Orpheus Rae
Enfant des vents
Tw : rejet d'un handicap ; relation dysfonctionnelle ; deuil
Identité - Orpheus, choix comme une évidence, né dans un cocon de musique. Qu'importe la légende emplie de drame, semble-t-il, pourtant presque prémonitoire. Orpheus cherche Eurydice, ne sait vivre sans elle. Encore faut-il croire au destin alors que la lignée Rae a prouvé depuis longtemps que rien n'est écrit, jamais acquis. Ni la richesse, ni le faste, à peine la gloire. La noblesse, pourtant, subsiste toujours dans le coeur.
Naissance - Enfant de l'hiver, capricorne avéré, né en plein mois de janvier, le 14, trop pressé pour attendre le février annoncé. 27 années à peine marquées sur le visage que le temps épargne encore. Edimbourgh pour berceau, la ville de coeur, celle qu'il quitte pour toujours y revenir.
Nationalité & Origines - l'Ecosse qui coule à flot dans les veines, comme le prouve le nom. Quelques gouttes qui viennent d'ailleurs, Suède, Pays-Bas. Scottish qui ne saurait se renier par son style, ses mots, cette impression d'appartenir à un autre monde quand il quitte le sien.
Magie & palier - Enfant des courants d'air, aéromancien, fils d'aéromanciens sur quatre générations déjà. Les traditions ancrées dans l'âme, la légereté jusque dans son pas, le charme dans les mots. (palier 2)
Familier - Isatis, timide renard polaire, niché dans son cou lorsqu'il s'assoit, lui donnant l'allure presque princière et suranné de l'homme qui porterait un col trop apprêté. Farouche envers les autres, loyal envers son maître. Le même regard bleu entre les deux.
Tuer le temps - autrefois chercheur en langues appliquées, l'appel du terrain devint plus fort que les bouquins. Émissaire pour le coven, foulant les terres étrangères pour rétablir les liens, s'assurer que tout va bien. Et finalement revenir sur les terres qui ont trop manqué. Désormais, depuis peu, Gardien des paroles magiques. Revenir à l'essentiel, préserver les secrets. Préserver les siens. Quitte à s'oublier peut-être, au passage.
Philtre d'amour - amour idéal, bien tombé de son piédestal. La bouche susurre d'autres prénoms tendrement, parfois, mais le coeur ne parvient pas à l'oublier, elle. Jaymee. Le mot-clé de son lexique qui n'a de sens peut-être que pour lui. Le feu avec lequel il ne peut s'empêcher de jouer, aussi facile soit la métaphore. Mais les jeux, après tout, ça n'est pas sérieux. Célibat donc, depuis de longs mois, parfois passés dans quelques bras éphémères, de femmes, toujours.
L'enfer c'est les autres - si l'histoire a su enseigner quelque chose, c'est que la magie ne s'épanouit que dans le secret quand le monde tout à côté n'est pas prêt à s'en émerveiller. Isolationniste convaincu, intrigué tout de même par ce monde d'à côté sans vouloir pour autant ouvrir la parole. Tous les mots ne sont pas bons à dire.
Pseudo - Lee
Âge - beaucoup trop de printemps
Comment as-tu connu le forum? - Top-sites
Géo - Croissant baguette & maroilles
Face claim - Tom Blyth (bleached hair version)
Crédits - petrichor, ohdaylight
Caractère
Il est des gens qu'on ne comprend jamais mieux qu'avec leurs défauts.
Faisons donc ça.
Rancunier - on n'oublie jamais rien, on vit avec.
Ca vaut pour les beaux souvenirs.Cartésien - je ne crois que ce que je vois.
C'est qu'il observe, beaucoup.Distant - l'affection, ça se mérite.
Et alors, vous aurez tout gagné.Têtu - la raison l'emporte, point.
Car certains combats valent la peine qu'on s'obstine.Anxieux - les idées tournent, encore et encore.
C'est ça, quand on se soucie des autres.Avocat du diable - le côté pile ne va pas sans le côté face.
Et chaque version vaut bien qu'on l'écoute.Intransigeant - la perfection, sinon rien.
Le souci du détail, partout, tout le temps.Prétentieux - du moins, c'est l'image qu'il dégage.
C'est peut-être le charisme qui agaçe.Histoire
ENFANCE SILENCEMaman ne parle pas. Sa voix n’est pas née en même temps qu’elle, les cordes vocales qui n’ont jamais su vibrer. Déchirement pour des parents aéromanciens. Alors elle signe. Pianote. Parle avec ses regards, montre son amour. Papa non plus ne parle pas beaucoup, plus l’habitude maintenant. Pourtant, il y a de l’amour dans l’air, partout. Dès qu’Orpheus pousse son premier cri, avant de se taire aussi. Maman supplie son mari dans ses gestes,
parle-lui.
Chante, mon fils. Mais les doigts s’agitent dans le vent, effleurent les touches d’ivoire.
Quand je serais grand, je serais comme maman. Incarnation de douceur, de tendresse.
Mon enfant, pourtant, trouve ta voix. Deviens ce que l’on n’est pas. Mais l’enfance nuage crée le cocon rassurant, les idéaux inatteignables. L’amour, c’est donc ça. Se comprendre sans avoir besoin de mots. S’aimer sans avoir à se le dire.
Quand je serais grand, j’aimerai comme ça.CARNETS D'ÉCOLEExtraits de bulletins scolaires et appréciation des professeurs.
2002 / 1e année primaireAnglais Excellent à l’écrit, difficultés à l’oral. Il faut travailler ces aptitudes à la maison, surtout pour un aéromancien ! MathématiquesBel esprit logique, mais du mal avec les chiffres. Il faut persévérer !SciencesNe se prononce pas… Exactement comme Orpheus en classe.
2010 / 4e année secondaireEPS, section vol
Endurance en vol prometteuse ! Tendance à ne pas pousser et se donner à fond alors qu’il pourrait faire mieux : dommage.Anglais, option littérature
Culture littéraire exceptionnelle : Orpheus exprime son avis sur les textes avec pertinence et justesse. GéographieDésintérêt manifeste pour la matière. Ne sait pas placer la moitié des villes d’Ecosse sur une carte : il faut travailler, même quand on n'aime pas.ThéâtrePourrait écouter Orpheus monologuer des heures durant. Mais il va falloir apprendre à faire quelque chose de ce corps, très cher !
2012 / 2e année tertiaireCONVOCATION HEURE DE COLLE
Motif : Monsieur Rae a jugé bon de défendre sa camarade en proie à des bavardages incessants, sous prétexte que « tout l’intérêt du cours de sciences politiques est de nous préparer à débattre convenablement. » Un comportement aussi insolent n’est pas toléré dans ma classe, fin du débat. 2013 / 3e année tertiaireAnglais
Attitude à revoir ! Contredire son enseignant a ses limites, monsieur Rae ! Il vous reste encore des choses à apprendre, quoique vous en pensiez.
FrançaisRéelle passion pour la langue et la culture associée : Orpheus serait un excellent élément pour un programme à l’étranger.Forge des vents
Se laisse plus volontiers porter par les vents que ne cherche à créer sa voie : dommage. TélékinésieTrès belle maîtrise des capacités : attention à ne pas devenir partisan du moindre effort. Brouillage des sens
Parvient sans peine à perturber la classe en faisant passer des petits mots à ses camarades. Pour la discrétion, on repassera quand même !Diplôme obtenuMention très bien.
La légende raconte que les oraux ont bien, bien aidé.
L'ÉCHANGE«
Qu’est-ce que vous faites ici ? »
La question pouvait sembler rude, peut-être, mais le ton ne l’était pas. C’était que l’homme dénotait dans ce lieu où les visages familiers - sorciers, donc - se faisaient rares.
«
Laisse-moi te poser la même question, Orpheus. »
L’homme avait hérité de la prestance de leur coven, avec ce supplément de charisme indescriptible qui avait happé l’enfant qu’il avait été à la minute même où il avait assisté à l’un de ses cours.
«
Je travaille sur ma thèse… »
«
Je sais. Les comportements non-verbaux et leurs impacts dans les échanges internationaux . Passionnant, vraiment. »
La voix laissait entendre l’inverse. L’ego, déjà, s’en trouva blessé.
«
Je comprends bien pourquoi tu as choisi ce sujet, Orpheus. C’est tout à fait louable. Mais écrire, ça ne résoud rien. »
Les dents se serrèrent tandis que des bribes de répartie affluaient dans son esprit. Le professeur Brighton lui inspirait trop de respect pour lui balancer les habituels arguments réservés aux anti-thésards.
«
C’est une façon de changer les choses. »
Soupir en face, dans le silence de la bibliothèque déserte à cette heure. L’ego, une fois encore, se fissura un peu plus.
«
Vas-tu vraiment m’obliger à te dire ce que tu sais déjà ? »
À l’époque, déjà, l’érudit aimait interroger les élèves sans poser réellement la question. Le processus l’avait désarçonné au plus haut point. Impressionné, surtout. Amener l’autre à réfléchir par lui-même conférait au génie rhétorique.
«
Laissez-moi reformuler, dans ce cas. Pourquoi êtes-vous là aujourd’hui ? »
L’homme laissa planer un silence. Orpheus savait ce qui l’attendait. Savait le monologue qui se préparait.
«
Je me rappelle le gosse timide qui assistait à mes cours. Je me rappelle de tout, des yeux bleus qui me sondaient comme pour comprendre les mécanismes derrière ce que je racontais. Tu as un talent, Orpheus. L’extraordinaire qualité de déchiffrer l’insondable. Et aussi l’incroyable défaut de comprendre ce qui est mieux pour l’autre sans comprendre ce qui est le mieux pour toi. »
Le bleu se troubla légèrement. Ça n’était pas le moment de laisser les émotions prendre le dessus, et pourtant.
« J
e les ai entendus, ceux qui t’imaginaient faire du droit, te voyaient déjà chasseur de scoop . Je les ai entendus avoir tous plus d’ambition que toi. Et quand tu es venu te terrer ici, dans le silence de ce lieu qui a tout du mausolée, j’ai cru que le silence aurait raison de toi. Ça n’était pas à moi d’intervenir. Enfin, c’était ce que je croyais. Mais les années passent, et regarde-toi… »
Etait-ce de la déception ? Etait-ce ça ? La barrière entre le monde et le bleu de ses yeux commençait à se faire trouble. Pas son habitude. Longtemps que la posture d’enfant n’était pas réapparue, violemment.
«
Je suis fier de ce que je fais. »
La bravade du gosse rebelle qu’il avait tardé à être. L’ego qui tentait de défendre les miettes de ce qui restait.
«
Tu peux faire tellement plus, Orpheus. Le royaume du silence, c’est celui de ta mère. Pas le tien. »
Posé sur ses genoux, Isatis sentit le trouble de son maître, s’enroulant autour de son cou et murmurant à son oreille des mots français emplis de courage.
«
Il y a dans notre coven la facilité du voyage. L’appétence pour l’ailleurs. Alors c’est moi qui te la pose à nouveau, cette question : qu’est-ce que tu fais encore ici ? »
Le mot était trop appuyé pour ne pas renforcer une plaie déjà à vif. L’ailleurs l’appelait depuis des mois, peut-être des années. Mais comment dire à la figure d’autorité la faiblesse qui le retenait ici ?
«
Vous ne comprendriez pas. »
Lui-même peinait à le faire.
«
Je comprends mieux que quiconque ce que c’est de se fixer soi-même des barrières, fils. »
Le mot le frappa de plein fouet. Malgré la table qui les séparait, Orpheus sentit une proximité inédite. Troublante à souhait.
«
Le coven cherche un nouvel ambassadeur en terre française. J’ai soumis ton nom. »
La brutalité de cette vérité acheva de rompre la barrière de la pudeur. Une larme coula sans qu’il n’y puisse rien.
«
Tu sais ce que je pense des arguments d’autorité. »
Il savait, oui.
«
Merci. »
L’homme s’était déjà éloigné de quelques pas. Marqua l’arrêt sans mot dire avant de partir. La pudeur s’était réinstallée. Et les certitudes, elles, s’était ébranlées plus que jamais.
DERNIERS MOTSLettre déposée sur un oreiller, porte claquée sans un bruit.
My love,
Peut-être te diras-tu que je manque de courage. Que prononcer ces mots aurait eu plus de poids. Mais tu sais ce que je pense. Les paroles s’envolent, les écrits restent.
Tu sais aussi ma vision de l’amour, nous en avons parlé cent fois. Tu sais ce en quoi je crois. Ce que nous ne sommes pas. Ce que nous n’avons jamais été. Ce que je n’aurais peut-être même jamais, mais tu sais aussi l’ambition qui me pousse à ne jamais m’empêcher de rêver.
Tu rêves, toi, sous mes yeux qui viennent de lâcher le papier pour t’observer dans un sommeil tranquille. Tu ne rêves sans doute pas de moi, tant tu as l’air paisible. Je ne te fais plus cet effet-là depuis longtemps déjà. Depuis combien de temps ne sens-je plus tes muscles se détendre sous mes doigts ? Depuis combien de temps n’es-tu plus réellement avec moi ? Depuis quand sommes-nous devenus ennemis ?
Je t’aime pourtant, et c’est un fait. Je t’ai aimé dans le silence de nos premières rencontres, je crois, je t’ai aimé à chacun de tes mots, dans chacune de nos disputes même, dans chacun de tes soupirs contre moi, contre mes lèvres, contre mon attitude, souvent. C’est le plus grand échec de ma vie. N’avoir jamais réussi à t’être simplement indifférent. Sans doute faut-il que j’accepte la vérité, le simple fait que je n’arrêterai jamais de t’aimer.
Je pars, Jaymee. Avec cet amour là dans mes bagages, mais je pars maintenant loin de toi. Je t’ai tant parlé de mes envies d’ailleurs, et toujours je suis resté pour être à tes côtés. Je ne vois aujourd’hui plus que ça pour mettre fin au combat, à nos affrontements permanents. Je me souviens de chaque mot qui t’a blessée. Je ne les regrette pas tous. Mais je ne veux plus en prononcer un de plus.
Je te souhaite d’être heureuse. Apprendre à t'aimer plus que je ne l'ai jamais fait. Trouver en toi la confiance que je n’ai jamais réussi à faire éclore parce que je ne pouvais pas. Et avec un autre, peut-être, quand tu seras prête. Un autre que je détesterai, mais ça ne compte pas. Ca ne compte plus maintenant. Notre amour va retrouver le silence dont il n’aurait peut-être jamais du sortir. Et peut-être qu’un jour, il tombera dans l’oubli, ou deviendra un souvenir juste agréable. Je ne te souhaite que ça. Que tu retiennes le meilleur de moi alors que je t’ai parfois fait vivre le pire.
Pardonne-moi mes maladresses, du moins, celles écrites là. J’ai décidé que pour une fois, je ne me relirai pas. Un peu de cette spontanéité qui, je le sais, m’a tellement manqué avec toi.
Je t’aime.
Oublie-moi.
Orpheus.Blondeur factice - portrait craché de son oncle décédé il y a 5 ans dans un accident de vol, Orpheus a décidé de se teindre les cheveux en blond pour éviter à sa mère trop de larmes chaque fois qu’elle le voyait. Depuis, ce blond polaire semble faire partie toute entière de son identité.
Se battre pour ses principes - Orpheus n’en est venu aux mains qu’une fois, face aux moqueries d’un jeune inconnu qui singeait sa mère. Ses phalanges ont porté des semaines durant la marque de sa colère, qu’il a appris désormais à exprimer à travers les mots.
Tatoue-moi - projet fou dans son esprit un chouia traditionnel, Orpheus murit pourtant l’idée de se faire tatouer son mot préféré de chaque langue qu’il maîtrise - anglais, français, russe, espagnol et latin. Mais l’exercice est trop complexe pour qu’il parvienne à faire un choix.
Insta-quoi ? - s’il a longtemps déserté le royaume des réseaux sociaux, ses études et son métier l’ont forcé à s’y mettre. Observateur silencieux de ce royaume des faux-semblants, Orpheus n’y poste jamais, et scrolle en soupirant.
Pas les épaules - à l’âge de 16 ans, sur les conseils de son professeur, Orpheus a participé à la course des bourrasques. La non-maîtrise d’une trajectoire risquée lui a valu de se fracturer l’épaule gauche, l’empêchant d’écrire des mois durant. Incapable de s’éloigner des mots tout ce temps, la main droite a pris le relai, écriture fébrile jusqu’à devenir nette.
Wingardium Leviosa - pour parfaire sa pratique de la télékinésie durant la convalescence citée ci-dessus, Orpheus a travaillé pour reproduire quasi à l’identique son écriture avec une plume, sans les mains. Les résultats ont été bluffants et lui ont appris la précision, et la concentration. Pas vraiment la modestie à ce propos en revanche.
Goûts éclectiques - contre toute attente, Orpheus écoute bien plus volontiers du rock que du classique. Son amour du genre l’a poussé à pratiquer la basse, ce qui n’a pas grand intérêt quand on ne fait pas partie d’un groupe. Tout à côté, il maîtrise le piano, bien sûr, et des notions de guitare.