Identité - Tu seras l’astre dans la nuit sans lune, mon fils, la lueur qui accompagne les égarés dans leur vie sans rêves. Tu seras le feu après la rivière et le réconfort des vaillants. Tu seras le feu froid qui déferle sans crainte. Quand les doutes surgissent et que tout semble terne, souviens toi de ton nom et de ce que tu es, Karan.
Il porte le nom d’un des plus grands héros de l’Inde antique, fils du Soleil et soleil terrestre lui-même. Le Mahabharata chante ses exploits depuis l’aube des temps – et si aucun homonyme ne l’a égalé depuis, il le peut, lui. Le pouvoir coule dans ses veines ardentes et il fera honneur quand tant d’autres ont plié. On le chantera aussi, Karan Prashad, quand bien même le terne, quand bien même le gris.
Naissance - Né le 25 Octobre 1989 à Edimbourg. A donc 34 ans.
Nationalité & Origines - Les origines de la famille Prashad prennent source au confluent Alaknanda du Gange, dans les hauteurs de l’Uttarakhand, aux portes du Tibet et du Népal. Contrairement à de nombreuses lignées sorcières indiennes, les Prashad n’ont jamais cherché à cultiver dans leur héritage une branche particulière de magie, même s’il est vrai que de nombreux membres furent aéoromanciens – se targuant de côtoyer le ciel même dans ce rapport privilégié. Karan est issu d’une lignée mineure, arrivée à Edimbourg il y a seulement deux générations de cela. Il porte en lui ses origines indiennes mais est aussi écossais d’âme et de cœur, cheminant entre deux mondes sans jamais se demander s’il devrait être l’un plus que l’autre.
Magie & palier - Il a les braises au cœur et le feu qui chante. Pyromancien, Karan rend ce trop qui bourdonne dans ses veines sourdes, se fait lumière et brûle pour faire plier sans rompre. Telle est la voie des siens, l’équilibre des funambules entre création et destruction. Se heurte toujours à la pleine maîtrise de ses capacités et peine à se contenter d’un second pallier qui effleure le dernier, comme contraint de s’incliner sur un podium. Pas assez. Il en veut plus.
Familier - Elle aime prendre de la hauteur, Darpana. Confortablement installée sur les épaules de son sorcier ou en équilibre sur n’importe quoi qui puisse la porter, la petite langur à capuchon porte un regard acéré et débordant de jugement sur le monde qui l’entoure. Faire peur est son petit plaisir et la plupart des enfants du coven la détestent pour ça. Petite peste méchante et prétentieuse.
Tuer le temps - On se souvient encore de lui comme du rejeton des Prashad, cette famille méprisée qui vivait au-dessus de ses moyens pour séduire les plus puissants, et dont la petite forge, fondée au milieu du siècle dernier, ressemblait plus à une farce qu’à une fierté. Ils mentaient bien et auraient pu réussir si les apparences n’étaient pas que de façade – et les façades se délitent toutes avec le temps. Cette honte était familiale – la sienne aussi, mais il aurait pu se détourner pour s’en défaire. Faire profil bas et mener une vie normale. Karan n’aime pas la normalité.
La forge Prashad mue pour devenir la forge Vulcain quand il prend la place de son père. Le métal n’a ici que peu d’intérêt, mais petit à petit - à force de volonté et de coups de bluffs – les contrats arrivent pour relancer l’entreprise. Un savoir-faire n’est jamais inné. Karan se rapproche des verriers du coven et parvient à leur démontrer les bénéfices mutuels d’une coopération. La forge grandit et son nom et sa crédibilité se renforcent. On ne rira plus des Prashad.
Aujourd’hui, le sorcier se contente de donner les impulsions et directions à un comité mis en place pour lui permettre de prendre un peu de distance – et beaucoup de temps. Il a fort à faire dans ses fonctions d’Espoir Igné, entre gestion de crise et préparation des cérémonies, engueulades avec lea représentant.e de son coven, adoration feinte d’une poupée gênante qui leur coûte bien trop cher, souverain.e de papier.
Philtre d'amour - Il a le cœur chaos et l’idéal de passion. L’amour fait mal parce qu’il ne saurait brûler moins fort que le magma, dans le tourbillon des sens et la folie perdition. L’amour fait mal parce qu’il sera toujours trop bref – et le sombre bordel qu’est sa vie sentimentale ne le montre que trop bien. Ni désabusé ni déçu, Karan accepte cette réalité simple. Il sait garder le beau et les myriades de teintes qui encrent ses souvenirs heureux. Si, à ce jour, la plupart de ses conquêtes sont des femmes, le sorcier vit sans règle – tant qu’il y a le bourdonnement, tant qu’il y a l’étincelle.
L'enfer c'est les autres - Le discours se modère et s’adapte en fonction des situations, dans l’optique de ne jamais trop en dire et de toujours jouer du flou : Karan est assez lucide pour ne pas se placer une cible supplémentaire dans le dos – bien assez nombreuses les personnes qui voudraient l’abattre en plein envol. Effrontément expansionniste au sens premier du terme, par soif de pouvoir autant que par conviction profonde, pour les siens. Nous ne nous cacherons plus longtemps.
Caractère
Arrogant ~ Ambitieux ~ Calculateur ~ Eloquent ~ Prudent ~ Perspicace ~ Optimiste
Karan a toujours voulu être la meilleure version de lui-même, cet idéal absolu qu’il ne pourra jamais atteindre mais dont il veut s’approcher encore et encore. Quand certains voient des limites, le sorcier pense les possibles : ces opportunités qu’il n’a pas encore saisies mais qui sont là, au bout de ses doigts. Il n’est pas le pyromancien le plus brillant : certains le surpassent dans leur compréhension innée de la magie. Il n’est pas le plus cultivé, ni le plus vif d’esprit, ni le meilleur orateur. Certaines personnes peuvent manipuler les humeurs, d’autres peuvent naviguer les songes ou savent dompter la nature. Pas lui. Il n’est pas cela mais sa détermination a été forgée dans les entrailles mêmes du monde, et il ne pliera pas. Il est le feu créateur et destructeur et le monde se fera sien.
Paradoxalement, s’il considère ne pas avoir grand-chose en commun avec nombre de semblables, le sorcier a une vive intelligence sociale. Perspicace, Karan observe beaucoup et retient tout ce qui pourrait lui être utile, du port ou non d’une alliance au maintient un peu plus souple que d’ordinaire. Plutôt éloquent, il sait s’adapter avec aisance à un interlocuteur ou une ambiance, même s’il rechigne parfois à le faire. En effet, il préfère être efficace plutôt qu’être aimé, et déranger quelqu’un ne lui pose généralement pas de problème –
Darpana se délecte d’ailleurs de ce genre de moments – en ce qu’on en apprend beaucoup plus en prenant au dépourvu. Karan peut opter pour une franchise brute – version combat de boucs – quand on souhaite gagner du temps ou se faire léger et évasif quand on attend son positionnement. Les mots et les postures sont des outils qui ouvrent bien des portes, et il n’a aucun problème avec ça.
Il aime passer pour un homme dangereux et sans morale. Les gens méfiants rechignent souvent à frapper d’abord, lui laissant le temps de tisser sa trame avec précaution. Les risques sont considérés et il n’agit pas à la légère, leçons du passé comme ligne de conduite. Malgré ces apparences méticuleusement entretenues, Karan n’hésite pas à se mouiller pour les personnes qu’il estime, qu’il s’agisse d’alliés fidèles ou de laborieux au caractère bien trempé. Il rejette l’ordre qui gouverne le monde mais n’a jamais voulu le renverser seul : s’il se doit de devenir lumière, Karan, cette dernière doit bien en guider d’autres.
Histoire
1989 : Naissance de Karan Prashad à Edimbourg. L’enfant, fils unique, est la seconde génération de sa famille à naître au Royaume-Uni. Ses parents, comme ses grands parents avant eux, tiennent une petite forge aux confins de Cannonmills, qui n’a rien de la grandiloquence des grands ateliers verriers du coven mais qui a le mérite d’être là et de fonctionner correctement grâce au savoir-faire familial.
1996 :
Sept ans, l’âge de la raison. Le jour de son anniversaire, ses parents insistent sur l’importance de ce passage : Karan n’est plus un tout jeune enfant et il doit à présent se comporter correctement, aussi bien à l’Académie que lors des activités du coven. Était-il si pénible que cela, avant ? Pas plus que les autres, sûrement. Il se souvient de cette profonde fierté d’être presque considéré comme un adulte,
une vraie personne, et son respect emplit d’admiration pour ce jalon, ce rituel familial qui n’appartenait qu’aux siens.
1999 :
Dix ans. La forge Prashad fonctionne bien, parce qu’ils déménagent de leur appartement pour s’installer dans une vieille et belle maison avec une cour et un jardin. On lui demande pour la première fois de faire attention à ses relations en cours et d’arrêter de fréquenter n’importe qui – et s’il résiste d’abord, parce que ce sont se amis et qu’ils ne sont pas des bons à rien puisqu’ils sont là pour lui, la réalité s’impose lentement et sinueusement. Les diners interminables avec des familles qu’il ne connaissait pas, les invitations dans des galas et autres soirées mondaines, et ces enfants jusqu’ici étrangers à qui il faut tenir compagnie. C’est compliqué au début, quand on se moque de la noirceur calamine de celles et ceux qui forment l’acier massif, opaque et sale, loin de la légèreté pureté du noble verre. C’est compliqué toujours quand on suggère qu’ils ne seront jamais pareil parce que les arrivistes ne font jamais long feu ici.
Oh Karan, il n’y a aucune beauté dans la facilité.2003 :
Quatorze ans. Il met du temps à comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. Les sorties s’espacent de plus en plus d’abord, ses parents prétextant être trop occupés ou d’humeur trop maussade. Les quelques employés de la maison partent ensuite, puis les repas se font de moins en moins variés – et certainement beaucoup moins luxueux. On lui interdit de ramener ses amis chez lui et on le rassure en lui disant que c’est une mauvaise passe mais que ça ira demain. Il proteste, dit qu’ils pourraient revenir à un logement plus petit, plus facile à entretenir, qu’ils n’ont pas besoin de ces deux voitures neuves, et son père le recadre sèchement.
Dans la vie, tu as le droit d’être faible, Karan. C’est humain, cela nous arrive tous. Tu n’as pas le droit de le montrer, ou on te jettera plus bas que terre – et tout ce qui a été construit ne sera plus que ruines, à jamais. Être et paraître mon fils, n’oublie jamais. Alors sois fort, ou cache le bien. 2004 :
Quinze ans. Une rumeur circule dans le coven : les Prashad sont ruinés. Ses parents sont convoqués devant lea Solargentier.ère afin de trouver un arrangement pour les emprunts non remboursés à plusieurs notables. La forge Prashad n’a même plus de valeur suffisante pour négocier quoi que ce soit : on apprend que ses fonds ont été largement ponctionnés pendant des années, bien au-delà du raisonnable. Les Prashad sont contraints de vendre le peu qu’il leur restait pour maintenir les apparences, et humiliés, déménagent dans un lugubre sous-sol de Leith. Karan encaisse difficilement cette nouvelle situation, quand la majorité de ses amis se détournent de lui et que les murmures bruissent sur son passage, et les sourires en coin, et les blagues qui résonnent dans les couloirs. Il y a la honte et cette colère froide surtout, de payer ce tribu pour les erreurs grossières de ses parents, trop imprudents et impatients.
2009 :
Vingt ans. Karan finit ses études à l’Académie avec brio, et décide d’apprendre la métallerie dans la forge Prashad. On le toise souvent avec un dédain amusé, se demandant ce qui peut pousser un jeune homme brillant à passer ses journées dans le bruit assourdissant et les vibrations incessantes d’une entreprise en ruine – en dehors d’une profonde naïveté ou d’un désir de vengeance maladroit. Ses connaissances les plus bienveillantes, quant à elles, attendent avec patience qu’il prenne conscience de l’impasse avant de lui proposer peut-être de meilleures opportunités. En effet, contrairement à ses parents, le jeune pyromancien est un membre actif et assidu de son coven – et plutôt apprécié dans sa volonté de bien faire. Nombreuses sont alors les personnes qui affirment qu’il n’a pas forcément à payer pour les erreurs de sa famille.
2011 :
Vingt-deux ans. Karan convainc ses parents de lui laisser la direction de la forge, ce qu’ils finissent par faire à contrecœur. La forge Prashad devient la forge Vulcain, dans une mutation bien plus importante qu’un simple nom. Le jeune homme se recentre autour d’une équipe de confiance et se démène pour trouver de nouveaux contrats. Quand ce n’est pas possible et que les mois sont creux, la forge continue de fonctionner, à perte, pour produire œuvres et ornements dont il pare l’entreprise ou offre à la ville pour décorer. On lui donne quelques mois, une année au plus, avant le démentiellement total – qu’il balaye d’un geste agacé de la main.
On n’a rien à voir, tous les deux. Toi, tu parles beaucoup, avec grandiloquence. Moi, je fais. A la tombée du jour, ce sont les actes qui comptent, pas les mots.2016 :
Vingt-sept ans. La forge Vulcain marche bien. Les collaborations avec les souffleurs de verre, vitraillers et artisans du coven des enfants des volcans se multiplient. Karan s’impose comme un entrepreneur têtu mais brillant, de ces rares êtres capables de se hisser au sommet en quelques années. Bien sûr, il reste la souillure honteuse des actes passés et les relents de dédain de vieilles familles envers un arriviste trop ambitieux, mais plus personne ne le considère plus comme l’hasardeux rêveur inconscient qu’on imaginait. Cette revanche est douce mais ne le sustente pas. Il n’est pas que cela.
2018 :
Vingt-neuf ans. Karan est très impliqué dans la vie politique de son coven, où il défend une ligne de fermeté, sans compromis : l’intérêt des siens avant les autres, toujours. Il continue de participer avec assiduité à chaque réunion et événement. La forge Vulcain ne recrute que des artisans pyromanciens, qui sont plutôt bien payés, et l’entreprise verse régulièrement des dons pour les infrastructures du coven ou participe gracieusement à certains travaux. L’Espoir Igné, vieillissant, propose de l’accompagner plus avant sur ce chemin en en faisant son apprenti – ce qu’il accepte sans une once d’hésitation. La nouvelle provoque de nombreux remous : trop jeune, trop éloigné des personnes qu’on pensait pour ce rôle à venir, trop radical, trop ambitieux. L’Espoir Igné fait la sourde oreille, expliquant avec patience, à chaque fois, que toutes ces raisons motivent son choix : le coven a besoin d’un leader qui soit solide et qui perdure dans le temps, capable de tenir dans la tempête envers et contre tout.
Le pyromancien prend ses distances avec la forge pour avoir le temps de suivre son apprentissage. Il met en place un conseil d’administration, composé pour l’essentiel d’anciens ouvriers de confiance et dans lequel il garde une fonction décisionnelle pour les grandes directions de l’entreprise. Du reste, il doit apprendre à se faire élève à nouveau. Se faire plus discret et se taire quand son mentor s’exprime, accepter de ne pas savoir, accepter d’apprendre et de recevoir encore, accepter de se tromper et de ne pas être d’accord parfois.
2021 :
Trente-deux ans. L’Espoir Igné est mourant. Karan devrait naturellement lui succéder mais ses adversaires se lèvent et cherchent à le discréditer, semant doutes et peurs chez plusieurs figures influentes du coven. On murmure même qu’il manipulerait l’estimé Espoir Igné avec l’aide de sorciers d’autres covens peu scrupuleux. Contrairement à ses habitudes, Karan ne réagit pas tout de suite et ne fait pas de discours vibrant de véhémence lors d’une réunion pour hurler l’injustice et exiger un traitement équitable. Il assiste, silencieux et en retrait, ne bronche pas en saluant ses adversaires. Une dizaine de jours plus tard, de nombreux pyromanciens reçoivent par courrier un dossier détaillant point par point des vices jusqu’alors inconnus chez deux de ces figures de résistance, ainsi qu’une sombre affaire de corruption les liant. Leur réputation est détruite malgré leurs protestations et le procès qu’ils demandent pour calomnie. Quand l’Espoir Igné perd finalement sa flamme, Karan prend le flambeau.
2023 :
Trente-quatre ans. Karan peine toujours à asseoir sa pleine autorité. Légitime et estimé pour une partie des siens, il est une épine douloureuse et indésirable pour d’autres – un peu trop nombreux – qui n’attendent que le premier faux-pas. On raconte qu’il voudrait se présenter pour devenir représentant des pyromanciens au conseil, mais cette cumulation de pouvoirs en plus de ses tendances à l’autoritarisme ne présage pour beaucoup rien de bon. Tous savent qu’il n’est pas homme à faire de sentiment ou de demi-mesure en politique et que tous les coups sont permis, et les pions se positionnent de part en part pour une confrontation qui semble inévitable.
Une bataille enfin, digne du Mahabharata.
A un amour prononcé pour la cuisine indienne, bien qu’il ne rechigne pas face à un bon fish and chips. Les sauces épaisses aux fragrances d’épices mijotées ont toujours été son point faible
Déteste l’idée de partager sa vision avec lea représentant.e. Qui est mieux placé que lui pour parler pour les siens, après tout ? N’hésite pas à s’inviter dans des réunions auxquelles il n’est pas convié ou à user lui-même de diplomatie sans déléguer ou même en parler, ce qui crée immanquablement de vives tensions avec l’autorité élue, elle
On soupçonne qu’il ait des contacts dans divers milieux illicites de la ville, bien qu’on n’ait pour l’heure pas été capable de le prouver
A besoin de voir, de toucher, de sentir. Être privé d’un de ses sens le terrifie
Les couleurs ont un sens particulier pour lui, et s’il lui arrive de se sentir bleu ou d’avoir le palpitant pourpre, le gris terne de l’apathie est de loin celui qu’il déteste le plus
Respecte les personnes qui se dédient à une cause même si elle s'oppose intrinsèquement à la sienne