Zuri Escarrà-Moreno ⨳ alis volat propriis

Identité - Son premier prénom, aucune bouche n’a le droit de l’effleurer. Il est plus un titre qu’un prénom, d’ailleurs. Itzpapalotl. Chez les Escarrà, il est réservé aux rejetons dont le familier est un insecte aux belles ailes. Itzpapalotl – déesse aztèque, papillon au squelette d’obsidienne, qui fait voir la mort aux enfants Escarrà. Oui, il l’a vu, la mort. Né sans un cri, sans un souffle. Ramené à la vie in extremis. Aujourd’hui encore, il l’entend, l’autre côté. Des pleurs, des lamentations. Parfois, comme des mains qui l’attrapent, le tirent. Papillon blanc qui se débat avec les malédictions de sa lignée. Zuri – qui veut dire blanc, en Basque. Son deuxième prénom, par lequel on l’a toujours appelé, avec grande affection. Choisi pour la couleur de son familier. Puis il y a Tetzauh, son troisième prénom. Miracle, veut-il dire. Mi pequeño milagro, l’appelle sa mère. Le poids des attentes de ses aïeuls tronçonne les épaules du cinquantenaire. Car, quand on porte le nom de deux grandes lignées, Les Escarrà et les Moreno, on ne peut que viser plus haut que le ciel. Heureusement qu’il a des ailes, Zuri.

Naissance - Zuri est né à Oaxaca, Mexique, le 08 février 1971. Bientôt 53 ans, et le brun continue de naviguer entre ses rêves et ses cauchemars. Malgré ses déboires, il aime vivre, Zuri. Même si, souvent, on ne sait pas s’il rit de bonheur, ou hurle de peur.

Nationalité & Origines - Sur son visage et dans son nom, on lit ses origines espagnoles, par sa mère, et mexicaines, par son père. Pour autant, Zuri n’a quasiment connu, de toute sa vie, que l’Ecosse. Ses grands-parents maternels, pour échapper à l’Espagne franquiste, ont rejoint Edimbourg et sa communauté sorcière dans les années 1930. Néanmoins, Zuri a vécu à Oaxaca presque dix ans avant que ses parents ne décident de regagner l’Ecosse. Le Mexique des années 80, en proie à une crise économique et politique aiguë, n’était en aucun cas rassurant pour la famille Escarrà-Moreno, grands propriétaires miniers. Ne lui reste de là-bas que la mention de sa nationalité mexicaine sur ses papiers d’identité.

Magie & palier - Etonnant, alors que son père est un Enfant des Volcans, et sa mère une Enfant Vagabonde, que lui soit un Enfant des Vents. Les parents de Zuri mirent du temps, avant de comprendre que leur fils avait hérité de la magie de ses deux grands-mères. Ce fut une catastrophe, d’ailleurs – car s’il n’était pas Enfant Vagabond, comme tous le pensaient quand il n’avait que quelques années, d’où venaient ces chuchotements qui le perturbaient ? N’était-ce pas les morts qui s’exprimaient au creux de son oreille ? Non, non. Des hallucinations auditives… ou un relent d’Itzpapalotl ? Des légendes, des contes familiaux ! Aujourd’hui encore, Zuri ne saurait dire. Il entend… il entend quoi ? En tout cas, c’est terrible. Assailli de bruits qui le torturent. Tant de boucan en lui qu’il en a perdu la parole – Zuri est Bègue. Enfant des Vents incapable de s’exprimer… en souffrance, ne se sentant pas à sa place parmi les siens. Pourtant, le mexicain sait modeler de si belles tempêtes ! Palier 3, Zuri aimerait que sa parole soit aussi précise que ses éclairs.

Familier - Votre familier (consultez le bottin avant toute chose !)

Tuer le temps - Zuri a eu une belle carrière. Il a parcouru le monde, et laissé balader ses doigts experts sur des centaines d’orgues, devant un public toujours plus nombreux. Un virtuose, qui a commencé par gagner ses premiers prix au piano, avant de prolonger avec le clavecin à l’adolescence, puis de terminer avec l’orgue à l’âge adulte. Une passion tardive, fulgurante, qui se termina trop tôt. Le brun commença à avoir des douleurs articulaires vers ses quarante-cinq ans. De l’arthrite, qui fit son nid dans chacun de ses doigts, et l’obligea à cesser de vivre de cet instrument dont le son arrivait à couvrir ces étranges cris que seul lui perçoit. Que le brun aimait avoir la tête pleine des sonorités majestueuses de l’orgue ! Mais c’est fini, tout cela. Zuri est à présent désoeuvré.

Philtre d'amour - Il y a des années, quelques heures avant de dire “oui”, Zuri s’est échappé. En habit de cérémonie, il a pris l’avion, et il s’est enfui. Le brun le sait, il a fait beaucoup de mal. A elle, surtout. Celle qui était prête à s’engager auprès de lui, pour la vie. Qu’importe ses bizarreries. Le brun, après toutes ces années, ne saurait toujours pas expliquer ce qui lui a pris. Il n’y avait que cette question : l’aimait-il vraiment ? Et cette toquade malvenue a été le début d’une vie de voyages, d’apprentissages qui valent, pour Zuri, bien plus qu’un mariage. Pas d’enfant, pas de femme. Zuri est libre comme l’air.

L'enfer c'est les autres - Parfois il est expansionniste, parfois il est isolationniste. Le mexicain a eu le temps de changer de vision sur tout et sur rien, en plus de cinquante ans de vie. Il aime à dire qu’il est prudent, et surtout, ignorant. Quand on y pense plus de cinq minutes, il y a des désavantages et des avantages des deux côtés. Que vaut sa voix, dans cette bagarre plus vieille que les chênes ? Au fond de lui, Zuri aimerait que tous puissent s’entendre et vivre ensemble. Mais lui-même a du mal à vivre avec son ombre, alors qu’attendre du monde ?