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[Abandonné] I don't want you to see my scars - ft Selen

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Seo Ryung
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Seo Ryung
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Trombinoscope : [Abandonné] I don't want you to see my scars - ft Selen 5e38efeabec4f3abd1256c6637b999953962d4f8
Face claim : Hyun Bin
Pronoms RP : Il
Âge : 40 ans
Tuer le temps : Simple membre de son coven, Ryung est plutôt occupé à s'occuper des finances du bar Friday 13th. Officiellement comptable, il est officieusement le revendeur de la bande de Cat.
Familier : Prénommé Hwan, son rat est un véritable paresseux et frileux. Gentil comme tout, il ne faut toutefois pas le chercher... Un si petit être qui paraît adorable peut devenir vraiment insultant.

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I don't want you to see my scars
11/02/2024



Beauty and the beast ?
TW : évocation de coups et blessures, sang, affaires illégale

Au milieu des feuillages de Green Bank, une silhouette avançait difficilement. Titubant. La nuit était tombé depuis un moment et il avançait avec pour seule lumière une petite lueur au creux de sa main. Cela était juste assez fort pour éviter de se prendre les pieds dans des racines d’arbre ou de se piquer avec des ronces. Quel idée il avait eu… Bear allait le traiter d’idiot. Il l’entendait déjà.

Ce petit connard avait dit qu’il serait à Green Bank à 22h tapantes. C’était le cas, mais pas seul. Et Ryung, lui, était seul. Cela devait être la routine : un gars qui était en retard dans son paiement, forcément Rat s’en occupe. Chaque membre vaquait à ses occupations, et Ryung ne voulait pas retarder encore l’affaire, alors il a accepté d’y aller seul. La routine, s’était-il dit et répété bien que son intuition lui soufflait que quelque chose clochait. Quelle erreur.

Arrivé devant le client, habillé de la manière la plus sobre possible, incognito -sait-on jamais sur qui on tombe- il a demandé à ce qu’il rembourse. Air habituellement froid, il ne voulait pas s’attarder, que ça passe vite. Mais l’autre con avait décidé de s’y prendre d’une manière moins gentille. Vous voyez ceux qui menacent en disant qu’ils appelleraient leurs frères, cousins, pères, peut-être même leur grands-pères et ancêtres pour vous avoir ? C’était typiquement ce gars d’une lâcheté qui donne encore la nausée au pyromancien. Appel à des proches à lui, il s’est effacé un sourire aux lèvres laissant Ryung se faire surprendre par un des gars qui lui a assené un coup dans le dos. De vrais lâches. Bien entendu il s’est défendu, il en a amoché lui aussi, mais seul face à 5 gars le résultat est vite dit, quand bien même il a fait du taekwondo. C’est un sorcier ok, mais les autres aussi. Il n’est pas un super-héros. Mais comme ces lâches voulaient simplement lui faire peur et que le coréen en avaient eu quelques-uns, ils étaient au final parti assez vite. Heureusement, mais Rat était tout de même amoché.

C’est ainsi qu’il s’était retrouvé à vagabonder dans le quartier de Green Bank, ou plutôt cette réserve naturelle sans vraiment savoir où il allait. C’est aussi comme ça qu’il se retrouvait d’un coup, non pas contre un arbre, mais contre un mur. Il n’avait jamais vraiment compris la topographie de ce quartier, et dans son état il cherchait encore moins à comprendre. Fatigué il fit une halte en se laissant tomber contre le mur, la lueur s’éteignait alors le laissant seul avec l’éclairage très léger d’un réverbère. La capuche de son sweat toujours sur la tête, son visage était avec un magnifique oeil au beurre noir, une lèvre qui saignait et une bosse au front. Il avait mal au dos aussi et ses genoux n’étaient pas très beau à voir. Son pantalon était troué au niveau des genoux, avec de la terre mélanger au sang. Puis ses côtes… Bon… ça se ressoudera d’ici quelques semaines, en attendant il ne pouvait que serrer les dents. Il était vraiment dans un sale état et devait encore rentrer chez lui. Seulement voilà, même lui arrivait un peu à ses limites. Même cette tête de mule qui se soignait toujours par lui-même ressentait de l’intense fatigue. Le froid n’aidait pas… attaquant son visage, et même son corps malgré les couches de vêtements qu’il portait. Il commençait à grelotter le pyromancien. Il songeait juste à ce lit qui l’attendait chez lui, cette douche chaude qui lui ferait du bien… Il est un enfant des volcans, pas l’enfant des icebergs. Alors le coréen tente de se relever, s’aidant de ses mains gantés. Il y parvint, mais ses jambes tremblaient toujours.

Ethel Hasting
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Ethel Hasting
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Face claim : Avan Jogia.
Pronoms RP : ((il/he))
Âge : 29 ans (02.10.1994 ♎︎).
Tuer le temps : ((Psychologue)) — Soigne l’esprit des autres à défaut de songer à réparer le sien, rafistole les blessures de l’âme, médecin de l’habitant intérieur qui oeuvre dans l’inconscience et dont les (mé)faits vous causent des plaies (in)visibles.

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Familier : ((Segynn)) — Corvus Corax noire dont l’approche est funeste dans bien des croyances, pourtant, celle-ci n’est que douceur et bienveillance.
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11.02.2024



TW : sang, blessure

Glissant entre les feuilles des arbres ô combien centenaires, le vent se fraye un chemin limpide pour murmurer des secrets à qui veut bien les entendre ; à cette heure tardive de la nuit, quand les étoiles sont suspendues à la voûte céleste comme des lucioles endormies, veilleuses de ce que les Hommes propagent et accomplissent dans le silence et la pénombre, la silhouette gracile qui déchire l’obscurité avance sans se retourner. Bien qu’ayant son lot d’inquiétudes et d’angoisses, car vivant avec la peur constante qui saisit toujours les fugitifs craignant pour leur vie, Selen progresse sur le trottoir en portant, comme un écrin de douceur à sa lèvre, un sourire presque insouciant. Marchant d’un pas serein, puisque le chemin qui la conduit jusqu’à son modeste studio est opéré avec automatisme, elle pianote sur son téléphone portable pour envoyer un SMS à Caleigh, lui signifiant qu’elle est bien rentrée, sachant combien son amie peut être prodigieusement anxieuse si elle ne reçoit pas cette missive rassurante après un moment passé ensemble. Et ce moment passé ensemble, cette parenthèse récréative et légère dans le tourbillon perpétuel qu’est sa vie, est la raison du sourire suave qui orne ses lèvres, mais également de son manque d’inattention…

Tournant à l’angle d’une rue pour rejoindre son immeuble, la brune percute de plein fouet une silhouette plus massive se tenant près du mur ; outre le choc mesuré des deux corps se bousculant avec confusion, la brune laisse échapper un petit cri de surprise en même temps que son téléphone se dérobe, passant par-dessus ses paumes pour tomber au sol avec fracas. « Mince ! » Priant intérieurement pour qu’il ne soit point abîmé, la jeune femme se penche en avant tout en tendant sa main aux doigts fins et longs pour le saisir, le ramenant près de son visage avec un soupir de soulagement, car elle constate, avec bonheur, que l’engin électronique est parfaitement intact. Reportant toute son attention sur l’obstacle s’étant dressé sur son chemin, elle replace une mèche de son épaisse chevelure derrière son oreille en arborant un sourire timide mais chaleureux, lorsqu’elle reprend la parole, d’une voix davantage paisible : « Excusez-moi, je suis confuse, je ne regardais pas où j’allais… » Il l’avait sûrement remarqué avant qu’elle le dise. Quelques secondes d’une simple contemplation lui permettent cependant de reconnaître les traits de l’homme qui se tient devant elle, malgré l’expression douloureuse de ce dernier, et le grand étourdissement qui vient l’assommer dans sa torpeur. Elle le reconnaît, et bien qu’elle ne puisse pas réellement le nommer, l’investigation rapide de sa mémoire suffit à la faire reculer d’un pas, tandis qu’elle enserre l’anse de son sac à bandoulière, en pressant ses lèvres l’une contre l’autre d’un air sincèrement contrit, bien qu’impressionnée par sa seule présence. « Je suis désolée. » Le ton n’est guère froid, mais bien moins affable ; chez elle, la peur primitive se réveille et elle a l’instinct de se protéger de celui qu’elle considère, à tort ou à raison, comme une potentielle menace.

Mais quand bien même entrevoit-elle le possible danger qu’il représente, ce que ses yeux mordorés remarquent surtout est le sang, liquide vermeille entachant la peau de lait, qui coule le long de sa lèvre éraflée. L’idée qu’il vienne exiger un remboursement sommaire lui traverse un instant l’esprit mais, en voyant le piteux état qui est le sien, elle comprend rapidement qu’il a été la victime, ce soir. « Vous saignez. » Constate-t-elle d’une voix blanche même si, cela aussi, il devait le savoir avant qu’elle l’énonce. Restant quelques secondes immobile et silencieuse, tenant son sac comme s’il représentait un bouclier et tordant sa bouche en faisant danser le délicieux grain de beauté ornant le coin de sa lèvre inférieure, elle finit par hausser ses sourcils avant de fouiller dans le fameux sac, en ressortant un paquet de mouchoirs. « Tenez… » Dit-elle en accompagnant ses mots d’un geste, car sa main se tend pour offrir le dit paquet ; en se rapprochant de lui pour qu’il puisse le saisir, elle constate que ses jambes tremblent, menaçant de rompre sous son poids. « Est-ce que ça va… ? » Son âme, grandement doucereuse, ne peut se détourner devant la faiblesse dont il est l’hôte, si bien qu’elle chasse sa propre peur pour tendre ses deux mains auprès de lui, essayant de construire un rempart s’il vient à chuter, tout en sachant pertinemment qu’elle ne peut, à la seule force de ses bras graciles, le maintenir debout. « Vous habitez dans le coin ? »
Seo Ryung
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11/02/2024



Beauty and the beast ?
TW : évocation de coups et blessures, sang, deuil

Genoux tremblants, mains tenant ses côtes, le visage baissés en essayant de voir où il mettait les pieds, Ryung avançait tant bien que mal. Une avancée de courte durée puisqu’il fut arrêter par une silhouette plus petite que lui. En temps normal, ça ne lui aurait rien fait, mais ici avec ses côtes fêlées… La bousculade le fit forcément grimacer. Il ne fit pas vraiment attention au bruit du téléphone et à la confusion de la femme qui venait de le percuter par accident. Il se tenait les côtes, légèrement voûté en pestant intérieurement mais aucun son ne sortait de ses lèvres.

Une voix féminine s’excusait, le forçant à relever la tête. Caché légèrement par sa capuche, traits abîmés par son combat, visage témoignant de sa douleur, il ne devait réellement pas être agréable à regarder. Tête qui tournait à force d’être debout et de faire autant d’effort, Ryung ne se rendait compte de rien, comme s’il était sonné. Regard légèrement dans le vague, il finit par se raccrocher à ces quelques mèches brunes qu’il apercevait. Des mèches brunes… Comme les siennes… “Pearl…”, murmure discret, elle ne pouvait pas l’entendre. Clignant un peu des yeux, le sorcier essayait de regarder un peu mieux cette femme. Était-ce elle ? Il voulait que ce soit elle. Son rythme cardiaque s’était accéléré, son esprit était brouillé. Il ne comprenait pas. Rêvait-il ? Il n’était pourtant pas nécromancien, il ne pouvait pas voir les fantômes alors que se passait-il ? Regard qu’il laissait couler sur cette femme qu’il prenait pour sa feu fiancée, il croisait des yeux mordorés. Confusion qui se lit dans son regard à lui, il comprend alors que ce n’est pas Pearl. Ce ne sont pas ses yeux. Des yeux qu’il connaissait par cœur même si les souvenirs étaient de plus en plus flous. Pas de regard amoureux, pas de regard inquiet ni de regard le réprimandant de rentrer blessé, il avait plutôt deux iris apeurées. Il ne disait toujours pas un mot se remettant de ce fantôme qu’il avait cru un instant percevoir. Retour à la réalité, il devait rentrer.

« Vous saignez. » … Arrêter dans son élan intérieur de vouloir rentrer par ces paroles. Oui, il le sait, pourquoi s’inquiète-t-elle soudainement, elle qui avait si peur ? Il avait finit par la reconnaître. Il l’avait photographié pour ses faux papiers et s’il ne l’avait pas beaucoup recroisé depuis, il ne l’avait pas oublié. Elle devait de l’argent, en déposait chaque mois et puis ce visage… Non, il ne s’oubliait pas si aisément. Mais le pyromancien ne savait plus quel nom elle portait, trop confus en cet instant pour faire l’effort de chercher.

« Tenez… », voilà qu’elle lui tendait un paquet de mouchoirs. Elle se rapprochait, et il eut un mouvement de recul d’une jambe toujours tremblotante. Le sorcier avait cette fâcheuse habitude de se débrouiller, une habitude qui ne plaisait pas toujours à ses proches, une habitude dont Pearl l’a plusieurs fois réprimander et là encore il voulait simplement partir. Elle ne devait pas l’aider, elle n’avait pas à se mêler de ça. Il ne prends pas le paquet, et à la question si ça allait et bien… “Oui, je vais me débrouiller.”, mais non, elle ne le laisserait pas partir aussi facilement, ses deux mains tendues viennent le lui prouver et au fond même si elle n’arriverait pas vraiment à le porter, c’était sur qu’elle pouvait le rattraper s’il essayait de fuir. Et même si il ne tombait pas, ce n’était pas si mal qu’elle soit ici puisqu’il se mit à chanceler légèrement en essayant de la contourner. “Je vais me débrouiller.”, répétait-il à l’adresse de Selen et à lui-même lui faisant comprendre à demi-mot qu’il ne vivait pas vraiment dans le coin non.

Le monde tournait un peu trop… Empreinte de son souffle dans l’air encore hivernal, le pyromancien ne tombait pas, mais vint se retrouver le front contre l’épaule de Selen sans vraiment se rendre compte. Il commençait à manquer de force. Alors finalement, son corps se résignait à aller vers la botanomancienne, son esprit devenait bien trop embrumé se résignant presque lui aussi.

Ethel Hasting
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Ethel Hasting
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11.02.2024



TW : sang, blessure

Le dos courbé, l’âme ployée sous la douleur physique, qui ravive sans nul doute des blessures internes que la peau camoufle, l’homme divague dans l’océan amoureux et tortueux du deuil inachevé, entrevoyant, dans le reflet de la jeune femme qui se tient tout près de lui, celle qui n’est plus. Selen ne peut entendre le murmure qui s’extirpe péniblement de sa gorge, comme un appel au désespoir et au vide puisque, il s’en rend rapidement compte : elle n’est pas celle qu’il aimerait tenir encore une fois dans ses bras.

Malgré la peur qu’il lui inspire, même dans pareil état ô combien désastreux, elle finit par ranger ses craintes dans un coin de son esprit, pour s’adonner à la pleine inquiétude qui vient saisir ses pensées ; au-delà de la blessure vermeille qui entache jusqu’à sa mâchoire et sa gorge, elle devine l’étourdissement de son esprit par ses gestes de grande confusion, car il semble donner l’impression de tenir debout par un hasardeux miracle. « Oui, je vais me débrouiller. » Elle s’est avancée malgré la peur, et il a reculé par fierté ; d’autres se seraient peut-être détournés devant cet égo mal-placé, qui refuse la main si généreusement tendue, mais pas elle. La brune, loin de s’en offusquer, pince simplement ses lèvres l’une contre l’autre en regrettant silencieusement qu’il ne puisse accepter l’aide, sans pitié et sans jugement, qu’elle lui offre. « Vous êtes sûr… » Murmure-t-elle avec incertitude en se rapprochant néanmoins, réduisant l’espace entre leurs deux corps pour pouvoir étendre ses bras frêles de chaque côté du sien, quand bien même redoute-t-elle la chute qui pourrait le saisir ; sera-t-elle à même de l’empêcher de se blesser davantage ?

Mais le têtu ne s’avoue pas vaincu et, contournant l’étau protecteur qu’elle a érigé autour de lui, il tente de la contourner en réitérant sa précédente formule. « Je vais me débrouiller. » Il n’a pas répondu à sa question, et elle devine ainsi aisément la réponse ; comment a-t-il pu se retrouver dans pareille situation ? Elle n’a pas vraiment le temps de s’interroger davantage sur le sujet puisque, dans une vaine tentative de lui échapper, le brun se décale de quelques degrés en sa direction, logeant ainsi son front contre son épaule ; le premier frisson craintif la fait d’abord se figer sur place, raidissant chacun de ses muscles jusqu’à ses mains qui se replient sur elles-mêmes, puisqu’elle ne peut s’empêcher de songer à la possibilité qu’il lui fasse du mal, mais l’équilibre précaire de l’homme la ramène rapidement à la réalité. « Ça va aller… » Lui souffle-t-elle d’une voix suave pour tenter de calmer les ardeurs indociles de son tempérament de feu, sans chercher à le repousser. « Venez… » Glissant ses bras graciles sous ses aisselles, Selen tente d’orienter son corps masculin dans la même direction que le sien, pour qu’elle puisse le guider lentement vers l’intérieur de l’immeuble ; l’exercice est grandement périlleux puisque l’homme est plus grand et plus massif mais, y mettant toute sa patience et sa bonne volonté, elle parvient à lui faire franchir les quelques marches du perron. « Encore un petit effort, on y est presque… » Le soutenant toujours tant bien que mal, la brune parvient devant son appartement et, de sa main restée libre, elle fouille quelques secondes dans son sac, à la recherche des clefs : remerciant mentalement l’énorme porte-clef offert par Caleigh, puisque celui-ci lui permet de rapidement retrouver le précieux sésame, elle peut rapidement ouvrir la porte menant à l’intérieur.

Si le studio est d’une surface relativement modeste, force est de constater qu’un véritable nid douillet s’y cache : l’endroit inspire au confort et à la douceur de vivre, agrémenté de couleurs chaudes. Des dessins d’enfants sont tapissés à certains endroits, tandis qu’on marcherait sûrement sur des jouets si elle n’avait pas allumé la lumière guidant au salon ; elle l’aide à prendre place sur le canapé, sans faire attention outre mesure aux possibles objections qu’il prononce : s’il en formule, elle ne l’écoute pas. « Je reviens ! » Prévient-elle en s’éloignant de quelques pas, se délestant de son sac et de sa veste sur le chemin de la salle de bain, de laquelle elle revient avec un petit sac contenant tout le nécessaire pour soigner les blessures que peuvent se faire les bambins en jouant d’une manière un peu trop intrépide. « Peut-être que vous voulez boire quelque chose… » Est-ce recommandé ? Elle l’ignore, mais obtempère s’il souhaite une boisson, sinon, elle s’installe au bord de la table basse pour être positionnée en face de lui, sans oser avancer ses mains qui, pourtant, ne distillent que des gestes tendres. « Euh… Il faudrait désinfecter la plaie… » S’il veut le faire lui-même, elle lui donnera volontiers la trousse de secours mais, sinon, il va falloir que l’ours se montre un peu plus coopératif.
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TW : évocation de coups et blessures, sang

Esprit confus, corps affaibli, Ryung n’était pas aussi perspicace qu’à son habitude. Ainsi, il ne remarquait pas cette peur qu’il inspirait à la demoiselle face à lui, il ne cherchait pas à interpréter ce regard. La crainte laissait place à de l’inquiétude, de la bonté ou bien de la pitié ? Il ne savait guère, il ne cherchait pas plus loin. L’homme souhaitait juste rentrer chez lui, se débrouiller seul, comme à chaque fois que ça lui arrivait.

Premier refus. Un murmure lui parvint, tandis qu’elle se rapprochait. La botanomancienne n’était pas convaincue par les paroles du pyromancien et elle avait bien raison. Deuxième refus. Formule répété comme pour se convaincre lui-même alors que son corps ne semblait plus vouloir avancer. Parfois, même avec une certaine force mentale, le corps atteignait ses limites. Mais il avait bien du mal à les accepter ces limites. Sans vouloir être un surhomme, il n’aimait juste pas se montrer vulnérable, se sentir faible, encore moins face à une personne qu’il connaissait peu.

Pourtant, son front finit par venir se loger contre l’épaule de la sorcière. Il ne se rendait pas compte de la réaction du corps de la brune. Il ne savait pas, ne connaissait pas son histoire et était si fatigué qu’il ne cherchait plus. Le feu se calmait petit à petit, se laissait presque domestiqué apaisé par cette voix suave. Il se laissait plus facilement faire, acceptait ce contact par épuisement. Mais elle ne pouvait pas le porter. “Non… Un taxi suffira pour me ramener chez moi.”, parvint-il à dire. Mais il n’était pas écouter. Les voilà qui entraient dans l’immeuble, il était guidé mais n’avait pas cette force dans le corps pour s’enfuir, ou bien elle le rattraperait en même pas 10 secondes. Quelques marches, puis ils arrivaient devant l’appartement. Bruits de sac, puis de clés, ses yeux mi-clos distinguaient malgré tout cette main qui vint ouvrir la porte. Il essayait de les ouvrir un peu plus alors qu’il entrait dans le studio. Loin de remarquer tout les détails, il voyait toutefois quelques jouets d’enfants sur le sol avant de s’installer sur le canapé avec l’aide de Selen. “Juste un taxi.”, bouche sèche, il prononçait ces quelques paroles, ne souhaitant pas rester longtemps dans cet appartement. Mais encore une fois, la sorcière semblait ne pas écouter. Quelques instants seul, il se résignait un peu à devoir rester là. Et puis être sur ce canapé n’était pas si désagréable… Et puis ici il se réchauffait.

Voix féminine qui lui rappelle où il est, le pyromancien clignait des yeux pour essayer de les garder un peu plus ouvert. Oh il avait soif, mais… Il voulait rentrer au plus vite, ne pas s’attarder ici. Alors il fit simplement non de la tête. Seulement, il était coincé, car elle voulait désinfecter les plaies. Décidément, il ne pourrait pas appeler un membre de la bande ou un taxi. “J’ai ce qu’il faut chez moi.”, pourtant à côté de la brune il voyait bien le petit sac et s’imaginait que c’était la trousse de secours. Et au fond, il ne pourrait pas tout désinfecter lui-même, car il n’a pas le pouvoir de voir toutes ses plaies. Croisant le regard de cette femme, à priori il n’aurait pas le dernier mot, mais il essayait. Solitaire dans l’âme, il a toujours été ainsi, même avec son ex-fiancée. Celle-ci ne lui laissait guère le choix, a fini par le dompter suffisamment pour qu’il abdique, bien que jusqu’à la fin il arrivait à lui cacher des blessures. Avec sa famille de cœur il n’était pas mieux. D’ailleurs certains le réprimandaient quand il était entêté. Le sorcier était comme ça, ne changeait pas et s’il cédait plus aisément face à des personnes qui lui sont proche, ce n’était en rien la faute de Selen.

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11.02.2024



TW : sang, blessure, sentiment de rejet

« Juste un taxi. » Quand bien même aurait-elle pu aisément se délester de la charge du blessé, cédant à sa réclamation sans se questionner davantage sur son sort, Selen ne peut se résoudre à emprunter ce chemin de facilité ; il n’y a donc finalement pas d’autres issues possibles pour une âme aussi doucereuse que la sienne, qui ne s’offusque guère de l’opposition de son interlocuteur malgré le rejet évident de ce dernier. Peut-être parce que, le rejet, elle y est tant habituée qu’il est devenu sa normalité, et qu’elle n’espère rien d’autre depuis bien trop longtemps. « J’essaie juste de vous aider… » Sa voix, soufflée, est une complainte déchirante, trempée d’une impuissance pourtant armée des meilleures intentions, qu’elle s’efforce de maintenir malgré le désaveu dont elle est la cible.

Baissant le menton en déglutissant avec difficulté tant la situation lui est embarrassante, la brune s’échappe quelques secondes dans la salle de bain afin de récupérer la fameuse trousse de secours recouverte d’autocollants de princesses et de personnages célèbres chez les enfants, en profitant également pour souffler un air  trop longtemps retenu dans sa gorge, et qui se libère sous la forme d’un soupire d’anxiété. Ça va aller, tente-t-elle de se marteler pour se réconforter, en fixant son reflet dans le miroir. Et c’est les doigts crispés sur sa pochette qu’elle fait le chemin en sens inverse, mordillant l’intérieur de sa joue en revenant dans le salon, auprès de lui, quand bien est-elle sûrement la dernière chose qu’il veut croiser dans son environnement. « J’ai ce qu’il faut chez moi. » La volonté exprimée, d’un ton sans douceur, a l’amertume d’une sentence défavorable qui glace l’échine de la jeune femme, dont la tête se redresse lentement pour le regarder, sans rancoeur ni reproche.

Ignorant pourquoi elle mérite un tel traitement, la honte éprouvée ne l’empêche point d’hocher son menton de haut en bas, tandis que ses doigts entreprennent d’ouvrir la sacoche de soin, sans qu’elle ne trouve le courage de le regarder à présent. « Je comprends, oui. » Le menton baissé, elle rentre ses épaules vers l’intérieur comme pour se protéger de la désobligeance qu’il impose, ses mains tremblantes arpentant le contenu de sa trousse pour se donner de la contenance. « Je désinfecte la blessure et j’appelle un taxi ensuite. » Le compromis est annoncé d’une voix chevrotante, tandis qu’elle se redresse pour s’installer sur le côté du canapé, gardant une certaine distance physique avec le brun, dans l’éventualité où le rejet devient physique. « Ça ne durera pas longtemps, je vous le promets. » À l’aide d’un coton imbibé de lotion désinfectante, sa main s’avance pour doucement effacer les traces de sang sur son front et ses tempes, en prenant garde à ne pas lui faire plus de mal que sa lèvre, enflée, doit lui causer. Se retenant de demander ce qu’il s’est passé, elle penche lentement son menton sur le côté en gardant ses lèvres faiblement espacées sous la concentration du geste, qui se dévoile toujours avec douceur lorsqu’elle tapote délicatement les traces vermeilles qui parsèment son visage, jusqu’à ce que ses doigts échouent contre sa mâchoire. Repliés, son index et son majeur s’appuient contre sa peau intacte tandis que le coton effleure méticuleusement la plaie ayant heurté sa lèvre inférieure, jusqu’à ce qu’elle-ci en soit totalement délayée. « Voilà… » Raclant discrètement sa gorge, elle s’éloigne de quelques degrés pour fouiller à nouveau dans sa trousse, à la recherche d’un pansement convenable mais… « Mince… » Mordillant nerveusement le coin de sa lèvre, elle balaye rapidement son salon du regard avant de se résoudre à l’inévitable. « Je suis désolée, je n’ai que ça… » Brandissant le pansement flanqué d’un bonhomme de neige très populaire chez les enfants — surtout la sienne, Selen vient délicatement recouvrir la plaie de sa lippe inférieure avec l’un d’eux, en prenant garde à ne pas appuyer plus que nécessaire sur celle-ci. « Je… Je vais appeler un taxi, ne vous inquiétez pas. Vous habitez vers où ? » Les genoux serrés, sa trousse posée sur ses cuisses, elle tourne son menton vers lui en attendant la réponse, sans pouvoir s’empêcher de regarder le pansement Disney qui orne le coin de sa lèvre — assurément, il est bien moins impressionnant ainsi.
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