Like a kid in the wawes (ft. Aileen)

TW : Mention de décès

Une plage n’avait jamais la même ambiance à huit heures du matin qu’à quinze heures de l’après-midi. A huit heures, tout était désert, différent. En cette matinée brumeuse d’août, l’ambiance était d’autant plus spéciale. Les rayons de soleil traversaient difficilement l’épais brouillard qui ne laissait passer que le bruit répétitif du ressac. Maddy avait l’impression d’être seule au monde et c’était ce qu’elle cherchait. Elle était rentrée depuis deux jours à peine, mais la Norvège lui manquait. Ses grands-parents lui manquaient. Mais celui qui lui manquait le plus, c’était Rune. Pourtant, elle aurait dû avoir l’habitude maintenant. Cette année, cela serait la huitième rentrée de son neveu à l’Académie. Mais cela lui faisait toujours quelque chose de le laisser pour plusieurs mois. D’autant plus que, pour la première fois, cela ne serait pas elle qui l’emmènerait à Bergen. Elle savait qu’il était entre de bonnes mains avec les parents de son meilleur ami, ce n’était pas la première fois qu’ils s’occupaient de lui pendant quelques jours. Mais ses inquiétudes étaient irrépressibles. Maddy avait prit conscience qu’elle ne cesserait probablement jamais de s’en faire pour lui. Est-ce que Solvi avait ressenti la même chose vis-à-vis d’elle-même ? Probablement, elle l’avait élevé de la même façon que Maddy le faisait avec Rune après tout. Parfois, elle se demandait si elle faisait les choses assez bien. Si sa sœur aurait approuvé. Si elle aurait souhaité qu’elle s’y prenne autrement.

Mais rien ne servait de ressasser, d’autant que ces réponses, elle ne les aurait jamais. Elle aurait pu s’adresser à un nécromancien pour les avoir. Mais elle ne s’en sentait pas capable. D’autant plus qu’elle ne voulait pas faire ça dans le dos de Rune, mais d’un autre côté, faire ça avec lui était hors de question. Comment lui dire que sa mère n’était plus là si il pouvait discuter avec elle par l’intermédiaire d’un nécromancien ? Maddy ne voulait pas qu’il se retrouve là-dedans aussi jeune. Si il en exprimait le désir plus tard, il serait toujours temps d’en discuter. Mais, tant qu’il n’abordait pas le sujet, cela ne serait pas Maddy qui irait le lui proposer.

Pour se distraire de ses pensées noires, la norvégienne se dirigea vers l’eau. Bien qu’elle ne soit pas une hydromancienne, elle avait toujours adoré se baigner. Cela avait cet effet apaisant sur elle si bien qu’elle avait prit l’habitude de s’offrir au moins une baignade par semaine, été comme hiver. Un long frisson désagréable lui parcourut l’entièreté du corps alors qu’elle entrait dans l’eau. Elle savait que cela irait mieux dans trente secondes, mais cela n’était jamais agréable. Elle s’obligea à souffler, continuant à avancer dans l’eau froide. Elle avait beau avoir l’habitude, l’entrée dans l’eau ne serait jamais sa tasse de thé.

Comme prévu, quelques instants plus tard, cela allait mieux et Maddy barbotait tranquillement dans l’océan, savourant ce petit moment où elle avait la sensation d’être en-dehors du monde, en harmonie avec ce qui l’entourait. Ses pensées se tournèrent vers l’entretien d’embauche qu’elle devait avoir le lendemain. C’était Claude qui lui avait parlé de ce créateur qu’elle connaissait bien et qui cherchait un assistant /apprenti. Par curiosité, la norvégienne s’était mise à suivre le compte instagram de la marque, mais elle avait laissé ça de côté pendant quelques mois. Elle était en train de quitter son boulot, cela ne se passait pas bien, elle n’avait pas la tête à songer à l’après. Et lorsque début août elle était retombée sur le compte, elle s’était dit pourquoi pas ? Après avoir préparé une candidature aux petits oignons avec l’aide de quelques amis, elle avait postulé… Et avait décroché un entretien. Cela l’avait surpris. Après tout elle n’avait aucune formation académique en couture, rien d’autre que ce que ses proches lui avaient enseigné et même si à ses yeux c’était suffisant, elle doutait que cela convienne à un créateur. C’était pour cela qu’elle s’était résolue à y aller sans en attendre quoi qu ce soit, sans mettre d’espoirs sur cette possibilité. Cela lui permettait d’être beaucoup plus sereine.

Un aboiement suivit d’un cri puis du bruit d’un corps entrant brusquement dans l’eau lui fit détourner la tête. Là, un peu plus loin dans la brume une forme humaine se redressait dans l’eau et… Était-ce un chien qui gambadait joyeusement en direction de la norvégienne ? Elle se remit à son tour sur ses pieds pour se préparer à recevoir un canidé ivre de joie et qui avait l’intention de lui sauter dessus lui murmurait son instinct. Cependant, ce fût un vrai sourire qui se peignit sur ses lèvres lorsqu’elle s’aperçut que c’était un husky visiblement amoureux de l’eau. Habitué à ces chiens, elle se campa un peu mieux sur ses jambes. Heureusement, la bestiole changea d’avis au dernier moment et se contenta de courir autour d’elle avant de revenir vers sa probable maîtresse. Maddy se décida rapidement à le suivre et arriva au niveau d’une femme blonde et détrempée… Qui n’avait visiblement pas prévue une baignade si elle en croyait le fait qu’elle n’était absolument pas en maillot de bain. « -Est-ce que je peux vous aider ? Il vous faut une serviette ? ».
Crédits ; Living Stills

TW : beaucoup de "or" défi lancé par Priya et Maeve...

" Ukulélor !! Reviens ici !! Non, pas dans l'eau !!! AAAAH c'est froiiiiiiiid "

Orthographe douteuse, pour ce conquistador qui semble à la recherche d'un trésor dans les fonds marins des plages de Silverknowes, n'en démord pourtant pas, tirant par la corde celle qui l'aidait à se soulager dès que les rayons dorés du soleil éclairaient le ciel. Il n'y a pourtant pas d'accord sur cette manœuvre, rien que le bordel depuis qu'il est arrivé dans la bande de huit heures/quatorze heure. La blonde retient tant bien que mal, finit par lâcher ce pauvre fou qui continue sa route. Jolie fleur jette un œil derrière elle, seul Corridor, reste sage, assit sur le sable, semble absorbé par le spectacle pitoyable devant lui. Caniche couleur castor ne voudrait pas abîmer plus que de raison sa toison, tout le contraire de Médor le toréador, adorateur de crabes, qui ne peut s'empêcher de tenter d'améliorer ses techniques pour, un jour peut-être, réussir à capturer les alligators, qui sait.

Il n'y a que Ténor qui manque à l'appel, ce n'est pas normal, pense Aileen, qui vient placer ses mains autour de sa bouche, tout en ignorant le froid qui lui mord la peau. C'est beaucoup trop tôt, pour se jeter dans l'eau, peut-être que la jeune femme arriverait à brûler quelques calories. Même si tout ce qu'elle risquait de gagner, c'était la mort et un aller simple chez le cordonnier, pour tenter de sauver ses pauvres souliers en cuir retourné. Mais où est donc Ténor ? Est-ce qu'il était toujours coincé au niveau des marches en pierres, plus haut sur la plage, c'est vrai que lu, préfère les escalators et la dog-sitter n'avait pas pensé à lui proposer un peu d'aide pour descendre tranquillement. Mais c'est que le prince Consort qu'était le caniche castor qui avait attiré son attention, lui qui adorait que l'attention soit sur son petit être.

"Ténoooooor revieeeens"

Elle crie, boucle d'or. Et si celui qu'elle cherchait ne tarde pas à montrer le bout de sa truffe aux abords de l'écume qui lèche quelques coquillages, la capitaine sans tricorne n'avait pas prévu qu'elle se jetterai elle-même un mauvais sort, car voilà que le Lord escalator et le conquistador viennent eux aussi s'élancer dans l'eau salée, laissant dépiter la demoiselle malgré un grand sourire qui orne ses lèvres. La voix qui s'élève derrière elle lui fait faire volte-face, pour tomber nez à nez avec une jeune femme qui devait être là depuis l'aurore, vu qu'Aileen l'avait aperçu lorsqu'elle était arrivée. Remettant correctement son corsage qui commençait à être un peu trop collant à cause des vagues, l'humaine s'exclame :

" Si vous avez de quoi me couvrir, je ne dirais pas non, je vous avoue. Mais est-ce que ça ira pour vous ? "

Et pendant leurs échanges, les trois gorets eux, continuaient à jouer dans l'eau, ayant visiblement trouvé de quoi les occuper.


Crédits ; Living Stills

TW : //

Ce n’est pas un, ni deux ou trois, mais bien quatre chiens qui semblent être sous la responsabilité de la jeune femme. A son sourire, Maddy devine que la baignade, si elle l’a dérangé, n’a pas ruiné sa journée. En fond sonore, les aboiements résonnent toujours alors que les chiens jouent dans les vagues. Enfin, à l’exception de celui qui les observe, assit sur le sable. Il y a presque un peu de mépris dans son regard, elle croirait voir Søren face à Harriet lorsque la petite taupe s’amuser à creuser ses galeries sur le territoire du renard. Maddy se dirige vers la plage en souriant à la jeune femme malchanceuse « -Ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai ce qu’il faut. ». Sa baignade est un peu écourtée, mais la norvégienne ne s’en formalise pas. Après tout elle aura tout le temps de compenser durant les prochains jours si ça lui chante.

Elle rejoint rapidement le bout de plage où elle a posé ses affaires et extirpe de son sac une grande serviette verte pomme qu’elle tend à la blonde « -Essayez de vous séchez un petit peu. Je vous prêterais ma veste si il faut. ». Maddy n’est pas du genre frileuse, loin s’en faut, pourtant elle-même ne tarde pas à extirper de son sac la serviette qu’elle utilise habituellement pour se sécher les cheveux. Heureusement, elle est d’une taille plus que respectable, juste un peu plus petite que celle qu’elle vient de prêter à la blonde. Sans attendre, elle commence à se frictionner avec énergie, désireuse de ne pas laisser au vent l’opportunité de souffler sur les gouttes qui parsèment sa peau.

Quelques minutes plus tard, elle a ré-enfiler sa chemise ainsi que son jogging. Sa serviette enroulée sur la tête, ses cheveux bien camouflés à l’intérieur vient parfaire sa tenue. Sur l’échelle du style, elle est à moins deux cent, mais elle s’en fiche. C’est confortable et pratique, en particulier après une baignade. Il ne lui en faut pas plus. Il n’y a pas a hésiter entre la classe et le confort, surtout qu’à cette heure-ci… Ce n’était pas comme si elle allait croiser grand monde sur le chemin du retour. Elle se tourne vers la jeune femme en lui tendant sa veste « -Tenez, enfilez ça avant de tomber malade. ». Il semble que ses instincts maternels soient revenus toquer à la porte, ce qui est complètement stupide au vu du fait que la femme en face d’elle doit avoir son âge. Pourtant elle ne retire pas sa proposition, l’encourageant même à l’accepter d’un sourire. Lorsqu’elle a fini de l’enfiler et de remonter la fermeture éclair, la norvégienne lui tend une main amicale « -Maddy, enchantée ! ».
Crédits ; Living Stills