa sorcière. Il l'avait fait attendre des heures alors qu'il avait promis d'aller la chercher, sans donner aucune nouvelle, et même si elle voulait sûrement juste l'aider à minimiser sa culpabilité, elle ne pouvait pas dire que c'était rien. « Et puis, il n'est que dix-huit heures, on peut encore passer la soirée ensemble, si tu le souhaites, bien entendu. L'ombre d'un sourire se dessine un instant sur ses lèvres, alors qu'elle arrive un peu à le rassurer. Peut-être que la situation n'est pas si terrible après tout. « Bien sûr que je veux passer la soirée avec toi... »

« Mais, comme on se voit plus vraiment souvent, c'était l'occasion de passer une journée ensemble... » Le sourire s'efface aussi vite qu'il est apparu, alors que le sorcier replonge tout seul dans de tristes pensées inévitables. Même si Astrae est là, maintenant, il ne la verrait que peu de temps avant d'avoir à attendre encore bien longtemps pour la revoir. S'il n'avait pas été si bête, ils auraient pu passer une belle journée ensemble. « Le pire, c'est que j'y ai pensé toute la journée hier. Je me disais qu'il fallait pas que j'oublie les fleurs avant d'arriver, que t'allais être trop contente et... » Pendant qu'il parle, les larmes commencent déjà à couler. Puis, même si son amie ne pourra pas le remarquer, il s'arrête en plein milieu de ses propos avec la voix qui craque et l'empêche de continuer. S'accrochant un peu plus à la fée pour se rappeler qu'elle est bien là, avec lui, que ça va aller mieux, que ça va passer, il sanglote et tremblote silencieusement contre son épaule. Ça ne dure qu'un court instant avant que le pyromancien ne réalise qu'il imbibe de larmes la robe de sa meilleure amie et qu'il pleure alors que c'est juste de sa faute s'ils en sont là. « Pardon... » Alors, encore une fois, Aydan s'éloigne des bras apaisants de la jolie fée pour regagner le canapé, qui n'est pas bien loin, et cacher son visage avec ses deux mains.

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Astrae essaie d'expliquer à Aydan qu'ils pourront facilement trouver des moments pour se voir dans les semaines à venir, que ça n'est pas impossible comme il semble le penser. Son amie se veut rassurante alors qu'elle entoure de ses bras le pyromancien qui lutte pour ne pas fondre en larmes. Mais, sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, c'est tout de même inévitable. Les larmes ruissèlent alors silencieusement contre ses joues avant de s'écraser contre le doux manteau de la fée. « Oui, le dimanche, normalement je suis toujours libre. Mais, après, j'ai juste besoin de te voir plus souvent, peu importe quand. » Sa voix est toute faible, elle manque de se briser à chaque mot qu'il prononce.

Même en se raccrochant au contact de son amie, son cœur continue de se compresser tout seul et ses pleurs ne font qu'augmenter. Il ne cesse de serrer Astrae contre lui pour continuer de se rappeler qu'elle est là et qu'il n'est pas tout seul, qu'elle ne lui en veut pas et qu'elle ne va pas s'en aller. Mais, ses émotions lui semblent encore plus incontrôlables que d'habitude. Il ne suffit que d'une pensée un peu morose pour qu'il retombe dans une tristesse absolue et s'éloigne bien vite de son amie, préférant se noyer seul dans ses sanglots que de rester accroché au rivage où se trouve son amie. Assis sur le canapé, les joues toutes trempées, il remarque que Cyrus, ayant probablement entendu Aydan renifler, vient d'arriver dans la pièce et s'est assis aux pieds du sorcier. Il ne dit rien au sorcier, mais sa présence suffit toujours à rassurer le pyromancien.

Assez vite, Astrae le rejoint à son tour et s'assoit sur le canapé, où elle vient poser sa tête contre l'épaule du sorcier encore inconsolable. « Tu sais, déjà, ça me fait très plaisir, que tu y aies pensé et tout. Je suis certaine que tes fleurs auraient été incroyables, comme toujours. » Il arrive tout de même à sourire un peu, entre deux sanglots, en s'imaginant à nouveau les yeux pétillants de son amie chaque fois qu'elle reçoit des fleurs de sa part. « C'est des hortensias que je voulais t'offrir. Je sais que je t'en avais déjà amené la dernière fois qu'on s'est vu, mais j'me suis dit que ça serait mieux que des roses. » Parce que la fée a toujours préféré les hortensias aux autres fleurs et que les roses auraient peut-être fait un poil trop cliché. Enfin, de toute manière, ça ne sert pas à grand-chose de s'attarder sur ce qu'il aurait pu faire en allant la chercher puisqu'il n'est jamais arrivé et qu'il ne lui a jamais ramené les fleurs qu'il s'était promis de lui offrir. « Je suis tellement désolé. » Quand il semblerait qu'il arrive enfin à s'apaiser, la culpabilité revient tout de suite le submerger. Il ne cache plus son visage sous ses mains maintenant, mais vient plutôt poser sa main sur celle de son amie. « En plus, je me disais bien hier que j'aurais pas dû... Ça m'empêche tout le temps de me réveiller maintenant... » Qu'il dit avec la tête baissée vers ses genoux, sans vraiment y réfléchir avant. « Je comprends pas pourquoi ça me fait ça... » Ses sourcils sont un peu froncés, il aimerait démêler ce qui se passe dans sa tête mais il est persuadé qu'il ne pourra jamais y arriver.

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La fée s'évertue toujours à trouver de quoi rassurer le sorcier, proposant finalement qu'ils se voient aussi dans la semaine dès qu'ils le peuvent, ce à quoi il acquiesce contre l'épaule de son amie. « Oui, on fera ça… » Assez vite, il préfère regagner le canapé pour s'y asseoir et tenter de retrouver un semblant de stabilité malgré les larmes abondantes qui inondent ses joues. Un simple sourire se montre sur ses lèvres quand la jeune femme confirme qu'elle préfère les hortensias aux roses, ça lui permet d'au moins se dire qu'elle aurait été ravie s'il avait été là pour lui en amener.

Soudainement confus par ce qui se passe dans sa tête, il arrive tout de même à former quelques phrases pour exprimer ce qui trotte dans sa tête sans que ce soit vraiment clair. Les mots ont du mal à se former, il n'est pas sûr que ses paroles aient du sens. Heureusement, la main qui serre la sienne et la tête posée contre son épaule l'encouragent et lui apportent le soutien nécessaire. Bien trop habitué à ne pas parler de ce qu'il ressent et à tout garder jusqu'à la brutale explosion au dernier moment, le pyromancien est un peu embêté quand il cherche à trouver les bons mots. Mais, Astrae semble comprendre tout de suite et elle arrive à dire ce que lui est incapable d'exprimer. Il se reconnaît tellement dans les propos de son amie que ça l'inquiète et que ça manque surtout de le mettre en colère. Mais, Aydan serre un peu plus fort la main de l'oracle pour ne pas sombrer dans la facilité et fuir en laissant son cœur s'embraser. Alors, même si les paroles lui font mal, il écoute avec attention ce qu'elle lui explique et il se mord un peu les lèvres pour ne pas sangloter trop fort. « Tu penses que j’en prends trop… ? » Il pose la question innocemment, le regard toujours rivé vers ses genoux, n'osant ni regarder son amie à ses côtés, ni le coyote à ses pieds. La réponse est devenue claire dans sa tête, mais il n'est pas sûr d'arriver à l'entendre de la bouche d'Astrae, préférerait peut-être qu'elle l'aide à continuer à baigner dans son déni. « Je voulais juste que ça m'aide à m'endormir hier soir... Ça marchait avant... » Qu'il répète encore.

Alors qu'elle tente maintenant d'expliquer au sorcier qu'il n'est jamais trop tard pour faire demi-tour, celui-ci secoue doucement la tête. Le chemin est bien trop sinueux dans ce labyrinthe pour qu'il puisse revenir en arrière. Peut-être que certaines personnes ne peuvent pas revenir en arrière, quand elles se sont perdues trop loin, comme sa mère. Et comme lui aussi. « Et tu sais comment on peut faire… ? Pour revenir en arrière, j’veux dire. » La question est cette fois-ci posée à voix encore plus basse que la précédente, sans savoir s'il veut vraiment que Zorya la répète à Astrae. Il a tellement honte d'en être là, même s'il sent bien que ça l'apaise de parler. « Pardon. C’est bête, laisse tomber. C’est pas important. » Il se détache encore du seul contact qui arrive à le consoler pour venir passer ses mains contre ses joues et essuyer les larmes qui ont coulé. Il s'éloigne un peu de son amie sur le canapé, sous l'air encore déçu de Cyrus allongé par terre qui secoue son museau quand Aydan le regarde.

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Simple hochement de tête comme réponse lorsque son amie cherche à trouver les mots pour l'aider à comprendre seul si, oui ou non, il consomme trop. Il tente de prendre en compte ce qu'elle lui dit, en se concentrant sur la douce caresse contre sa main pour ne pas immédiatement fuir, mais se retient de lui confier que cela fait longtemps que la drogue n'a pas eu d'effets positifs sur lui. Entre la fatigue dans laquelle ça le met tout le temps, quand ça ne rend pas complètement incontrôlables ses émotions, puis le sommeil trop profond dans lequel ça le plonge depuis quelques semaines, le seul effet positif qu'il peut encore y trouver reste la sensation éphémère de ne plus penser à rien. L'évocation suivante de ses difficultés à s'endormir a l'air de laisser penser à son amie que c'est la seule raison pour laquelle il consomme de telles substances, quand il l'écoute proposer de demander au gardien des Élixirs de son coven une autre solution. « Oui, tu peux lui demander, mais... » Il n'hésite que quelques secondes avant de finir par un rapide « Non, rien ».

La dernière barrière qui le couvre encore de la vérité en face de lui semble doucement finir de s'effondrer mais, le pyromancien ferme toujours les yeux. Du moins, il les garde entrouverts. Puis, la fée commence à expliquer qu'il n'est jamais trop tard pour revenir en arrière même s'il est allé bien trop loin avec la drogue. Les paroles sont douloureuses à entendre, elles résonnent tellement en lui qu'il se laisse aller à lui demander si elle sait comment il pourrait faire demi-tour, avant de réaliser tout aussi vite que ça sonne comme un appel à l'aide. Il a la soudaine sensation que quelqu'un s'est mis à presser très fort son cœur, quand il déclare finalement que ce n'est pas important et qu'il demande à laisser tomber. Aydan n'a pas besoin d'aide, il contrôle encore la situation, il le sait. C'est sa mère qui a besoin d'aide, pas lui. Tout de suite, sa respiration se fait plus forte alors qu'il sent l'angoisse qui vient l'étouffer. S'éloignant vite de la fée, en jetant un coup d'œil à Cyrus qui arbore ce regard déçu devenu habituel, le sorcier vient vite passer ses mains contre son visage pour essuyer ses joues toutes mouillées.

Le visage à nouveau caché derrière ses mains, Aydan tente ce qu'il peut pour apaiser les émotions qui menacent violemment d'exploser toutes en même temps. Mais, les mots de l'oracle assise à côté de lui ne l'aide pas. Peut-être que c'est son esprit qui les déforme, qui les confond avec ceux qu'il a entendu de la bouche de son frère à Noël. En tout cas, ça fait plus ressortir qu'une seule émotion parmi toutes les autres. La pression devenue trop forte recommence à lui tremper les joues, même quand c'est le feu qui piétine tout le reste. « Putain mais j’ai pas besoin de ton aide ! » Qui est lancé sans réfléchir une fois que son amie a fini de parler, en se redressant sur le canapé avant de poser les yeux sur elle. « C’est pas le sujet que je te fasse confiance ou non. Et je m'enfuis pas, je te dis juste de laisser tomber parce que ça sert à rien, d'accord ? » Maintenant qu'il a le regard tout vide d'émotions qui est rivé sur son amie, il signe en lui parlant. « Je suis pas comme ma mère, Astrae. J'ai pas besoin qu'on m'aide. Si je te dis que c'est pas important, ça veut dire que c'est pas important. »

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La colère du pyromancien s'embrase bien vite, amenant tout de suite le familier de son amie à réagir alors que le sorcier le dévisage. Maintenant qu'il est debout devant le canapé, son regard est encore planté dans celui de la fée, mais c'est comme s'il ne la voyait lorsque les paroles irréfléchies et trop brutales sortent de sa bouche. « Ça ne sert à rien ? Sérieusement ? Tu ne vas pas bien ! Au point de ne plus te réveiller à temps !! » Les mots le blessent, on le voit à une lueur dans ses yeux et à un rapide froncement de sourcils quand il devient trop difficile de rester sans émotions. C'est vrai qu'il a toujours un peu le cœur serré en permanence sans trouver les mots qui expliqueraient pourquoi ça lui fait ça, mais il se dit toujours que ça finira par lui passer un jour. C'est vrai que son oreiller est constamment trempé de larmes le soir, quand il ne sent pas déjà l'herbe à plein nez. C'est vrai qu'Astrae est loin d'être la seule à vouloir lui faire comprendre qu'il ne va pas bien. « Écoute, je suis désolé pour aujourd'hui, mais ça veut pas dire que je vais pas bien. T'as pas le droit de dire ça. » Mais, ça ne l'empêche pas de continuer à préférer croire que tout va bien, lorsqu'il signe en répondant d'un ton déjà bien plus calme à l'oracle.

La mention de sa mère tombe toute seule, sans qu'il puisse la retenir, tout comme la précision qu'il n'est pas comme elle, qui n'est dite que pour se convaincre lui-même. La réponse de son amie s'abat alors violemment contre son cœur, obligé de baisser la tête quelques secondes pour ne pas disparaître dans de nouveaux sanglots. « Je te sors ça parce que... parce que t'essaie de me faire croire que j'ai besoin d'aide... Sauf que j'en ai pas besoin, tu comprends ça ?! C'est elle qui a besoin d'aide, pas moi ! »  La première phrase n'est pas signée, de toute manière, il a le visage baissé, encore trop pris par l'émotion. Mais, une fois qu'il arrive à retrouver ce regard qui n'exprime plus rien et que ses paroles ne sont plus que le reflet de sa colère, il peut recommencer à signer en regardant son amie. « J’ai jamais dis que je pensais que tu allais me laisser tomber. Je te demande juste de me faire confiance et de me laisser gérer ça seul. J’ai pas besoin de toi. » II n'y a même plus d'émotions dans sa voix, tout est prononcé de façon tellement monotone quand il signe qu'il ne réalise pas immédiatement que sa dernière phrase est bien trop brutale alors qu'il ne le pense même pas. « Non, c’est pas ce que je voulais dire… » Mais, c'est déjà trop tard. Même sans prononcer ses mots, elle pleure déjà. « Non, non, Astrae, pardon... » Là, il ne signe pas, se précipite plutôt vers elle pour poser ses mains contre les joues, qui commencent à baigner dans les larmes, de l'oracle.

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Aydan n'arrive même pas à répondre, quand son amie lui demande pourquoi il évite bien trop souvent de répondre lorsqu'elle lui demande s'il va bien. Parce que je ne vais pas bien, que je n'ai pas envie que tu le saches et que je ne suis même pas sûr de le savoir moi-même. Mais, il est encore bien trop dur de prononcer ses mots, surtout quand il ne semble plus rien ressentir d'autre que la colère. Alors, il continue de prononcer des mots à chaque fois un peu plus violents, sans y faire attention, jusqu'à ceux qui sont vraiment de trop. Mais, c'est trop tard quand il le réalise. Les mots sont déjà dits, l'oracle les a forcément compris puisqu'il les a signés, en plus. Alors, il a beau s'avancer vers elle, déposer ses mains contre les joues de son amie et passer ses pouces sous les yeux de celle-ci pour essuyer les larmes qui pleuvent en trombe, ça ne sert à rien. Elle ne semble même plus le voir. S'évertuant encore à essayer de sécher les larmes de l'oracle, la voix de l'oiseau de son amie vient retentir et Aydan, qui peinait à se retenir de fondre à nouveau en larmes, n'y arrive plus quand il lui répond avec difficulté. « Je sais, je voulais pas... Je pensais pas que... » II jette un œil vers Zorya, avant de retourner bien vite vers la fée qui vient prononcer quelques mots d'une voix toute faible et complètement brisée par les sanglots. « Astrae, j’aurais toujours besoin de toi. C’est pas ce que je voulais dire. Bien sûr que j’ai besoin de toi, tu comptes tellement pour moi et… » Et cette fois-ci, c'est elle qui s'éloigne, qui se recule, qui s'appuie contre le canapé alors qu'elle sanglote sans s'arrêter. Aydan reste quelques secondes debout à pleurer lui aussi, en sentant son cœur se fendre, alors qu'il revient passer ses mains sur ses joues à lui. Cela fait des semaines qu'il n'arrive plus qu'à faire du mal aux seules personnes qui tiennent encore un peu à lui, mais il ne voulait pas faire la même chose avec celle qui représente tout son univers.

Aydan pourrait lui répondre maintenant, lui dire qu'il a bien compris que l'herbe n'a définitivement plus d'effets positifs sur lui quand il réalise que ça vient même entacher sur sa relation avec sa meilleure amie. Il pourrait même lui dire que les joints lui font peut-être oublier ses mauvaises pensées et la peine dans son cœur, mais qu'ils n'arriveront jamais à lui faire ressentir la même chose que lorsqu'il peut entendre la jolie fée rire aux éclats ou qu'il voit son sourire si doux. Mais, il est bien trop tard pour pouvoir lui dire ça, à présent que les deux amis sont en larmes. « Allez, viens, on va discuter calmement, je m'énerverais pas, promis... » Il tente tout de même, en signant, en cherchant son regard. Mais, l'oracle ne réagit pas. Elle sanglote toujours et ne dit rien, pourtant Aydan a l'impression qu'elle regarde vers lui, mais il est clair qu'elle ne le voit pas. « Mais, Zorya, elle peut pas m'entendre ! J'ai l'impression qu'elle me voit même pas... Je t’en supplie, fais quelque chose... » L'impuissance est difficile à masquer dans la voix du pyromancien, lorsqu'il fait cette demande totalement désespérée au familier de son amie.

Enfin, la fée arrive à prononcer quelques mots, tout de suite étouffés par ses sanglots, continuant de briser le cœur du sorcier qui regrette d'avoir à nouveau préféré fuir et se mettre en colère que de simplement parler avec la personne qu'il a de plus chère dans sa vie. Après ces mots, le sorcier se précipite immédiatement vers Astrae pour venir récupérer ses deux mains dans les siennes. « Mais tu m’étouffes pas ! Pas du tout même ! Je crois que je préférerai que tu m'étouffes plutôt que tu sois pas là, j’ai tellement besoin de toi si tu savais... Je… » Encore en pleine recherche du regard de son amie, espérant que cette fois-ci l'oiseau puisse tout de même transmettre les paroles d'Aydan à sa sorcière, mais il ne le retrouve toujours pas. Elle est complètement absorbée par ses pleurs, complètement ailleurs, à tel point que même les mots et les gestes ne changent rien. Les sanglots de l'oracle ne font que devenir de plus en plus forts, alors que le volatile laisse comprendre à Aydan qu'il doit se débrouiller. Mais, le sorcier ne sait plus vraiment faire autre chose que pleurer lui aussi. « Je sais pas quoi faire... Je suis désolé, je peux pas la perdre... Je veux pas que... » C'est lui qui s'étouffe dans ses pleurs maintenant. Mais, il est obligé de se reprendre, il ne peut pas la laisser comme ça. Alors, il prend quelques secondes pour respirer un peu, malgré ses émotions décuplées sous les derniers effets de la drogue. « Regarde-moi, Astrae, s'il te plaît, parle-moi... » La demande est toujours aussi désespérée, se doutant que Zorya ne va pas vouloir retranscrire ses paroles de toute manière. Ses yeux cherchent toujours ceux d'Astrae, alors qu'il sert un peu plus fort les mains de son amie juste avant de les lâcher pour pouvoir signer. « Je t'aime, Astrae, bien sûr que j'ai besoin de toi... » Le sorcier se remet tout de suite à pleurer à chaudes larmes, revenant prendre sa tête entre ses mains en tentant de réfléchir à quelque chose d'autre qui pourrait la ramener de l'endroit où elle semble être partie.

Dévasté par les sanglots qui commencent à le faire trembler à son tour une fois qu'il réalise définitivement que, peu importe les mots qu'il tentera de trouver, Aydan n'arrivera pas à ramener son amie dans le monde réel. Elle est coincée ailleurs, dans un endroit qui semble lui faire beaucoup de mal, mais le sorcier n'a aucune idée d'où ni de comment l'en sortir et la ramener ici avec lui. L'impuissance se voit sur les traits malheureux de son visage, sur les yeux bien rougis par les larmes et le bruit de ses pleurs mélangés à ses reniflements quand il tente de se calmer. À deux doigts d'abandonner, de dire à l'oiseau qu'il ne sait vraiment plus quoi faire et que c'est lui qui doit aider la sorcière, celui-ci finit par proposer de l'aider. Une lueur d'espoir apparaît dans les yeux quand il observe le volatile, en hochant la tête. Écoutant avec attention les consignes qui lui sont données, malgré ses pleurs, le sorcier suit ce qui lui est demandé.

Le pyromancien vient récupérer les deux mains toutes froides de l'oracle pour l'aider à se rasseoir sur le canapé, en s'assurant de ne pas lui faire mal. Puis, il s'assoit à sa gauche et vient vite se rapprocher pour passer ses bras tout autour d'elle, sanglotant toujours un peu bruyamment quand il pose sa tête contre l'épaule rassurante de la fée. Ses larmes recommencent à s'échouer sur la robe rouge de la sorcière, mais peu à peu, respirant l'odeur familière du parfum de son amie, Aydan est rassuré. Fermant les yeux quelques instants, s'accrochant peut-être trop fort à son amie de peur qu'elle ne parte, il remarque que la respiration d'Astrae semble se stabiliser de plus en plus et qu'elle sanglote bien moins tout d'un coup. Puis, il sent les bras réconfortants de l'oracle qui viennent l'entourer à son tour quand Aydan est enfin soulagé. « Merci, Zorya... » Qu'il murmure à l'attention du familier, sans qui il n'aurait jamais pu aider son amie.

Un doux sourire se dessine sur le coin de ses lèvres maintenant que la situation va beaucoup mieux, mais il disparaît pourtant légèrement lorsqu'il entend la voix toute faible et épuisée de son amie, qui vient tout juste de revenir dans le monde réel. Il s'efface ensuite complètement une fois que le sorcier réalise qu'elle s'excuse. « Non, Astrae. Je... » Sa voix tremble encore quand il tente de parler, mais il n'a plus le droit de pleurer alors que la fée est enfin de retour avec lui. Ainsi, après une courte respiration, il peut reprendre. « C'est pas toi qui t'es emporté, c'est moi. Je suis désolé. » Les excuses sont loin de suffire, le pyromancien le sait bien, mais il ne sait pas tellement ce qu'il pourrait dire qui effacerait entièrement ses mauvaises paroles. Il s'éloigne un court instant de la sorcière, relève la tête qui s'était nichée contre l'épaule et juste à côté du cou de son amie, pour venir déposer ses mains contre les joues de la fée. « J'ai besoin de toi, tu le sais ça ? Je sais pas ce qui m'a pris, j'ai eu peur et j'ai dit des choses que je pensais pas. Mais, s'il y a bien un truc que je sais, c'est que j'ai besoin de toi et que j'aurais toujours besoin de toi. » Caressant délicatement les joues de la jolie fée, le sorcier sourit quand il retrouve enfin le regard qu'il cherchait et qu'il peut à nouveau s'y perdre. « Je t'aime, d'accord ? » Qu'il ajoute, en comptant sur Zorya pour retranscrire ses paroles, en redoutant tout de même un peu la suite et la conversation qui s'imposerait forcément malgré tout.

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Quelques mots plus agréables sont dits à l'oracle encore marquée par les paroles blessantes d'un pyromancien en colère, dont la rage s'est finalement noyée dans des pleurs et des regrets comme souvent. L'orage est passé, heureusement. Aydan peut enfin prononcer des paroles plus douces, en répétant à son amie qu'il a besoin d'elle contrairement à ce qu'il a pu dire plus tôt et qu'il l'aime. « Oui, promis. » La promesse de ne plus jamais faire vivre une telle scène à Astrae est faite, accentuée par un hochement de tête alors qu'il la regarde droit dans les yeux. Mais, le moment de douceur n'est que de courte durée, déjà interrompu par un retour à leur début de conversation peu agréable pour le sorcier, qui tourne alors un peu son visage quand la fée mentionne sa mère. « Je sais… C’est juste moi, je... » Les mots sont difficiles à dire à voix haute, restent un peu bloqués dans le fond de sa gorge, avant qu'il ne puisse retrouver le regard réconfortant de son amie. « J’ai peur de finir comme elle. La présence rassurante d'Astrae n'empêche pas quelques mauvaises pensées de s'immiscer dans son esprit. Mais, je suis déjà comme elle, qui résonne dans sa tête et compresse un peu son cœur quelques instants. Toutefois, la suite des paroles de l'oracle est apaisante. Aydan l'écoute avec attention, arrive même à lui sourire en la regardant. « J'ai pas envie d'être tout seul de toute façon, c'est mieux quand t'es avec moi. Quand il est tout seul, il se retrouve livré à ses angoisses alors qu'en étant avec elle, il oublie toutes les mauvaises choses. « Et je veux pas te perdre non plus. Vraiment, j'ai besoin que tu sois là, que tu sois dans ma vie. » Qu'il affirme en caressant encore un peu ses joues, avant de venir enlever ses deux mains du visage de la fée.

Se raccrochant à nouveau simplement à l'une des mains de son amie dans la sienne, le sorcier se retrouve à tourner la tête lorsqu'il sent l'une des pattes de son familier qui tapote contre sa jambe. « Je sais que tu veux pas m'écouter, Aydan, mais pose-lui la question. Tu as juste besoin de l'entendre d'elle, pas de moi. » Le pyromancien fronce les sourcils au début, ne comprenant pas où veut en venir Cyrus, avant de simplement secouer la tête. « Je sais que ça te fait peur, mais si tu continues à faire semblant, tu pourras jamais aller mieux. » Aydan secoue à nouveau la tête. « Zorya, tu peux demander à Astrae si elle pense qu'Aydan se drogue trop ? Il veut pas reposer la question, mais il a vraiment besoin d'une réponse concrète. » Le sorcier lève les yeux au ciel et souffle, mais il ne dit rien et jette juste un instant un œil vers Cyrus en serrant un peu plus fort la main de son amie qu'il tient dans la sienne.

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Ses yeux reviennent fixer le sol, quand la honte de se montrer aussi vulnérable devient trop forte. L'image de sa mère ne cesse de revenir dans son esprit parce qu'il voit bien qu'il agit exactement comme elle. Il lui en a toujours voulu de nier, maintenant, c'est lui qui nie, qui se noie, qui n'arrive plus à tenir au rivage et qui hésite même à laisser tomber parce que le courant est trop fort et ne cherche qu'à l'emporter. Mais, s'il s'accroche aussi fort à la main d'Astrae, c'est qu'il a peut-être encore envie d'être sauvé. « Je voulais pas devenir comme ça. J'te jure, je pensais que je pourrais toujours contrôler. » Chaque mot semble plus difficile à dire que le précédent, mais la main qui enveloppe toujours la sienne le rassure et l'aide à continuer de parler. Il hoche la tête quand elle affirme qu'elle sera toujours là, qu'elle ne le lâchera pas. Le chemin paraît déjà moins difficile quand il l'imagine avec Astrae qui lui tient la main tout le long.

La patte de Cyrus vient tapoter contre sa jambe, faisant lever un peu la tête du sorcier vers le coyote. Le court dialogue s'ensuit pendant qu'Aydan continue de serrer la main de son amie dans la sienne, avec leurs doigts qui s'entremêlent. Il ferme les yeux un court instant lorsque Cyrus demande à Zorya de poser sa question. Pendant ce temps-là, le musicien se pince les lèvres en abaissant la tête pour observer ses genoux, sans trop savoir quoi regarder d'autre. Lorsque Astrae commence à répondre et qu'elle vient le serrer dans ses bras, Aydan s'aperçoit que sa vue se trouble encore et qu'il y a quelques larmes qui coulent encore contre la robe de son amie. « Je... » Sa voix craque. « Je crois que j'ai envie d'arrêter... Mais je sais pas, c'est trop flou dans ma tête... » Les dernières larmes qui ont besoin de s'échapper dévalent le long de ses joues. « J'ai peur de ce que je vais ressentir et de plus pouvoir dormir... » Ses bras à lui viennent à leur tour entourer désespérément la sorcière, alors qu'il vient poser son visage contre l'épaule de son amie en fermant les yeux. « Mais, j'ai encore plus peur de te perdre. C'est trop vide quand t'es pas avec moi. Et, je sais que t'as dis que tu serais toujours là, mais... Je veux pas que tu vives ce que j'ai eu à vivre avec ma mère. » Ça serait trop égoïste de lui faire subir ça. « Je suis tellement désolé, Astrae... »

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Même si la honte semble vouloir l'empêcher de parler et de se délester d'un bout du poids qu'il sent dans son cœur, les mots sortent et lui permettent d'exprimer un peu de ce qu'il abrite dans un recoin isolé de son esprit. L'odeur familière du parfum de son amie est d'une grande d'aide quand elle vient le serrer dans ses bras, même s'il sanglote tout de même encore un petit peu silencieusement en l'écoutant parler. Il hoche tout doucement la tête contre l'épaule de la sorcière, qui lui répète qu'ils se verront plus souvent maintenant, qui vient également lui proposer une nouvelle solution pour ses difficultés à s'endormir. C'est bien moins douloureux de savoir qu'elle est là pour l'aider, plutôt que de s'imaginer le chemin sinueux du retour à parcourir tout seul. « Merci d'être là avec moi... » La caresse contre son dos vient faire danser quelques papillons dans son ventre, auxquels il tente de ne pas penser en passant lui aussi ses bras autour de son amie.

Des énièmes excuses sont prononcées, pour tout ce qu'il vient de se passer, avant que la jeune femme ne s'empresse de dire qu'il n'a plus besoin de s'excuser, qu'elle lui a déjà pardonné. Mais, le sorcier secoue la tête en réponse, se recule un peu des bras de la fée pour venir à nouveau la regarder dans les yeux et pouvoir lui signer. « Astrae, ça t'a blessé. Je comprendrais que tu m'en veuilles, j'aurais pas dû dire ce que j'ai dis. » Il la connaît trop bien pour savoir qu'elle n'aurait pas réagi de cette façon si ça ne lui avait pas vraiment fait du mal. Alors, même si elle assure qu'elle ne lui en veut pas et que les morceaux semblent recollés, il vaut mieux s'assurer qu'elle sache qu'il ne pensait pas un mot de ce qu'il a dit plus tôt. « Je viens d'y penser, mais je t'ai écris quelque chose. C'est juste une lettre, je pensais te la donner en venant te chercher, mais... » Il a passé quelques jours de la semaine précédente dessus, s'est pressé pour la finir la veille en rentrant du salon de tatouage, mais il vient tout juste de se rappeler qu'il n'a pas encore eu l'occasion de lui faire lire. C'est peut-être le bon moment. « Tu veux la lire ? J'imagine que ça pourra pas te faire oublier ce que j'ai dis là, mais peut-être que ça peut aider... » Qu'il lui propose donc, en signant, avec un sourire qui commence à s'esquisser sur son visage en la regardant. « Elle est jolie, ta robe. » Le compliment sort presque tout seul alors qu'il prête enfin attention à la merveilleuse robe rouge que porte la sorcière, avant de finir par ajouter : « T'es belle. »