[Terminé] Instead of flowers, bring me a possum. ft. Zephyr

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S'il y a une chose qui n'est pas nécessairement très évidente dans la vie d'Aster, c'est de tenir un planning. Oh, pas pour sa vie quotidienne personnelle. Mais plutôt quand il faut compter sur une autre personne. A force, iel en a pris l'habitude. Zephyr n'est pas très ponctuel. L'enfant des vergers est un électron libre, qui fait bien ce qu'il veut quand il veut. Et pour ça, Aster l'envie un peu. Ellui aussi aimerait bien pouvoir faire la même chose, décider de quand aller travailler, de quand dormir, de quand se lever, ne pas s'pointer aux évènements et aux rendez-vous qui l'emmerdent. Bien qu'iel soit nettement plus jeune que Zephyr ayant bien dépassé la trentaine, Aster possède plus de self contrôle que ce dernier. Plus d'ambitions aussi, plus de raison. L'Oracle aspire à une certaine stabilité dans sa vie. Crédit immobilier sur 25 ans, sur plus longtemps qu'iel n'a encore vécu. C'est un concept étrange mais... Au moins, il n'y a plus de loyer inutile à payer, iel goûte à son indépendance avec plaisir et apprend sur le tas à effectuer quelques travaux au sein d'une maison. Certains jours sont plus difficiles que d'autres. Si maintenant après quelques mois Aster est capable de montrer de la confiance s'il faut utiliser une perceuse, réparer la fuite de son évier lui a demandé plus d'efforts. Heureusement, Youtube est là pour lea sauver régulièrement.

La fenêtre de la chambre d'ami inoccupée (à quoi lui sert-elle d'ailleurs ? mystère.) est encore réparée avec un gros morceau de scotch le temps de trouver une solution, la cuisine est en travaux perpétuels depuis plusieurs semaines mais l'essentiel est fonctionnel. Le four et les plaques, une planche en bois sur des tréteaux en attendant de commander un vrai plan de travail. Le système D et le DIY font partie intégrante de sa vie maintenant. En achetant cette vieille maison victorienne où tout est à refaire, Aster s'est découvert un nouveau trait de caractère : la débrouillardise. Si la demeure de l'extérieur a tout à fait l'air de l'endroit où vivraient tout un tas de fantômes et une famille de vampires, l'intérieur n'est pas en reste. Pourtant, si un crâne d'animal est posé sur le meuble de l'entrée en guise de décoration, une bonne odeur de gâteau vient contraster avec l'esthétique de ce qui commence à être un début de décoration.

Aster qui a fait un effort, qui a rappelé à Zephyr pendant trois semaines et à chaque fois qu'ils se sont croisés : You'll be there on the 8th, right ? 8th December Zephyr. For your birthday. I'd be glad to share a cake with you. Peut-être qu'iel aurait du préciser l'heure. Mais  iel savait d'avance que ça ne servirait à rien avec lui. Si seulement il avait un portable, lui aussi ! Mais non plus. Aucun moyen de le contacter, il faut attendre en profitant de l'odeur du gâteau aux pommes et aux amandes vegan qu'iel a préparé en rentrant du travail. On trouve d'ailleurs sur cette fameuse planche, des test de pientures, traces laissées dessus côté à côte sans réussir à se décider sur une couleur. C'était le mois dernier, et Aster ne sait toujours pas quoi choisir comme couleur pour les murs et les placards. Placards qui ne sont pas là d'ailleurs, pas encore achetés non plus, puisqu'iel ne sait pas trop quoi choisir. Ou du moins si : lea mystique sait qu'iel veut conserver l'esprit ancien de la maison victorienne, et il n'y a que des choses modernes disponibles dans les magasins du coin. Alors Aster stalke avec passion les groupes de vente de seconde main, en attendant que quelqu'un d'âgé rejoigne le monde des ancêtres et que la famille se débarrasse du vieux mobilier daté dont personne ne veut.

Un peu comme les petites mamies qui surveillent le quartier, l'oracle pousse régulièrement son rideau de cuisine pour observer son jardin. Le soleil décline, il fait un temps de merde. Comme toujours à Edimbourg. La nuit ne va pas tarder à tomber et Zephyr n'est pas encore là. En espérant qu'il n'arrive pas à trois heures du matin ? Quoi que, ça ne lea réveillerait pas pour autant. Appuyé.e contre son mur bancal pour profiter du radiateur fonctionnel sous la fenêtre d'où iel surveille, Aster bat ses cartes d'un air ennuyé. Un geste effectué par automatisme, plus que par réelle envie de savoir. Pourtant l'une des lames saute du paquet pour tomber sur la table. Un message. Représenté par un oiseau. Le Botanomancien étant à demi pigeon... Comme pour lui donner raison une fois de plus, lui affirmer que le libre arbitre n'existe pas et que tout est prévu d'avance, Aster quitte son mur en entendant gratter à la porte. Moon le familier installé dans son panier confortable grogne par réflexe en étant réveillé de sa sieste trop tôt. Animal tout aussi associable et nocturne que saon sorcier, iel lève les yeux au ciel à sa réaction et s'empresse d'aller ouvrir à un Zephyr.

Il n'y a que lui pour gratter comme un chat et rentrer chez lea Nécromancien.ne. Ils ont pris cette habitude ensemble, sans se rappeler d'où ça vient et comment tout ça a commencé. Mais qu'importe, Birthday boy is here.

« AT LEAST YOU'RE HERE. Come on in, it's cold outs... »

Aster se stoppe dans sa phrase, en baissant les yeux vers un petit animal en train d'hurler enroulé dans le sweat du Botanomancien.

« What the fuck is that ? »

Oh, but they do know what the fuck it is. La véritable question, c'est plutôt : Pourquoi est-ce qu'il se ramène avec un petit opossum ? Au moins, il a une raison d'être en retard, mais l'Oracle reste particulièrement surpris.e d'une telle présence. Il y a déjà un marsupial à la maison. Un diable de Tasmanie, le seul qui soit totalement carnivore. Comme quoi, il n'y a pas que les kangourous dans cette famille d'animaux, bien que ce soit celui au quel on pense en premier.

« It's your birthday, not mine. Why are you bringing me a wee baby opossum? »

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Les champignons redescendent lentement. Ca fait déjà plusieurs heures que je les ai goûtés ceux-là, histoire d’être certain qu’ils étaient toujours bons et certainement pas toxiques. Les hallucinations qu’ils m’ont provoqué étaient formelles : toxiques, mais tellement bons ! Mes petits amis ne me tueraient jamais, je fais partie de leur famille. Je les protège dans cette clairière, ma véritable maison, mon foyer. Squicure prend la relève lorsque je pars travailler, confectionner des potions toujours plus loufoques, chercher de nouvelles recettes à tester. Des potions utiles, certaines moins, mais toutes trouvent toujours un acheteur. Et si elles n’intéressent personne, tant pis ! Je les offre à qui veut. Certains disent que je n’ai pas la fibre commerciale ; j’admets simplement que je ne suis pas proche de mon argent. Je préfère largement le troc, gagner quelque chose en offrant autre chose. Plaisir d’offrir, joie de recevoir. Généralement, ce comportement m’a toujours permis d’obtenir ce dont j’avais besoin. Il fait un peu trop froid dehors ? Mes amis m’offrent le gîte et le couvert. J’ai besoin d’une plante spécifique pour mes potions ? Ma chère Ceri me l’offre - moyennant un échange de bons procédés, celle-ci ayant souvent besoin de mes potions. Non, vraiment, cette vie que je mène est toujours plus belle.

Mais depuis quelques temps, mes principes sont un peu chamboulés. Au lieu de papillonner à droite à gauche et de m’inviter chez les uns et chez les autres, je finis par rejoindre la même personne, encore et encore. Je crois qu’elle s’est habituée depuis le temps, qu’elle s’attend à ce que je débarque régulièrement en grattant à la porte pour lui demander l’asile. Il faut dire que j’aime beaucoup cet endroit : une maison un peu délabrée, un éternel puit d’activité, entre les réparations et le rafraîchissement des pièces. Si je n’ai pas encore entièrement fourré le nez dedans - je ne suis pas non plus là tous les jours, j’exagère un peu - je sais que si je le fais un jour, je risque de lui fabriquer une nouvelle baraque à partir de ces ruines. Mais ça, c’est une autre histoire.

Aster est un personnage particulier, même moi j’ose le dire. Notre rencontre a été spéciale : iel est littéralement tombé.e dans mes bras ! Tombé.e du ciel, comme un extraterrestre ! J’ai longtemps cru que c’était le cas d’ailleurs, mais iel m’a confirmée qu’iel était bel et bien humain.e. Depuis ce jour, iel reste néanmoins ma petite princesse extraterrestre. Princesse, oui ! Parce qu’en tombant ainsi dans mes bras, cette jolie petite chose avait l’air d’une princesse en détresse venant tout juste de se faire sauver par son beau prince charmant. Bon, je n’ai pas l’étoffe du prince et certainement pas son compte en banque, mais vous voyez l’idée !

C’est d’ailleurs ma petite princesse qui m’a invité spécifiquement aujourd’hui, prétextant que c’est mon anniversaire. Franchement, j’ai complètement zappé ce détail ! C’est elle qui me l’a rappelé, j’ignorais même quel jour nous étions à l’origine. J’ai eu droit à un petit calendrier sur lequel marquer d’une croix chaque matin, en attendant ce fameux 8 décembre. C’est compliqué de garder le compte des jours, croyez-moi ! C’est pas très naturel pour moi, en tout cas. Pour les potions, je me repère aux phases de la lune et à l’évolution d’un certain type de champignons en fonction de l’humidité ambiante. Autant dire que devoir noter les jours comme les autres, c’est un exploit qu’on me demande !

Mais j’ai quand même réussi mon coup. Et c’est avec un grand sourire que je marque d’une croix le 8 décembre, peinant un peu à aligner mon crayon avec la case, les formes étant déformées par les vestiges de mon trip. C’est le moment de retrouver ma petite princesse ! Un joint roulé pour la route, pas trop chargé pour ne pas m’endormir sur place - du moins, selon mes critères - et me voilà parti pour mes petites activités du jour. Il fait bien moche dehors, la pluie ne tardera pas à tomber.

C’est un hurlement qui attire mon attention. Un petit cri tout mignon d’un bébé animal en détresse. Les sourcils froncés et lèvres retroussées, je tente de suivre le son de sa voix pour le retrouver. Quand enfin mes yeux se posent sur la petite bestiole, mes lèvres s’étirent en un large sourire.

“Oooooh…kitty kitty…you alone here ? C’mon baby don’t be shy !”

Le petit chaton - du moins, c’est ce qu’il me semble être - continue de hurler comme si sa vie en dépendait, recroquevillé tout seul dans le fossé. Il me fait de la peine, ce pauvre petit ! Je ne peux pas le laisser là, n’est-ce pas ? J’observe les environs, mais il semble bel et bien abandonné ici. Peut-être que sa mère ne voulait plus de lui ? Oh, pauvre enfant ! Je m’accroupis pour lui tendre la main, ne voulant pas l’effrayer.

“Don’t be afraid, kitty kitty ! I’m a good guy, see ?”

Je retire mon sweat, et mon T-shirt part avec mais ce n’est pas très grave. Torse nu donc, je fais un nid avec mes vêtements et attrape doucement la bestiole pour la mettre dedans. C’est qu’elle est frigorifiée, la pauvre ! Ce serait indécent de la laisser toute seule. Même si elle tente de me mordre un doigt au passage, mais c’est de ma faute aussi. Je suis peut-être un peu trop brusque, j’ai encore du mal à reprendre un contrôle total sur mon corps.

“I’mma bring you somewhere nice, you’ll see. Somewhere you belong.”

Mon petit paquet à la main, qui ne semble pas vouloir s’arrêter de hurler, me voilà de nouveau en chemin pour retrouver ma princesse extraterrestre.

Plusieurs longues minutes plus tard, durant lesquels le petit chaton semble toujours partant pour s’époumoner, me voilà à gratter à la porte de la maison d’Aster. La pluie a fini par tomber, je frissonne de froid en sentant cette eau glacée couler sur ma peau. Je conserve la bestiole contre moi pour la protéger, en priant toutefois pour qu’elle ne me morde pas les tétons au passage.

“Asteeeeeeeer !”

Voir mon ami.e me fait plaisir, même s’iel semble un peu en colère. Pourquoi ? Ah, c’est peut-être parce qu’il fait déjà nuit…mais on est toujours le 8 alors je ne suis pas en retard ! N’est-ce pas ? C’est sûrement parce qu’il fait froid plutôt. Est-ce que les nécromanciens sont aussi sensibles que les pyromanciens au niveau de la température ?

“Found this poor kitty-kitty all alone on the way here ! He looked so desperate…so cold…and it’s been screaming the whole time, tried to bite me a couple times too. Look how cute he is !”

Je soulève un peu plus le paquet de vêtements dans lequel le minuscule chaton est enterré, toujours aussi vocal. C’est normal pour un chaton de hurler si longtemps ? Il est quand même très fort celui-là ! Je me demande si je serais capable de tenir aussi longtemps moi aussi ?

“His mom wasn’t around, I thought he’d been left behind. Look kitty, this is your home now ! People love screaming here, you’ll love it too I’m sure !”

C’est vraiment l’endroit rêvé pour lui. Je frissonne de nouveau - même si Aster m’a fait rentrer, je reste tout mouillé, il faudrait au moins que je lui emprunte une serviette - et dépose le petit paquet de vêtements sur le canapé.

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« What the fuck bro. »

Inutile de lui demander s'il est sobre, Aster connaît déjà la réponse. Oh, il a l'air à peu près frais pourtant, mais frais pour Zephyr... Ce n'est pas frais pour le commun des mortels. Called you bro but in a romantic way. Frais il doit l'être en tout cas, puisque le Botanomancien a enroulé l'oppossum dans ses vêtements, débarquant torse nu chez l'Oracle et trempé d'une pluie fine venant de commencer à tomber. Long soupir de Crowley, qui regarde la bête déposée sur son canapé. Effectivement, Kitty sera heureux ici, s'il s'agit de baser le bonheur d'un opossum sur les cris dans son entourage.

« I'll take care of it. »

Mais il faut aussi s'occuper de Zephyr. Oh, s'iel le garderait bien torse nu pour son plaisir personnel ce ne serait pas raisonnable. Il risquerait de tomber malade à force, même s'il traine perpétuellement pieds nus semblant détester les chaussures. Aster ne l'a vu que quelques fois chaussé, et uniquement de tatanes touchgrass. Des tongs, donc, faites d'herbe naturelle qui ne couvrent pas vraiment les orteils. Une serviette jetée sur le tatoué, iel part ensuite chercher quelque chose qui irait dans son placard. Leur carrure n'est pas la même. Il est large d'épaule, grand et fort et... L'Oracle se mord un instant la lèvre en pensant à tout ça, avant d'attraper un gros pull over chaud. ça iras, ça devrait être la bonne taille pour Zephyr puisque c'est oversize sur ellui.

Mission nid de Kitty. Son regard balaye son salon en bordel organisé, jonché de diverses choses. Avec ses travaux ans la maison, il n'est pas rare qu'iel ait souvent des boîtes ou des cartons divers et variés, laissés là le temps de ranger -trois semaines après- ou de leur trouver une utilité -un jour peut-être. Mais en tout cas, la boîte à vin qui traîne là depuis deux mois, qu'iel avait prévu de peindre et de décorer pour y ranger, à terme un jour, des trucs va trouver une utilité immédiate. Retirant le couvercle qu'iel fait glisser pour ne pas enfermer l'Opossum dans un cerceuil improvisé, Aster se saisit délicatement de la bestiole qui se remet à grogner de terreur instantanément. Ah c'est bien un truc de marsupiaux ça. Son diable de Tasmanie grogne aussi régulièrement. Il en est de même pour les Koalas, et les fameux Dropbear. Si leur existence n'a pas été confirmée par les zoomanciens et cryptozoologues humains étudiant le sujet, Aster reste persuadé.e qu'ils existent réellement. Kitty est donc déposé dans la boîte, avec les affaires du préparateur d'élixirs. Oh, peut-être que ça le rassureras de garder l'odeur ? Ou au moins, ça ne le stresseras pas d'avantage, mieux vaut ne pas changer trop vite le nouveau nid de Kitty.  

« I don't even know what they eat. »

Portable dégainé, gen Z connectée à la quelle iel appartiens. Ses doigts agiles tapotent rapidement la question sur google pour trouver une réponse. Les yeux qui défilent les mots clefs. Marsupial omnivore, bien. Pendant que Zephyr galère encore à enfiler un simple pull over pour se couvrir, iel en profite pour mettre une gamelle d'eau et un bout de viande frais devant le nouveau nid de l'oppossom appeuré. Il en sortiras quand il auras faim. Et il y en a un autre qui a faim. Son famillier s'active, à la tombée de la nuit. En sentant la viande aussi. Nouveau soupire de l'Oracle. Ce n'est pas encore l'heure de manger, iel évite aussi en général de nourrir Moonbeam quand Zephyr est là. Filer un gros bout de viande crue à un charognard devant un Vegan ce n'est pas forcément la meilleure idée du monde mais...

« I have to feed Moon. You should wait in the Kitchen. »

Autant rassembler la barbaque au même endroit selon Crowley. Bout de bœuf cru sorti pour le familier, présenté dans le salon et un mot rapide :

« Please behave. And don't steal kitty's food. Be nice to the wee possum. »
« Fiiiine. Whatever. »

Une fois la viande déposée, revoilà Aster de retour dans sa cuisine où règne encore cette bonne odeur de gâteau aux pommes. Tant qu'on est à nourrir tout le monde...

« I made you a cake. For dessert. Apples and almonds, made it vegan. You hungry too ? Promise, I won't give you meat. »

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Je mets longtemps à capter que je me suis pris une serviette dans la tronche, et mon sursaut semble décalé comme un ordinateur victime de ping. Mais peut-être pas 3 de ping non plus, plutôt 1 million…je crois que ça se calcule comme ça ? Je ne suis pas super doué en ordinateur, j’avoue. C’est un pote qui m’avait dit ça une fois, que j’avais du ping de ouf. A mon époque ça se disait du lag, mais il semblerait que les expressions changent avec le temps et les générations. Pour Aster qui a douze ans - ou treize, je sais plus - ça doit être une histoire de ping.

Je profite de cette serviette pour me sécher avec soin - plus ou moins, j’ai encore un peu de mal avec la mobilité, là - et la dépose en vrac sur le dossier du canapé, avant de récupérer un pull pour l’enfiler…ou tenter de l’enfiler, en tout cas. Ah ! C’est vrai que c’est quand même vachement plus confortable, d’un coup ! Je supporte largement les températures froides d’Edimbourg, mais un bon sweat est toujours agréable à porter. Je mets d’ailleurs ma tête dedans pour en hummer l’odeur ; ça sent bien Aster ça, son parfum et sa lessive. Au moins il ne pue pas la merde, c’est déjà ça !

“Well duuuh, kibbles and meat !”

C’est qu’iel n’a jamais vu de chaton de sa vie, ma petite princesse extraterrestre ? Remarque…est-ce qu’il y a des chats sur sa planète ? Est-ce qu’ils ont des animaux de compagnie ? Ah, iel a déjà un familier, c’est un bon début ! Mais est-ce que les bestioles chez eux ressemblent toutes à Moon ? C’est qu’avant de lea rencontrer, je n’avais jamais vu un truc pareil !

Je me rends compte que j’ai mis le pull à l’envers lorsque l’étiquette me gratte la gorge. Je retire donc comme je peux la chose, la garde en écharpe un petit moment avant de trouver comment le remettre à l’endroit. Du moins…encore tenter de le remettre. Pourquoi est-ce que c’est si difficile de trouver les manches, hein ? Ah, mais c’est qu’elles sont toutes retournées maintenant ! Il faut que je les mette autrement. J’enfile mes bras dans les manches à l’envers, avant de capter que le pull est entièrement entortillé contre mon torse. Soupir d’exaspération. Ca ne devrait pas être aussi compliqué de mettre un vêtement, bon sang ! Est-ce que je ne devrais pas juste rester torse nu ? Ce serait plus simple. Oui, mais je commence à avoir froid maintenant.

“Hnn Asteeer, ‘the fuck is that thing ?”

Pas de réponse de la part de ma petite princesse, je suis donc seul à me débattre avec cette chose. Je soupire longuement mais tente de me calmer, et de procéder par étape. Première étape : retirer les manches. Deuxième étape : Les retourner dans le bon sens. Troisième étape : les enfiler une à une, en faisant attention à mettre le pull à l’endroit. Félicitations, Zephyr ! Tu viens de réussir à t’habiller tout seul. Vraiment, je devrais avoir une médaille rien que pour cet exploit, vous ne trouvez pas ?

J’obéis finalement à la princesse et la rejoins dans la cuisine, observant ses faits et gestes avec intérêt. La viande rouge crue, je dois avouer que ça me dégoûte un peu. Je l’exprime d’ailleurs d’un “pouah !” audible, qui passe pourtant inaperçu au milieu de tout ce fatras. Au moins, le petit chaton va avoir droit à un vrai repas ! Je me demande depuis combien de temps il attendait ? Est-ce qu’il était là depuis si longtemps que ça ? Peut-être qu’il venait tout juste de perdre sa maman…quoi qu’il en soit, maintenant, il est en sécurité.

C’est vrai que ça sent drôlement bon dans cette pièce, une odeur sucrée qui me fait sourire comme un bêta. Je suis heureux des choses simples ; une bonne compagnie, de la bonne nourriture, peut-être un petit joint, et je suis le plus heureux des hommes sur terre ! Alors quand iel m’annonce avoir cuit un gâteau juste pour moi, mon sourire s’élargit jusqu’aux oreilles.

“Really ? For me ? Haven’t eaten a cake since, like, forever !”

C’est la vérité, je n’ai aucun souvenir de la dernière fois que j’ai pu manger un gâteau, surtout un gâteau préparé rien que pour moi ! Parce qu’il paraît que c’est compliqué de tout faire vegan, parce que je n’ai pas grand-chose à célébrer avec un gâteau, parce que je n’y pense pas aussi. Et c’est peut-être un poil compliqué de cuisiner dehors. J’ai ma petite cabane, bien sûr ! Une pierre plate chauffée, des ustensiles récupérés dans la nature - c’est fou ce que les gens jettent quand même ! - et je peux cuisiner n’importe quoi. Mais la pâtisserie ? Ah. C’est une autre paire de manches.

“I’m so happyyyyy…first a kitty, now this. Love ya, mate !”

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Il en faut peu à Zephyr pour être heureux. C'est une chose qu'Aster a très vite remarqué chez lui, il se contente de peu et semble d'une humeur constante. Une bonne chose, en soit, au moins le Botanomancien est rarement triste. Il n'y a pas vraiment besoin de le réconforter pour quoi que ce soit, c'est impossible ou presque de s'engueuler avec lui aussi. En un sens, il est facile à vivre, le roi des champignons. Sauf quand l'on fait face à un mur d'indifférence et un sourire idiot alors qu'on est en colère. Là, c'est tout de suite plus chiant. Ce qui est chiant c'est qu'il est aussi un peu lent à comprendre les choses. Quelle personne normalement constituée après l'âge de dix ans galère à enfiler un pull over comme ça ?

Pourtant, même si l'autre l'ennuie parfois avec son manque de compréhension des choses, Aster esquisse un petit sourire en l'entendant dire "love ya". Iel devrait sans doute prendre en compte le mate derrière, indiquant précisément que ça n'a rien de romantique mais... Qu'importe. Lea voilà rempli.e de joie, soudainement. Partant dans ses pensées imaginer un avenir heureux avec Zephyr, se voyant déjà devant l'autel en sa compagnie un bouquet à la main dans une robe blanche.

Chassant ces idées, conscient.e qu'iel saute les étapes et qu'il faudrait déjà que l'autre comprenne les sentiments qu'iel lui porte, Crowley soupire et se dirige vers son réfrigérateur. Le nez dans un tiroir du congélateur, à fouiller de quoi nourrir le Vegan, l'Oracle se décide pour une poêlé de légumes. Pas vraiment de risque que ça ne lui convienne pas. C'est qu'ici dans cette maison, on a tendance à surtout avoir des carnivores dans le coin. Le familier de lea sorcier.ère est un charognard qui ne mange rien d'autre que de la viande, son frigo en est plein. Ellui l'accompagne généralement par commodité. Alors un Vegan ?... C'est un élément rapporté très étrange au milieu de ce tableau.

La cuisine, ça varie dans cette maison. Tout dépend du niveau d'énergie d'Aster lorsqu'iel rentre du travail. S'iel est capable de cuisiner des plats simples, de suivre une recette sur son portable pour faire un effort -comme ce soir avec son gâteau vegan- il faut bien avouer que c'est souvent la galère et le manque d'inspiration et de motivation qui l'emporte. Que ça se termine régulièrement en pâtes diverses et variées.

« All right. Veggies it is then. »

ça ne lui feras pas de mal non plus, un peu de verdure. Il en faut pour la santé, c'est important et gnagnagna. Toujours est-il que ces légumes tout préparés sont dans son congélateur depuis... Trois mois ? Sans doute quelque chose dans ce goût-là. Aster n'est clairement pas la femme au goyer idéale qui cuisineras des bons petits plats tout les jours. Certainement pas.

Le cul posé sur sa table de cuisine où Zephyr s'est installé, iel croise les bras et esquisse un mouvement de tête en sa direction :

« I know it's your birthday dear, but do ya got somethin' fun for me tonight ? »

Oh, il comprendras sans doute le message. Du moins, iel l'espère. Et pour lui faire comprendre ses intentions, Aster mime d'un geste de la main le geste de fumer quelque chose. Certainement pas une cigarette. Pas avec le maître des élixirs en sa présence en tout cas.

« Or somehting magic. You're the king of shrooms after all, aren't you ? »

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Aster, c’est peut-être la personne qui me comprend le mieux ici, j’ai l’impression. J’aime bien tout le monde hein, mais je sais pas…je me sens incroyablement bien dans sa maison, même si elle manque pas mal de plantes et d’arbres - ou surtout de champignons - pour me rendre pleinement heureux. Maintenant en plus, on a un petit chaton de compagnie ! On ? Ouais, parce que j’ai l’impression de faire un peu partie de la famille, moi aussi. Comme quoi, même si je préfère vivre dehors, avoir un toit sur la tête, c’est pas si mal finalement !

“Veggies, veggies, veggiiiiiiies !”

Je fais une petite danse de la victoire en chantant ça, heureux d’un coup de partager un repas avec une personne que j’apprécie. Parce que c’est pas tout de manger solo dans une cabane improvisée, ou de se goinfrer de cochonneries en soirée, mais parfois même moi j’aime bien mettre le chaos de côté pour profiter d’un peu de calme ! Enfin pas trop longtemps, faut pas exagérer. Je ne suis pas sûr à 100% que mon cerveau serait capable de fonctionner correctement si ma vie était trop calme et posée, à l’image de celle d’Aster.

“Uh ? Fun ?”

Je mets un certain moment à comprendre son sous-entendu, mais lorsqu’enfin les connexions se font dans mon esprit, je lâche un long “aaaah !” exclamatif et affiche un large sourire. Je fouille les poches de mon pantalons, remplies à ras bord de pas mal de trucs que j’ai vidé de mon sweat avant d’y enrouler le chaton tout à l’heure. Je ne voulais pas qu’il soit inconfortable ! Je pose donc une à une mes petites possessions, et laisse même échapper un rire sincère à son appellation.

“Yeah, you can even call me fungi-god or something like that !”

Le roi des champignons, ça me va bien comme nom. Mais le dieu des champignons ? Ah, en soi, je suis un peu comme ça. C’est pas une question d’ego, hein ! Mais avec tout ce que je fais pour eux, je pense que je suis encore plus une divinité pour eux qu’un souverain. Je ne m’occupe pas de la société des champignons après tout ! Je me contente de les protéger, de les développer, faire des croisements, les ramasser une fois matures…c’est plutôt le propre d’une divinité ça, non ? De toute façon, je suis à moitié champignon quelque part dans mon arbre généalogique, alors ça fonctionne !

Sur la table, un mélange de plusieurs pochons trônent fièrement au milieu d’un peu de terre, de champignons comestibles et d’un large champignon arboricole qui n’a pas encore été testé. Je rassemble d’un geste la terre au même endroit pour nettoyer un peu la table, en profite pour vider entièrement mes poches, et pointe du doigt un à un les objets dévoilés.

“This sativa, this indica…but I guess the first one is better for tonight. Oh and ‘tis shrooms, they’re fresh, just got ‘em yesterday ! This shroom is just for cooking. And I dunno if this one you can eat or not, have to check the print. D’ya have a sheet of paper, like, normal sheet ? I can try to eat but might end up in the litter box soon !”

“La litière”, une façon d’appeler les toilettes qui m’a fait rire dès la première fois où Aster a utilisé cette appellation. Pour iel, je crois que je suis un peu un animal sauvage. Mais c’est pas grave, je trouve ça drôle, parce que je suis pas vraiment un animal. Enfin tout le monde est un animal en soi, vu que les humains sont des animaux je crois…enfin c’est ce qu’on racontait à l’école il me semble. J’écoutais pas trop en cours, mais je suis presque sûr qu’on est tous des singes ! C’est juste que certains sont plus singes que d’autres. Genre les mecs qui ont des poils partout même dans le dos par exemple, les gens les appellent des ours, mais je suis sûr que c’est des singes !

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On ne peut jamais rien prévoir, avec Zephyr. C'est ainsi que la vie est faite avec lui, rien n'est jamais établi à l'avance. Aster a même douté de savoir s'il viendrait vraiment ou non ce soir, mais le botanomancie a tenu sa promesse. Pendant que les légumes cuisent, il lui étale donc le contenu de ses poches. Il y a a fumer mais aussi... A manger, avec les champignons. Dont un qui est parfaitement comestible et qui pourrait terminer dans la poêlé de légume. Il y en a un second par contre, pour lequel le roi des champignons n'est pas certain.

« Of course I have paper, what do you think? »

Qui n'a pas une feuille de papier chez ellui ? Aster a beau réfléchir, iel ne voit pas quel genre d'énergumène autre qu'un hermite dans le genre de Zephyr n'aurait pas ça. Le fait qu'il n'ait pas de maison a proprement parlé y joue sans doute. Sautant du rebord de la table pour aller fouiller dans son salon, l'Oracle surveille au passage le petit opossum qui semble être sorti de son nid pour manger. Sans faire trop de bruit ni de gestes brusques pour ne pas effrayer la bête, lea revoilà qui débarque donc avec une simple feuille blanche. Et Aster se laisse tenter un instant. Se penche vers un Zephyr assis sur la chaise de cuisine pour déposer un baiser sur sa joue après avoir délicatement poussé quelques mèches. Oh, il sait très bien quels sont les sentiments d'Aster. Du moins... Iel croit qu'il sait ? Sans doute qu'iel devrait lui dire clairement. Mais la dernière fois que la conversation a été entamée, le préparateur des élixirs a coupé court en lui disant que son âge était un problème. Qu'iel était beaucoup trop jeune pour lui, un vieux crouton de la trentaine. La fin de la trentaine, certes. Et alors, d'elleux deux, qui est l'adulte responsable pourtant ? Un indice ? ça ne commence pas par un Z. Aster se sent suffisamment adulte pour avoir une relation avec quelqu'un. Ce ne serait pas la première fois. Mais la bonne, iel le sait tout au fond de son cœur. Zephyr est son âme sœur, celui qui colle à la prophétie des Crowley qui annonce que l'un.e d'entre elleux se mariera à un être dont le prénom commence par la dernière lettre de l'alphabet afin de trouver l'équilibre cosmique idéal.

Prenant le champignon ayant été désigné comme comestible, Crowley s'éloigne pour ne pas laisser le temps à Zephyr de réagir à ce simple baiser sur la joue. Oh, s'iel voulait qu'il lea considère comme un.e adulte, peut-être qu'iel devrait vraiment l'attraper par les épaules et l'embrasser correctement. Mais c'est un peu délicat. Coupant donc le fungi pour l'ajouter en remuant le contenu de légumes surgelés déjà présents, Aster soupire et s'étire :

« Roll me a small one then, please. Not one like yours. Not even half of it, like... A quarter or something. »

Il vaut mieux préciser. Parce que si Zephyr charge autant que ses propres joints personnels, Aster sait qu'iel ne termineras pas la soirée debout. Testé et désapprouvé, le botanomancien a une consommation inhumaine de cannabis qui mettrais n'importe qui de normalement constitué par terre. Iel n'a jamais su si c'était lié au fait qu'il soit un enfant des vergers naturellement immunisé aux poisons, ou si c'était à cause de l'habitude. Surement un mélange des deux ?...

Une fois que les légumes lui semblent correctement cuits, Aster s'empresse de partager la chose en deux assiettes. Oh, iels fumeront après manger. Heureusement, il y a toujours le gâteau pour la faim inévitable qui arriveras en consommant ce genre de substances.

« The possum came out to eat too. Soon he'll feel right at home here once he's all settled. »

TW : Usage de stupéfiants
Aster, iel est étrange parfois. Parce que j’ai l’impression qu’iel m’aime beaucoup, peut-être un peu trop même pour une personne normalement constituée, mais je ne m’en plains pas. Pourquoi est-ce que je dis ça ? Oh, parce que je sais que le baiser qu’iel vient de déposer sur ma joue n’a rien d’innocent dans sa tête. C’est pas la première fois qu’iel fait autant preuve d’affection avec moi, et je le lui rend bien. Mais…il y a des choses que je ne peux pas faire avec ellui, et je crois qu’iel n’a pas encore saisi ce concept. J’ai beaucoup d’amour à revendre, on m’a souvent dit que j’avais des moeurs légères - peu importe ce que ça signifie d’ailleurs, je crois que c’est juste pour dire que je ne fais pas attention avec qui je finis la nuit ? Peut-être que ça veut juste dire que je ne porte jamais de sac à dos, qui sait…je voyage léger donc, c’est peut-être ça ? Ah, j’en sais foutrement rien ! - mais j’ai quelques principes tout de même. Et ne pas toucher aux enfants, c’est le premier d’entre eux. Aster, je ne sais pas trop quel âge iel a. Avec son visage juvénile, je crois qu’il a douze ans…mais ellui ne cesse de protester en disant qu’il est majeur. Encore une fois, je doute un peu de ses dires. Et même s’iel est majeur, j’approche maintenant de la quarantaine. C’est beaucoup trop d’écart pour nous deux, non ? Alors je fais des efforts colossaux pour le repousser, tout en le gardant proche de moi parce qu’iel a l’air de quand même beaucoup m’aimer.

La feuille de papier en main, je la pose sur la table de la cuisine et attrape mon champignon si étrange pour le poser dessus, l’empreinte plaquée contre. C’est comme ça qu’on découvre quel champignon est quoi ! J’ai appris par coeur leur forme et leur empreinte depuis le temps, mais certains se ressemblent tellement qu’il faut toujours vérifier deux fois. Le laissant donc reposer un instant, j’en profite pour me rouler un premier joint pour cette soirée. Mon geste ne passe pas inaperçu ; ma petite princesse extraterrestre semble vouloir elle aussi fumer, et la description de ce qu’elle désire me fait exploser de rire.

“Kaaaaay sweetie, I’ll make you a baby one, for your baby lungs. This natural anyway, you’re not dying tonight.”

Suivant le geste à la parole, je m’empresse de détacher quelques morceaux d’herbe pour les saupoudrer sur une feuille à rouler. Un peu de tabac pour mélanger le tout, un morceau de carton en guise de filtre, et le joint le plus faible de l’histoire des joints est né. Je pose mon oeuvre à côté de l’assiette pleine d’Aster.

“Kitty-kitty loves me already !”

Je suis surexcité d’un coup de voir le chaton sortir de sa cachette pour dévorer son repas, quand bien même le “repas” en question consiste en un morceau de viande bien rouge qui me donne des haut-le-coeur. Je sais qu’un chaton est carnivore, mais tout de même…j’ai du mal. Je me concentre donc plutôt sur mon champignon, que je soulève délicatement pour observer son empreinte. Aussitôt, je laisse échapper une exclamation de triomphe.

“Aaaaaaaah it’s edible ! I knew it ! You can’t fool me, little shroom, I’m the fungi-god now, I know all your secrets !”

Une petite danse de la victoire s’impose, danse improvisée par ma personne et qui consiste à balancer mes bras en l’air tout en sautillant sur place tel une balle rebondissante. Mais je me calme bien vite pour récupérer mon assiette, sans parvenir pour autant à stopper complètement mes rebondissements.

“Where d’we eat, love ? Last time it was on the floor, innit ? But you’ve got a nice table now !”

TW : Usage de stupéfiants
C'est finalement bien plus rapide qu'Aster ne l'aurait cru, d'analyser un champignon. Iel croyais que ça prendrait au moins quelques heures, peut-être la nuit, pour que le fungi laisse une empreinte. Une empreinte que Zephyr est d'ailleurs capable de déchiffrer et d'interpréter sans mal. Regardant un instant les motifs laissés par le champignon, l'Oracle se dit que ça ressemble vaguement aux test chez les psychiatres. Quand on vous montre des tâches d'encre pour analyser votre psyché et vos problèmes. Oh, iel n'a jamais foutu les pieds dans un cabinet médical pour ce genre de choses. Ne va consulter le médecin qu'en cas de maladie physique, comme un rhume ou une entorse, ou quelque chose de trivial. Aller voir un médecin pour la tête, ça ne lui a jamais traversé l'esprit à Aster. Il y en a plus d'un qui doit penser qu'iel devrait consulter. Pour diverses raisons plus ou moins valides... Parce que c'est soi-disant anormal et impossible de ne pas se reconnaître dans un genre précis, que tout le monde doit être rangé.e dans une petit case bleue ou rose. Parce que ses délires mystiques sont perçus parfois comme un brin de folie. Surtout chez les humains... Iel songe souvent que s'ils savaient que les morts lui parlent, iel serait interné.e depuis longtemps.

Mais heureusement, Zephyr ne serait jamais du genre à lui sortir quelque chose du genre, iel le sait. Le Botanomancien lui a même confié que ses propres parents l'ont élevé ainsi, l'ont nommé d'un prénom neutre pour qu'il puisse plus facilement s'identifier à un genre ou un autre - ou aucun- en fonction de son ressenti une fois assez âgé pour ce genre de réflexions. Ils ont l'air d'être gentils, les Osbourne. Du moins c'est l'impression qu'Aster en a suite aux récits de Zephyr. Les chiens faisant rarement des chats, iel les imagine comme un couple de retraités hippies.

« Hm, that's good then if it's edible. »

La nature a beaucoup à offrir et à force de fréquenter le préparateur des elixirs, Aster s'en rend réellement compte. Iel a déjà eu le droit à plusieurs heures de formation sur les champignons, sait désormais que certains ont des propriétés spéciales ou qu'ils sont un peu particuliers d'un point de vue biologique. Mais en soit, même en vivant dans les bois, si l'on sait où chercher... Il est tout à fait possible de survivre avec les choses que l'on trouve dans la nature sans avoir besoin de chasser des animaux. C'est pourtant encore un peu complexe, pour ellui, de réfléchir à comment manger uniquement des légumes... Certes, Crowley comprend la logique derrière. Que c'est plus éthique de ne pas tuer des animaux pour manger, surtout pour les zoomanciens qui pourraient avoir une conversation avec leur futur repas. Mais dans l'application, iel se demande souvent comment les enfants des vergers font pour savoir quoi cuisiner et ne manquer de rien.

« As you wish, make yourself comfortable. »

Oh, ce n'est pas ici qu'on va vous dire de ne pas mettre les coudes sur la table. De ne pas parler la bouche pleine ou de vous installer convenablement à un endroit et une heure précise. Parce qu'iel n'a jamais compris l'intérêt non plus d'observer de tels rituels. Que pour Aster, il vaut mieux manger quand on a faim plutôt que de se forcer pour rien. Qu'il n'y a aucun intérêt, autre qu'un lien social, à faire de grands repas pendant des heures. Quand on est seul.e on fait un peu ce qu'on veut et iel apprécie cette liberté.
S'installant pour sa part à sa table de cuisine bancale, attrapant sa cuiller, l'oracle joue un peu avec ses légumes pour les observer et se demander quoi manger en premier. ça a l'air un peu léger, juste des légumes... mais avec Zephyr à côté, Aster se voit mal se sortir un steak pour accompagner le repas. Iel sait déjà que ça le met mal à l'aise, lorsqu'il faut nourrir son familier carnivore. Et maintenant Kitty. Kitty qui se lèche les babines et regarde autour de lui d'un air inquiet, avant de regagner la boîte que lea sorcier.ère lui a installé sur le canapé pour s'y planquer.

« So... How old are you today ? »

TW : Usage de stupéfiants
Aster semble vouloir manger dans la cuisine, et je dois avouer que c’est peut-être mieux ici que par terre dans le salon. Même si j’ai l’habitude de manger à même le sol, mais en général c’est plutôt parce que je fais ça dehors, sur une souche d’arbre, après avoir cuisiné en plein air comme le ferait n’importe quel homme dans ma situation. Une table franchement, c’est surfait ! M’enfin, je suppose que dans une maison digne de ce nom, les habitants préfèrent dîner sur ladite table.

Je fais un tour sur moi-même, comme un chien chassant sa queue, avant de reposer mon assiette là où elle était à l’origine. C’est que j’ai été complètement coupé dans mon cheminement de pensée avec tout ça ! Je croyais que nous allions nous déplacer ailleurs, et voilà qu’en fin de compte nous ne bougeons pas. J’ai l’impression que mon cerveau a planté, qu’il est en train de reboot comme un ordinateur ou j’sais pas quoi. Je finis tout de même par poser mon cul sur une chaise un peu bringuebalante, et me frotte les mains face à mes légumes.

Mais une fois encore, Aster me déstabilise. Iel me pose une question, et il me faut un certain temps pour en comprendre la signification. Quel âge ça me fait ? Euh…à vrai dire, j’ai du mal à compter les années. Je crois que j’ai arrêté dès la sortie de l’Académie en vérité, j’ai déjà du mal à comprendre quel jour on est parfois !

“Eeeeeh…dunno. Twenty-something maybe ? Waiiiit…”

Iel en fait une drôle de tronche, ma petite princesse extraterrestre. C’est parce que je viens de lui dire que j’ai la vingtaine, c’est ça ? C’est que je dois être plus vieux que ça en fait. Bah oui, je suis proche de la mort maintenant ! Je fronce les sourcils, pose un doigt sur mes lèvres, en réflexion intense.

“Or maybe…eighty-something ? I’m an ol’ wanker now, y’know.”

Hmm…peut-être pas si vieux en fin de compte. J’ai encore toute ma tête - plus ou moins - et mon corps est encore plutôt fringuant, pas encore totalement rabougri comme les petits vieux qui marchent avec une canne. Moi, je n’ai pas de canne. Et franchement avec ce que je me suis enfilé dans ma jeunesse, je crois que je les atteindrai jamais, les quatre-vingts ans.

“Honestly dude, I don’t even know what day it is. I think I’m just a bit lost. I’m just…old as fuck. A bit cranky, a bit…I dunno.”

D’un coup, la nostalgie me prend et mon sourire se fane instantanément. Quand je repense à ma vie, parfois, je me dis que j’ai merdé quelque part. Que j’ai perdu des années à me shooter comme pas possible, que peut-être j’aurais pu vivre bien plus de trucs sympas. Quand je regarde Aster, je me rappelle de mes années à l’Académie. Et franchement…c’était pas la joie tous les jours.

Mais je ne dois pas penser à ça. C’est pas mon genre de m’apitoyer sur mon sort ! La vie est belle, la vie vaut la peine d’être vécue, et c’est pas parce que je dois avoir genre cinquante piges que je vais abandonner cette idée. J’aime le monde, les gens, la nature qui met des couleurs dans mon assiette et qui murmure à mon oreille chaque jour qui passe. J’affiche un large sourire et plonge ma fourchette avant d’enfourner une grande bouchée de légumes.

“Eeeeeeeh, ‘oesn’ ma’’er, s’kill youn’ in ma head y’know !”

J’avale vite - à ne pas sortir de son contexte - et offre un nouveau sourire à ma petite princesse.

“You don’t like shrooms, love ? Or is it the veggies ? I know, it’s hard sometimes to eat healthy ! But y’know, there’s sooooo much more than just plain veggies when you wanna go vegan. I can teach you one day ! I’m pretty much a cooking expert at that point. Well, couldn’t work at a restaurant yeah, but I’mma still filling my stomach full ! I can fill yours as well.”

TW : Usage de stupéfiants
Twenty somethin' ? Certainement pas. Ni un vieillard de quatre-vingt ans. Zephyr est entre ces deux chiffres, Aster peut le deviner sans mal. Car ellui est une personne de la vingtaine, que le Botanomancien a l'air bien plus âgé. Qu'iel fréquente régulièrement des gens de quatre vingt ans, suffisamment, pour savoir qu'il est plus jeune. Bien plus jeune. Il a moins d'une quarantaine d'années. Sans doute la trentaine. Mais quel âge exactement ? C'est un mystère, pour le moment.  

« I'm old too you know. You're still young in your head, but I'm old in mine. You're more like thirty something than twenty something. Me, I'm a twenty something. You look older. Still younger than eighty tho. I know, because I hang out with grandpas and grandmas all the time. You're not quite there yet, still got some time ahead of you. »

Mais étrangement, ça a l'air de l'avoir rendu triste. C'est ce à quoi songe Aster en mâchouillant une rondelle de carotte. Parce qu'iel connaît bien Zephyr à force. Le regarde plus qu'iel ne l'avoueras. Et qu'il n'a pas son air habituel. Ah, peut-être que c'est sa propre mortalité qui le rattrape ? Après tout, en tant que Botanomancien, contrairement à Crowley, Osbourne doit craindre la mort d'une certaine manière. Oh, Aster n'irait pas la chercher d'ellui-même de son propre chef. Mais quand le moment sera venu, qu'importe, c'est juste le destin et la fin d'un voyage avant d'en entamer un autre. Comme changer de train soudainement pour prendre une correspondance, la mort n'est pas une fin et iel le sait : sinon, qui murmure aux oreilles des nécromancien.ne.s si ce ne sont pas les ancêtres ? Si les aïeux d'autrefois peuvent encore parler, c'est qu'il y a bien quelque chose après. Un pays lointain, éloigné, avec qui la communication est parfois difficile. Un peu comme un téléphone qui grésille en passant sous un tunnel : mais il y a quelqu'un au bout du fil. Une personne consciente et capable de réponses censées et réfléchies.

« Huh? »

Il lui faut un instant, pour revenir à la réalité. Cligner des yeux et réaligner ses pensées sur la réalité et le présent pour comprendre ce que Zephyr vient de lui dire. Ah, la cuisine vegane ?

« OH. No it's fine, I know that veggies are good for me. I was just thinking about death. »  

Ah, c'est vrai que les gens sont parfois surpris quand iel en parle si naturellement. Comme si c'était étrange, pour le reste du commun des mortels, de songer à la mort. Alors Aster sourit à Zephyr pour le rassurer à ce sujet. Pas qu'il n'aille s'imaginer qu'iel a soudainement des pensées sombres.

« Average Necromancer thoughts, to be honnest. You think about mushrooms, I think about death. »

Mais les légumes, c'est aussi sans doute un bon sujet de conversation. Sans doute plus socialement acceptable que les pensées d'Aster vis à vis de l'au-delà. Quoi que, Zephyr n'est pas le genre de personne à se soucier des convenances.

« I'm just... Not used to it. And I don't know how to make them... Like... Exciting I guess ? It's a bit plain and too simple for me, because I don't really know how to... Cook vegan food ? »

Quand iel avait un peu cherché sur internet, Aster avait rapidement abandonné en voyant que la plupart des recettes semblaient compliquées. Mais iel arriveras, sans doute, à force de chercher. Quand on cherche on trouve non ? Il y a probablement des choses un peu plus simples.

« You'll teach me then. But I don't know what to teach you... To share knwoledge, you know ? I'm sure you don't want to know about mathematics. I could give you a free tarot reading tho, if you want to know what the future holds for you. »

For us ?

TW : Mention de pratiques sexuelles
Aster pense à la mort, et je dois avouer que même si j’ai l’habitude des gens bizarres du coven des bizarres, cette réflexion me fait instantanément hausser un sourcil. A vrai dire, je me fige même sur place, la bouche ouverte et la fourchette à moitié dedans, les légumes tombant lentement sur la table entre mon assiette et le vide. C’est qu’iel sait mettre l’ambiance ce.tte petit.e ! Ou plutôt la casser immédiatement, pour le commun des mortels. Iel me rassure, me dit que c’est normal pour quelqu’un comme ellui de penser ainsi de façon random à la mort, et je lea crois sur parole. Pour ma part, j’essaye de ne pas trop y penser. Parce que je sais qu’elle arrivera peut-être vite pour moi, c’est ce qu’on me répète un peu trop souvent à mon goût. Parce que j’ai fait des conneries dans ma jeunesse, parce que je vis de façon trop différente du commun des mortels, donc forcément que je ne vivrai pas vieux. Mais je ne me suis jamais inquiété de ça, au contraire : c’est ce qui me pousse à croquer la vie à pleines dents, faire tout ce que je veux sans rien regretter, et offrir un peu de moi-même à tous ceux que j’ai le bonheur de croiser. C’est comme ça qu’on devient immortel, non ? Quand on devient une légende dans le monde. Pas que je souhaite particulièrement le devenir hein…je suis déjà le dieu des champignons, je resterai gravé dans leur mémoire pour les générations à venir. Les Hommes ne sont pas les seules créatures dont la mémoire est importante, après tout !

“Hmm hmm, I suppose that’s because you see dead people.”

C’est ce qui explique le comportement des Bizarres, ceux qui traînent dans son coven et ont toujours l’air perché. Et après on dit de moi hein ! Mais c’est que la plupart des gens ne les croisent pas, ils ont tendance à rester entre eux j’ai l’impression. C’est dommage, moi j’aime beaucoup les Bizarres. J’ai plein de copains chez eux, à commencer par ma petite princesse extraterrestre ici présente…mais également mon poto de fumette, Lucius.

Mais c’est qu’iel préfère changer de sujet, et je ne suis pas là pour l’en empêcher. Peut-être qu’iel croit que je n’aime pas parler de trucs sérieux ? C’est vrai que beaucoup de gens croient que je suis incapable d’être sérieux, alors que pas du tout. En vrai, j’ai juste du mal à rester focus sur une conversation pendant trop longtemps, mon cerveau part dans tous les sens. On m’a dit une fois que c’était parce que je suis pas foutu comme tout le monde là-dedans, j’ai un…c’est quoi déjà cette merde ? “TDAH” je crois. Tdaaaaah ! C’est trop dur à dire putain. Comment est-ce qu’ils font, les gens ? Ah mais je crois qu’ils détachent toutes les lettres. T - D - A - H. C’est quand même vachement plus simple comme ça. Mais ça veut dire quoi déjà ? Oh merde hein. Tant pis. Ca doit pas être important.

“AAAAAAAAH NO I don’t wanna know anything about maths !”

S’il y a bien une chose qui me fait paniquer, ce sont les chiffres. Quand on me demande des comptes pour le travail, je galère déjà suffisamment à additionner les trucs qu’on me doit…et d’ailleurs, j’oublie souvent de demander l’argent pour les potions que je fais. Peut-être parce que j’en ai pas besoin, hein.

“But if you wanna play with your little cards with me, I’m good. I dunno if I wanna know about my future though, unless it’s good !”

L’avenir ne m’effraie pas, mais savoir que quelque chose de mauvais risque de m’arriver me fait quand même un peu stresser. Rien qui ne dure longtemps, pourtant ; un joint plus tard, et je suis de nouveau calme. Mais on ne sait jamais.

Je dévore mon plat comme il se doit, heureux d’avoir quelqu’un pour cuisiner à ma place. Et alors que je me penche sur ces légumes, l’inquiétude d’Aster me revient à l’esprit. Je réfléchis un instant, fixant intensément mon assiette, avant d’esquisser un sourire amusé.

“Veggies are exciting by themselves y’know ! Unless you wanna do something spicy with it. I’d advise you to try with a cucumber first, but if you feel extra spicy, you can also try with an aubergine.”

Je garde une expression sérieuse, ma voix traînante comme d’habitude, mais mes propos feraient rougir une petite mamie un peu trop prude. Quand enfin les connexions se font dans le cerveau de ma petite princesse, j’éclate de rire à son expression.

“Whaaaaat ? Ye know, veggies might have been the first sextoys ever used ! And I get it, they’re sooooo good.”

Non, je n’ai jamais essayé de me mettre quoi que ce soit d’organique dans le cul. Mais avouez quand même que l’idée est tentante ! Ca ne m’étonnerait pas que nos ancêtres aient eu des idées du genre en ramassant leurs courgettes. Ou leur potimarron, pour les plus courageux d’entre eux.

TW : mention de pratiques sexuelles
« That's the whole point, you never know.»

La divination, ça sert justement à savoir. Sans divination, on ne peut pas deviner. Alors savoir d'avance s'il n'y aura que des bonnes choses ou non c'est impossible. Peu importe la méthode utilisée d'ailleurs. La numérologie donne un portrait global de la vie et de la personnalité. Le tarot peut être plus précis en fonction des questions posées. L'astrologie est plus générale et moins personnelle. Et le spiritisme ?... là, c'est encore plus incertain. On ne sait jamais si on tomberas réellement sur la personne que l'on cherche à contacter.

Zephyr lui, préfère les légumes au mysticisme. Aster met d'ailleurs un certain temps à comprendre où il veut en venir. Manque de lâcher sa fourchette en le dévisageant avant de murmurer :

« What the fuck...? »

Ce n'était pas de ça qu'iel parlait en mentionnant le fait de rendre les legues plus attrayants. Iel voulait parler du contenu de l'assiette. Pas d'une pratique érotique.

« I was not talking about sex. It was about cooking, Zeph'. Cooking the veggies not... Playing with them. »

Est-ce que ça l'étonne ? En vrai, un peu tout de même. Iel a l'habitude du comportement parfois erratique du botanomancien, de sa tendance à changer de sujet en plein milieu de la conversation. Mais là ?... Là, c'est particulier. Si l'Oracle sait qu'il n'est pas sobre, car si c'était le cas il n'aurait pas cru que la bête était un chaton et aurait compris qu'il s'agissait d'un opposum, iel aurait pensé que... Non en fait. Aster se rend compte qu'iel place parfois un peu trop d'espoir dans les capacités cognitives du préparateur d'élixirs.

« Is that your thing tho?... You're into it? »

Pourquoi est-ce qu'iel pose la question ? ça lui a échappé. Il est trop tard pour faire marche arrière et retirer ses paroles. Mais est-ce qu'iel veut savoir ? Dans le fond, oui, ça l'intrigue. Parce que c'est pas banal, de parler de légumes transformés en sex toys. ça ne viendrait pas à l'esprit d'une personne normale de parler de ça, quand on parle de rendre les légumes plus attrayants. Une personne ordinaire aurait compris qu'il s'agissait de cuisine. Alors amener le sujet du sexe, est-ce révélateur ? Est-ce que Zephyr lui-même pratique ces choses là ?...

En fait, ça ne l'étonnerait qu'à moitié. Mais iel doit savoir. C'est... une occasion d'essayer d'aborder encore une fois le sujet délicatement avec lui. D'essayer de lui faire comprendre pour avoir une réaction de sa part. Si les deux sont effectivement des âmes sœurs, comme le croit Aster à cause de sa prophétie, il vaudrait mieux être au courant des pratiques de l'autre avant de s'engager. C'est une part de la vie de couple, en général. A moins d'être dans le spectre asexuel, les unions finissent généralement tôt ou tard sous des draps. Et l'oracle préfèrerait être préparé.e à tout éventualité avec lui. S'iel sait déjà que la monogamie ne sera jamais envisageable, qu'il est dans la nature de Zephyr d'être polyamoureux, iel s'interroge sur le reste.

« I've... Never tried it. With veggies. I guess most people haven't. »

Parce qu'il faut avouer que c'est tout de même assez peu commun, comme pratique. S'iel est au courant des choses un peu étranges qui stimulent certaines âmes, ça ne veut pas pour autant dire que ce soit son truc personnellement. Comme les pieds, par exemple. Aster sait que c'est l'un des fantasmes les plus communs, mais ça ne l'a jamais attiré.e. Les légumes, ça ne lui donne pas non plus très envie. A la limite, oui, en cuisine. C'est bien sur ça que la conversation portait à la base d'ailleurs, de nouvelles manières de préparer les légumes pour varier les plaisirs. Mais dans un autre contexte... Beaucoup moins.

TW : Mention de pratiques sexuelles
Difficile de s’empêcher de rire quand on entend les balbutiements d’Aster après avoir compris où je voulais en venir au niveau des pratiques…déviantes on va dire. Déviantes pour qui ? C’est la grande question, n’est-ce pas ? Parce que si on me demande mon avis, utiliser des trucs aussi naturels pour se faire plaisir, que ce soit d’un côté ou de l’autre, c’est loin d’être déviant. Faire des trucs avec des enfants, des animaux ou des morts, CA c’est déviant. Le reste ? Bwarf. Question de préférences bien sûr, je ne suis pas là pour juger. Moi aussi j’ai des pratiques bizarres pour le commun des mortels, je parie.

“Aaaaaaah might be…might be…”

Je plaisante évidemment, mais à voir l’expression sur le visage de ma petite princesse, je comprends qu’iel me prend au sérieux. Voyons, est-ce que j’ai l’air si affamé que ça ? Ca doit être froid en plus, de se foutre une courgette dans le cul. Genre vraiment, je parle pas de la taille parce qu’avec un peu de vaseline et de bonne volonté, tout rentre…mais le froid ? Brr. Ca, c’est un coup à me faire débander direct. C’est comme ces histoires où les meufs se tapent des vampires. Comment est-ce qu’elles peuvent toujours être excitées alors qu’elles se font bang par un morceau de glace ? A moins que ce soit leur délire, je sais pas…moi en tout cas, je préfère la chaleur. C’est plus agréable quand même.

“Yeaaaaah that’s a different thing, y’know. Cuz…like…people are scared sometimes. But when it’s natural, it can’t hurt, right ?”

Cette discussion est partie très loin, comme la plupart des discussions avec moi j’ai l’impression. Parce que mon esprit vagabonde souvent, parce que j’aime bien parler de tout et n’importe quoi, surtout si c’est quelque chose de socialement inacceptable. C’est peut-être pour ça que j’ai une réputation d’infréquentable pour beaucoup de gens un peu coincés du cul…mais j’assume totalement.

Je termine mon assiette et colle mon joint entre mes dents, l’allumant sans attendre. C’est le meilleur moyen de terminer un bon repas, n’est-ce pas ? Un peu d’herbe pour profiter de la vie. Je jette un regard vers le carton où le chaton est installé, esquisse un sourire attendrit en croisant son regard méfiant. Bah ! Il s’habituera vite à la vie ici. Il a l’air d’aimer hurler de temps en temps, et je sais que c’est rarement calme dans cette maison. Je renifle, tousse un peu de la fumée que je viens de déclencher, et reporte mon attention sur ma princesse.

“Whatcha wanna do tonight, love ? I have all the time in the world, and enough shit to get us both high as fuck. Even if you might be a bit young to try all this…but hey, just don’t tell anyone we did it, ‘kay ?”

Double sens que je ne comprends pas moi-même, le cerveau trop focalisé sur la drogue que j’ai dévoilé un peu plus tôt dans la soirée. Mais quand j’y pense…c’est vrai qu’iel est peut-être un poil trop jeune pour commencer à prendre ces merdes. Moi ? J’ai commencé tôt, c’est vrai. On m’a fait fumer un joint vers douze ans, treize peut-être. Juste une taffe pour commencer, et je n’y ai pas retouché avant le début du tertiaire. Parce que c’était devenu un peu trop difficile de vivre dans cette foutue Académie, parce que je fréquentais des gens peut-être peu recommandables. C’était peut-être un peu trop tôt pour qui que ce soit, et maintenant que j’y pense, je fronce les sourcils. Alors que je tendais son joint de bébé à Aster, voilà que je retire mon geste en faisant la moue.

“Eh…maybe that’s not right. You’re twelve or somethin’, you shouldn’t smoke. I don’t want you to end up like me.”

TW : usage de drogues récréatives
Voilà que soudainement, Zephyr juge Aster trop jeune pour fumer un joint. Fronçant les sourcils en déposant les assiettes dans son évier -la vaisselle attendra demain iel se maudit à chaque fois de cette décision sans pour autant la changer - l'Oracle croise ensuite les bras.

« I'm not twelve. If I was really that young, don't you think that talking about sex was inapropriate too? Maybe even more than smoking some weed. »

Volant donc le cône que Zephyr lui a roulé, ce qui n'est pas bien dur étant donné le manque de vivacité du botanomancien, Aster s'empresse d'allumer le joint avant qu'il ne change d'avis. Peut-être aussi pour lui prouver aussi qu'iel n'est pas un bébé comme il semble le croire. L'an 2000 c'était il y a vingt trois ans. Bientôt vingt quatre. Oui, c'est toujours un peu compliqué de se dire que c'était il y a si longtemps. Pour beaucoup de personnes, c'était il y a une dizaine d'années tout au plus. Mais non, deux décennies qu'Aster est né.e. Iel est loin d'être encore un.e enfant, c'est un souvenir lointain pour ellui comme pour tout le monde. Qu'on soit né.e en 2000, en 75 ou en 96 c'est pareil : une fois la vingtaine atteinte on ne se rappelle plus très bien de sa petite enfance. Retenant une toux pour prouver qu'iel est largement assez âgé.e pour ça, Aster lance un regard de défiance à Zephyr.

« 2000 was twenty three years ago. I'm an adult. Look, I have a job, a driving licence and a house all by myself, do you know a lot of twelve years old who do this kind of things ? »

Iel s'emporte un peu, comme à chaque fois qu'on met sa jeunesse en avant. Car Aster ne se considère pas réellement comme une jeune personne. En dehors de ses tiktok qui énervent tout le monde quand iel passe trois heures à scroller et à ricaner -avant de passer les trois jours suivant à fredonner les sons en trend actuellement- Aster n'a rien d'une jeune personne.

« Time works the same way in Tasmania as it works here. Even if seasons are backwards, it was Summer when I was born down there, while in Scotland, that would be winter. But otherwise, a day is twenty four hours, a week is seven days and so on. The only diffrence are the seasons. And super dealy animals, but that's mostly in mainland Australia, not so much on my island. »

Iel s'en souvient assez peu. Finalement, sa vie est ici à Edimbourg en écosse. Sa vie en Tasmanie a été courte. Certes, ça lui est arrivé de rentrer avec ses grands parents lors des vacances scolaires d'été pour visiter ses parents restés au pays. Parce que c'était important, selon eux, de maintenir un lien malgré la fragilité de sa mère. Mais rapidement, les voyages se sont de plus en plus espacés. Au début tous les ans. Puis tous les deux ans... Et finalement, une fois tous les cinq ou six ans. La dernière fois que l'Oracle a mis les pieds en Tasmanie, c'était avant même de devenir officiellement Oracle. Lors de sa dernière année de tertiaire, juste après avoir obtenu son diplôme. Depuis ?... Il n'y a pas vraiment de nouvelles. Il n'y en a même jamais eues réellement. Soudainement trop nostalgique étant donné le contexte de la soirée, iel se force à sourire pour se ressaisir et cesser de penser à cette famille qui n'en est pas réellement une.

« ANYWAYS. Point is, I'm old enough don't worry about that. »

Tout en se rapprochant un peu de Zephyr pour laisser tomber la cendre dans le cendrier qui traîne sur sa table de cuisine, l'Oracle continue de garder un sourire crispé pour ne pas laisser transparaitre la tristesse soudaine. Ce n'est pas le moment et iel n'a pas très envie d'en parler avec le botanomancien.

« You should choose what the fuck we do tonight, it's your birthday, not mine. I still have a couple of months to go. »

TW : Consommation de stupéfiants
Aster s’énerve quand je lui dis qu’iel est encore trop jeune mais…c’est vrai, non ? Je ne veux pas corrompre la jeunesse moi, je sais ce que ça fait de tomber dans la drogue quand on est encore petit. C’est ce qui m’a presque fait plonger dans les abysses, j’ai même failli en mourir quand j’y pense…alors j’essaye de pas trop y penser. Mais je n’ai absolument pas envie d’entraîner qui que ce soit sur ce chemin ! Surtout pas Aster, iel compte beaucoup pour moi. Comme d’autres évidemment, mais…ah, je sais pas. Parfois, j’aime un peu plus quelques personnes par rapport au reste du monde.

J’ai un temps de réaction complètement à côté de la plaque, et iel en profite pour me voler le joint que je lui avais préparé. Je lâche un simple “aaaaAAAAh” peu convaincant et fais la moue, mais iel ne semble pas s’en inquiéter. C’est pas juste ! Iel profite totalement de mon état, là. Si j’avais été un peu plus énergique, comme au début de la journée, iel n’aurait jamais pu attraper ce joint. Je soupire longuement et croise les bras, alors qu’iel part encore dans une tirade pour m’expliquer qu’iel n’a pas douze ans. Ah ouais ? Mais je sais pas comment ça marche, moi…c’est le seul gamin que je connaisse ! Peut-être que c’est possible d’acheter une maison et de conduire à douze ans maintenant, non ? Je sais même pas si c’était possible à mon époque, j’avoue que j’ai jamais essayé. Parce que j’aime pas les voitures, et aussi parce que mes parents voulaient me garder avec eux le plus longtemps possible je crois. Puis il y avait l’Académie…C’est pas très logique d’acheter une maison quand on y est genre deux mois dans l’année, non ?

Ah mais…si Aster a douze ans, pourquoi n’est-iel pas à l’école ? Normalement tous les gosses finissent à l’internat ! Sauf Lucius, il m’a dit qu’il avait été retiré de l’école avant de finir pour le faire à la maison. Est-ce que c’est la même chose pour Aster ? Est-ce qu’iel fait l’école à la maison ? Ou peut-être que comme iel est trop fort.e iel a déjà son diplôme ! Oui, ça doit sûrement être ça, et ça explique pourquoi iel est déjà Oracle. Voilà, c’était pas compliqué en fait !

“Naaaaah yer still a kid, and this is already too much for ye. Why’d you try to act like an adult ? Adulthood is boring, it’s terrible, I wish we’d all stay kids forever. Just like in that story, with the magical place where we never grow up !”

Je ne me souviens absolument pas de quoi je parle, mais il me semble avoir déjà lu un truc pareil quelque part. Je tire moi aussi sur mon joint, sans broncher le moins du monde. Puisqu’il me demande de choisir notre activité du soir…ah, franchement j’en sais rien. J’ai jamais prévu quoi que ce soit dans ma vie, généralement les gens le font pour moi donc…

“Dunno. Some like parties, I like them too…but there’s just you and me, and you’re not supposed to drink or smoke pot. Or fuck. Like…I don’t wanna corrupt you, you’re still a little angel.”

C’est un peu comme ça que je lea vois, ma petite princesse. Pour sa jeunesse, sa façon d’être aussi. Parce qu’iel n’a pas de genre défini, peut-être aussi, un peu. Nouvelle taffe de mon joint trop chargé pour le commun des mortels, et j’étouffe un rire dans ma main.

“You’re cute, though. When you’ll be all grown up, everyone will try to fuck you. You’ll just have to pick up the right partner. Or you’re not forced to choose y’know, I never choose, I take them all ! But some say that I’m just a slut for doing that. Honestly I don’t care, I like it anyway. Just going with the vibe, y’know ?”

TW : usage de drogues récréatives

« You mean Neverland, with Peter pan and Wendy. »

Oh iel connaît bien les films Disney Aster. C'est principalement de la faute de saon meilleur.e ami.e Sunny. Autrement, d'une manière plus personnelle, l'Oracle regarde assez peu la télévision. N'a pas vu énormément de films ou de séries, préférant occuper son temps libre autrement. Avec des mathématiques, avec de la divination ou maintenant qu'iel a sa propre maison : avec des réparations ou des choses d'adultes. Avec cette conversation, en tirant sur son joint Crowley se rend compte de l'énorme différence entre elleux : l'un ne veut pas grandir et l'autre aimerait être plus âgé.e. C'est peut-être le propre des nécromancien.ne.s. Souvent, iels sont pourvu.e.s de vieilles âmes. Est-ce à force de parler à des ancêtres qui ne sont plus là ? Peut-être. Mais Aster s'est toujours senti.e en décalage avec les gens de son âge. Préfère la compagnie du troisième âge et écouter leurs histoires avec attention pour en tirer des leçons. Même Zephyr, qui doit avoir une bonne dizainne d'années de plus qu'ellui, lui semble soudainement bien immature. Ce n'est pas de sa faute. Il ne partage pas la même magie, n'a pas la même sagesse ni la même vision des choses. Lui craint sans doute un peu la mort, contrairement à Aster qui ne s'en soucie pas réellement. Iel ne craint pas la vieillesse non plus et attend sagement qu'elle arrive.

« You know, I choose carefully. »

Pas qu'iel soit particulièrement prude. Mais plutôt sélectif.ve. Attrapant deux tasses vides, l'Oracle se met en tête de préparer su café, le joint à la main. C'est que ça a tendance à fatiguer de fumer. ça donne soif et faim aussi. S'il y a du gâteau pour combler l'estomac, un café fera du bien pour s'abreuver lorsque la langue pâteuse et les dents qui flottent arriveront.

« I'm already all grown up. Doesn't mean that I fuck with everyone tho. »

Prude non, pudique ? Déjà un peu plus. Parce qu'iel a toujours peur que la personne lui pose des questions sur la cicatrice de son ventre. Qu'on l'interroge un peu trop. Qu'on ne soit pas à l'aise en ne sachant pas trop comment faire avec ellui qui ne s'identifie à aucun genre précis. C'est pourtant simple. Iel n'a pas songé à changer physiquement. Dans son cas, iel s'accepte relativement bien, préfère exprimer son identité de genre au travers des vêtements en fonction de ses humeurs. Tendant une première tasse à son invité, et se demandant soudainement si c'est judicieux de donner du café à un hyper actif, Aster fait couler une seconde tasse.

« I do like you. Even if you think I'm too young, even if you think you're too old. You'll see, one day. I'm still more grown up than you. »

Un jour où il sera relativement sobre, en étant d'avoir une conversation réellement sérieuse et d'aligner ses pensées chaotiques pour tirer des conclusions éclairées et justes. Ou peut-être qu'à l'usure, il comprendra enfin. Esquissant un simple sourire, Aster hausse les épaules :

« And I don't care about the others. I know you. And I like you like this, I like you for you, all of it. So why would I tray to change your ways ? If you try to change someone, it's not really love I guess. »

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Aster est persuadé.e d’être assez grand.e, ce qui est courant je crois chez les gamins. Parce que ça fait tout de suite plus mature de dire qu’on est grand, et qu’on peut éviter de traîner avec les gens “de notre âge”. Comme c’est un.e nécromancien.ne, c’est sûr qu’iel doit se sentir plus vieux.eille que n’importe quel autre gamin de douze ans. Mais quand même…moi, ça me gêne un peu. Même s’iel parle de baiser avec des gens, et ça…ouais, nan, ça, ça passe pas vraiment chez moi.

Ce qui me fait aussi bizarre, c’est ses paroles qui suivent. Iel me dit qu’iel…m’aime bien ? Que même si je lea crois trop jeune, que je suis trop vieux…ça ne change rien. Je laisse échapper un petit rire, et me lève de ma chaise pour faire le tour de la table, lui ébouriffe les cheveux au passage.

“Yeah, it’s not that difficult. People say I’m still a little bairn fucker in ma head, I don’t like being grown up.”

Même si j’ai vraiment sincèrement du mal à évaluer le temps qui passe, je déteste tout de même cette idée de grandir, vieillir et perdre peu à peu ce que je suis au profit d’un petit truc tout rabougri sans cervelle. Je sais pourtant que je n’y couperai pas ; c’est le problème quand on se défonce avec des trucs pas naturels, on sait d’avance qu’à la fin on aura le cerveau en bouillie. Mais je ne vis pas non plus dans le regret, parce que j’ai le droit de faire ce que je veux. Je vis comme je l’entends, travaille comme je l’entends aussi, et suis globalement heureux dans ma vie. C’est juste que du point de vue des autres, je n’ai pas grandi. Ca me fait rire, j’avoue.

“Yeah, nah…don’t try t’ change people, unless they’re actively harming themselves or shit. That’s wot ma dad used to tell me all t’ time. Don’t change, unless making a change would make ye happier than what ye are now. That’s good stuff here, innit ?”

Mon père est plutôt bon pour les bons conseils, plus que ma mère en tout cas. C’est peut-être parce qu’il a des gènes de champignons lui aussi, du coup je suis naturellement plus proche de lui je crois. Mais en tout cas, il me comprend et sait quoi dire quand je suis perdu. Ce qui n’arrive plus très souvent maintenant, puisque je suis la vague de la vie…mais c’était quand même souvent le cas quand j’étais plus jeune.

“Come wit’ me, and take yer cake !”

Traînant un peu des pieds - la faute à une fatigue amplifiée par l’herbe, je le sais bien, même si le café qu’iel vient de m’offrir risque de me tenir éveillé encore un petit moment - je m’éloigne de la cuisine pour m’avachir sur son canapé, tout mon petit matos dans mes mains et le cône au bord des lèvres. J’alterne entre mon joint et le café, l’un dans chaque main désormais, sans trop savoir comment me dépêtrer de l’un ou l’autre. C’est un vrai dilemme de vie ça, n’est-ce pas ? Si je pose le café, je vais l’oublier. Mais si je pose le joint, il va cramer sa table. AH ! C’est si compliqué la vie, parfois.

“Hnn. Come, come. I won’t eat ye, I promise. Ye don’t wanna hug me ? I washed meself three times todays alone, I promise !”

C’est vrai que beaucoup s’amusent de mon hygiène hypothétique, eux qui pensent que comme je vis dehors la plupart du temps, je dois être dégoûtant. Mais la vérité…c’est que je suis comme un chat, moi. J’aime bien être propre. Alors je trouve toujours un moyen pour me laver le cul, ce qui est quand même non négligeable.

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Aster espère et sait également que les choses vont s'arranger. Leurs profils sont compatibles. Il y a cette prophétie également dans la famille Crowley précisant les premières lettres des prénoms. Tous les Crowley héritant d'un nom commençant par la première lettre de l'alphabet, il est évident que la personne nommée par un Z est l'époux ou l'épouse à venir. Alors, un jour, ça arriveras. Un jour, Zephyr lea verra enfin comme un.e adulte.

Obéissant en trottinant derrière le botanomancien, prenant garde à ne pas renverser son café, Aster lève les yeux vers lui quand il lui promet de ne pas lea manger.

« I bloody know you won't eat me. You're vegan. »

Quand à un câlin... L'Oracle pèse le pour et le contre de cette proposition. Le pour, bien entendu, c'est qu'iel serait dans ses bras. Pourrait en profiter un peu. Le contre ? C'est qu'iel sait et comprend que Zephyr n'est pas en mesure de comprendre ce soir. Pas en état d'avoir ce genre de conversation sérieuse. Et que ça finirait par lea rendre triste. Préférant donc rester éloigné.e pour le moment, Crowley se contente d'un sourire crispé et d'une tape sur l'épaule. Couper le gâteau serait une bonne idée.

« Sorry, I don't have candles for your birthday cake. And we also don't know how old you are. »

L'oppossum sort le bout de son nez timidement pour observer la scène à l'autre bout du canapé. En constatant leur présence néanmoins, Kitty rentre immédiatement dans le pull laissé par Zephyr pour s'y recacher. Moon, le familier plus sociable pourtant, ne semble pas non plus décidé à venir s'interposer dans cette conversation. Oh, il sait bien quel genre de sentiments éprouve saon soercier.ère pour l'invité du jour. Il écoute, prête toujours une oreille attentive aux histoires d'amour d'Aster. Le plus souvent, en mâchonnant un os.

« I'm also unsure about singing happy birthday to you, that's... Awkward. I usually hate that, when people start to sing. You're just here, smiling akwardly behind your cake, waiting for them to finish and blow your candles... »

Les parts découpées donc, Aster soupire et se mord la lèvre. Tente de ne pas penser à ses propres anniversaires, qu'iel ne fête pas forcément. Déjà, parce qu'iel n'aime pas spécifiquement faire la fête. Que le bruit et les lumières criardes des néons l'emmerdent et lui filent rapidement mal au crâne. Aussi, parce que c'est toujours un peu triste. Que quand iel repense à ses premiers anniversaires, iel se rappelle surtout de l'absence de ses parents. Surtout lors du sixième.

« Maybe we should just eat the cake, once we're done with the blunts ? »

ça semble être une bonne idée soudainement. Ce n'est peut-être pas l'anniversaire le plus joyeux qu'ait passé Zephyr ces dernières années mais... Est-ce qu'il le fête, au moins ? Aster n'est au courant de la date de son anniversaire que par un heureux hasard, que par une date mentionnée au détour d'une conversation. Un jour comme un autre, des paroles banales qu'iel a entendu et donc retenu sans effort. Aussi... Parce qu'avec cette information que le botanomancien a laisser échapper, iel a pu se pencher sur des calculs de compatibilité plus complexes.

Heureusement d'ailleurs, qu'iel a demandé à Zephyr de ne pas trop charger. De lui en faire un avec une dose de bébé. Parce que déjà, à peine quelques minutes après avoir entamé le cône, iel sent déjà les premiers effets arriver.

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Aster reste loin de moi, mais c’est pas grave. C’est parce qu’iel a encore du mal à faire des câlins aux gens, je le sais. Parfois, iel vient tout.e seul.e dans mes bras, même quand je ne lui demande rien, ce qui est déjà pas mal. Alors je respecte, parce que même si moi j’aime beaucoup les câlins, ce n’est pas le cas de tout le monde. Bon, parfois je zappe complètement qu’on m’a dit non, et il faut le répéter…mais c’est pas ma faute, je suis juste un mec incroyablement distrait !

“Hnnnn told ye I’m twenty-somethin’. Why’d ye not believe meh ?”

Je laisse échapper un petit rire à ma propre connerie. Ouais…je sais que c’est faux, même si j’ai du mal avec le temps qui passe. L’Académie, c’était il y a vachement longtemps quand même. Du coup je me dis que j’ai au moins la trentaine, peut-être plus…ah, j’en sais foutrement rien ! De toute façon les bougies, c’est un truc complètement chimique et pas très bon à manger. Je sais, on est pas censé les manger…mais ça arrive à plus de personnes qu’on croit ! Suffit d’être un peu dans la lune et hop, un petit croc dedans. En prime, la plupart des gens mange de la cire quand elle coule sur le gâteau. Alors qu’on ne vienne pas me dire que personne ne les goûte ces fameuses bougies !

“Nah, I don’t need no song nor candles today. I’m just happy I’m with someone I like, t’is enough. Y’know, I always forget what day it is…when I was a young boy, ma friends knew it for me. So sometimes I forget to celebrate it. That’s why I’m like twenty-five in ma head !”

Je tire une longue taffe de mon joint, et laisse échapper un nouveau rire amusé. J’imagine sans mal Aster, avec sa tête des mauvais jours qui fait peur à tout le monde, attendre sagement que les autres finissent de chanter la petite chanson traditionnelle des anniversaires. Ca doit être beaucoup trop drôle, ça !

Comme j’ai fini mon cône, je tape directement dans le gâteau pour enfin goûter cette petite merveille. Ca ne peut qu’être bon, non ? Parce que c’est ellui qui l’a fait. J’écarquille des yeux dès la première bouchée, me goinfre avec une deuxième, puis une troisième. Ok, c’est BEAUCOUP TROP BON. Ou alors je suis biaisé parce que j’ai pas mangé de gâteau depuis longtemps, mais en tout cas, c’est un parfait anniversaire qu’iel m’offre là.

“Aaaaaaaaaaaaah I’d die for that cake ! Worth dying for !”

J’attrape Aster d’un bras puissant, pour lea serrer avec amour. J’ai oublié qu’iel ne voulait pas forcément que je le fasse mais…ça va, iel n’a pas l’air trop choqué.e non plus. J’affiche un large sourire et ferme les yeux en déposant un baiser dans ses cheveux…avant de les secouer légèrement parce que j’y ai déposé des miettes en même temps. Ah, c’est ça les risques du métier. Attends, quoi ?

“Thanks for that, cutie pie. I’ll return the favor one day, I promise !”

Moi aussi, il faut que je lui fasse une fête d’anniversaire pour qu’iel se sente apprécié.e. Même si je sais qu’iel a du mal à comprendre mes limites - parce qu’iel est encore jeune, ça se comprend, iel veut traîner avec des vieux, je faisais pareil à son âge - iel mérite le meilleur qui soit. Je ne lea lâche pas, lea garde contre mon torse en finissant mon gâteau avec un soupir de contentement.

“You look so sleepy, sweetie ! You can sleep, I don’t mind. I’ll watch over you like a sleep guardian.”

Bon, ce serait plus efficace si j’étais oniromancien, mais c’est l’intention qui compte !

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« If you're twenty five, then you're only two years older than me. »

Il n'a pas vingt cinq ans, Aster le sait. Il est plus âgé, c'est certain qu'il a entamé sa trentaine et il faudra qu'iel profite d'un moment de lucidité du botanoancien, un jour, pour lui demander son année de naissance. Pour savoir son âge exact, à défaut de pouvoir le dater au carbone quatorze, mais surtout... Pour dresser son thème astral et le comparer au sien. Parce que c'est important pour Aster, de savoir ce genre de choses. Qu'iel a déjà commencé à récolter quelques informations pour monter un dossier, et compte prendre un rendez-vous chez l'Ancre des serments dès qu'iel sera en mesure de calculer leur compatibilité Astrologique.

« D'ont die yet. You still have some time ahead of you. »

C'est néanmoins agréable de savoir que son gâteau lui plaît. Crowley s'est appliqué.e, a cherché une recette de gâteau vegan pour qu'il puisse profiter dignement de son anniversaire. Lui qui oublie souvent, quel jour il est né et qui a besoin qu'on le lui rappelle. Sans doute qu'à l'Académie, ses copains devaient noter son jour de naissance dans leurs agendas, comme le font toustes les adolescent.e.s pour se souvenir de souhaiter un bon anniversaire à leurs ami.e.s. A défaut d'être nécromancien.ne et donc... De s'en souvenir, si l'on possède une mémoire auditive et que l'on a prêté attention à la conversation. Attrapé.e dans les bras de Zephyr, si l'Oracle sursaute un peu, iel ne cherche pas à fuir. Coince son joint entre ses lèvres, et profite de ce contact avec lui. Heureusement caché.e sous ses longs cheveux colorés, iel parvient donc à masquer ses joues qui rougissent au baiser sur son front. Se blotti encore un peu plus contre l'autre sur le canapé, en guise de réaction.

Mais la marijuana commence à faire effet. Iel n'en fume que très rarement, le plus souvent avec lui d'ailleurs, comme on irait boire un coup de temps en temps avec des potes le week end. Loin d'être habitué.e donc, Aster sent son corps commencer à devenir bien lourd. Ses paupières peiner à rester ouvertes. Le joint lui sur sa fin, s'est éteint tout seul... Et ellui profite de la chaleur et des bras de Zephyr. S'iel était un chat, nul doute qu'on l'entendrait ronronner bruyamment de bien être en cet instant. Les mains qui s'accrochent au pull qu'iel lui a prêté, l'Oracle hoche la tête. Il est habitué, à venir ici. Sait comment se servir de la télé, s'il en a envie. Sait où se trouve la chambre, pour aller se coucher après et... Connaît les toilettes sèches du jardin en cas de besoin.

Le sommeil induit par l'herbe magique ne tarde pas à cueillir Aster, qui plonge dans les bras de Morphée. Mais aussi et surtout, dans ceux si confortables de Zephyr.