Caractère
Perché — Les années à consommer diverses drogues ont légèrement altéré mon cerveau, et ma perception en général. Il m’arrive souvent d’avoir des retours d’acide malgré que je me suis calmé sur la consommation depuis un petit moment.
Rêveur — Je passe beaucoup de temps dans mes pensées à rêver d’un monde uni, à espérer la fin des guerres diverses qui gangrènent le monde.
Niais — Vous voyez ces princesses Disney un peu nulles qui prônent l’amour et la gentillesse avant toute chose? Bah moi, c’est un peu pareil. Je suis une princesse Disney.
Actif — Etant petit, on m’aurait diagnostiqué avec de l’hyperactivité. Toujours partant pour faire des choses manuelles, surtout si elles demandent de courir dix kilomètres ou d’escalader des rochers à une hauteur vertigineuse. Avec la drogue je me suis un peu calmé, même si des pics d’énergie me font faire des danses étranges dans la forêt autour des arbres (avant de les enlacer comme des amants, promis, je ne suis pas dendrophile).
Enfant du monde — Je n’ai pas suffisamment voyagé à mon goût dans cette vie-là, mais je me considère tout de même comme la descendance de tout peuple qui arpente cette terre. Je viens de partout et de nulle part à la fois, mon esprit est connecté au vivant bien au-delà de cette barrière artificielle.
Anticonformiste — La société, elle a un peu de mal avec les gens comme moi. Je ne fais rien comme tout le monde. Je n’aspire pas à avoir de l’argent, un travail stable, une famille, ne serait-ce qu’un ou une compagnon. J’aime le monde mais n’y suis pas à ma place, et pourtant…je considère l’endroit où je me trouve comme mon foyer. Sans domicile - si l’on enlève la maison de mes parents où je rentre parfois, histoire de laver mes affaires et les embrasser - je squatte régulièrement chez ceux qui ont la gentillesse de m’accepter. A moins qu’ils soient trop polis pour me le refuser…
Histoire
1986 L’enfant des Osbourne est né, d’une union entre un botanomancien et une aéromancienne. La magie des plantes coule déjà dans mes veines, l’amour de la nature qui n’est qu’une extension de mon être. Baptisé Zephyr d’un commun accord; prénom mixte, de la part de deux adultes progressistes qui préfèrent prévenir que guérir. Toute identité de genre est acceptée dans cette maisonnée, l’amour prôné plutôt que la haine et l’incompréhension. Aimé sans condition dès mon premier cri, c’est ce que je souhaite à tous ceux qui voient le jour sur cette planète.
2000 Une enfance heureuse, dans l’amour de mon prochain, mais les problèmes ne sont jamais loin. Oh, pas vraiment de problèmes avec mes parents, ces véritables anges sur terre ; des problèmes personnels, issus d’un cerveau en constante ébullition et d’un corps inépuisable. Dès mon entrée à l'Académie, les choses se gâtent. Rester enfermé pendant des heures assis sur une chaise est quasiment impossible, et seuls les cours de sport et de magie parviennent à m'intéresser suffisamment. Boute-en-train et clown de la classe, j'ai connu aussi bien les colles que les tours de terrain - et laissez-moi vous dire que l'Académie est vraiment grande !
Les cours deviennent de plus en plus difficiles à mesure que mon cerveau se développe, je ne parviens pas à suivre, la nature m’appelle constamment. Pour m’aider à me concentrer, quelques amis me proposent de la weed, m'expliquant que ça pourrait me calmer. Contre toute attente, cette solution fonctionne : je parviens à rester calme suffisamment longtemps pour emmagasiner quelques informations en cours, et ne pas complètement rater mes études.
2005 Le diplôme obtenu de justesse, davantage grâce à la pratique magique qu’à mes réponses sur une feuille blanche. De plus en plus détaché de la société, je rentre chez moi sans vraiment savoir quoi faire de mes dix doigts. Edimbourg est une ville magnifique, bien plus attirante que Leeds, et je me rends compte un peu trop tard que je n'aurais jamais dû la quitter.
Je plonge peu à peu dans une spirale dont je ne peux ressortir seul. Je commence à traîner le soir dans les bars, à côtoyer des gens peu recommandables qui pourtant méritent tous autant d'amour que j'ai à offrir. Je commence à tester de nouvelles drogues pour accompagner la weed. Les hallucinogènes me plaisent particulièrement, surtout les champignons. D’ailleurs, saviez-vous qu’il existe plus de deux cents espèces de champignons magiques? Ca en fait, des omelettes rigolotes!
Peut-être que mon accoutumance date de cette période, peut-être un peu plus tard, j’en sais foutrement rien. Mon esprit était sombre à cette époque, bien que ma vise sociale s'agrandisse de jour en jour. Au moment où l’addiction s’est imposée dans mon esprit, il était trop tard.
2013 J'enchaîne les petits boulots dans le monde humain, incapable de faire quoi que ce soit de mes dix doigts. Je ne parviens pas à garder un contrat plus de quelques semaines, ma consommation à outrance de kétamine ou les retours d'acide des différents hallucinogènes finissent toujours par avoir raison de mon comportement.
Celui-ci change de plus en plus, d'ailleurs. Exit l’hyperactivité quotidienne, place à une certaine mollesse, une voix traînante et une compréhension du monde extérieure qui laisse à désirer. Je suis perché en permanence, j’oublie où je me trouve, ce que je dois faire. La lucidité se fait de plus en plus rare, mais à ce moment-là, je ne comprends pas encore que je suis en mauvaise posture. Je suis dans ma bulle, et rien ne semble parvenir à m'en sortir.
2016 Mon état empire, et ma magie commence à me faire défaut. Mes parents déjà inquiets tentent de me faire entendre raison ; ils envisagent une désintoxication, que j’accepte lors d’un rare moment de lucidité. Cependant, trop accroché à mes substances, je préfère quitter le foyer familial du jour au lendemain, et me réfugie à droite à gauche chez des connaissances. Je vis ainsi aux crochets des autres, sans honte, à me défoncer au quotidien car vivre un instant sans ces substances est bien trop douloureux pour moi.
On finit par me refuser l’asile, prétextant que je suis invivable ainsi perché à zoner sur le canapé. Alors je quitte la ville, prenant un aller simple pour Edimbourg, l'endroit où je me sentais encore moi-même. Passant l'un des portails menant au sanctuaire sorcier, je fuis très vite dans le sud de la ville pour retrouver ce terrain naturel qui me faisait tant envie.
Les arbres sont mes amis. Je trouve une petite clairière protégée du vent et de la météo capricieuse d'Ecosse, où je finis par m'effondrer à genoux. Les vestiges de ma magie touchent la terre, font pousser des girolles au pied d’un arbre et des Psilocybes déjà bien installées dans le tas de bois pourri non loin. Deux nouveaux coins à champignons rien que pour moi, pour m’accueillir dans mon nouvel habitat.
Je resterai trois jours et trois nuits dans cette clairière, à me nourrir de ce qu’elle avait à m’offrir. Trois jours à halluciner, loin d’une civilisation que je ne comprenais toujours pas, seul avec une nature qui m’accueillait à bras ouverts. Et puis au bout du troisième jour, un ange apparut.
Ce n'était pas un ange. C'était tout simplement un zoomancien, qui avait appris mon existence par les animaux m'ayant vu entrer dans la forêt sans jamais en ressortir. Cet homme m'a tendu la main, accueilli dans un coven qui m'avait pourtant laissé partir comme si de rien n'était à la fin de mes études. Je suis encore incapable de me souvenir de son visage, encore moins de son nom. Ce type, quel qu'il soit, m'a sauvé la vie.
J’ai regagné la maison familiale quelques jours plus tard, embrassé mes parents qui étaient définitivement inquiets, et leur ai parlé de mon aventure champêtre. Durant de longues semaines, j'ai tenté de me désintoxiquer par moi-même. Désespéré, régulièrement en manque, je tentais de me raccrocher aux bribes de ce que j'avais pu être avant de plonger si bas. Cependant à Leeds, rien ne pouvait m'aider. Il me fallait rejoindre les miens, à Edimbourg.
2017 Je n'ai pas vraiment de chez moi dans cette ville cosmopolite, mais je n'en ai cure. Le Gardien des Elixirs m'a pris sous son aile, peut-être parce que je lui ai apporté de nouvelles perspectives - ou surtout parce qu'il semble s'être reconnu en moi, d'après ses dires. Je me bats toujours contre mes addictions, consommant quelques champignons par-ci par-là et tournant encore à la weed pour ne pas avoir à courir un marathon de 50km chaque jour tant mon hyperactivité est difficile à tenir. Ma désintoxication est rude, faites de hauts et de bas - surtout de bas, si je veux être totalement transparent. Chaque rechute est un coup de poignard dans le coeur, et me mène à cette fameuse clairière où je communie avec la nature. Parfois, la nature me répond ; il me semble entendre les arbres murmurer des encouragements, les champignons apparaître du jour au lendemain comme pour me tenir compagnie. Peut-être croient-ils que je suis l'un des leurs ? Allez savoir ! C'est vrai qu'il m'arrive de briller à l'image de ces magnifiques fungi bioluminescents. Peut-être que j'ai un ancêtre champignon quelque part ?
Mon cerveau est trop abîmé par ces nombreuses années de consommation, pourtant j’aime cette nouvelle vie qui s’offre à moi, cette véritable renaissance. Je ressens ces bouffées d’amour que je veux offrir à tous ceux que je croise, je suis reconnaissant envers chacun d’entre eux pour m'avoir accueilli et embrassé comme il se doit.
Mes parents finissent par déménager à Edimbourg eux aussi, mais je ne vis pas pour autant chez eux. Non, je préfère largement passer du temps au milieu des bois, là où je suis à ma place. Les branches commencent à m'abriter d'elles-mêmes, à m'offrir une cabane lors des orages. Et pour le reste, j'ai toujours de nombreux amis ravis de m'accueillir dans leur salon !
2023 Rien n’a vraiment changé ces dernières années, pour moi. Je fais toujours de nombreuses rencontres, des êtes parfois plus mémorables que d'autres. J’ignore la douleur et la peine, la haine glisse sur une carapace d’indifférence, ma bonté compense la négativité ambiante du monde réel. Un peu de légèreté, de douceur, d’amour dans cette vie rude. Des fleurs sur chaque tombe, un rayon de soleil dans chaque vie. C’est pour cela que j’ai été arraché des abysses, n'est-ce pas ? L'univers devait avoir un plan pour moi...et je pense le suivre à la lettre.