[Terminé] Sauvons le soldat Eir ! Ft. Gabriel

TW : arme à feu, violence, mention de meurtre possible, angoisses, mention d'auto-médication

Il avait couru vite pour rejoindre sa voiture avant de démarrer en trombe et foutre le camp de cette Université. S’il lui avait fallu tout le trajet pour que son coeur se calme complètement, encore tourmenté de l’angoisse qui l’avait étranglé, Gabriel avait finalement compris que tout ça n’avait été que de la magie. Que son myocarde explosant, son esprit tournant à 100 à l’heure, n’avait été que le résultat de la sorcellerie. Et ça l’avait agacé, de savoir qu’un hydromancien avait été capable de le mettre au sol aussi facilement. Qu’en plus d’utiliser l’élément qu’il craignait le plus, il avait pu planter ses griffes dans son coeur et déverser son acide dans sa tête au point de lui faire presque perdre pied. Presque. Il n’y avait bien que ça qui permettait à Gabriel de ne pas trop se détester.
À peine arrivé chez lui, le sac de l’autre sur son épaule posé sur la commode à l’entrée, il termina de brûler les documents sans oublier d’y jeter un coup d’oeil avant, pour se rappeler de quelques noms. Personne ne lui avait dit de ne pas le faire et puis Gab avait ses propres plans, en plus de ceux de l’Ordre. Les documents en confettis dans son lavabo, il avait vivement relevé les yeux en entendant une petite voix. Elle était discrète, presque comme un couinement, mais elle provenait bien de chez lui. Il avait attrapé son arme, retiré la sécurité et avait commencé à maudire cette journée qui avait décidé de ne jamais le laisser en paix.

La suite… Oh la suite, même lui avait encore du mal à la comprendre, alors qu’il était allongé sur son lit, le regard dardé sur le bocal et sur la pieuvre qui semblait vivre sa meilleure vie. Eir qu’elle s’appelait. Au départ, elle était invisible et Gabriel avait failli vider l’eau du bocal et briser le verre en comprenant que la voix y résonnait. Un objet magique, manquait plus que ça. Mais au dernier moment, la petite pieuvre était apparue, comme si elle retirait un voile invisible qui la recouvrait. Et depuis, elle ne s’était pas arrêtée de parler. Si l’invisibilité avait pu surprendre notre Garde, la voir causer comme s’iels étaient au café du coin, ça, c’était bien le plus surprenant. Un animal magique qui s’appelait Eir, râlant contre son sorcier qui avait été stupide de l’emporter avec lui et qui, pompon sur la Garonne, lui réclamait son repas. Gab avait fini par l’enfermer dans la salle de bain - surement qu’elle s’y sentirait bien, elle - avant de revenir la chercher vingt minutes plus tard en l’entendant brailler toute seule. L’écho allait alertait ses voisins et il n'avait pas envie de s'expliquer sur la provenance de la-dite voix. C’était interminable. Lui qui aimait le silence de son logement (et sa sécurité), voilà qu’il se retrouvait à baby-sitter un animal magique. Il pourrait toujours la jeter dans les toilettes, personne le saurait. Qui lui disait qu’elle ne pouvait pas avoir des pouvoirs comme le sorcier ? Qu’elle n’allait pas le noyer quand il dormirait ? Mais à force de la regarder, soupçonneux à l’excès, assis sur une chaise à 2 mètres du bocal, Gabriel avait fini par se décider à l’aider. La maltraitance animale, très peu pour lui. Et au pire, il la refourguerait à l’Ordre, ils seraient bien contents de l’écouter jacasser.

Une recherche sur Google, un questions-réponses (avec une pieuvre ??) et une livraison de crustacés plus tard, il lui avait jeté à distance les petites coques sans lui cacher ses hauts de coeur. “Tu te rends compte que tu manges tes compatriotes ?” qu’il lui avait lancé, d’un air dégouté, avant de diner à son tour, malgré l'odeur de la mer nauséabonde qui régnait dans son appartement. Le ventre rempli - ou du moins, ce qui lui servait de ventre - la pieuvre semblait s'être détendue…. Avant de repartir dans les décibels pour lui demander de remettre en état son petit cocon. Les algues et les cailloux étant sens dessus dessous depuis leur fuite de l’Université, elle lui avait expliqué, bien pédagogue, que son sorcier faisait toujours son lit avant de dormir juste avant de lui lire de la poésie. Un “non” avait presque scellé la conversation, mais de faux pleurs avaient obligé l'écossais à attraper une pelle de cuisine en bois, pour pousser et remettre les cailloux dans le bon sens (jamais il n’irait foutre sa main dans ce bocal, avec cet animal visqueux à côté). Elle avait semblé satisfaite, surtout après la lecture à voix haute du livre de chevet de Gabriel. Demain, elle irait emmerder l’Ordre, c’était décidé. Du moins, pour l’instant. Gabriel était capable de changer d’avis pour les beaux yeux d’un animal.

Allongé sur son lit, le bocal pas loin, il était certain que si la pieuvre voulait le blesser, ce serait dans son sommeil. Si le Garde avait du mal à le trouver habituellement, ce soir, il ne prit aucun calmant pour accompagner son endormissement et vérifia que son arme était bien sous son oreiller, avant de lancer un “Bonne nuit” sobre, mais faux. Il ne dormirait pas, mais allait la laisser croire que si. Une première heure était passée, ponctuée de quelques ronflements factices. Mais rien, pas de voix nasillarde ni de tentacules gluants sur ses joues. Les yeux à demi-clos, mais l’esprit éveillé comme en mission, il finit par entendre un bruit… Qui ne provenait pas du bocal, mais de son salon. Délicatement, il attrapa l’arme à feu dissimulée sous son oreiller de sa main gauche, glissant la droite vers sa lampe de chevet. Quelqu’un venait d’entrer chez lui, de légers bruits de pas trahissant la violation de domicile. Vraiment, cette journée était interminable. Quand il sentit la présence dans sa chambre, il décida d'abandonner un nouveau ronflement pour dissimuler le cliquetis de la sécurité retirée de son Glock. La présence était à côté de son lit, à côté de sa commode, à côté de…. il reconnut la voix parmi mille, n’avait même pas besoin d’écouter la conversation. L’acteur. Le coeur de Gabriel explosa en une seconde, au point où sa gorge se serra d’angoisse. Il devait agir. Il n’allait pas laisser un putain d’hydromancien rentrer chez lui, s’approcher de lui et repartir comme s’il en avait le droit. On lui avait déjà tout pris, son appartement était bien le seul endroit lui appartenant où il se sentait bien.

- Un pas et vous finissez avec une balle dans la tête.

Au même moment, sa main libre alluma la lampe de chevet, alors que l’autre était relevée, le canon du Glock pointé sur Vilhelm. Gabriel n’était peut-être pas un excellent combattant à mains nues, mais avec une arme entre les doigts, c’était autre chose. Et cette fois-ci, pas de surprise face à la magie de l’autre.

- Si vous venez pour les documents, ils ne sont plus là.

Mais s’il venait pour la pieuvre…Vu comment il tenait le bocal entre ses mains et l'air tout heureux de l'animal marin, Gabriel ne serait même pas étonné que ce gars soit venu en terrain ennemi pour récupérer son acolyte. Peut-être était-il accompagné ? Si son appart' devenait le siège d'une attaque sorcière pour une petite pieuvre et après une telle journée, c'était décidé, Gabriel demanderait une augmentation.

TW : arme à feu ; angoisse ; violence ; spécisme

Rien de plus que sa pieuvre. Rien de plus qu'un animal magique. Étrangement, Gabriel avait bien du mal à le croire. S'il pouvait comprendre l'importance que revêtait un animal pour son humain (ou dans ce cas-là, son sorcier), il n'arrivait pas à se sortir de la tête les agissements de l'autre pour tenter d'obtenir les documents marqués du célèbre trèfle. Il lui avait suffit d'un rapide effleurement pour que le myocarde du Garde se noie dans un début d'angoisse. Un seul contact. Que pourrait-il lui faire d'autre, s'il restait plus longtemps près de lui ou se rapprochait de quelques pas ?

"Oh, et vous rendre votre casquette aussi."

Coup d'oeil vers la dite casquette à sa ceinture, regard qui se releva aussitôt sans qu'aucun tremblement ne vienne déranger la prise sur son arme à feu. Quelles que soient les explications du sorcier, Gabriel ne la baisserait pas. Silencieux ou non, murs fins ou non, il tirerait sans aucune compassion au moindre mouvement brusque de l'hydromancien. La légitime défense, ça existait. Et il avait une autorisation de port d'arme en plus de savoir que l'Ordre engageait les meilleur·es avocat·es de la région en cas de procès.

"Posez la sur le bureau. Lentement." répondit-il, concentré comme si sa vie en dépendait. Les questions s'amoncelaient dans son esprit et ne laissaient plus vraiment d'espace pour autre chose, encore moins pour les réflexions d'un homme qui espérait devenir autre chose qu'un pion. Dès que la magie s'intégrait dans son quotidien, sous forme de mission ou de simple conversation, c'était comme s'il faisait marche arrière sur un chemin à parcourir encore bien long. Avec une telle intrusion, Gabriel prendrait des semaines avant de se sentir à nouveau en sécurité chez lui. Des semaines à se dire que "ce n'était rien, il allait bien. Il irait bien".

Se redressant un peu pour s'adosser plus confortablement au mur et s'éviter une crampe aux abdominaux, Gabriel donna un coup de menton vers le bocal.

"Deux questions : comment vous êtes entré ici et c'est quoi cet animal magique ? Une sorte de.... mascotte ?"

Car vu le caractère surprenant de la pieuvre, Gabriel ne pouvait s'imaginer d'autre utilité qu'un soutien moral au sorcier devant lui. À moins que ce soit une offrande ? Nan. Si le Garde ne savait pas précisément d'où venait la magie, il était certain que ce n'était pas une histoire de religion. Pourquoi Raphael en serait porteur dans ce cas-là ? À moins que...

"Me dites pas que c'est votre casse croute...."

Il ne put retenir une légère moue, à mi-chemin entre le dégoût et la colère.

TW : arme à feu, violence, bullying de son frère, langage fleuri 

De l'eau de son évier. Il avait utilisé de l'eau... de son évier pour s'introduire chez lui. Gabriel se nota les informations mentalement, à la fois horrifié qu'une si petite quantité de liquide pouvait être utilisée par un gamin et abasourdi que la magie de l'eau soit si précise. La journée aura été productive pour le Garde ! Suivant du regard et du canon Vilhelm lorsqu'il déposa sa casquette sur le bureau, l'écossait ne manquait aucune réaction ou geste du sorcier : il avait été entrainé pour ça, même si dans aucun entrainement, on les avait prévenu que la menace pouvait se faufiler chez eux à cause d'eau stagnante dans un évier. Un putain d'évier. Et s'il s'attendait à une réponse monosyllabique à ses questions, du style "oui", "non", "quoi " ou même un "hein ?" décontenancé, la suite ne le surprit pas pour autant. Il s'était habitué en quelques heures au débit de paroles de la pieuvre. Visiblement, la nuit ne faisait que commencer !

"... Vous vouliez m'engraisser avec vos fruits de mer ??? "
"Je suis végétarien."

Comme si c'était important à préciser dans cette situation.  À une pieuvre. Qui parlait. De toute façon, tout le monde s'en foutait, de ses remarques.

"Oh, il t'a nourri ? "

Oui ????? Il résista à l'envie d'en coller une au sorcier. Comme si le Garde aurait laissé un animal mourir de faim ? Dans quel monde vivait ce type ?! Mais aller lui taper le front, ça signifierait devoir se lever et se rapprocher et le toucher et... non. Il s'était fait avoir une fois et c'était bien suffisant pour la décennie prochaine. La distance, c'était très bien. Gabriel les regardait tour à tour, l'impression de ne pas exister dans sa propre chambre, dans son propre appartement. Vraiment, personne ne le croira, magie ou non, mission ou non. Il allait devoir trouver une excuse pour expliquer son déménagement aussi. Super.
Il hocha à peine de la tête en entendant les remerciements, incertain de la véracité des réactions du blond : il semblait beaucoup trop heureux d'avoir retrouvé sa pieuvre en un morceau, comme si elle était plus importante que... et bien, des informations sur l'Ordre qui les pourchassaient depuis des siècles ! Les deux hommes n'avaient visiblement pas le même ordre de priorités.

"... On peut voir ça comme une mascotte oui, une sorte d'animal de compagnie, mais magique, pour le coup."
"Y'avait plus de rat à adopter ?" ironisa-t-il. Vu comment il s'était infiltré chez lui, ça aurait été plus dans le personnage.

Le tenant toujours en joue, sans jamais baisser la garde, il y avait quelque chose d'étonnant dans cette rencontre qui l'obligeait presque à faire durer l'instant. Rare était les moments où Gabriel pouvait discuter avec des sorcier·es, son rôle ne lui laissant pas le temps d'échanger plus proprement que des "aaah" ou des "ooh" ou encore des insultes pas très polies des deux côtés. Et s'il avait bien un sorcier dans sa famille... Disons que Raphael était à la magie ce que lui était à la communication.

"Sérieusement, pourquoi adopter une pieuvre ? C'est pas l'animal le plus simple à nourrir et à... transporter ? Sans vous offenser, Eir."

Et pourquoi le ramener pour une infiltration dans les sous-sols de l'Université ? Comme si Gabriel avait ramené Raphael dans l'une de ses missions !

TW : arme à feu, violence, bullying 

Un crapaud en plus d'une pieuvre ? Le premier semblait mieux correspondre aux stéréotypes accolés aux sorcier·es mais Gabriel se garda sa remarque. Quant à la suite, le Garde ne fut pas non plus étonné que le sorcier ait un tel débit de paroles. Les deux se ressemblaient comme les deux faces d'une pièce, même si la pieuvre semblait avoir plus de répondant et de piquant que son ami (encore) debout.

Et quel âge avait-elle, pour que les deux évoquent sa facilité à casser les oreilles du voisinage lorsqu'elle était "plus jeune"?  Elle lui paraissait déjà bien petite. Gabriel ne savait rien sur le nombre d'années de vie d'une pieuvre, mais avait du mal à se les imaginer dépasser les 3 ou 4 ans. Après, la magie pourrait peut-être expliquer une plus longue existence ? Il aurait mieux dû suivre les National Geographic qu'il regardait parfois à la salle, quand il faisait son cardio.

" Ça par contre, c'est offensant, ma voix n'était pas si stridente !! "
"Je t'assure que si .. Mais tu ne t'en rendais sûrement pas compte ! "

Le Garde ne cillait pas, à la fois imperturbable et curieux, même si la scène aurait pu lui tirer un sourire dans d'autres circonstances : il avait un peu l'impression de se voir avec sa cousine, sans les petits-pois qui volaient par-dessus la table. Bon, peut-être était-il un peu moins gentil que le sorcier envers sa petite pieuvre. En tout cas, ce qui était certain, c'était que sa cousine et le céphalopode partageaient l'amour du drama. Et un timbre trop aigu pour être vivable à temps plein.

"Est-ce que je peux au moins vous rembourser pour le repas de ma pieuvre ? Comme ça, je ne vous devrais plus rien ?"

Haussement d'épaule du côté du Garde.

"Ça m'a coûté 36,8 £. Je vous propose pas de se revoir pour vous rembourser le trop perçu, hein" qu'il répondit, en montrant du bout du canon la même table sur laquelle le sorcier avait déposé sa casquette.

Car qui irait se balader avec l'appoint d'une telle somme ? Et encore, fallait-il que le gars ait deux billets de 20£ ou un de 50. Se levant lentement du lit tout en restant à distance de Vilhelm, Gabriel se retrouva debout, en pleine possession de ses moyens. Sauf si l'autre lui refaisait son coup de cet aprem'. Ou utilisait sa tisane froide, qui trainait sur sa table à chevet. Ou...et merde. Sa prise sur son arme se fit encore plus assurée.

"Et avant de vous raccompagner, par la porte de sortie," - la précision lui semblait d'une importance capitale "quel âge elle a ? Enfin, quel âge vous avez Eir ? J'avais l'impression de donner la becquée à un gosse tout à l'heure."

Car ce point l'intriguait et quitte à enfin se séparer, autant qu'il ait un peu plus d'informations à se mettre sous la dent. Pas sûr que la pieuvre apprécie son "un gosse".

TW : arme à feu, violence, blague un peu morbide, attentat 

Gabriel ne prit même pas la peine de vérifier le nombre de billets qu'avait déposé le sorcier sur sa table. Qu'il paye entièrement la nourriture de son animal magique ou qu'il l'enfume, le Garde n'en avait rien à faire. Il n'était pas à 30£ près (et au pire, il irait réclamer des thunes à Raphael).
L'arme suivant les mouvements de corps de Vilhelm, l'écossait ne manqua pas d'arquer un sourcil face à l'impertinence de la pieuvre. S'il était certainement dans l'erreur vis à vis de son âge, il ne démordrait pas sur ses réactions un poil puéril de la soirée : qui avait crié pendant 10 min dans la salle de bain, pour qu'on vienne la sortir de là ? Pas Gabriel (Quoique.... ça pourrait arriver mais la question n'était pas là).

"... une pieuvre aussi mignonne que toi et surtout, qui parle ! "
"Mignonne, mignonne..."

Remarque dubitative qui, comme la mention de son végétarisme, eut autant d'utilité dans l'échange que les sorcie·res du Parlement Écossais la nuit du 1er juin. Quant à la suite, l'italien écouta avec un vif intérêt, étonné d'apprendre que la céphalopode avait au moins l'âge de partir en retraite et qu'elle se faisait trimballer dans un sac à dos et un bocal de la taille d'une caboche. Vraiment, ce sorcier méritait un coup de tatane dans le front, à défaut d'autre chose. Mais la voir se trémousser pour disparaître sous le banc de sable tira finalement un maigre sourire au quarantenaire : quoique certain·es en pensaient, Gabriel était l'opposé d'un cœur de pierre. Il tenait même plus d'une éponge qui gardait trop longtemps ses émotions avant de s'y noyer sans appeler à l'aide.

"Vous savez tout maintenant, je ne suis qu'une vieille pieuvre desséchée... S'il vous plaît, ne me regardez pas, j'ai bien trop honte... "
"Et sa susceptibilité ne s'arrange pas avec l'âge... "
"Typology a un excellent sérum anti-ride et perte de fermeté. L'a34 je crois. Et c'est vegan."

Non, Gabriel ne s'était pas attaché à l'animal en deux heures, mais les soucis de peau sèche, il connaissait. Pieuvre ou non, chacun·e avait le droit à une skincare  de qualité, à défaut d'avoir une vie équilibrée.
Coup de menton et de canon vers la porte d'entrée, qui se situait à droite du couloir, Gabriel allait laisser le sorcier l'ouvrir et disparaître comme s'il n'était jamais entré chez lui.

"Allez, dégagez avant que je change d'avis."

À vrai dire, il avait déjà changé d'avis, énervé que sa peur l'oblige à mettre de côté son rôle. Si le Garde était actuellement incapable de tenter la moindre attaque contre ce sorcier de l'eau, il pouvait au moins le suivre.