[Abandonné] Every lie we tell incurs a debt to the truth, ft. Cat

TW : Activités illicites, mentions de fractures

Les yeux cernés d'une nuit sans fin, Estrella ne peut se résoudre à laisser s'enfuir ces pensées qui dansent dans sa tête. Les pistes qui, pensent-elle, sont si proches de lui faire toucher du doigt la vérité éclatante. Pourtant, elle est si loin de se douter de ce qui se trame réellement.
Depuis quelques temps déjà, elle suit en filature un homme, qu'elle soupçonne d'être impliqué dans des affaires illicites. Pour le moment, aucune preuve ne l'incombent et rien ne semble la mener vers ce dans quoi il pourrait être impliqué. Mais l'instinct d'Estrella ne ment pas, non, jamais. Au fond de ses tripes, elle sait qu'il est impliqué mais elle ne parvient pas à défaire le noeud de cette histoire gorgée de mystères.

Elle sait pertinemment qu'elle ne devrait pas enquêter, puisque rien ne l'y oblige, puisqu'elle n'a pas été engagée, mais elle ne peut s'y résoudre. Cette voix qui cogne dans sa tête et qui l'incite à  trouver. Pourtant elle sait ô combien ces histoires ne finissent jamais bien, que d'enquêter sans être suscitée ne peut conduire à une note positive. Fourrer son nez dans des activités illicites, qui relèvent plutôt du domaine de la police, elle l'a déjà fait. Son nez cassé et ses multiples fractures aux côtes s'en souviennent que trop bien.

Alaois Ó Fearghail, dit “Cat”. Trentre quatre ans, aéromancien, gérant d'un bar. C'est l'attitude et ce qu'il dégage qui ont alertés les sens de notre lionne, lorsqu'elle errait dans son bar un soir où ses tourments cognaient trop fort et qu'elle avait besoin de fuir ce qui se tramait dans son coeur. Charismatique, éloquent, calme, mais surtout observateur. Estrella a été piquée d'une curiosité maladive lorsque ses prunelles sombres se sont posées sur lui. Les quelques années qui les séparent ne permettent pas à l'étoile de se souvenir de lui à l'Académie, ni de quelque façon que ce soit vis-à-vis du coven auquel tous deux appartiennent. Pourtant, ce sentiment qu'elle ne peut chasser s'est illuminé en elle à la manière d'un feu ardent, cette passion pour les enquêtes, cette envie dévorante de fouiner dans le passé des autres pour fuir le sien tant bien que mal, Estrella en raffole. Ce soir-là, la lionne n'a pu se résoudre à quitter le bar et ce jusqu'à la fermeture. L'envie était trop folle, trop inopinée, elle a bondit en elle sans prévenir, qu'elle ne peut dorénavant plus évincer de son esprit cet appétit pour l'enquête. Alaois Ó Fearghail, le voile de tes lourds secrets tombera.

Les semaines se sont écoulées depuis la première apparition de ce feu qui la brûle, plusieurs semaines alors qu'elle suivait méticuleusement Alaois. Telle une ombre silencieuse, elle se faufilait là où il était, pour prendre le temps de l'observer, de le comprendre, de décrypter ses faits et gestes. Fascination morbide, les tares et les dissimulations la subjuguaient plus que de raison, bien plus que quelconque lien social, sans savoir que peu à peu, elle sombrait dans cette solitude, dans ce cocon faits d'épines duquel elle n'arriverait plus à s'extirper.

En parallèle, elle menait difficilement son enquête de son côté. En apparence, Alaois était tout ce qu'il y a de plus normal. Patron, célibataire, fils d'une grande famille de 8 enfants. Et c'était à peu près tout. Il semblait que l'individu se donnait un malin plaisir à effacer chaque trace de son passage. Estrella, dans les prémices de son enquête, n'avait pas été en mesure de dénicher plus d'informations à son égard. Elle se disait alors qu'elle devait creuser d'avantage, parce que l'étoile trouvait toujours.

En ouvrant la porte du café au sein même du Saint James Center, elle ne peut empêcher son coeur de bondir d'excitation quand elle l'aperçoit. Elle vibre pour les mystères, pour tout ce qui est enfoui, tout ce qu'on ne dit pas, mais qu'elle déniche à chaque fois. Elle s'assoit à une table, plus loin, commande nonchalamment un café court, ouvre son ordinateur pour feindre l'occupation et se dévêtit de sa veste en cuir.
Que la partie commence.
Crédits ; suskind, tumblr

TW : Activités illicites

La première fois qu'il avait vu le bout de son nez, Cat n'avait pas prêté plus d'attention que ça à Estrella. Certes, son regard se posant sur chaque recoin du bar ou même sur lui ne lui avait pas échappé, mais combien de fois est-ce que le brun avait vu cette réaction chez les autres ? C'était presque anodin pour lui maintenant. Alors, il avait juste agi comme à son habitude, gardé son éternel sourire sur les lèvres, son calme en toute circonstance et était passé à autre chose. Par contre, la seconde fois qu'il aperçut la crinière de la demoiselle, ses sens étaient en ébullition, est-ce qu'elle le suivait ? Depuis combien de temps ? C'était absurde de penser ça, en réalité, après tout le monde est petit, encore plus dans un Edinbourg sorcier. La troisième fois finit par convaincre le gérant du bar que oui, la dame lui voulait quelque chose, mais quoi ? Bonne question, mais il était certain que ce n'était pas pour demander un numéro ou un rendez-vous.

Il fait encore plus attention qu'à son habitude les semaines suivantes, remarque chaque moment où le regard fouineur se pose sur lui, est-ce qu'on enquêtait sur lui ? Est-ce que certains fantômes du passé souhaitaient refaire surface pour une raison ou une autre ? Le trafiquant à mille et une question en tête et pas assez de réponse, ça l'agace un peu, de ne pas savoir ce que la jeune femme lui veut, mais il la laisse faire, parce que s'approcher trop d'elle pouvait le mettre en danger, peut-être qu'elle n'attendait que ça, peut-être qu'elle souhaitait lui tendre un piège. Main toujours dans les poches, voilà qu'il commence, lui aussi, à enquêter, à tenter de trouver qui est cette personne qui le suit comme son ombre et il finit par trouver un début de réponse : Estrella Ixcaya, 31 ans, aéromancienne, comme lui et surtout, détective privé. Cette dernière information fait tiquer le gérant du bar, c'était bien sa veine d'avoir une détective dans ses pattes. Mais soit, il n'y avait plus qu'à lisser parfaitement son image, pour que la demoiselle se lasse.

Mais elle ne se lasse pas, la tête de mule, elle redouble d'effort, d'ingéniosité. L'agacement finit par laisser place à un tout autre sentiment, est-ce que le chat aurait trouvé un adversaire à sa hauteur pour s'amuser pendant quelque temps ? Peut-être... Alors, le comportement d'Alaois change, si au début, il était la plus lambda des personnes ici-bas, feignant de ne pas remarquer ce regard posé en permanence sur lui, maintenant, il s'amuse, commence à tendre lui-même des pièges, fait parfois exprès de paraitre le plus suspect possible, juste pour faire de fausses joies à la petite détective, pour la faire tourner en rond, la faire tourner en bourrique. Peut-être que comme ça, elle arrêterait ? Mais non, la sorcière tient encore bon, à son grand désespoir, Cat ne savait pas d'où lui venait cette hargne, mais elle était têtue, la petite étoile.

Finalement, il n'y tient plus, quand son regard accroche une silhouette qu'il connait presque par cœur pousser la porte de ce café où il était installé. Faisant rouler sa tasse de café bien noir entre ses doigts, il reprend sa conversation avec une amie à lui, mais son esprit est tout à fait ailleurs, sa vision périphérique lui permettant de voir où Estrella s'installait. Bien, quand son amie partirait travailler, il passera à l'attaque, c'est que ça commençait à durer un peu trop longtemps à son gout et il était temps que la fouineuse passe à autre chose. Le moment fatidique arrive, Alaois vent se redresser pour saluer son amie, mais au lieu de se rassoir, le voilà qui attrape son reste de café, couvrant la distance qui le séparait d'Estrella sans un bruit, avant de venir s'asseoir en face de celle-ci.

" Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu as trouvé sur moi ? "

Arborant son éternel sourire en coin, Cat laisse ses iris capturer celle de son ennemie, n'étant pas prêtent de les lâcher de sitôt. C'est qu'il en avait marre du rôle de la souris, il était maintenant temps de reprendre sa position de félin. Et le jeu ne fait que commencer.
Crédits ; suskind, tumblr