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In your corner (Abigail)

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Adriel Rhodes
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Adriel Rhodes

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La discordance des temps modernes
Les inarrêtables
Un petit pas pour l'individu, un grand pas pour le coven

Trombinoscope : In your corner (Abigail) Giphy
Face claim : Sam Claflin
Pronoms RP : Il
Âge : 36
Tuer le temps : C’est dans le silence qu’il opère le mieux, chuchoteur onirique est un titre qu’il embrasse depuis 2019.
Familier : In your corner (Abigail) Kvj2
Haley. Discrète et indépendante, elle garde ses griffes acérées quand elle n'a pas le regard rivé sur Adriel.

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Arrivé.e le : 23/09/2024
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In your corner
25 Septembre 2024


ft.  @Abigail Reid aka Abybel

You know I've been here all along
TW : Mention de décès

Caressant le volant de ses doigts fins sans réellement regarder les aspérités du cuir qui s'écaillaient avec le temps, Adriel n’avait pas pris la peine de couper le moteur, arrivé devant l’ancienne demeure d’Abi et de Caleb avec bien quelques minutes d’avance. Laissé au bon soin de leurs parents auxquels il rendait de temps en temps visite, il était certain que le décès du paternel Reid remuait quelques souvenirs en soulevant un goût d'amertume entre ses lèvres. Le regard fixe sur le compteur, plissant presque légèrement les yeux, le chuchoteur gardait le regard dans le vague en attendant qu’Abi descende les marches, en trombe certainement pour le rejoindre. Dans la nuit qui commençait à tomber, endormant les premiers couches tôt, il n’y avait qu’eux pour s'éveiller et profiter enfin des ombres.

Décrochant finalement son attention pour fixer la devanture de la maison qui avait perdu en éclat depuis le départ de la fratrie dix ans plus tôt, Adriel revoyait encore la jeune femme sauter les dernières marches pour accourir vers eux alors qu’ils avaient encore l’insouciance de leur jeune année, de la première voiture le permis à peine en poche. Tout un monde qui avait changé depuis quand chacun avec fini par prendre un chemin qui les avait menés aux quatre coins de monde, là où seuls les messages, les appels et les vocaux les reliaient sans que rien n’altère leur amitié. En surface tout du moins, @Cassandra Ramsay et lui avaient ressenti ce même trouble à leur départ.

Avisant son téléphone du coin de l’œil comme pour vérifier qu’il n’avait pas loupé un message, il tenta de se souvenir de la dernière fois qu’il avait vu Abi à Austin, loin de sa maison et tournant sa bague de mariage autour du doigt - presque par nervosité - pendant qu’elle lui parlait, les yeux pétillants de malice. Inconsciemment, pourtant, ils n'évoquaient jamais le sujet des parents et pendant longtemps, Adriel avait cru que c'était uniquement par respect, de quoi lui donner le temps de rassembler les mots pour endiguer les maux causés par la perte d’un parent. Pourtant, très vite, il assimila ce manque de paroles échangées pour un tabou, alors lorsque la porte s’ouvrit, l’oniromancien ne put s’empêcher d’observer la cadence et la minutie de chacun de ses mouvements qui la menait vers lui. Il décrocha sa ceinture en reposant ses lunettes sur le tableau de bord, ouvrant sa porte pour faire rapidement le tour avant même qu’elle n’atteigne sa voiture pour la rejoindre. Le vent se levait le soir venu bien plus régulièrement, forçant Adriel à relever le col de son manteau malgré la présence d’un col roulé.

_ “Rêve pas, tu conduiras pas celle-là.”

Celle-là, c'était sa voiture, celle qu’il n’avait que depuis quelques années après que sa première ait rendu l'âme en plein milieu de l’autoroute. Celle-là, c'était celle qu’il chérissait durant son temps perdu et il était peu fier de lui faire remarquer son nouvel achat. Un sourire pour la mettre au défi de prendre sa place, il prit le pli de reculer à chaque pas qu’elle pourrait faire pour l’en empêcher. Un jeu d’enfant. Parce que c'était sa manière de prendre la vie de l’autre côté, avec ce sourire qui relevait ses joues rebondies.

_ “T’as faim comment? Je t’invite !”

C'était une manière comme une autre de ne pas sombrer dans l’affection du moment, montrant à peine combien il était heureux de la revoir, malgré les circonstances. Ses yeux verts pétillaient pourtant, à la vue de son visage qu’il lui avait manqué de voir à Edimbourg. Il n’eut qu’un regard par-dessus l'épaule de la jeune femme, presque certain que son mari serait venu pour l’occasion, mais remarqua la porte close derrière elle, sans même que l’homme ne vienne le saluer. Il n’osa pas juger cet instant, comprenant quelque part qu’il avait laissé Abi rentrer seule pour affronter cette perte alors qu’il avait tout laissé en plan à la minute même où il avait reçu son message. Il lui ouvrit la porte passagère d’un geste princier surjoué, bien qu’elle méritait tous ces honneurs.

_ “Madame, votre carrosse est là.” Bien loin de l’enlèvement prévu.
Crédits ; Titre & quote Imagine Dragons
Abigail Reid
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Trombinoscope : In your corner (Abigail) OfMexh
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Tuer le temps : Elle vient de demander son transfert comme Préparatrice de Sommeil Éternel suite à son retour à Édimbourg.
Familier : Nyx, une Whippet gracieuse et d’une grande énergie qui fait d’elle une alliée idéale pour aller se dépenser, se vider la tête.
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25 Septembre 2024



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TW : Mention de décès

« Ma chérie, viens là ! » Et avant que je n’aie le temps d’esquiver, elle me prend dans ses filets, m’enserrant de ses bras étonnamment puissants pour une femme de plus de soixante-dix ans. Tan’iette, entendre par-là Tante Henriette, ou plutôt grande tante du côté de ma mère que j’ai vu pour la première fois quelques jours à peine après mes premiers pas. A l’époque, cette femme vouait une véritable obsession pour mes joues qu’elle pinçait à chaque rencontre, au point que j’essayais de me cacher derrière les jambes de ma mère. Sauf qu’on n’échappe pas à Tan’iette, pas plus maintenant qu’avant. « Ton père était un homme bien, dévoué à sa communauté. Et je suis certaine que ton papa t’aimait beaucoup ! » Je lance un regard désespéré dans la direction de ma mère par-dessus la frêle silhouette de mon aïeule. Cependant, Aylin est bien trop accaparée par ses autres visiteuses. « Comme c’est dommage qu’il n’ait pas eu la chance d’être grand-père. » Mon corps entier se raidit. Pour avoir déjà dû expliquer ma situation à cette bande de commère, ce à quoi on m’a fait noter qu’à mon âge je me rapproche de la vieille fille. Non, là c’est la remarque de trop.

« C’est une chance, tu veux dire ! »

Par Hécate, non, je n’aurais souhaité à aucun enfant d’évoluer dans cette maison en sa présence. Jamais je n’aurais accepté que la chair de ma chair connaisse la crainte de contrarier Grant Reid. Ma réponse choque Tan’hiette qui me libère enfin. Alors que je sors d’un pas précipité de la pièce, j’entends leurs critiques acerbes dans mon dos. Je monte les marches deux à deux et me glisse dans ma chambre où je retrouve Nyx installée sur le lit, encore épuisée de notre voyage en avion. Je l’y rejoins et hurle à pleins poumons dans l’oreiller. Trois heures que je me coltine le défilé des âmes compatissantes, que je fais bonne figure à recevoir leurs condoléances, que je les écoute me dire combien mon père était apprécié… Je ne saurais dire s’il s’agit d’hypocrisie ou de pure naïveté de leur part. Est-ce que seulement quelqu’un connaissait cet homme, réellement ? Il est des vérités qu’on ne peut connaître en dehors du cercle familial…

Je sors mon téléphone de ma poche et constate avec horreur que la soirée est à peine entamée. De la bouteille qu’elles m’ont fait leur ouvrir, je déduis que ces dames ne sont pas près de nous laisser à notre chagrin. Tendue, je déverrouille l’écran et ouvre le répertoire de mes contacts. Je parcours la liste bien que j’aie déjà un nom en tête. Après autant d’années loin du sol écossais, que j’ai quitté dans la précipitation et sans y mettre les formes, je me sens bête devant mon téléphone. Je me mords la lèvre inférieure, nerveuse, et compose un appel à l’aide. Je tâtonne sur la rédaction du message. Trop sérieux et trop formel au premier essai. Bien trop léger et faussement désinvolte au second ! Le troisième me paraît plus concluant et je l’envoie rapidement avant de changer d’avis. S’en suis une lente agonie qui dure pourtant moins de soixante malheureuses secondes durant lesquelles j’enfouis mon visage dans les poils ras de ma compagne à quatre pattes avant qu’une notification ne me fasse lever le nez.

Une exclamation de joie perce le silence pesant de la pièce. Soulagée, les pouces volant sur le clavier tactile alors que je me lève du lit pour m’assoir à la coiffeuse d’une autre époque. L’image que me renvoie le miroir tacheté par les ans me fait froncer les sourcils. J’ai une tête de déterrée ! Et, vu mon métier, je sais de quoi je parle. Après des appels nocturnes intempestifs d’un Parker imbibé d’alcool, suppliant… Des tentatives de visites impromptues, me poussant à multiplier les verrous… Mon cycle de sommeil et mes repas étaient quelque peu chamboulés depuis le début d'année. Je camoufle mon visage cerné et un brin émacié sous du maquillage, détache mes cheveux pour masquer mes pommettes saillantes et me dépêche de descendre les marches, estimant qu’il ne devrait plus tarder. En bas des escaliers je récupère mon lourd manteau de laine, habituellement réservé aux mois hivernaux, sauf que le changement de climat s’est avéré brutal. Le visage perdu dans des tours et des tours d’une longue écharpe, je glisse mon sac à main sur mon épaule et sors sans un mot pour ces dames. Qu’elles s’étouffent avec leurs scones !

Il est déjà là. Cette simple constatation me fait presque oublier la colère qui m’a animée quelques minutes plus tôt. Je prends le temps de l’observer à mesure que j’avance et la nervosité reprend le dessus. Cela fait si longtemps qu’on ne s’est pas vu ici. Le lieu, le contexte… Ce n’est pas l’idéal, pas ce que je pourrais espérer de mieux. Cependant, il est là, il est venu alors que j’aurais pu comprendre un refus. L’encaisser, moins, mais le comprendre oui. Quand il m’annonce que je ne suis pas autorisée à m’installer derrière le volant, je hausse un sourcil, intriguée, avant que mon regard ne s’illumine à mesure que mon sourire grandit tandis que je fais mine de vouloir le contourner pour accéder à cette place interdite. Enfin, j’abdique, mains levées.

« Tu fais bien. Je serais capables de rouler du mauvais côté de la route avec la mauvaise influence de ces américains ! »

Je ris même doucement, d’un de ces rires légers mais sincères, de ces rires qui libèrent, qui réchauffent. Et son sourire termine d’effacer toutes appréhensions que je pouvais encore avoir. Cet accueil est ce qu’il me fallait. Il est celui qu’il me fallait ! Je siffle devant le bijou de mécanique qu’Adriel a si bien protégé.

« C’est le signe d’une crise de la quarantaine précoce ? D’habitude c’est bien plus rouge et décapotable… » Que je le taquine affectueusement avant de faire rapidement le tour du véhicule pour mieux l’admirer. « Elle est magnifique ! Elle me fait penser à celle de James Bond, tu sais, avec l’acteur gallois… Sauf qu’elle n’est pas anglaise, on dirait. Ni américaine… Et je crois bien qu’elle est plus vieille que nous… » Je tends la main, laisse courir le bout de mes doigts sur la carrosserie sombre avec un regard provocateur pour son propriétaire. Sait-on jamais, si ça aussi ça m’est interdit. « Est-ce que ‘’celle-là’’ a un nom ? »

J’ai une courte pensée pour l’américaine que j’ai laissé derrière moi, ne voulant pas me prendre la tête avec le transport et tout ce que ça pouvait impliquer. Je reviens près d’Adriel d’un pas bien plus léger qu’à la sortie de cette maison hantée par les mauvais souvenirs.

« Hmmm… J’ai suffisamment faim pour me baffrer d’un plat entier de pâtes. Au diable la dignité ! »

Je suis son regard vers la maison, me demandant ce qu’il cherche, avant d’être surprise par tant de cérémonie de sa part. Je retiens avec difficulté un immense sourire, lève les yeux au ciel et ris une nouvelle fois.

« Que de manières, mon cher ! Attention, ça commence à ressembler à un rencard. Ça va jaser dans le quartier. »

J'hésite un instant à le prendre dans mes bras pour lui montrer combien je suis heureuse de le revoir, combien il m'a manqué, mais je reste sur cette étrange réserve dûe à ces années d'éloignement. Je suis partagée entre la Abigail du passé qui ne demande qu'à lui sauter dans les bras de joie et celle qui a enchaîné les mauvaises décisions jusqu'à se brûler les ailes. Aussi je m'installe sur le siège passager après une gracieuse révérence.


« Monsieur. »


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25 Septembre 2024


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Il ne put s’empêcher de rire à l’idée qu’elle puisse se tromper dans le sens des routes, la bonne vielle vanne du “les autres conduisent à l’envers” perlant sur le bout des lèvres. Ces derniers s'étaient étiré dans un sourire franc et joyeux, contrastant avec cet éclat et les traits légèrement tirés qu’elle avait eu en quittant le perron de cette maison. A une époque, il aurait pu aisément dire qu’il s’agissait de la maison de la fratrie, mais à présent, elle ne faisait que les accueillir temporairement, quand chacun avait vaqué à sa vie.

_”La trentaine s’il te plait.” Il la corrigea, non sans un sourire alors qu’il faisait démarrer ce bijou d’un grondement sonore, de quoi effrayer le chat qui passait par là tout en attirant quelques visages près des fenêtres des habitations. Non, il n’aurait pas joué de la discrétion pour venir chercher Abi pour la première fois en dix ans dans ce coin là d’Edimbourg sorcier. Il avait envie de faire sonner son arrivée comme un retour, malgré lui. “Elle est mieux que celle de James Bond, c’est une Rhodes.” Peu fier de son nom de famille qu’il encrait dans n’importe quelle réussite, Adriel tapota les sur-coutures du volant avec l'éclat de satisfaction dans le regard. “Rhodes Seconde du nom, c’est plutôt sympa non? J’ai failli m’en faire des plaques d’immatriculation. C'était soit ça, soit Babybel.”

Sans trop savoir si on devait le croire au sérieux, pas prétentieux pour un sous, Adriel plaisantait pourtant avec une aisance particulière dès qu’Abi était là. Peut-être parce qu’il lui avait toujours préféré son côté bout en train que lorsqu’elle avait un regard pour cette maison. Encore aujourd’hui, il ignorait la raison pour laquelle ses yeux se creusaient dès qu’elle se posait ne serait-ce que sur les murs. On ne pouvait que se rendre compte qu’il s'évertuait à la faire sourire, où qu’elle soit.

“Un seul plat de pâtes? Je t’en prie.” Il en souffla un léger rire, la taquinant aisément alors qu’il l’avait toujours vu manger bien plus que lui depuis qu’ils étaient haut comme trois pommes. “Y’a ce fast-food qui fait des pates à emporter au centre ville, je remplie la banquette arrière et tu décides où on se pose?”

Hailey miaula alors à l’arrière, dérangée par le plan de route où elle devrait bouger de sa confortable place qu’elle creusait à même le siège. Se réveillant de sa sieste, elle sembla accordée un regard blasé à l’Autre d’Abi, le reniflant à quelques centimètres de distance. Alors que leur deux familier semblaient enfin se reconnaître, Adriel se tourna vers la jeune femme, l’observant malgré lui à la dérobée. Bien que la jeunesse éternelle qu’ils se donnaient à la vingtaine avait laissé place à la trentaine, il lui semblait qu’Abi n’avait pas pris une ride depuis. Le simple fait qu’elle ose prononcer le mot “rancard” le ramena à ses années du collège où il n’aurait avoué pour rien au monde qu’elle était la plus jolie du conté. Il en laissa échappé un souffle, suspendant le temps un instant alors qu’il dérivait son regard vers les rétroviseurs. Une nouvelle voiture arrivait près de l’habitation, certainement une autre de ces tantes sentant trop fort l’eau de Cologne pour masquer l’odeur du tabac froid et Adriel tourna doucement la molette pour faire glisser le siège de la jeune femme à ses côtés afin qu’elle puisse se faire plus petite.

“Baisse toi, faut pas qu’on te choppe faire le mur pour filer à ton rencard.” Il commença à rouler doucement, dépassant la première maison à l’angle du quartier tout en sifflant odieusement une mélodie qu’elle pouvait aisément reconnaître. S’il était maitre en espionnage, il pouvait néanmoins s’amuser à faire encore le bleu lorsqu’il s’agissait de la faire sortir du quartier. “En plus, je t’invite à manger une plâtrée de pâtes avec un soupçon de piquette. Tiens, regarde dans le vide poche.”

Il lui montra du doigt sans réellement quitter les yeux de la route, consciencieux de ne pas laisser Rhodes seconde du nom rejoindre la première du nom qui avait fini encastré dans un poteau. Le vide poche était maintenu au frais pour des occasions comme celle-ci et bien qu’il ne buvait pas d’alcool, il savait sortir quelques liqueurs à de bonnes occasions. Pour les Vagabonds qu’ils étaient, la mort n'était qu’une étape de plus dans l’existence. Aussi, Abi pouvait trouver un certain réconfort avec une petite fiole de liqueur de son goût préféré au milieu de quelques cigares. Et parce qu'un seul regard en biais lui confirma l'éclat manquant sur son annulaire lorsqu'elle avait caressé la carrosserie de sa voiture un peu plus tôt, il ne put s'empêcher de commencer à rentrer dans le tas.

_" Alors ... c'est Nyx qui a avalé ta bague?"
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Abigail Reid
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25 Septembre 2024


ft.  @Adriel Rhodes

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TW : Mention de décès

Installée à sa gauche, j’admire l’intérieur de son précieux véhicule avant de l’observer, lui, tandis qu’il rectifie un point. That smile, tho ! Ce sourire qui attire mes prunelles et que je tente de lui extirper aussi souvent que possible depuis notre plus jeune âge, depuis que j’ai découvert le chagrin sur son visage alors que je n’avais que trois ans. Si je n’avais pas bien saisi l’ampleur de la douleur qu’il pouvait éprouver, de cette émotion, je m’étais donné pour mission d’y remédier, d’illuminer son visage avec la maladresse, l’innocence et la sincérité qui caractérise les enfants aussi jeunes. Et même après tant de temps, même quand je n’y suis pour rien, son sourire est toujours comme une récompense et un bonheur pour mes yeux, il en est communicatif et se répercute en écho sur mes lèvres. Je plisse les yeux, tords ma bouche dans une moue sceptique.

« Oh non, mon ange, normalement on ne fait pas de crise pour les trente ! C’est la dizaine où on est censé être bien dans notre tête, dans notre peau. Avec un boulot chiant, femme et enfants. D’où la voiture à quarante, quand l’ennui est trop présent, pour ramasser de la jeunette ! Blonde, de préférence, et avec beaucoup de… » Je bombe le torse et mime de mes mains des rondeurs généreuses, hilare. « … personnalité ! »

Je roule des yeux à l’allusion au surnom qu’il m’a donné dans nos jeunes années, qui m’avait désespérée à l’époque. L’idée qu’il puisse m’associer à un fromage, à un maudit fromage ! Abybel. Mais bien vite j’y avais vu qu’il m’avait tout de même trouvé un nom, hé ! Le grand Adriel – car, oui, deux ans d’écart quand on n’a pas atteint la majorité, c’est énorme – le bel Adriel m’avait donné un surnom, que j’ai appris à aimer car avoir suffisamment d’intérêt à ses yeux, aussi minime fût-il, avait suffi à combler mon petit cœur.

« Rhodes est un très beau nom, oui. Un bien meilleur nom. »

Que je tranche sans hésiter. Même si l’idée que le nom de son bolide puisse se rapprocher de celui qu’il m’a donné ne me déplairait pas, j’en serais même flattée. Rhodes. Adriel Rhodes. Un autre nom biblique que j’ai pu trouver dans les lectures de mon père. L’ange de la mort pour les chrétiens, celui de mon ange. Un petit nom plus classique qui n’avait franchi mes lèvres qu’à l’adolescence, dans une désinvolture feinte, quand j’avais enfin trouvé une certaine confiance en moi me permettant de dépasser la nervosité d’un premier crush jamais confessé, jamais assumé. Un secret de plus connu que de Nyx et d’un journal intime, du moins c’est ce que j’ai toujours espéré.

« Bon… peut-être deux, je l’admets. » Je continue de jouer l’affamée mais je mens pour ne pas montrer que la vie que j’ai choisi de mener en quittant l’Ecosse a impacté cet appétit qui me caractérisait. Je ne veux pas montrer l’animal blessé que j’ai parfois le sentiment d’être pour ne pas inquiéter. Non, je ne veux pas d’ombre au tableau, je veux oublier le temps d’une soirée, je veux retrouver celle que j’étais avant. « Et pour l’endroit… hmmm… Edinburgh beach ? Peut-être qu’on pourra voir les étoiles se refléter sur l’océan. »

Que j’ajoute, rêveuse. C’est une chose qui m’avait chagriné, à Austin. Être loin des côtes, un total dépaysement. Loin du parfum iodé, des embruns marins. Les premiers temps avaient même été difficile, comme un début de claustrophobie par toutes ces terres qui m’entouraient. Peut-être est-ce pour cela que je migrais régulièrement à la Nouvelle Orléans, pour retrouver cette étendue d’eau, pour recharger des batteries avant de claquer mes talons et de retourner au Texas. Alors si je pouvais retrouver les paysages écossais, respirer le grand air, admirer le ciel infini… Je me colle au siège, entre dans son jeu, me cache des yeux trop curieux qui pourraient nous observer.

« Ah ha ! Tu l’admets, donc, que c’est un rendez-vous ! »  Je pointe son visage d’un doigt faussement accusateur, un sourire espiègle étirant mes lèvres. Curieuse, je me dépêche d’ouvrir le vide poche bien rempli. « … et en plus tu cherches à me saouler ? »

Nyxie souffle des naseaux à sa question, amusée mais voulant clamer son innocence. Ma compagne était tout autant libérée du poids de ce mariage que moi. Si elle n’avait pas subi personnellement les pertes de contrôle de l’homme, elle en avait été témoin et s’était confronté à son familier, un berger allemand, qui avait toujours fait barrière à toutes tentatives de sa part. Alors, oui, Nyx savoure cette séparation, ce calme retrouvé.

« Ah... ça… » Un pâle sourire aux lèvres, je lève ma main, caresse la base de mon annulaire nu entre mes doigts. Aucune trace visible de l’alliance qui, dès que l’opportunité s’est présentée, a rapidement sombrer au fond de l’océan, profond, sombre et trouble comme l’âme de celui qui me l’avait passée au doigt. Elle n’aurait fait que m’ancrer à cet homme, me retenir dans ses abysses, aussi je m’en étais vite séparé. « Parker et moi c’est terminé. Un échec de plus à ajouter à la longue liste. » J’attrape l’une des petites bouteilles au liquide incolore, en dévisse le bouchon et la lève, cérémonieuse. « Ce qui fait de ce soir ma première sortie de célibataire. Je vais trinquer à ça ! » Je porte la bouteille à ma bouche et bois une gorgée qui me fait plisser les yeux avant que je ne la referme. « A une liberté retrouvée ! »


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Il y avait cette sensation indescriptible qui saisissait doucement une partie de lui lorsqu’Abi posait ses yeux sur lui. Un regard comme il n’en existait pas deux, le vert et le chocolat se mêlant toujours sans qu’il ne puisse exactement dire de quelle couleur étaient ses iris. Mais il le sentait, comme un picotement derrière la nuque et qui le poussait à l’observer à son tour du coin de l’œil. Mon Ange, un surnom qui l’avait presque affolé à une époque avant de très vite se ressaisir en chantant faux, rien que pour l’entendre rire à nouveau. Il suffisait qu’elle l’appelle ainsi pour qu’un sourire narquois vienne aiguiser ses lèvres, cachant subtilement son plaisir sous l’arrogance des premiers jours. La trentaine déjà bien tassée, il entrevoyait les quarante ans avec une certaine appréhension et quelque part, Abi semblait pointer très justement son envie d’en profiter avant l'âge qu’il pensait tant fatidique.

_ “Elle est où alors ma blonde à forte personnalité hein ?” Il la montra du menton, puisqu'évidemment, elle ne correspondait pas du tout à cette description. “Y’a tromperie sur la marchandise-là, ça mérite un dédommagement.” Prenant un premier virage, il ne put que retenir son souffle lorsqu’elle prononça son nom de famille, comme si ce simple fait le redorait. S’il n’avait aucune famille dans le coin, c'était à ce simple nom qu’il forgeait toute la réputation du chuchoteur vagabond, se destinant lui-même à faire la différence.

_”Va pour Edinburgh Beach … tu sais que je pensais justement au ponton de Portobello? À cette heure-ci, y’aura même pas grand monde, tu pourras être aussi folle que tu veux.”

Le mot “folle” n’avait pas été lancé comme une tare, bien au contraire. Abi avait toujours eu ce petit quelque chose, ce grain qui la sortait de l’ordinaire lorsqu’elle décrochait de son rôle où elle endossait toutes les responsabilités possibles. Au-delà de cette image consciencieuse qu’elle gardait face aux autres, elle avait cette folie de vivre qu’il ne se lassait pas de voir. Cette partie d’elle lui avait manqué, durant tout ce temps où elle avait pris du temps pour elle, parce qu’au fond, c'était bien ça. Les enfants Ried étaient tous parti, sans jamais fouler les hautes terres d’Ecosse avant aujourd’hui.

_ “Je vais déjà faire en sorte que tu glisses pas pour te retrouver dans l’eau comme la dernière fois.”

Ou l’avant-dernière, il n’en avait plus le compte. Mais bifurquant vers l’allée principale qui les conduisait jusqu’au centre-ville, Adriel ne put s’empêcher de voir son air rêveur s’installer innocemment sur les traits de son visage. C'était peut-être la première fois qu’ils ne se retrouvaient pas ensemble à la plage de Portobello, parcourant les quelques kilomètres de sable fin avec Caleb, Cassy et Jamie. Pour la première fois, après, longtemps, c'était juste Abi et Adriel, le double A d’Adorable et d’Agaçant. Il semblait évident que ces instants de folie au bord de la plage lui avait manqué, comprenant aisément qu’Austin n’offrait clairement pas le même panorama, ni le style de vie. Et ce fut le soupir de Nyx qui attira en premier son attention, avant même qu’Abi ne se perde un temps dans la contemplation de son annulaire vide. Ce n'était pas anodin et quelque part, il comprit qu’elle avait préféré prendre la tangente pour taire tout ce qu’elle n'était pas prête à partager dans l’immédiat : Les raisons, comme ses sentiments dans ce qu’il voyait, être un récent divorce. Viendra le temps où elle en parlerait d’elle-même, sans qu’il n’ait besoin de lui tirer les vers du nez. Adriel n’avait jamais été inconfortablement curieux avec ses amis, profitant de leur confidence lorsqu’ils se sentaient prêts à le faire d’eux-mêmes. Ses méthodes d’extorsions n'étaient réservés que pour les autres et il la vit boire d’une traite la première bouteille, avant même d’attendre qu’ils ne soient arrivés sur le bord de plage. Trinquant à sa liberté, ne souhaitant que profiter des trente glorieuses dont elle semblait avoir été privé, Adriel esquissa un rire alors qu’il s’engageait dans la ruelle du restaurant.

_”Genre je t’ai déjà forcée à boire. Puis de toute manière, c’est lui l'échec. Toi, t’es la meilleure. Mais gardes en plus tard, j’aime bien voir mon rancard saoule, les pieds nus en train de tenter de faire un château de sable avec deux pieds gauches.”

Et sans même lui laisser le temps de répliquer dans la voiture, craignant qu’elle puisse même lui pincer les côtes ou le bras à travers son costume, connaissant la force qu’elle avait entre les doigts, le vagabond s’extirpa par la portière alors qu’il avait eu la place parfaite au centre-ville. Haley en fit de même, ne le suivant pourtant pas dans ces mouvements, occupés à suivre des yeux quelques rares oiseaux pour la soirée.

_”Tu viens? J’ai pas tout de suite envie de te porter comme un sac à patates.”

De la légèreté, voilà ce qu’ils pouvaient s’offrir. Si un divorce pouvait avoir des motifs douloureux et si Abi avait décidé de le célébrer, même sans avoir réellement la nécessité de noyer un chagrin, il n’avait pas envie de la morfondre d’un “désolé” qui serait bateau. De toute manière, il n’avait jamais apprécié ce "Barber", sans même se remettre de son nom.

_ “Première sortie carrément et tu as pensé à moi. Qu’est-ce que je peux être flatté quand tu t’y mets aussi. “ S’il ne buvait pas, il ne pouvait s'empêcher de sortir son zippo pour allumer son tabac tout en commençant à marcher sur le trottoir vide. Une main dans la poche, il eut un sourire pour Abi, admirant un instant cette tête haute qu’elle abordait en toute circonstance et dont il ne pouvait qu'être fier. “Et toi, ta crise de la quarantaine, c'était quoi ?”
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« Roh, ça va ! » Je proteste mollement avant de croiser les bras sur mon absence de formes généreuses, feignant de bouder quand il se plaint de la marchandise. « Elles ne viennent qu’avec les décapotables d’un rouge rubis, justement ! Avec cette voiture… Il faudra te contenter de moi. Puis, si tu te souviens, j’ai déjà tenté cette expérience capillaire et ce n’est pas fait pour moi ! » Je grimace à ce souvenir grotesque d’une adolescente voulant devenir quelqu’un d’autre, persuadée qu’être blonde rendrait sa vie meilleure. Et qui n’a récolté que des cheveux abimés et un aspect d’autant plus fantomatique avec sa peau blanche... Je soupire avec exagération, levant les mains en signe de reddition. « Mais s’il n’y a que ça pour satisfaire monsieur, une perruque, un wonderbra, et le tour sera joué ! »

Je cligne des yeux de surprise face au naturel de sa remarque. Je pense même sentir mes joues rosir de plaisir. Avec Adriel, aucun besoin de surveiller mes paroles ou mes gestes, de me brider par peur de le mettre dans l’embarras. Car il me connait et semble accepter ces facettes de ma personnalité qu’on m’a déjà reproché. « Grandis un peu ! », qu’est-ce que j’ai pu entendre cette remarque régulièrement à Austin où certains m’avaient collé l’étiquette de l’anglaise excentrique, m’insultant en prime au passage. Non, Rhodes me connaît. Il m’a vu grandir, a déjà pu voir mes mauvais côtés et malgré ça il répond encore présent. Mieux encore, il me pousse avec une étrange prévenance dissimulée à être moi, dans mon entièreté, à être cette Abigail que j’ai aimée et que je ne demande qu’à retrouver. J’en ai tellement perdu l’habitude que je reste un instant à le fixer, émue, avant de lâcher dans un souffle chaud :

« C’est parfait ! T’es parfait ! »

L’évocation d’un souvenir mouillé vient casser l’émotion dans ma voix qui part dans un grand éclat de rire. Si découvrir le monde est grisant, retrouver des lieux familiers et se remémorer les bons moments qu’on a pu y vivre est tout aussi particulier et délicieux. Même lorsqu’ils ont pu être douloureux pour le corps. Je laisse mes yeux dériver à travers la vitre, admire les couleurs nocturnes que la ville a revêtue, mais agite mon index en refus de prendre la faute sur moi.

« Pour ma défense, ça glisse énormément. Et ce n’était pas entièrement de ma faute, je le répète. Jamie m’avait poussée ! Vous ne l’avez juste pas vu. Mais, oui, si on pouvait éviter ça, ça m’arrangerait ! Surtout qu’elle doit être gelée ! »

Je frissonne à cette pensée, déjà bien glacée par le vent qui m’a cueillie à la sortie de la maison familiale. Alors quand on change de sujet, pour parler de quelque chose qui me refroidi encore plus les veines, que j’annonce ma séparation et que je repose la bouteille, j’enfonce mes mains dans les manches de mon manteau pour préserver mes phalanges fraiches de nature. Si cela rendait mon travail moins déplaisant au quotidien, le contraste de température entre mes… patients et ma propre peau étant moins important, lorsque la météo se montre moins clémente mes doigts peuvent devenir de véritables glaçons. J’ouvre la bouche en protestation à sa remarque sur une possible gaucherie de ma part alors qu’il fuit l’habitacle. Je me dépêche de déboucler ma ceinture pour sortir à mon tour du véhicule et m’accroche à la parole gentille qui a précédé la vanne.

« Exactement ! La meilleure. Je suis tellement géniale que vous avez tous une chance monstre de m’avoir dans vos vies ! »

A ma voix il est clair que je n’y crois pas le moins du monde. Je n’aurais jamais cette prétention mais sait-on jamais, l’autosuggestion pourrait aider à récupérer un peu de l’amour propre que j’ai laissé au Texas. Je referme la portière derrière Nyx qui s’étire longuement sur le trottoir avant de trotter à distance respectueuse derrière Haley. Je ferme un bref instant les yeux en rentrant la tête dans les épaules, faisant remonter mon écharpe sur le bout de mon nez mais savoure malgré tout le climat écossais qui n’épargne pas l’expatriée que je suis. Je détends ma nuque, rouvre ensuite mes paupières et pose mes iris sur Adriel.

« Je sentais que tu étais l’homme de la situation ! »

Les lèvres étirées dans un sourire mutin, je presse le pas pour arriver à sa hauteur. D’une main agile je viens chaparder sa cigarette que je porte à mes lèvres et dont je tire une profonde bouffée avant de lui rendre le bâtonnet de tabac. Je recrache avec délectation la fumée, le visage levé vers le ciel. J’observe la volute s’élever dans les airs, tournoyer au gré du vent avant de reporter mon attention sur l’homme à mes côtés que je contourne pour venir lui prendre le bras disponible. Cela pourrait sembler être un geste anodin pour beaucoup, mais ça ne l’est jamais quand il est question de lui. Depuis le moment où mon béguin d’adolescente a vu le jour, sa simple proximité m’électrise, de cette nervosité qu’on chérit, de celle qui nous fait prendre conscience de la moindre molécule qui nous compose, de celle qui nous rend vivant. Prendre de l’âge n’y a rien changé si ce n’est que je sais désormais passer outre pour que notre amitié n’en pâtisse pas. J’avance, donc, arrimée au bras d’Adriel, le visage toujours souriant.

« Parce qu’un divorce ça ne fait pas assez crise existentielle, peut-être ? » Un nouveau rire s’échappe de ma bouche. Je prends le temps d’une réflexion plus sérieuse à sa question.« Je pense que je ne remettrais pas les pieds à Austin. Plus rien ne m’y retient et j’ai franchement la sensation d’étouffer, là-bas. Je suis clairement paumée, je l’avoue. La… » Je grimace, hésite, avant de lâcher les mots. « …mort de mon père ajoute à cette confusion. »

Je n’aime pas évoquer la raison première de ma présence ici. Parce qu’une part de moi estime que Grant ne mérite pas qu’on parle davantage de lui, qu’il vaudrait mieux le laisser tomber dans l’oubli. Mais aussi parce que je ne suis pas la seule à avoir perdu un père. Si le mien était un connard fini, ce n’était pas le cas de celui d’Adriel. Je n’ai que de très vague souvenir de l’homme, si ce n’est un timbre de voix, mais j’ai vu que son absence n’a pas été sans conséquence. Enfin, je me sens honteuse de haïr mon père quand lui regrette le sien.

« En fait, j’y ai déjà réfléchi dans l’avion. Plus de seize heures de trajet, il fallait bien tuer le temps ! Au fond, il me suffirait de m’arranger avec la personne à qui j’ai confié mes clés. Toutes mes affaires sont déjà en cartons depuis des mois… Comme si je n’avais attendu que ça. »

On arrive enfin à la porte du restaurant quand je réalise que ce que je ne prenais que pour une hypothèse prend des airs de plan déjà bien établi. Je libère son bras et attends qu’il écrase son mégot pour entrer, une lueur nouvelle dans mes prunelles.

« Ça te va comme crise, ça ? »


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Adriel Rhodes
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Se souvenant parfaitement des désastres capillaires de chacun durant leur adolescence, Adriel ne put s’empêcher de sourire tandis qu’ils étaient tous bien capable de ressortir quelques dossiers sans le moindre problème. Osant un regard vers celle qui avait tout autant grandi que les autres, le chuchoteur avait vu le temps défiler à une vitesse depuis qu’ils avaient quitté les bans de l’Académie, chacun prenant son propre chemin. Même après avoir gagné quelques centimètres et en âge, il ne pouvait s’empêcher d’entrevoir à chaque sourire celle qu’il avait connu, se juxtaposant sur les traits de l’expérience et de maturité. S’il savait qu’Abi était aussi joueuse qu’un chaton de trois mois, elle pouvait tout autant faire preuve de sagesse à travers ses silences et son sens de l’observation. Alors, lorsqu’elle lui lança qu’il était parfait, il vit surtout du coin de l’œil son regard fixe sur lui, comme si cet instant signifiait bien plus que ce simple mot, surfait. Ses yeux étaient loin de le laisser de marbre.

Elle enchaîna pourtant sur les excuses toutes trouvées pour justifier sa chute sur le ponton, des années auparavant, profitant de l’absence de Jamie pour lui donner un bon dos. Il secoua la tête en entendant encore le cri suraiguë qu’elle avait poussé avant que chaque garçon n’agrippe un de ses bras pour la remonter, son rire hilarant les embaumant immédiatement. Surenchérissant sur ses qualités, il la laissa croire qu’elle était bien ce rayon de soleil ou de lune qui manquait à chacun, une part de vérité lourdement cachée sous sa nonchalance. Dix ans que les rues d’Edimbourg n’avaient pas été foulés par la jeune femme et cette image, là où le ciel livrait enfin ces derniers rayons de soleil sur le sol pavé, ne pouvait que le saisir. Sa venue, était-elle éphémère, comme les nombreuses fois où il lui avait rendu visite ?

S’autorisant alors à venir lui piquer sa cigarette aux lèvres, Adriel observa son geste en silence, avant qu’elle ne glisse sa main sur son bras, cherchant à la fois sa chaleur que sa présence. Le froid de l’Écosse devait être différent de celui d’Austin, mais il ne doutait pas un seul instant que ce n'était pas qu’un changement de température, c'était un changement tout court. Et comme si elle répondait à sa seule question muette, Abi lui avouait n’avoir aucune attache à Austin, se permettant certainement de pouvoir vadrouiller. Ou de se poser. Accrochée à son bras, elle semblait osciller entre tout ce qu’elle ressentait et son besoin de ne pas rester inerte pour autant, lui prouvant alors qu’elle avait largement eu le temps de réfléchir à un nouveau projet à court terme : déménager.

Entre les lignes, il remarqua aisément qu’Abi avait déjà fait ses valises depuis de nombreux mois, n’attendant qu’un signe pour quitter Austin et les fonctions qu’elle y occupait. D’un seul claquement de doigts, elle pouvait emménager ici de nouveau à Édimbourg et cette perspective arriva en même temps que leur pas devant le restaurant.

_”Mince, moi qui pensais que tu voulais de nouveau redevenir blonde.”

Pourtant, il saisit toute l’ampleur de ce que la jeune femme venait de lui confier en un souffle. Le décès de son père semblait avoir remis en jeu son horizon, là où le chuchoteur s'était vissé en tête l’objectif d'être un nom reconnu dans la société, Abi se forgeait un nouveau paysage.

_”Tu savais que la vieille McIntyre va céder sa place prochainement ?”

Pour avoir connu la personne qui endossait le rôle du préparateur du sommeil éternelle depuis qu’ils étaient en âge de gambader, Adriel la tenait simplement au courant des possibilités qu’elle avait à pouvoir construire de nouveau repère dans cette nouvelle vie. La tentait-il de faire un crochet plus permanent au-delà des obligations pour lesquelles elle était venue ? Il n’en dit pourtant pas plus, laissant l’idée germer dans sa caboche. Écrasant sa cigarette, pour la jeter d’une pichenette dans la poubelle, il ouvrit la porte du Mamma Roma pour inviter Abi à regagner la chaleur et le parfum des plats italiens en plein milieu de l’Écosse.

Les mains dans les poches de son long manteau, Adriel n’avait plus besoin de lire le menu pour savoir ce qu’il voulait et tourna son attention vers la jeune femme, attendant patiemment qu’elle choisisse au moins cinq plats à emporter. Observant son visage au profil ciselé, le chuchoteur eut un léger sourire en coin, cachant habilement cette fébrilité qui le saisissait si Abi réfléchissait à poser tous ces cartons non loin d’ici. Alors que d’autres clients arrivaient derrière eux, il avisa un instant leur familier posé sur les tables de la terrasse encore vide, avant de tendre sa main vers la manche de la jeune femme afin de la décaler de la porte qui s’ouvrait de nouveau.

Abi était loin d'être une tête en l’air, mais même durant leur étude à l’Académie, sa concentration la posait dans une bulle où elle en oubliait parfois son environnement. Un coin de table, l’heure qui s’effilait pour le déjeuné, la bouteille d’eau qu’elle n’avait pas vidé pour la journée. Le moindre détail auquel Adriel faisait attention en silence lui revenait en mémoire tandis qu’il rapprochait de nouveau sa silhouette de lui, levant à son tour le nez vers le menu.

_”T’imagine, on pourrait revenir ici tant qu’il y a des pâtes.”


L’attirer par la nourriture était-ce bas ? Il n’en avait que faire. Un autre sourire, plus narquois et arrogant perla sur ses lèvres en relevant les lignes de sa mâchoire jusqu'à son menton. Seul signe visible, lorsqu’il ne plongeait pas son regard dans le sien, qui attestait de son enthousiasme à la savoir ici, avec lui. Parce qu’il finissait par ne délivrer que très peu de mots dans le seul but d'écouter la jeune femme qui n’attendait que d'être emportée par une nouvelle vague d’idée pour sa crise de la quarantaine. Et parce qu’il avait hâte de la voir souffler près de la mer d’Écosse, là où chaque bouffée d’air frais pouvait lui faire du bien à travers les pertes qui la déroutaient. Son père, un mari qui semblait avoir manqué à toutes ses obligations, Édimbourg restait encore celle où elle pouvait explorer de nouveaux pans de vie.

La serveuse se tourna alors vers eux derrière le comptoir réservé aux commandes à emporter, prêt à prendre leur commande et Adriel, joueur, pris les devants.

_ “ Bonsoir, madame n’a pas mangé depuis seize heures et vous savez comment on est lorsqu’on a faim… “S’attendant clairement à se faire taper dessus par le petit bout de femme qui ne manquerait pas d'être grognon face à l’affiche, Adriel s'écarta d’un pas en avisant les différents desserts dans les vitrines qu’il se réserverait pour plus tard. “On prendra un de chaque avec.” Il se tourna vers la jeune femme, l'air innocent. "Ou deux?"
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Je porte rapidement mes mains sur ma précieuse tignasse comme pour les protéger de cette agression pigmentaire avant de rire, encore. Ce son que je n’avais plus produit pendant si longtemps, qui a repris vie dans ma gorge, qui fait vibrer ma cage thoracique et que je semble incapable de taire depuis qu’il est venu me chercher. Comme si je venais de retrouver l’air qui s’était tari pour l’alimenter, comme si je récupérais déjà l’étincelle qui me réanimerait.

« Tu sais que je serais prête à beaucoup de choses pour toi mais les cheveux c’est sacré. Une perruque, Adri, une perruque ! »

Quand il évoque la retraite de l’une des préparatrices, je tique. Un signe supplémentaire rapporté par mon ange, un poste qui se libère au moment même où je reviens en terre natale ! Les réflexions fusent dans ma tête, consolidant les ébauches croquées durant le vol. Edinbourg ! C’est même mieux que tout ce que j’avais pu envisager, un transfert pouvant être plus facilement mis en place que la recherche d’un nouvel emploi. Et dans une ville qui m’a vu naître, une ville dont je connais certains secrets. Une ville où j’avais des amis, ma famille de cœur, une vie à récupérer. C’en est même presque trop beau pour être vrai, trop simple ! Il y aurait baleine sous gravillon que ça ne m’étonnerait pas, un retour de karma caché qui m’explosera en plein visage… Mais j’ai envie d’y croire, j’en ai besoin.

« Je suis déjà étonnée d’apprendre qu’elle est toujours en vie ! J’ai l’impression qu’elle est… vieille depuis notre naissance ! Mais s’il y a encore une place pour moi dans cette ville… »

Je lutte pour me focaliser sur la liste des plats, mon estomac grondant rien qu’à lire les ingrédients. Je ne résiste pas quand il me décale, perdue dans cet affut de données. Crème, lardons… travail... mozarella… maison. Ma maison. Sourcils froncés, je suis aussi concentrée que possible sur le menu, pourtant l’utilisation de ce pronom « on » détourne aussitôt mon attention des plats et je vrille mes prunelles sur lui. A-t-il seulement conscience que c’est l’argument qui fait mouche ? Qui coupe toute hésitation ? Car, malgré quelques prises de bec pour la plupart causées par des broutilles ayant pris des ampleurs monumentales de par le tourbillon des émotions dû à la restructuration d’un cerveau adolescent, l’idée de le retrouver dans ma vie, de façon plus permanente, changerait beaucoup de choses. Les laisser derrière, Cass’ et lui, c’est certainement ce qui a été le plus difficile, c’était renoncer à une partie moi, un sacrifice douloureux mais qui m’avait paru vital, indispensable. Souffrir pour survivre. Rencontrer de nouvelles têtes à mesure des voyages, me reconstruire une vie dans un autre pays, rien n’avait su remplir ce vide causé par ma décision, car personne ne pouvait les remplacer, le remplacer. Et, l’espace d’un instant, j’ai l’impression d’être revenue à ces jeunes années, alors que mon cœur s’emballe face à cette simple idée à moins que ce ne soit la vision de ces fossettes qui se creusent sur ses joues quand il sourit, faisant monter le rouge aux miennes que je mettrais sur le dos des degrés supplémentaires de la pièce. Car je visualise clairement cette possibilité, que cette soirée ne soit que l’amorce d’autres, ce qui n’est pas le moins du monde pour me déplaire. Je pointe le menu du bout de mon index avant de lancer un regard qui se veut féroce à Adriel, menton fièrement levé vers lui.

« Oh, j’imagine parfaitement ! Alors ne fais pas trop ton malin. Si je reste, t’auras moins de temps libre maintenant que tu me fais miroiter des restaus. » Je lève ma main, doigts joints comme le cliché des femmes italiennes remontées, accentuant la scène. « On ne plaisante pas avec les lasagnes de la Mamma ! »

Quand la serveuse vient prendre notre commande, il me coupe l’herbe sous le pied. Pire encore ! Ma mâchoire se contracte alors que j’encaisse en silence dans un sourire crispé, regard assassin dans sa direction, partagée entre l’envie de rire et celle de protester. Surtout face au regard qu’il me lance pour les desserts ! Oh tu n’vas pas t’en tirer comme ça mon p’tit père ! Je remplis mon estomac d’air, franchis le pas qui nous sépare et viens passer un bras dans le bas du dos d’Adriel, le prenant ainsi par la taille, posant mon autre main sur mon ventre que je caresse tendrement à travers mon manteau. Je lève mon visage vers le sien, un sourire doux sur les lèvres et le couve d’un regard brillant. Une comédie qui ne me demande pas beaucoup d’effort si ce n’est d’abaisser quelques barrières.

« Mon cœur, tu sais très bien ce qu’a dit le médecin. Vu nos antécédents familiaux, doucement sur le sucre, ça pourrait être mauvais pour le bébé… Et j’ai surtout une envie de salé ! » Le regard de la serveuse se pose sur ma main et son visage s’illumine d’un sourire bienveillant. « Mes félicitations ! » « Merci ! » Je lui rends son sourire et consulte à nouveau la carte. « On va vous prendre des spaghetti Polpette… Des penne Capricciose… Des tagliatelle ai Funghi Misti…  Et des lasagna al Forno, elles me vendent du rêve ! Hmmm et je pense que ça devrait suffire... » Je lève le nez vers Adriel, lui rendant son air innocent. « Tu veux autre chose, mon lapin ? » La malice perce mes prunelles alors que je prononce ce nouveau surnom qui risquerait de rester me connaissant.



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L’idée soufflée était suffisante pour qu’Abi puisse cogiter dessous, sous couvert du fait que Mme Smith avait tout autant de cheveux gris que lorsqu’ils avaient appris à compter sur les doigts de leur main. Il eut un sourire, non sans manquer de la regarder du coin de l’œil alors qu’il voyait l'étincelle de la réflexion parcourir son regard. Ou peut-être était-ce simplement le nombre incalculable de plats qu’elle avait sous le nez, l’embarras du choix avec. Cette tentation, donnée sur le bout des lèvres, aurait été égoïste s’il avait osé émettre l’idée avant qu’elle ne lui avoue ne pas avoir le moindre projet pour la suite à Austin. Avait-il déjà pensé à l’envie de revoir la fratrie Reid revenir à Édimbourg? Depuis les premières heures où il avait compris que leur départ s'était fait sans billet de retour. Il était loin de plaisanter en lui faisait comprendre qu’ils avaient toujours leur place ici.

Pourtant, il fut surpris lorsqu’il sentit la jeune femme se rapprocher de lui, le regard faussement courroucé, mais les joues néanmoins bien rouges d'être au centre de l’attention. Pire, elle l’embarqua dans sa gêne en le prenant par la taille, caressant un ventre qu’il n’osait pas imaginer jusque-là, entretenant la fougue de la serveuse qui les félicita chaudement alors qu’elle commandait pour un régiment complet. Adriel entrouvrit les lèvres quelques secondes avant de les étirer d’un sourire. C'était dans ses instincts de prendre un second rôle à bras-le-corps, glissant à son tour son bras sur son dos pour longer sa colonne d’un geste affectif.

_”Je savais qu’on aurait dû changer de médecin, t’es sûre qu’il ne cache pas un jumeau derrière lui, mon chaton?” Il tourna son attention vers elle, lui adressant un clin d’œil avant de prendre sa commande. “Quatre fromages pour moi, avec un extra parmigiano s’il vous plaît.” Un seul plat consistant lui suffisait, sans vouloir voler la vedette à Abi qui continuait son cinéma, des éclats de rire pleins les iris.

Ca l’amusait. Et c'était suffisant pour comprendre qu’il ne lui fallait qu’un seul petit coup de pouce pour qu’elle s’installe de nouveau dans les parages. Alors qu’il laissait la serveuse préparer leur commande, le chuchoteur l’observa, bien plus près que depuis toutes ses dernières années, entre ses premières pattes d’oie et ses joues rebondies comme lorsqu’ils avaient encore six ans. D’une vision presque fugace, il la voyait encore grandir durant leur adolescence, à vélo comme à pied durant l'été et les grandes vacances. Ils avaient littéralement grandi ensemble et il ne rendait compte qu’il avait encore à apprendre sur elle, une vie plus tard.

La serveuse se racla la gorge, le tirant de sa soudaine rêverie alors qu’il avait fini par détourner le regard ailleurs, tendant les mains pour régler la note et prendre leur commande, une remise exceptionnelle offerte pour la grande occasion. Refoulant un rire, Adriel guida doucement la future maman affamée par la porte, les remerciant chaleureusement pour l’accueil avant de sortir dans le froid, les pâtes chaudes et fumantes entre ses mains.

_ “Bravo, il va falloir revenir avec une poussette la prochaine fois ou rayer ce restaurant de la carte.” Il confirmait une suite, comme elle pouvait à présent organiser un déménagement simple et efficace. Ouvrant le sachet tandis que la plage était à quelques kilomètres en ligne droite vers l’Est, le vagabond lui fourra dans les mains un premier pot. “Je parie pour les lasagnes.” Il sentait qu’elle n’allait pas tenir une seule seconde sans gargouiller ou râler dans la voiture. Alors qu’il s’y dirigeait, leur familier à leur pas et humant à leur tour le succulent parfum d’un dîner presque parfait, il se demanda un instant si son soudain manège ne cachait pas une envie plus profonde qu’elle n’avait pu concrétiser avec Parker. Avait-elle déjà eu envie d’avoir des enfants ? Ce n'était clairement pas une question qu’ils s'étaient tous posée entre eux jusque-là et pourtant, loin de vouloir lui faire remuer ce qu’elle considérait malheureusement comme un échec, Adriel démarra la voiture en attendant qu’elle s’installe à ses côtés, se demandant au bout de combien de secondes elle finirait par renverser une sauce sur le tableau de bord.

_ “Bon, le lapin va conduire et t’autorise à mettre la musique que tu veux.” Équipée d’un lecteur adapté, une playlist de l’année passée déjà en boucle lorsqu’il partait en vadrouille et il était certain qu’Abi trouverait son bonheur le temps d’arriver jusqu'à Portobello. Il agrippa son téléphone tout en faisant glisser le message de @Caleb Reid , pour le tendre à la jeune femme et silencieusement, Adriel se demanda vaguement si le frère d’Abi allait suivre également le mouvement avant de se rendre compte, qu’en quasi dix ans, aucun d’eux n'était venu visiter leur parent, ni même à demander de leur nouvelle lorsqu’il venait de croiser leur route. Le doute s’immisça un peu plus au moment où il mit bout à bout chaque moment important où les parents Reid n’avaient été présents pour aucun mariage de leur enfant. “Tu sais que tu as toujours ta place ici. On a peut-être changé, mais Cass et moi, on a pas bougé.”

Sortant de la place de parking, Adriel se pencha légèrement en avant afin de voir les panneaux de signalisation, comme pour s’assurer d’un chemin qu’il n’avait plus emprunté depuis des années.

_ “Et ça va être quoi, ton premier achat pour ta nouvelle maison ici ?”

Il aurait presque semblé logique qu’elle ne vienne pas s’installer avec leur mère.
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Je bats des cils sous la surprise alors qu’il entre dans mon jeu, propageant un frisson le long de mon épine dorsale quand il y glisse une main que je ne peux ignorer. Mes paupières cillent de nouveau à son clin d’œil, un sourire envouté venant orner mes lèvres avant que je ne plisse le front quand il commande pour lui, car je comprends que ce que je pensais partager n’allait être que pour mes papilles. Mais avant que je n’aie le temps de rectifier les plats que j’ai demandé, la serveuse s’éloigne déjà, sa queue de cheval se balançant à chacun de ses dynamiques pas. Je relâche alors ma prise et m’écarte, feignant un intérêt soudain pour la décoration de la salle, le temps que mon cerveau cesse de se focaliser sur ce piège qui s’est retourné contre moi quand je pensais le déconcerter lui. J’ai surestimé mes capacités à dépasser la fébrilité qui me gagne à son contact. Peut-être parce que bien trop de temps a passé, que j’ai perdu l’habitude. Mon corps, qui me semblait anesthésié depuis la dernière fois où il a été molesté, s’éveille à nouveau, me faisant redécouvrir des sensations oubliées. Bien qu’agréables, ce sont de nouvelles données à prendre rapidement en compte si je ne veux pas perdre la raison en compagnie d’Adriel et mettre à mal notre amitié.

Les raclements de gorge de la serveuse me sortent de ma contemplation d’un tableau que je fixais sans vraiment le voir. Alors qu’on sort du restaurant, le sac chargé de notre, ou surtout mon copieux repas, je souris à la remarque de l’homme qui conclue notre marché ! Tout en avançant, je me saisis du pot qu’il me tend, en hume les parfums savoureux et salive déjà.

« Mais non, on prendra à emporter. En homme parfait que tu es, tu viendras chercher les plats pour la femme qui porte ton enfant… On ne mangera jamais sur place, enfin, pas avant plusieurs mois. Après, on inventera des grands-parents modèles et serviable qui garderont le fruit de notre amour le temps qu’on passe une soirée en amoureux. Easy peasy lemon squeezy. » J’ébauche une grimace contrite.  « Mais j’avoue que je n’avais pas prévu la ristourne, je vais culpabiliser à chaque bouchée ! »

Je laisse nos familiers prendre place avant de m’asseoir à mon tour. Alors que je me dépatouille comme je peux entre le sac que je cale entre mes pieds, le pot de lasagne coincé entre mes genoux et la ceinture que je boucle, je récupère le téléphone qu’il me confie.

« Mon lapin ! » que je rectifie, me délectant de ce surnom plaisant à prononcer et doux à mes oreilles. Enfoncée dans mon siège, concentrée sur la mission qu’il m’a donnée, je fais défiler la liste de chanson, cherchant la perle rare qui siérait le mieux à ce trajet. « Qu’est-ce qui serait à la hauteur de Rhodes deuxième du nom… ? Ah ! »

Les premiers accords de guitare électrique rapidement suivi de la voix de David Bowie envahissent l’habitacle au moment où Adriel rebondit sur l’inquiétude que j’ai pourtant verbalisée plus tôt avec une légèreté voulue. Je ne m’étais pas attendu à ce qu’il la relève… Probablement est-ce parce qu’il me connait, qu’il peut lire entre les lignes, derrière les faux semblant. Il met même le doigt sur l’une de mes plus grandes préoccupations. Mon regard se voile brièvement alors qu’il se perd à travers le pare-brise, sur la route qui défile.

« J’ai juste… raté toute une décennie. Un tier de vos vies, ou presque… »

Que je lâche d’une voix basse, à travers la boule qui se forme dans ma gorge. Car en y repensant, c’est énorme. J’ai eu beau faire au mieux pour garder le contact, je n’étais pas présente pour eux. Je culpabilise à cette pensée et me fais la promesse de me rattraper, retrouvant aussitôt le sourire, mes lèvres légèrement retroussées.

« D’ailleurs ! Sache que tu m’auras dans les pattes le 24 octobre, que ça te plaise ou non ! Hors de question de passer à côté de ton anniversaire une fois de plus ! … Bon, sauf si le coven fait appel à tes services, évidemment. »

Que je précise en haussant les épaules avant de me redresser dans mon assise. Son téléphone toujours en main, je lance l’appareil photo et prends un selfie, Adriel en fond, concentré sur la route. J’attache une importance particulière aux photographies. J’aurais tellement aimé avoir cette mémoire visuelle de bon nombre d’autres nécromanciens. Alors, pour ne pas oublier, je capture depuis toujours ce que je peux, ce qui me semble important, comme cet instant. Cette soirée. La lueur dans mon regard que je n’avais pas vu dans le miroir de ma coiffeuse. Le sourire sincère d’une femme qui a oublié ses soucis l’espace d’un moment. Où seule la chaleur des lasagnes sur mes genoux et la compagnie d’Adriel compte. Au culot, j’enregistre ce nouveau souvenir comme fond d’écran de l’appareil.

« Si seulement ! L’avocat pour le divorce m’a coûté un bras... Et le temps que tout l’administratif soit fait… Sans parler de mes affaires à rapatrier, en passant par les foutues douanes ! » J’ai envisagé de tout laisser derrière moi. Les vêtements, livres, ustensiles de cuisine, vaisselle… Et n’étant pas spécialement matérialiste, ça pourrait se faire. Si ce n’est un bon gros carton où sont compilés mes souvenirs. Des albums photos, justement, mes précieux clichés collectionnés depuis des années, retraçant ce qui fait ma vie. Et les petits bibelots sans importances en apparence, comme un ticket de cinéma, une fleur séchée, un élastique détendu, mais tous liés à un évènement qui m’a marquée ou juste à la personne qui me l’a cueillie, prêté. Non. Le reste peut aller aux bonnes œuvres mais ce carton ne peut pas rester à Austin. « Avec un salaire de préparatrice, je pense que je suis bonne pour retrouver ma chambre. Pour commencer, du moins. » Je marmonne à cette conclusion. Je ne suis clairement pas ravie mais m’y résigne malgré tout. « Punaise, ça c’est de la crise. Retour chez maman ! »

Je m’installe plus confortablement, en partie tournée vers mon chauffeur que j’observe, pensive quant aux mots qu’il a employé pour me rassurer. On change tous, c’est un fait. Parce qu’on ne peut échapper au temps qui passe et aux épreuves que la vie met sur notre route, qui nous façonnent. Sans parler des désillusions, des cicatrices. Je me pensais moins naïve, plus avertie. Capable d’éviter certains dangers. Maintenant je me montre plus prudente, plus réticente car je me fais l’âme d’une poupée cassée, à la porcelaine morcelée et reconstituée, fragilisée. Désormais je mets une distance, enfile une armure que je n’ai pas pris la peine de mettre ce soir, parce que c’est inutile avec lui, je me sais en sécurité.

« Je suis curieuse, maintenant. En quoi as-tu changé ? » Mes yeux s’attardent sur son profil, sur les traits qui se dévoilent à la lueur des phares que nous croisons. Un sourire appréciateur habille ma bouche et je lâche en toute sincérité : « Hormis le fait que tu deviennes de plus en plus séduisant avec l’âge. » Je colle mes doigts frais sur la boîte de lasagnes brûlantes, me rappelant de leur existence. « Et si tu me montrais ce que ton bolide a dans le ventre ? Je suis trop bien élevée pour consommer de la nourriture à l’intérieur. »


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Installé confortablement dans la voiture, avant même qu’elle ne se saisisse de son téléphone, le chuchoteur ne put s’empêcher d’entrevoir les plans qu’elle s'était déjà échafaudés pour garder leur couverture intacte dans ce restaurant. Sonnant presque comme si elle brodait supposition sur supposition naturellement, de nouveau, il ne put s’empêcher de se demander si l’idée n'était lancée que dans le vent ou si c'était un plan de vie qu’elle s'était déjà imaginée ou même rêvée avant. La bande d’amis qu’ils formaient avait tous la trentaine passée, tassée, sans enfant à charge et avec l’horizon rempli de possibilités. La bouche cousue par le projet de fonder une fausse famille avec Abi, rien que pour dévorer une nouvelle fois les lasagnes dont l’odeur envahissait à présent l’habitacle, Adriel coupa le fil de ses pensées aux premiers accords de guitare d’une chanson de David Bowie traînant sur sa playlist, comme un retour au passé. Du coin de l’œil, il la voyait savourer une liberté retrouvée, l’innocence présente dans chacun de ses sourires.

A son tour, comme un miroir, il esquissa un sourire en coin, appréciant la chanson qui les accompagnerait jusqu'à la plage de Portobello qu'à une vingtaine de minutes de là. La chanson défila entre ses oreilles, là où Abi sembla en profiter pour réfléchir à sa question qui l’avait prise au dépourvu. Après tout, elle qui avait opté pour la légèreté de l’instant, il lui demandait de remettre un pied-à-terre pour en savoir plus sur ce qu’elle comptait faire. Laissant passer le solo en tapotant le volant en rythme, il entendit soudainement la voix de la jeune femme prendre un timbre plus particulier qui le poussa à l’observer un temps, comme pour s’assurer qu’il n’avait pas mis les pieds dans le plat plus violemment que prévu.

La culpabilité semblait la ronger, celle d’avoir quitté précipitamment Edimbourg et leur vie avec Cass' pour les laisser derrière eux. Elle et Caleb étaient partis en même temps, sans poser un seul pied dans leur maison natal avant aujourd’hui et bien qu’il ignorait les raisons pour lesquelles leur départ semblait s'être fait sans le moindre doute, il entrevoyait les regrets vis à vis d’eux pour la première fois. Loin de se laisser abattre, elle le surprit en imposant déjà de passer son trente-septième anniversaire avec elle, profitant du fait qu’il ne pouvait broncher derrière son siège conducteur pour prendre une photo d’eux.

Soudainement, ce simple geste le ramena à ses années en arrière lorsque les premier téléphone portable s'était invité durant leur cours à l’Académie, délaissant les vieux appareils photo jetables au profit des premières photos pixélisés prise n’importe où. Mais il gardait encore celle de la jeune femme, coincée en guise de marque page dans un des nombreux livres de son salon, celle où on devinait les longs jours d’hiver aux flocons présents dans ses cheveux corbeaux, des lunettes de soleil trop grande et un manteau lui tenant à peine chaud. De nouveau, Adriel s’emmura dans un certain mutisme, coinçant habillement un souffle qui pouvait devenir erratique s’il cherchait à décortiquer cette sensation. Alors qu’elle reposait son téléphone, à présent armé d’un nouveau fond d'écran, il l’entendit lui rappeler les coûts d’un divorce et d’un déménagement trans atlantique.

_ “Vraiment dommage qu’on n'ait pas le don de transplanage hein.” Après avoir assisté à toutes les avant-premières des films Harry Potter, riant des pouvoirs que les humains leur avait octroyé, il fallait avouer que c'était une compétence qui leur aurait drôlement servi de cheat. “Au pire, j’ai toujours une chambre de libre les jours où tu voudras ronfler ailleurs que dans ta chambre.” Il ne se doutait pas que le retour à la cohabitation avec sa mère et probablement même avec Caleb s’il restait quelques jours, allait être complexe. La maisonnette devant le bout de plage n'était pas ce qu’il y avait de plus grands dans la région, s’apparentant même plus à une petite maison de vacances plus qu'à une maison familiale, les murs fins laissant entendre le vent que la mer apportait avec elle non loin. “Mais je comprends si tu préfères faire un concours avec ton frère.” Osant confirmer que la Reid ronflait encore mieux que son frère, il ne pouvait s’empêcher de la taquiner.

Haussant les sourcils face au compliment qu’elle lui lança entre deux conversations totalement distinctes, Adriel remarquait aisément son engouement, comme si dans la finalité, elle avait tout autant manqué un tiers de sa vie en partant à Austin.

_ “J’aime quand tu me flattes, je vais te laisser dresser la liste des points où je me suis bonifié.” Parce qu’il était prêt à sortir un tas de compliments à son tour, Adriel préféra ne pas aborder le sujet par lui-même. Pourtant, il avait également envie d’en savoir plus sur cette nouvelle Abi qui était enfin rentrée à Edimbourg. Qu’est ce que serait, par exemple, les détails d’une journée parfaite pour elle, dix ans plus tard ? Et alors qu’il empruntait un des derniers virages, se dégageant progressivement du paysage urbain d’Edimbourg, Adriel eut un claquement de langue contre le palais alors qu’elle lui proposait de rouler au-delà de la limite autorisée. En soi, ce ne serait pas la première fois qu’il aurait le pied lourd, mais en pleine ville encore, il n’avait clairement pas envie de perdre du temps et de l’argent en se faisant contrôler. “Pour que je retrouve le plat de lasagne collé au plafond ? Non. Par contre, on se fait ça sur le retour et si t’es sage, je te laisserais même la conduire sur une des côtes.”

Lui adressant un sourire narquois, il entreprit de se concentrer un peu plus sur la route, la chanson de David Bowie laissant place à “Friday, I’m in love” de The Cure. La spontanéité d’Abi lui avait manqué et malgré lui, il se mit à accélérer pour arriver quelques secondes plus vite au bord de plage, parce qu’il sentait que la jeune femme pourrait carrément devenir mordante si elle ne mangeait pas dans les dix minutes qui suivaient.

_”Tu as été trop bien élevée, tu dis? Je paris que tu vas manger ces lasagnes avec les doigts à la minute même où ta cuillère cassera.” Il en laissa échapper un léger rire, se surprenant à avoir faim maintenant que l’odeur des pâtes venait aussi lui chatouiller le nez. Et à seulement quelques mètres du parking où il était censé se garer, le chuchoteur ne put s’empêcher de lui lancer un défi. “Chaton, le dernier arrivé sur le bout du ponton fait le poirier pendant 10 secondes.” Et il s'arrêta, l'air de lui donner un départ arreté.
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« Meh. Le transplanage sur de longues distances c’est une désartibulation assurée. » Que je précise à sa référence, avouant par la même toujours m’intéresser à cet univers qui a pourtant faux sur toute la ligne concernant la magie. « Et je tiens trop à mon intégrité physique. Mais il faudrait que quelqu’un bosse sur le sujet, clairement. Que les grands pontes se penchent dessus, qu’ils trouvent un moyen de faciliter la vie des sorciers à grande échelle, de faciliter un partage culturel qui consoliderait une union mondiale ! Magic Airlines… Ce serait beau ! »

Et voilà que j’en suis déjà à vouloir refaire le monde après moins d’une heure en sa compagnie ! Un moment de paix, de calme, comme une bulle de confort qui scintillerait à la lueur de la lune, un cocon de douceur après un retour aux conditions un peu brutales. J’ignore si c’est grâce à cet instant ou à la chute du Soleil derrière l’horizon, mais mes batteries semblent se recharger, le nœud dans mes épaules me quitter. Je m’étire tel un félin pour au final lui donner une tape sur le bras.

« Hé, tu dois me confondre avec une autre ! C’en est presque vexant ! Des retours que j’ai, je ne ronfle pas spécialement mais je parle dans mon sommeil. Il paraît que c’est tout aussi agaçant, hein Nyxie ? » Cette dernière souffle une nouvelle fois du nez pour acquiescer, semblant vouloir rester silencieuse ce soir, se faire oublier. Ou bien est-elle encore éreintée par notre voyage. « Il y a de fortes chances que j’accepte ton offre. Je ne sais pas encore ce qu’a prévu Caleb… Mais je sens que la cohabitation va être compliquée. Alors une pause de temps en temps, ce ne sera pas de refus. Merci. »

Ma voix s’éraille sur ce dernier mot, gagnée par l’émotion. Car il va falloir que je me réhabitue à ça aussi, à ce que mon entourage veuille m’aider. Non pas que j’ai été ignorée à Austin ou ailleurs mais c’était différent. Les liens n’étaient pas aussi forts, aussi anciens, ça n’avait pas la même valeur ou plutôt saveur à mes yeux. La famille, les amis de longue date, ceux qui m’ont vu perdre mes premières dents… et qui sont toujours là, ça n’a pas de prix. Si ce n’est les flatteries, apparemment. J’éclate de rire alors qu’il casse ma spontanéité.

« T’es pas censé réclamer ! Un compliment ça doit venir du cœur. Au moins, maintenant je sais que tu as toujours un comportement de petit merdeux quand tu veux ! »

Ce qui est étrangement rassurant car tout n’a pas tant changé que ça alors, comme cette complicité qu’on retrouve facilement ce soir faisant presque oublier la distance qui a pu nous séparer jusque-là. Je reste interdite quand il soumet l’idée que je puisse me mettre derrière le volant de son précieux bolide, clignant des yeux, m’attendant à ce qu’il mette un terme à la plaisanterie dans la seconde, ce qui n’arrive pas. En revanche, il m’offre un nouveau sourire. Aussitôt je me penche vers lui, pointant sa bouche, lui qui voulait que je cite des exemples concrets.

« Tiens, ce sourire, là ! S’il a toujours un potentiel agaçant, maintenant tu dégages une telle confiance en toi que c’en est séduisant. Oh, j’ai toujours envie de te le faire perdre, mais je le ferais en étant… charmée ! » Mais j’en reviens rapidement à ce qu’il laisse envisager, plus sérieuse. « Moi, conduire la Rhodes’mobile ? Vraiment ? C’est un sacré signe de confiance, ça me touche ! Je vais faire de mon mieux pour mériter un tel honneur. »

Légère, je me surprends à fredonner la chanson, la connaissant par coeur, l’ayant imposé plus d’une fois à ma famille alors que je l’écoutais à un niveau sonore bien trop élevé dans ma chambre d’adolescente. Je regarde une nouvelle fois la route défiler par la vitre relevée, admire l’évolution de ce paysage que la magie sublime, remodèle aux désirs des artistes oniromanciens. Je ne râle pas à sa nouvelle taquinerie, appréciant tellement le son du rire qui lui échappe, des notes qui avaient manqué à la mélodie de ma vie. Quand on s’arrête, je m’étonne d’abord de l’endroit puis le regarde interloquée. Chaton Ça résonne à mes oreilles, vibre délicatement dans mes tympans alors que je fixe les lèvres qui ont prononcé ce nouveau surnom qui me plait bien trop. Un défi ! Je me dépêche de récupérer le sac, d’y fourrer le pot de lasagne et lui mets le tout sur les genoux, fourbe. Je me libère de ma ceinture et sors en trombe du véhicule, laissant volontairement la portière ouverte pour le ralentir, car grand Dieu non, il ne laissera pas Rhodes ouverte. Je le sais plus rapide, aussi je veux mettre toutes les chances de mon côté. Au diable le fairplay !

J’ai un rire presque enfantin alors que je cours aussi rapidement que mes jambes me le permettent, ma chevelure brune flottant dans mon sillage, m’amuse à me fondre dans la nuit, disparaissant quelques dixièmes de secondes pour apparaître un peu plus loin, jouant avec les ombres en en devenant une. Mes pieds se posent enfin sur le bois du ponton que mes semelles n’apprécient que moyennement, couinant à chaque foulée. Est-ce que je ralentis pour autant ? Que nenni, j’ai un défi à remporter, Adriel n’ayant nullement précisé qu’il fallait arriver indemne. C’est à peine si je lance un regard par-dessus mon épaule, si furtif que je n’ai pas le temps de repérer sa silhouette svelte. Je manque de glisser à plusieurs reprises mais la victoire est proche. Si proche que mon instinct de survie fini par prendre le dessus sur ma soif de triomphe et que je ralentis l’allure à mesure que je me rapproche de l’endroit où les planches laissent place à la mer sombre du Nord.

Et tandis que je m’apprête à exulter, la pointe de ma chaussure part en arrière, me faisant basculer vers les remous des vagues qui s’écrasent contre les piliers. Une main s’agrippe à mon manteau et me sauve in extremis d’un plongeon glacial. Je me voyais déjà couler tel Jack l’inanimé, Jack le glaçon qui n’a pas mérité sa place aux côtés de Rose sur le radeau de fortune. Suspendue au-dessus du vide, essoufflée, ne tenant qu’à la bonne volonté de celui que je suppose être mon ange gardien, je demande à la blague bien que mon visage ne trahisse la peur que je viens d’avoir et que j’ai encore, au fond.

« J’ai gagné ? Dis, j’ai gagné ? » J’ajoute dans un souffle clairement moins assuré. « Je t’en supplie, ne me lâche pas. »



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Songeant presque sérieusement à soumettre l’idée d’un Magic Airlines à un haut gradé si Abi participait à son élaboration active, Adriel fut prit de court par la jeune femme qui balança, sans la moindre hésitation, le plat de lasagne et les pots de pattes sur ses genoux pour quitter l’habitacle en se ruant vers le ponton. Il décrocha sa ceinture à sa suite, conscient qu’elle lui mordrait le bras s’il arrivait sans son dîner à l’autre bout de la plage et il se mit à courir à sa suite, les deux sachets à emporter dans les bras.

S’il s’imposait une routine sportive adéquate pour ces missions, il eut également l’avantage qu’Abi ait porté un minimum de talon pour que sa course soit ralenti dans les derniers mètres, son rire teintant dans ces oreilles suffisamment fort pour qu’il se mette à ralentir. Non pas parce qu’il la laissait gagner la course, mais parce qu’il ne s’attendait clairement pas à la revoir avec cette fébrilité adolescente sur le bout des doigts. Mais il eut à peine le temps de s’assurer que les pates ne s'étaient pas échapper dans sa poursuite qu’il senti le mouvement maladroit d’Abi sous ses yeux, lâchant tout sur le bois pour venir agripper son manteau pour lui redonner l'équilibre.

_ “Alors c’est qui le petit merdeux hein? Mais qu’est-ce que tu ferais sans moi...” Il l’attira contre lui, reculant de quelques pas, peu fier d’avoir réussi à la rattraper alors qu’elle s’apprêtait à lui confirmer qu’elle était assez douée pour se jeter à l’eau toute seule. “T’as gagné le droit de manger tes lasagnes à l’envers.” Et littéralement puisque le sachet s'était renversé sur le chemin, la nourriture pourtant et fort heureusement bien conservé à l’intérieur.

Il la relâcha en s’assurant d’un simple coup d’œil qu’elle n'était pas sur un bois glissant et reprit son souffle alors qu’ils étaient presque arrivés au bout du ponton. La mer n'était pas très agitée pour ce début de soirée, idéal pour encore profiter d’un temps maussade sans pluie.

_ “Je te préviens chez moi, c'est pas chez Caleb, y’a aucun repas qui sera livré dans la chambre d’ami, tu vas même devoir apprendre à cuisiner.”

Son remous dans la voix à son remerciement n'était pas passé inaperçu, mais il n’en avait jamais eu besoin. Et surtout, il n’avait pas envie qu’elle y voit un quelconque service dans sa proposition. Il eut un sourire narquois à l’idée qu’Abi puisse tenir une poêle dans les mains sans faire renverser son contenu par terre. Cette vision le réchauffa un instant avant qu’il ne se détourne pour prendre les sachets et l’attirer en bas pour s’installer à même le sol. Ouvrant en quelques mouvements son plat de pattes au fromage qui s'était durement mélanger, il huma le parfum en plantant sa fourchette dedans.

_ “ Donc tu avais commencé ta liste avec mon sourire à haut potentiel hein …” Ne cherchant qu'à lui extorquer ces plus simples vérités, Adriel lui souffla un rapide “bon appétit”, avec la certitude qu’elle finirait ses plats bien avec le sien. “Non, je pourrais pas le perdre, surtout si tu es charmée.” Déviant du sujet en prenant la tangente, il ne saisissait à peine la portée de ses mots et tendit son pot de pâte. “J’ai une partie de tes spaghetti Polpette qui sont tombés chez moi.”

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Je tremble de la frayeur que je me suis faite tandis que l’adrénaline parcourt mes veines. J’en ai le cœur qui s’affole, qui tambourine, comme réclamant à sortir alors que la chaleur de son corps se fait sentir à travers mon manteau. Je lève la tête quand il se vante, mes yeux plissés mais sa question résonne en moi. J’ai pu avoir un aperçu un peu long de ce qu’était une vie sans lui, justement. Des mauvaises décisions, des regrets, moins de rire, plus de larmes… Une vie qui laisse un goût amer en bouche. J’en prends pleinement conscience maintenant que je suis de retour.

« ... la brasse ? »

Je préfère répondre par l’humour plutôt que de confier la vérité. Je me sens déjà assez idiote, aussi gauche que la Abigail plus jeune qui manquait de glousser au moindre coup d’œil de sa part. Celle qui tremble encore faiblement, de nervosité à présent, dans les bras qu’elle avait hésité à retrouver jusque-là mais qui y resterait bien plus longuement. Je baisse les yeux vers notre repas gisant au sol et retrouve un sourire. « Elles se chargent de faire le poirier, merveilleux ! »

Je me laisse entraîner au sol et m’installe en tailleur à côté de lui, mon ventre criant famine alors que j’attaque le pot, armée de ma fourchette.

« Apprendre ? J’ai comme qui dirait suivi une Masterclass pour devenir la parfaite housewife ! Je peux raccommoder des chaussettes, trier le blanc des couleurs, remplacer une chasse d’eau et cuisiner. Eh ouais ! » Il faut dire qu’avec un époux très souvent absent à cause de son travail, j’ai bien dû apprendre à me démerder. Seule. J’ai développé des compétences précieuses qui me permettent désormais de vivre en parfaite autonomie. « Bon, c’est laborieux, ça me demande beaucoup de minuteurs et d’alarmes pour ne rien oublier sur le feu, mais, je me débrouille. Je saurais même te préparer ça ! » Je lui montre fièrement une bouchée de lasagnes plantée au bout de ma fourchette que je me dépêche d’enfourner. « Mais surtout ne le dis pas à Cal’, je préfère quand il s’y colle. »

L’ambiguïté me fait froncer les sourcils car je ne sais jamais où s’arrête la frontière entre l’humour et la sincérité. Ce qui m’a valu bien des débats aux débriefings avec Nyx, à l’époque, enfermées dans notre chambre, pour savoir à quel point je fabulais des échanges qui avaient eu lieu. Elle risque d’y avoir droit ce soir, elle qui préfère courir sur la plage plutôt que de me servir de témoin en cet instant. Je me penche et récupère les quelques morceaux qui se sont glissés dans son pot, marmonnant :

« Chez toi, chez moi, des notions qui vont bien vite devenir vagues, maintenant. Je vais envahir ta vie en plus de tes pâtes… » Je mâche consciencieusement, alors que je l’observe, cherchant une réponse dans son expression, me torture les méninges à tenter de le décoder… Je décide de ne pas me laisser démonter. « Tu ne lâches pas l’affaire, hein ! » que je m’exclame une fois ma bouche libérée. « Qu’est-ce que ça peut te faire ce que je pense, au juste ? Monsieur le Chuchoteur aurait besoin que je lui gonfle son ego ? Tu es un très bel homme et je pense que tu le sais, que tu en joues. Mais ton plus grand atout… c’est clairement ta voiture ! » Que je conclus d’un rire pour le taquiner à mon tour.

« Comment ça se passe, d’ailleurs, tes nouvelles fonctions ? » J’ai conscience qu’elles ne sont plus si nouvelles, depuis le temps, mais nous n’avions jamais réellement abordé le sujet. « J’ai cru comprendre que c’était un peu le merdier par ici depuis quelques mois. Tu fais attention, j’espère ! S’il t’arrive un truc, je viendrais te botter le cul dans l’au-delà, je te préviens ! »

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A cet instant-là, assis sur le ponton, la simplicité rimait avec une complicité retrouvée, loin du quotidien prenant de leur métier respectif, celui où ils avaient une rigueur et une fermeté semblable à une machine. Avec elle, c'était comme s’il retombait dans l’adolescence, cette bulle d’innocence mêlée au grand déni. Alors qu’elle lui avouait savoir parfaite cuisiner, voir même entretenir une maison, probablement des compétences bien acquises durant sa vie maritale, Adriel ne put que hocher du menton d’un signe appréciatif.

_ “Mmh … encore un peu et tu sais faire tous ça en même temps hein?” Il lui donna un coup de coude, voyant sa demande de se faire face à Cal' comme une monnaie d'échange. Jouant dessus malgré le fait que les secrets qu’il gardait seraient emportés jusqu'à sa tombe, le chuchoteur plissa les yeux vers la jeune femme qui reprenait ses pâtes dans son plat. “Et j’ai quoi pour faire tenir ma langue devant ton frère hein?”

Il manqua d'éclater de rire alors qu’elle râlait sur sa demande de lui offrir plus de compliments et ne sembla pas se rendre compte qu’elle venait de lui en souffler plusieurs d’affilées en quelques minutes. Mangeant relativement, calmement à ses côtés, il ne pouvait s’empêcher de lui accorder quelques regards chaleureux malgré lui, touché de savoir qu’elle n’en pensait pas moins, sa voiture rentrant alors en ligne de mire. Soudainement, il ne sut quoi lui répondre davantage, laissant un instant son regard se perdre sur son teint pâle avant de se reconcentrer sur son plat. Bien que la taquinerie avait été poussée jusqu’au bout, elle ne se rendait certainement pas compte à quel point son avis lui avait toujours été important.

_ “Ca va, ça se passe. “ Il s'était légèrement raclé la gorge, perdant l’entrain qu’il avait eu de lui chercher des puces alors qu’elle abordait le sujet du travail. Dans le fond, il n’avait jamais pu en dire plus, toutes les informations récoltées étaient confidentielles, mais Abi savait qu’il ne faisait pas dans la dentelle pour les avoir. “C’est pas la période la plus fun, on va dire.” Après tout, le mouvement de Saint Patrick avait pris son ampleur, l’Artefact était revenu du côté des sorciers, il y a à peine quelques jours et qui ne fut pas sans conséquence nocive. Il ne restait plus qu'à savoir si celui-ci n’avait pas été altéré par un des membres de cette secte pour en altérer ses effets sur les mages. Une mission qu’il devrait peut-être s’organiser avec @Judd Rivera d’ici quelques temps. Sans le chercher, Adriel s'était légèrement fait distant, loin d’avoir l’habitude de s’y épancher. “Abi la menace, c’est toi que je devrais emporter avec moi quand je dois m’infiltrer, tu les ferais trembler de peur. On ferait un massacre à la Bud Spencer et Terence Hill. ”

Continuant de manger doucement, le chuchoteur ne put qu’esquisser un sourire à l’idée que la jeune femme semblait à présent vouloir veiller sur ses arrières, à sa manière. Maintenant, qu’elle était de retour, il s’assurerait d’en faire de même et il se rendait compte à quel point sa présence lui avait manqué depuis tout ce temps.

_ “Tu peux t'étaler autant que tu veux chez moi, tu prends pas trop de place donc ça va.” Il lui adressa un léger clin d’œil avant de reposer son plat sur ses genoux, prenant une pause dans son repas. Il savait que de nouvelles vagues viendront s’abattre sur la communauté des sorciers et la perte des pouvoirs n'était clairement pas bien accepté par chacun. D’un ton bien plus sérieux, sans pour autant la regarder pour ne pas alourdir cet instant, il préféra lui faire comprendre qu’il serait là, sans préciser quoi exactement. “Quand ça arrivera, tu m’appelles et je viens te chercher, où que tu sois.”

Abigail Reid
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« Le culot ! Techniquement, tu m’es redevable depuis la fois où j’ai porté le chapeau pour le CD que tu as rayé. Caleb n’y a vu que du feu, c’est forcément la petite sœur agaçante… Mais, ok. Laisse-moi réfléchir… »

Deuxième fois de la soirée qu’il réclame une contrepartie, pour un peu c’en serait vexant, je pourrais être amenée à croire que ma compagnie ne lui suffit pas. Mais je préfère croire qu’il est juste question de m’asticoter, peut-être pour rattraper le temps perdu ? Je boulotte tranquillement mes lasagnes alors que je joue le jeu, que je l’abreuve de compliment, sens mes joues prendre quelques couleurs quand j’intercepte son regard brillant. Je note le changement flagrant d’attitude alors que je m’enquiers de la situation à son boulot, comme les réponses brèves et évasives auxquelles, là, j’étais préparée. Je hoche la tête, le regard perdu sur la mer calme qui s’étend à l’horizon.

« Je ne suis pas fan de ton choix de duo, j’aurais préféré quelque chose dans le genre l’Arme Fatale, à défaut de trouver un binôme mixte… »

Je lâche cette réflexion d’une voix distraite alors que je suis restée sur le flou de ses réponses. Depuis que j’ai quitté l’aéroport, j’ai surtout été happée par ma propre situation de crise, par ce retour un brin forcé chez mes parents, par l’accueil étrange de ma mère, l’omniprésence de ses amies, par cette ambiance en demi-teinte. Mais je sens bien qu’il y a plus, que Grant a vraiment mal choisi son moment pour passer l’arme à gauche.

« Avant de partir, je n’ai entendu que de vagues murmures à Austin concernant l’Ecosse, des rumeurs. Je ne comprends pas ce qu’il se passe mais ça n’a pas l’air très… folichon, à t’entendre. Ce n’est peut-être pas une si bonne idée que ça de rester, alors… ? A moins, qu’au contraire, ce soit un autre signe du destin. Funtastik Abi est là pour te sauver de la morosité ! »

Je me penche et lui donne un coup d’épaule avant qu’il n’enchaîne. Je ris à son clin d’œil mais suis réellement touchée par l’hospitalité qu’il m’offre.

« C’est risqué de ta part. Je pourrais prendre cette invitation au pied de la lettre. »

J’appréhende la cohabitation avec ma mère qui va s’avérer plus longue qu’initialement prévu. Nous nous entendions déjà mal avant, pourquoi en serait-il autrement maintenant ? A moins que, par miracle, on apprenne à accepter l’autre, à faire table rase du passé ? Tous ceux qui me connaissent savent qu’il est peu probable que j’y arrive, j’ai la rancune tenace… Ce qu’Adriel ajoute ne tombe pas dans l’oreille d’une sourde, d’autant qu’il m’a déjà démontré qu’il en était capable en venant me chercher tout à l’heure. Cependant, je ne comprends toujours pas l’allusion, ce ça.

« Je sais que je peux compter sur toi. Tu me l’as encore prouvé ce soir, Adriel. » Je me surprends moi-même à utiliser son prénom entier, prénom que je prononce rarement non pas parce que trop sérieux, froid, bien au contraire, j’y vois quelque chose de précieux, de solennel. Il y a même quelque chose d’intime dans la façon dont il coule sur ma langue. « Et, au cas où tu ne l’aurais pas compris, tu es déjà mon numéro d’urgence… Mais quand quoi arrivera ? Je suis censée deviner ? C’est un truc mystique à la ‘’tu le sauras quand ça t’arrivera’’ ? »

Ma question se fait moqueuse bien qu’avec un fond de sincérité face au mystère dont il fait preuve. Je l’observe une fois encore et soupire doucement alors que je m’apprête à faire une sorte d’acte de foi, signe de la confiance que j’ai en lui.

« En échange de ton silence… tu as le droit à une faveur. Tu pourras me demander ce que tu voudras, quand tu le voudras. Et je n’aurais pas le droit de refuser. Cacher un corps... Sortir tes poubelles... » Je pose mes lasagnes, frotte mes mains l’une contre l’autre puis lui tends la droite, prête à conclure un pacte.

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Adriel Rhodes
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Faisant semblant de réfléchir alors qu’elle lui rappelait la malheureuse histoire du CD collector rayé qu’il avait eu le malheur de tenir entre les mains, Adriel se tourna un instant vers Abi, qui en avait assumé la responsabilité.

— « Mais c’était pas moi, c’était ton chien ! » s’exclama-t-il, feignant l’outrage. Pourtant, il se souvenait à peine d’avoir délibérément abîmé des affaires ne lui appartenant pas. La fatigue accumulée par les journées à l’académie l’avait-elle poussée à offrir le CD comme jouet à mordre à Nyx ? Il haussa les épaules, un sourire en coin apparaissant sur ses lèvres avant de reprendre son repas, s’efforçant de suivre le même rythme qu’elle, alors qu’elle se plaignait de son choix de duo.— « Vas-y, trouve-moi un autre binôme qui ne pense pas qu’à manger, alors. »

Un sourire qui creusait ses fossettes se dessina sur son visage ; il ne pouvait nier que cette complicité lui avait manqué. Et même si la conversation glissait vers les récents événements qui avaient secoué Édimbourg, les Reid étaient arrivés bien après la première vague qui avait frappé une partie de la population sorcière, laissant leurs veines vides de magie sans que personne ne comprenne pourquoi. Bien plus préoccupés par le décès de leur père à leur arrivée, il savait que le rituel de son enterrement ne se déroulerait pas comme la communauté magique en avait l’habitude.

— « Non, tu restes. » Ce n'était pas un ordre, mais les mots avaient franchi ses lèvres avec une assurance indiscutable alors qu’Abi suggérait qu’il serait préférable qu’elle rentre ensuite. Il n’était pas question de la laisser abandonner aussi facilement. « C’est tendu, mais pas insurmontable. »

Il savait qu’elle pourrait trouver qui elle était, même dans une situation où elle serait peut-être inévitablement privée de ses pouvoirs. Adriel avait l’avantage de s’être volontairement confronté à toutes sortes de situations pour se passer de magie pendant plusieurs jours, mais il ferait en sorte qu’Abi garde la tête hors de l’eau quand la tempête la frapperait. Elle n’était pas seule, et c’était cela qui ferait toute la différence.

— « Et si tu restais chez moi ce soir ? »

Il avait osé, sans réfléchir, certainement parce qu’Abi semblait accorder beaucoup d’importance à cette solution de secours. Bien qu’elle sache que sa porte lui était toujours ouverte, il voulait qu’elle comprenne qu’elle pouvait venir n’importe quand, pas seulement pour fuir l’atmosphère pesante de la maison familiale, comme dix ans auparavant. Il soupira, constatant qu’Abi ne réalisait pas encore complètement l’ampleur de la vague qui l’avait frappée, même s’il n’en laissait rien paraître.

— « Je parle du jour où tu perdras ta magie. »

Sa voix, calme et posée, était réaliste. Adriel pouvait passer sans effort de la légèreté de leur amitié retrouvée à la gravité des moments où il sentait le besoin de lui offrir son soutien lorsque tout s’écroulerait autour d’elle. Comme s’il essayait de rattraper ces dix années où il n’avait été présent que pour les bons moments, ceux qu’elle lui montrait, cachant les instants moins glorieux.

Il leva la main, attrapant une bouchée de pâtes avant de tendre son petit doigt en crochet, comme un pacte d’enfant qu’ils avaient l’habitude de sceller, un sourire narquois aux lèvres.

— « Tu ne sais vraiment pas dans quoi tu t’embarques en me proposant un échange de service sans poser de questions. » Il savait qu’il pouvait compter sur elle ; il n’avait qu’à voir l’éclat de ses yeux lorsqu’elle prononçait son nom pour en être sûr. « Je prends. »

Savoir qu’il était son numéro d’urgence lui procurait un sentiment de bien-être, parce qu’il comptait pour elle autant qu’elle comptait pour lui.
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A part les personnes à qui j’ai pu demander de l’aide quand j’ai quitté mon mari, tous sont restés dans l’ignorance des raisons de cette séparation. Parce que je ne voulais pas engager un tel combat, que je ne m’en sentais pas les épaules, que je ne voulais pas être cette personne qui brise le silence et parce que je ne pouvais pas l’être. Alors, l’entourage proche de Parker n’a eu que sa version des faits, qui m’a dépeinte comme une emmerdeuse, une garce briseuse de cœur… J’ai encaissé, j’ai fait avec. Tête baissée, je me suis enfermée dans une routine très limitée à la ‘’métro boulot dodo’’, me plongeant dans le travail, limitant les sorties de peur de tomber sur l’homme que j’avais fui ou ses amis. Avec du recul, maintenant, je réalise ma bêtise, ma naïveté. Du masochisme à l’état pur. N’est-ce pas là l’un des problèmes quand on tente d’échapper à l’emprise de ceux qui vous ont brisé ? J’étais convaincue que je ne pouvais espérer mieux. Maintenant ? Alors qu’Adriel me fait comprendre que ma présence est désirée, je préfère plaisanter plutôt que de sombrer dans l’émotion.

« Dormir chez toi ? Dès le premier rendez-vous ? Damn, tu ne perds pas de temps, mon ange ! » Je me râcle la gorge et imite la voix nasillarde de l’une des commères de mon quartier. « Vous avez su ? La fille Reid ! La petite Abigail ! A peine divorcée, elle passe la nuit avec un autre homme ! »  J’éclate de rire et reprends ma voix naturelle non sans lâcher un soupir où perce un certain soulagement. « J’accepte. Ce sera un peu comme au bon vieux temps. »

Avant qu’on ait toutes ces responsabilités d’adultes et qu’on ne se prenne en pleine face les coups du sort qui vont avec. Comme celui que me balance Adriel, l’air de rien. Mon visage se décompose tandis que je plonge mes prunelles dans les siennes, y cherchant un brin de malice mais n’y voit qu’une sincérité terrifiante. La magie. Qui fait partie de nous, qui coule dans nos veines, qui est inscrite dans notre ADN. La magie qu’on peut admirer chez les Vagabonds, qui façonne le paysage. J’ouvre plusieurs fois la bouche pour la refermer aussitôt, ne trouvant pas les mots pour verbaliser les questions qui fusent dans ma tête. Enchaîner sur le pacte est plus simple, me fait gagner un peu de temps avant de continuer sur un sujet aussi sérieux. Je tends à mon tour mon petit doigt et accroche le sien, mon attention détournée par ces fossettes avant que mes yeux ne retrouvent les siens.

« Je ne le sais pas, non, mais c’est pas important. J’ai confiance. »

Une confiance telle qu’il pourrait me demander de sauter du haut d’un pont que je le ferais. Parce qu’il aurait ses raisons, que ce serait sûrement la chose à faire. C’est insensé, certainement, mais j’en suis là. Malgré ces années où nous avons été éloignés, je lui confierais encore ma vie sans hésiter, les yeux fermés. Et même si… Maintenant le pacte scellé, je ne peux m’empêcher de revenir sur la bombe lâchée plus tôt.

« Tu… tu as perdu ta magie ? »

Une question que je n’aurais jamais pensé poser. Quelque chose d’inenvisageable pour des sorciers dont la vie est rythmée par la magie. Tellement inimaginable que j’ai du mal à concevoir ce que ça fait. J’observe une nouvelle fois son visage, ses yeux, tente d’y déceler un indice, d’y voir une différence mais je ne vois que le vert de ses iris, les grains de beautés sur ses joues, les marques légères du temps. Je ne vois qu’Adriel.

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Adriel Rhodes
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TW : Mention de décès

Il lui était facile de déceler les mensonges par omission, ou lorsqu’Abi, en particulier, gardait une pensée enfouie sans vouloir ou pouvoir la partager. Un simple tic nerveux, un regard fuyant, ou parfois un geste ou une phrase habilement placés suffisaient à masquer ce qu’elle préférait taire, détournant astucieusement la conversation vers d’autres sujets. Les blagues faisaient souvent partie de ce stratagème, comme cette petite voix fluette qu’elle prenait pour imiter les commères du village. Au fond, elle se moquait bien de ce que les gens pouvaient penser d’elle, jonglant entre un humour enfantin lorsqu’elle le pouvait et une gravité implacable lorsque les circonstances l’exigeaient.

Pendant une fraction de seconde, il se demanda ce qui se cachait derrière les yeux pétillants de la jeune femme, perdus un instant dans le vague. Il ne pouvait pourtant pas lui en vouloir : on lui avait annoncé la mort de son père quelques heures plus tôt, et il savait qu’un simple souvenir pouvait en réveiller d’autres, en cascade. Alors, il se contenta de rester là, silencieux, serrant doucement son petit doigt contre le sien.

_ "Comme au bon vieux temps ? Oublie les châteaux forts en cartons, cette fois tu auras des draps pour te faire une tente."

Comme si cette image d’une enfance de princesse se dressait en contraste frappant avec la réalité qui l’attendait si elle franchissait la porte de la maison familiale ce soir, il lui offrit son plus beau sourire, malgré la tension qui s’était subitement immiscée. La magie, ce don inépuisable et inné depuis leur naissance, l’avait quitté pour des raisons mystérieuses. Une première vague de perte, peut-être annonciatrice d’autres, tant que l’artefact restait en leur possession.

Il hocha la tête en silence, n’ayant rien à ajouter. Si les Reid revenaient pour un enterrement, il ne faisait aucun doute qu’ils ignoraient l’ampleur des remous qui avaient secoué les sorciers d’Édimbourg le 15 septembre.

_ "Ça a affecté pas mal de gens, et on ne sait toujours pas si c’est permanent ou réversible. La magie est toujours en nous, c’est dans notre ADN, mais c’est comme si la connexion avait été rompue."

Il expliqua cela de façon succincte, précisant que des recherches étaient en cours. De son côté, il avait dû intensifier la surveillance des ennemis, en particulier de Saint Patrick. Pour les Vagabonds, ce lien inévitable avec les songes et les morts semblait avoir été ravagé par des interférences, jusqu’à devenir totalement inefficace. Cela dit, la vie continuait. Il n’était pas en proie à des humeurs moroses, fort de son expérience et d’une capacité d’adaptation aiguisée. Mais il se sentait tout de même vidé d’énergie, une différence notable dans son quotidien. Hayley, quant à elle, n’était plus réellement dans les parages : fidèle à elle-même, toujours indépendante et insaisissable.

_ "Alors, que ça arrive ce soir ou un autre soir, tu m’écris et je débarque."

C’était une promesse immuable. Avec un clin d’œil malicieux, il affirma cette vérité, tandis qu’elle semblait tenter de lire en lui. Adriel esquissa un sourire narquois avant de désigner son assiette d’un mouvement du menton.

_ "Maintenant, mange avant que ça refroidisse. T’es la première à râler quand ça n’a pas le même goût."

Il avait peut-être perdu sa magie, mais certainement pas son sens pratique ni son pragmatisme.
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