[Terminé] Walking In The Rain ft. Ichabod

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Postée devant le miroir de sa salle de bain, Liya est concentrée sur son reflet, bougeant la tête pour voir si son anti-cerne cachait bien les poches qui avaient élu domicile sous ses yeux depuis quelques jours. Aujourd'hui, elle sortait, avec Ichabod... "Encore" avait dit Tiangou la veille, alors que l'oniromancienne était en pleine remise en question devant son armoire, parce qu'elle hésitait sur quelle tenue choisir, décidément, il ne comprenait pas pourquoi les bipèdes se prenaient autant la tête avec les vêtements les poils, c'était plus simple : pas besoin de se changer, de voir si ça va avec telle ou telle couleur, occasion... Non, vraiment, c'était un gain de temps et d'espace mental, surtout quand il voyait comment la brune avait galéré a choisir la tenue parfaite "pas trop, mais pas non plus trop peu, parce que bon" en prenant en compte que l'exposition où ils allaient était à la Verroterie Rutilante, endroit plus chaud que la norme dans la ville du à sa proximité avec le cœur du magma. Vraiment, le familier n'y comprenait rien, par contre, ce qu'il comprenait, c'est que les deux tatoueurs étaient vraiment des idiots aveugles. D'ailleurs, c'est ce qu'il pense encore, en passant la truffe dans la salle de bain, regardant d'un air désespéré Liya, qui semble satisfaite de son maquillage.

"Et après, tu me dis que ce n'est pas un date... Regarde comme tu t'apprêtes..."
" Ce n'est pas un date, sinon il l'aurait dit, non ? Et puis j'ai le droit d'avoir envie d'être un minimum jolie ! Je n'ai pas envie de lui faire peur avec mes valises sous les yeux. Tu veux venir ?  "
" Pour voir à quel point vous êtes aveugles à vous tourner autour sans jamais faire un pas vers l'autre ? Non merci, je risque de vouloir vous faire tomber dans les flammes éternelles. "

La sorcière lève les yeux au ciel, elle non plus ne comprend pas pourquoi le canidé est aussi désespéré, ce n'était pas un date, juste une sortie entre amis et collègues, pour trouver l'inspiration un peu... Mais les autres n'étaient pas là... Est-ce que Tiangou avait finalement raison ? Elle se fige à cette pensée, sentant ses joues chauffer alors que son cerveau commence à rentrer en ébullition à cause de toute les pensées qui découle de cette révélation avec l'angoisse qui monte avec. Mais Liya secoue rapidement la tête, pour se reprendre. Bien que l'idée de quelque chose de plus avec l'aéromancien ne lui déplaisait pas, elle ne devait pas se monter la tête. Il avait jute remarqué que ce n'était pas vraiment la forme et voulait l'aider à surmonter ça, peut-être l'aider à se confier si elle avait besoin, rien de plus, cette sortie était juste amicale, dans le but de lui changer les idées, parce qu'il était vrai que ces derniers temps étaient un peu chaotique pour la rêveuse, qui se retrouvait partager entre bien des sentiments, des émotions avec ce paternel qui tentait de revenir dans sa vie, de manière plus ou moins agressive, encore plus quand elle avait finit par céder et répondre à ses messages. Elle aurait pu le bloquer, c'est vrai, mais il y avait toujours une part d'elle-même qui appréciait ce père détesté, qui pensait que tout pourrait s'arranger un jour et puis, elle avait déjà perdu un parent, perdre le deuxième était tout aussi douloureux pour Liya, même si ce n'était pas de la même manière. C'est pour ça qu'une sortie loin de tout ses soucis était parfaite, date ou pas date, d'ailleurs. Fin prête, la tatoueuse regarde l'heure, bien heureuse de voir qu'elle est pile dans les temps, partant chercher ses affaires dans le salon, elle fait une dernière grattouille au chien qui l'observe faire avant de se diriger vers la porte, grand sourire aux lèvres.

" A plus tard !"
" Ne reviens pas tant que vous n'avez pas ouvert les yeux, tous les deux. "
" Ça risque de prendre longtemps, tu sais... Puisque tu te fais des idées..."
" Je te connais, ne l'oublie pas."

Faisant la moue, la sorcière préfère sortir vite de l'appartement, pour ne pas continuer cette conversation et surtout pour ne pas être en retard. Heureusement, elle n'a pas loin à marcher, prend même un peu son temps pour profiter du beau temps qu'ils avaient aujourd'hui, chose assez rare d'ailleurs... Et une fois arrivée à Stockbridge, Liya enlève sa veste en cuir, avec les températures qui ont grimpé de quelques degrés, elle ne souhaite pas mourir de chaud avant d'arriver à destination. Et quelques minutes plus tard, Liya arrive au lieu où ils s'étaient donné rendez-vous et c'est avec un grand sourire qu'elle remarque que l'aéromancien arrive pile au même moment.

" Il semblerait qu'aujourd'hui, on est raccord niveau timing ! "

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Les jours se suivent et ne se ressemblent pas tous. Du moins, c'est le cas actuellement et ce depuis quelques mois. La routine de l'Aéromancien s'est retrouvée fortement affectée depuis le retour de Nero dans sa vie. Oh, pourtant ce n'est pas une mauvaise chose de renouer avec un frère. C'est juste un peu délicat, étant donnée leur situation à tous les deux, le global de leur famille. Mais rien qu'une nuit de beuverie ne puisse pas arranger. Alors, depuis, deux inconnus se redécouvrent après avoir passé plus d'une dizaine d'années loin l'un de l'autre. Nero a semblerait il rapidement repris ses habitudes et sa place d'aîné de la famille. Ichabod a eu le malheur de lui dire que, peut-être, il pourrait éventuellement envisager quelque chose avec quelqu'un mais qu'il n'ose pas. Et depuis ? Les messages sont réguliers de la part de l'autre enfant des vents, lui demandant où ils en sont lui et Liya, plus ou moins subtilement. Malheureusement, l'avis du tatoueur n'a toujours pas changé : il ne sait toujours pas si ça vaut le coup, de tout risquer pour une histoire d'amour. Et si ça ne passe pas bien ? Il aura tout perdu, y compris son amitié. Et même s'ils décident de rester amis, ça ne sera jamais comme avant. Il sait ce qu'il a à y perdre, sans certitude de réellement gagner.

Le rendez-vous est pourtant pris : une exposition de verre soufflé à lieu à Stockbridge and Cannonmills. C'est l'occasion de sortir, de se changer les idées et... d'une nouvelle fois se demander s'il s'agit d'un date ou non. Il a hésité longuement sur ses fringues, Ichabod. ça ne lui arrive généralement pas, sa garde robe étant assez restreinte et toujours dans le même type de teintes. Est-ce qu'il faut vraiment bien s'habiller ?... Non, ce n'est pas un vernissage. Mais ça n'est pas non plus un pub où l'on va boire des pintes. Un entre deux a finalement été choisi, une chemise un jean et une veste en cuir. La même que d'habitude. Habillé, sans l'être trop, pour ne pas risquer de faux pas : un costume aurait probablement fait tâche; sans compter qu'il n'en a pas réellement dans son placard. Il est difficile de trouver des pantalons qui taillent correctement quand on fait sa taille ! Un énième problème de grand. Un tee-shirt aurait été trop décontracté. Alors, ça lui semble être un bon compromis. Il n'a d'ailleurs pas pu compter sur son propre familier pour les conseils, le chiroptère étant profondément endormi en plein après-midi. Mais lui aussi s'ennuie de le voir tant hésiter avec Liya.

Partant bien en avance pour ne pas risquer d'être ennuyé par la circulation, l'Aéromancien arrive presque en retard. Ou du moins... pile à l'heure. Il fait chaud, chez les enfants des volcans. L'air est lourd, il sent bien la différence avec celui plus marin de Leith et celui bien plus pur de new town. Oh, il devrait éviter de fumer en plus ici... Il n'en a de toute manière pas le temps. Liya est ici elle aussi et... Retire sa veste également. Très bonne idée, le voilà imitant sa collègue en souriant : il n'y a plus qu'à espérer qu'il ne se mette pas à suer outre mesure dans sa chemise... peut-être qu'il y aura la clim dans l'exposition... Non, il sait très bien que ce ne sera pas le cas étant donné le quartier dans lequel ils se trouvent ! Il fait même encore un peu frais, visiblement, quand on voit que la plupart des passants pyromanciens ont leur petite laine.

« A l'heure oui, mais déjà presque en sueur. Heureusement j'ai pensé au déodorant ! »

Comme tous les jours en soit, mais aujourd'hui vraiment, il ne fallait surtout pas l'oublier.

« On est d'accord qu'il fait au moins 5 degrés de plus qu'à Leith ici ? »

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Elle ne le dit pas, mais elle le trouve beau, Ichabod. Enfin, pas qu'il ne le soit pas d'habitude, au contraire, c'est juste que c'est quelque chose qui lui traverse l'esprit quand elle arrive à sa hauteur. Petit moment de flottement, lui aussi semble avoir pris soin de choisir une tenue pour quelque chose de moins quotidien... Ils sont presque raccords d'ailleurs, au moins sur les couleurs du haut du corps, avec leurs vestes et leurs hauts blancs. En temps normal, elle aurait pu facilement suivre la tendance et mettre un jean elle aussi, la sorcière avait préféré opter pour une jupe, un parfait mélange pour un date pas réellement un date, bien que ça y ressemblait beaucoup, non ? Mais la brune n'a pas le temps d'y réfléchir plus, parce que son collègue vient lui poser une question et qu'il vaut mieux y répondre que de rester enfermée dans sa tête.

"Au moins, oui, j'aurais même dit 7 ou 8 degrés, pour ne pas dire 10 ! Heureusement que je me suis souvenue que l'exposition était ici, j'allais partir sur une tenue un peu plus chaude. "

Du genre, un pantalon, justement et certainement un petit pull.. Bref, le genre qui passe en temps normal, qui faisait un peu plus habiller que d'habitude, mais décidément pas le genre de tenue pour aller à la Verroterie rutilante, encore moins quand on risquait d'y rester trop longtemps. D'ailleurs, à force de parler des températures et de déodorants, voilà qu'une question existentielle se pose.

"Tu crois qu'ils ont une grande consommation de déodorant ? À moins que leur corps ne transpire pas tant que ça..." Ça paraissait logique, dans un sens, pourquoi est-ce que la magie n'aiderait pas les enfants des volcans avec ce petit problème biologique ? "Il faudrait qu'on demande à Aydan..." Parce qu'il était le seul représentant pyromancien dans son entourage proche... C'était donc logique de lui demander." Mais peut-être qu'il nous trouverait étranges... C'est peut-être déjà le cas, remarque..." Après tout, ça faisait maintenant un petit moment qu'ils se connaissaient, il y avait forcément eu des moments de ce genre.

"J'ai toujours l'espoir qu'il ne fasse pas aussi chaud dans la salle d'expo, qu'on aura une clim ou je ne sais pas. Mais ... Plus le moment arrive, plus je suis pessimiste... Tu crois que si j'imagine un froid polaire, ça aidera ?"

Petit regard vers l'entrée de l'exposition, où aucun vent frais ne semble en sortir, pire même, elle a l'impression qu'il fait même plus chaud qu'à l'extérieur... Mais bon, les différentes sculptures, ça valait le coup, tout comme ce moment passé avec l'aéromancien, ça valait bien le coup de se sentir un peu en été pendant quelque temps.

"On y va ?"

Avec un grand sourire, Liya s'avance vers l'entrée du bâtiment, découvrant que ses déductions étaient bonnes, il n'y avait pas de clim... Tant pis, au moins, elle est ravie de voir qu'il n'y a pas tant de monde que ça pour le moment, donc qu'il sera plus simple de profiter du moment qu'il aurait pu faire encore plus chaud. Des sculptures, il y en a pas mal, certaines représentant des animaux, d'autres des personnages. Certaines sont transparentes avec quelques pointes de couleurs, d'autres totalement en couleur. Elle est admirative, la sorcière, parce qu'elle sait que ce n'est pas chose aisée de travailler le verre, même pour des pyromanciens et elle salue la finesse de certains détails, c'était de l'art, ça, c'était certain.

S'arrêtant finalement devant ce qu'il semblait être une pièce maîtresse de cette exposition, l'oniromancienne a pourtant du mal à en comprendre la représentation, il s'agissait d'une scène de quelque chose... Mais quoi ? C'était joli, surtout avec cette lumière qui venait l'éclairer l'ouvrage par-dessous, là n'était pas le problème, mais il y avait tant de détail, que c'était un peu chaotique. Penchant la tête sur le côté, elle essaye de comprendre ce qu'elle voit, étant donné qu'elle ne voit pas de petits panneaux explicatifs pour cette sculpture de quelques mètres d'envergure.  

" C'est... Une scène... De combat ? Ou quelque chose du genre ? "

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« Pour la transpiration, je sais qu'il y a un gène chez les populations asiatiques qui fait que ça ne sent rien. »

Ichabod et ses savoirs inutiles, il en a tout un tas des comme celui-ci. Ne réalisant pas sur le moment que Liya elle-même est peut-être concernée génétiquement parlant par cette fameuse mutation. Pas une mutation comme dans les Xmen avec des super pouvoirs -quoi que, ne pas sentir mauvais quand on transpire c'est tout de même pratique. Mais quelque chose de relativement normal, comme le fait d'être roux : parce que ça aussi, c'est une mutation génétique.

« Il doit déjà nous trouver vieux et bizarres... »

Pourtant, ils n'ont pas tant d'écart que ça non plus. Ichabod et Liya n'ont pas non plus quarante cinq ans, bien que parfois on puisse le croire que ce soit pour l'un ou pour l'autre. L'Oniromancienne qui aime boire ses petites infusions de thé ou de tisane et l'Aéromancien qui dernièrement s'intéresse de plus en plus aux différentes espèces d'oiseaux qu'il croise sur le port de Leith comme un petit vieux passionné d'ornithologie. S'il continue comme ça, d'ici quelques années, Ichabod aura tout un sac de matériel pour faire des photos des piafs en amateur pour un club d'ornithologie amateur ou la moyenne d'âge se situe autour des soixante ans.

En attendant de connaître leur destin pour le quel le Karlsson n'est pas optimiste étant donné le quartier où ils se trouvent, il acquiesce à la proposition d'entrer dans l'exposition. Il n'a pas l'air d'y faire moins chaud et le voilà à grimacer et à retirer son blouson pour ne pas transpirer. Il a mis du déodorant, bien entendu. Mais lui n'a aucune modification génétique permettant de ne pas sentir.

Au moins, les sculptures semblent nombreuses et intéressantes pour la plupart. Dégainant son téléphone portable pour prendre en photo une œuvre représentant une chouette lui rappelant Freya, il s'empresse d'envoyer le MMS à son frère pour qu'il puisse le montrer à son familier. La ressemblance est frappante entre le vrai volatile et la petite sculpture, le même air grognon...

« C'est dommage qu'il n'y ait pas d'explications... »

Tout aussi confus devant la sculpture que la sorcière lui pointe du doigt, Ichabod croise les bras et fronce les sourcils.

« Après, c'est peut-être volontaire de la part des organisateurs pour qu'on puisse interpréter les œuvres personnellement. Mais l'artiste avait sans doute une vision à transmettre... Imagine si ça se trouve c'est à propos de l'amour et du partage et voilà qu'on pense qu'ils se mettent sur la gueule pour savoir qui mangeras le dernier kinder bueno. »

C'est bien beau de dire on partage? dans la publicité, mais la réalité est toute autre : quand on trouve le dernier paquet de kinder bueno au fond du placard, on s'empresse de le prendre égoistement pour aller le grignoter dans sans coin et ne surtout pas proposer une barre sur deux à quelqu'un d'autre. Il y a des choses sacrées dans la vie, et le dernier kinder bueno en fait partie : surtout et encore plus si c'est un kinder bueno white.

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Et comme si une révélation avait été faite, le visage de Liya s'illumine, lorsque l'aéromancien vient lui parler de ce fameux gène, avec la transpiration.

"Oh, c'est vrai qu'on m'en avait parlé..."

Sa grand-mère, plus précisément, pour lui prouver qu'ils étaient bien supérieurs aux petits Blanc-bec d'Écosse, parce que, eux, au moins, ne sentaient pas, même après beaucoup d'efforts ou autres. À l'époque, la brune avait juste roulé des yeux en pensant que c'était vraiment nul, comme gêne, que ça ne montrait aucune supériorité ni rien. Mais aujourd'hui, la sorcière bénit presque ce gène, au moins, elle est certaine de toujours sentir bon, malgré le lieu où ils se trouvent actuellement.

"Peut-être que les enfants des volcans ont un truc du genre aussi alors !"

Et elle demanderait bien au seul représentant du feu au shop, mais l'idée qu'ils les trouvent étranges, bien que ça devait être le cas lui fait se dire que ce n'est peut-être pas une bonne idée, d'ailleurs, Ichabod semble du même avis qu'elle, à coup sûr, Aydan les trouve bizarres, mais surtout vieux. Et même s'ils n'avaient pas beaucoup d'écart, il fallait avouer que les deux tatoueurs n'aidaient en rien dans leurs attitudes ou habitudes. Mais ça lui plaît, à Liya, d'avoir tout ceci, parce que pour rien au monde, elle ne lâcherait ses habitudes de petite grand-mère, encore moins en hiver, quand elle s'emmitoufle dans un plaid tout doux avec des infusions ou autres thés.

"... C'est vrai... On n'aide pas aussi ... Mais pas notre faute si on est des vieilles âmes enfermées dans un corps de jeunes ! Bon, pas si jeune, mais dans la fleur de l'âge, c'est ce qu'on dit, non ?  "

Bon, ça voulait dire que dans quelques années, ça serait le déclin... Mais c'est la vie, de toute façon et au moins, avec leurs petites habitudes, ils pourraient faire face à cette vieillesse sans trop de soucis, elle en était sûre. Finalement, les deux amis partent se perdre dans la galerie, où de nombreuses sculptures de plusieurs variétés leur tendent les bras ou les pattes et après un petit tour, l'une des plus grandes, qui doit sûrement être la pièce maîtresse, attire l'attention de l'oniromancienne. Pas parce qu'elle est incroyable -quoique, c'était le cas, c'était joli- mais c'était surtout parce qu'elle avait du mal à comprendre la scène scellée dans le verre et son ami ne semblait pas mieux loti.

"Ceci dit, c'est une très bonne raison de se battre, le dernier kinder bueno. Je suis sûre que ça passe, devant un juge en plus, du genre "Oui, mais l'autre a voulu prendre le dernier kinder du paquet alors que c'était à mon tour de l'avoir". Franchement, si j'étais juge, j'accepterais cette défense ... C'est peut-être même pour ça que je ne le suis pas. "

Prenant quelques instants pour réfléchir encore à cette fichue sculpture sans panonceau, la sorcière réfléchit un peu a ce que vient de lui dire l'aéromancien, qui fait étrangement sens, d'un coup.

" En tout cas... Si c'est l'amour que l'artiste a voulu transmettre, soit il n'y connaît rien, soit il est vachement torturé. Si ça se trouve, c'est la chanteuse de la Saint-Valentin qui a fait ça." Et ça expliquerait beaucoup de choses. Elle ricane un peu, Liya, mais la pauvre femme, tout de même. "Regarde, là, on dirait la tête de celui qui l'a trompée, non ? Honteux et embarrassé... Comme ce soir-là. " Elle pointe alors du doigt un des visages masculins de la scène, qui avait n'avait pas l'air très joyeux, il était vrai. "Et l'histoire raconte qu'il a commencé à la tromper pour se venger du fait qu'elle avait mangé le dernier kinder du paquet... Et depuis: le chaos ! "

Et c'était une bonne explication, non ? Finalement, ce n'était pas si mal de ne laisser aucun petit panneau, ainsi,  les visiteurs pouvaient imaginer bien des histoires, ce qui était plutôt bon pour stimuler l'imagination, ce qu'ils étaient un peu venus faire ici, au final. Encore quelques minutes a discuté du chaos amoureux ou d'hostilité et déjà, la foule arrive de plus en plus, se fait un peu plus dense et avec elle, le brouhaha se fait de plus en plus présent. Ça agace un peu la sorcière, qui n'aime pas cette sensation de devoir parler un peu plus fort pour se faire entendre. Et puis, forcément, plus il y a de monde, plus la température augmente dans cette pièce déjà plus chauffée que toute la ville, été comme hiver. Heureusement, Liya a un plan pour se sortir un peu de tout ça, quelques regards encore pour calculer le chemin le plus court et la voilà qui attrape doucement le poignet d'Ichabod, lui faisant signe de la suivre, vu que, de toute façon, ça ne servait à rien de parler, avec toutes les voix qui n'avaient de cesse de s'exclamer et faire des commentaires sur ce qui les entourait. La rêveuse se fraye ensuite un chemin parmi la foule, qui se fait parfois un peu plus dense, comment est-ce qu'un chemin de quelques mètres peut prendre autant de temps ? Sa main vient même glisser du poignet, se rattrapant à la main du sorcier, à cause des personnes qui ne semblent pas comprendre que parfois, laisser passer les gens, c'est une bonne chose. Et sur le coup, Liya ne réfléchit pas plus, se contente de serrer un peu plus ses doigts pour ne pas perdre le brun. Jusqu'à ce que l'air se fasse un peu plus frais, que le bruit s'atténue un peu, maintenant qu'ils se retrouvent en dehors de cet amas d'inconnu, juste à côté d'un plateau représentant un des bâtiments de l'Edimbourg sorcier. Le verre avait l'air finement détaillé et forcément, un peu d'architecture, pour le tatoueur qui se spécialisait dans ce domaine au niveau du tatouage, ça pouvait toujours être intéressant, enfin, c'est ce que se disait la brune.

" C'est pire qu'en soirée, ce monde, c'est fou ! "

Et maintenant qu'elle peut réellement respirer et qu'elle retrouve presque le calme après avoir atteint son but, elle peut percuter, que ce n'est plus le poignet de l'aéromancien qu'elle tient, mais plutôt sa main. Si elle avait chaud à cause du monde, c'est maintenant un peu à cause de la gêne. Après, ce n'était pas de leur faute, c'était juste parce que... voilà, ça avait glissé et puis ce n'est pas comme si ça voulait forcément dire quelque chose. Certes, c'était quelque chose, quand on avait des sentiments pour quelqu'un, mais voilà, ce n'était pas le but ici et puis ce n'était pas la première fois qu'elle tenait la main de quelqu'un, c'était ridicule de réagir ainsi. Pire qu'une gamine au collège, alors qu'elle approchait des trente ans, elle en connaît qui se foutrait bien de sa tronche. Surtout que sur le coup, elle ne sait plus quoi faire, parce que, bon, maintenant, elle pouvait lâcher sa main, quand même, surtout qu'à force, elles deviendraient moites, leurs mains et ce n'était pas chouette comme sensation. Mais il ne faut pas qu'elle la retire d'un coup, ça serait trop suspect, Ichabod pourrait s'imaginer des choses, terribles même, genre, qu'elle ne voulait pas ça, qu'elle le repoussait, alors que non, c'était tout sauf ça et ... Bref, il fallait trouver quoi faire, sinon, ça allait devenir gênant, non ? Ok, trouvons une solution. Et finalement, tout doucement, comme hésitante, la sorcière desserre sa prise, pour rendre la liberté à la paume de l'autre sorcier. Voilà, comme ça, il ne penserait pas que c'est un signe de dégoût ou autre chose, c'était super, Tiangou serait fier. Ou désespéré... Surtout désespéré en fait.

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« C'est totalement une raison valable, je trouve aussi. C'est pour ça que je ne suis pas devenu Politicien non plus, j'aurais fais passer une loi pour autoriser le duel en cas de conflit pour le dernier Kinder Bueno. »

C'est une pratique qui existait il y a bien longtemps, Ichabod se souvient clairement de ses cours d'histoire le mentionnant. Autrefois, il était acceptable pour deux hommes de se défier en duel lorsque l'honneur de l'un était en jeu. Une coutume un brin désuète et aussi barbare, puisque cela impliquait souvent que l'un des deux allait mourir, mais après avoir appris ça à l'école, ses amis et lui se lançaient dans des duels stupides avec des bâtons en guise d'épées de fortune. Ce ne sont pas les arbres qui manquent, au sein de l'académie et si fort heureusement personne n'a fini éborgné à cause d'une écharde lors de ces duels dans la cour de récréation, Ichabod sait que c'était un peu bête. Pourtant, tous les enfants le font. C'est comme chahuter avec ses frères, même si lui était le petit dernier, tous les trois n'avaient pas beaucoup d'écart leur permettant de se rouler par terre dans une lutte acharnée sous n'importe quel prétexte dès que leurs parents avaient le dos tourné.

L'exposition est populaire, suffisamment pour que la foule s'amasse rapidement lors de leur contemplation face à la statue. Lutte pour le dernier Kinder bueno ou s'agit-il comme le soupçonne Liya de l'œuvre du mari infidèle de la malheureuse du Karaoké ? L'hypothèse est plaisante et lui arrache un sourire ainsi qu'un rire. Parce que même si cette soirée burger s'est avérée tragique au moins, ça ne concernait aucun des deux tatoueurs pour une fois, le malheur s'est abattu sur quelqu'un d'autre. Mais encore, même si la serveuse s'était pris les pieds dans le petit Fennec et leur avait renversé leurs boissons dessus, Ichabod aurait tout autant chéri ce souvenir en compagnie de Liya.

La foule semble lui peser et le tatoueur le comprend lorsqu'il sent sa main délicate autour de son poignet. Elle a besoin d'air et il ne peut pas la blâmer. Il lui en est même reconnaissant en un sens, lui-même peine à respirer et sans doute encore plus qu'elle a cause de ses bronches fragilisées par sa magie -mais surtout le tabagisme. Pour ça, il ne peut se blâmer que lui-même et ses choix de vie. S'il avait su, Ichabod dirait comme tous les fumeurs qu'il ne faut pas fumer. C'est souvent perçu comme l'hôpital qui se fout de la charité mais pourtant, il le pense réellement. A l'époque, il voulait juste être un ado rebelle et avoir l'air aussi charismatique que James Dean. Maintenant, si c'était à refaire il ne le referait surement pas : ne serait-ce que pour ne pas être essoufflé dans les escaliers, mais aussi pour les économies qu'il réaliserait s'il ne clopait pas autant. Des économies en paquet de cigarettes, mais aussi en chewing-gum à la menthe pour ne pas avoir une haleine de dromadaire.

Au fur et à mesure qu'ils se déplacent au milieu de cette marée humaine, les mains des deux tatoueurs finissent par se rejoindre. Liya semble s'en rendre compte lorsqu'ils sont enfin un peu à l'écart devant une création en verre de la ville d'Edimbourg. Ichabod lui, réalise lorsqu'il ne sent plus la paume de la sorcière contre la sienne. C'est que... C'était finalement assez naturel, pour qu'il ne relève pas. Qu'il ne s'en rende compte qu'une fois le contact rompu. Est-ce que c'est lui, qui en a profité inconsciemment ? Liya ne voulait peut-être pas d'une proximité physique du genre. Parce que même si ce n'est pas aussi intime qu'un baiser, il n'y a que les amoureux pour se tenir la main. Et peut-être qu'elle ne veut pas de ça, qu'elle estime que ce n'est pas le moment, qu'il n'est pas la bonne personne, qu'elle n'a pas le temps... Il y a tout un tas de choses qui peuvent faire que.

« Tu sais, c'est la raison principale qui fait que je n'aime pas trop les soirées. »

Contradictoire pour une rock star. Locale, mais tout de même. Non, lors des soirées, il n'est pas rare que l'enfant des vents s'échappe dans un endroit plus calme lorsque le monde et le bruit lui pèsent un peu trop sur les épaules.

« Je commence à me dire qu'une glace, après l'exposition, ce serait une bonne idée tu ne crois pas ? »

TW : évocations d’alcool et d'autres substances.

" Heureusement qu'on ne fait pas de politique, ça serait le chaos sinon, surtout avec Pazuzu dans les parages."

En soi, même sans Pazuzu, c'était déjà un chaos sans nom à peine les deux sorciers se retrouvaient dans la même pièce, c'était même à se demander pourquoi le shop existait encore vue comment la poisse semblait toujours présente entre eux deux. D'ailleurs, la formule mathématique disant que deux symboles négatifs donnaient du positif, c'était complètement faux, ou alors, ce n'était pas le positif qu'on pensait. Enfin, non, c'était positif parce que malgré tout, la brune appréciait la compagnie de l'aéromancien et ils en vivaient, des aventures, mais tout de même, un peu de répit et des dates pas dates sans se prendre un karma venu des abysses, ça serait peut-être plus serein et appréciable... Au moins une fois. Juste pour voir ce que ça faisait.

Parce que bon, avoir toute la population d'Edimbourg qui débarque d'un coup, ça commence à faire beaucoup, surtout dans un endroit aussi fermé, dans un quartier plus chaud que le désert du Sahara. Et puis tout le brouhaha, ça allait finir par percer ses tympans et surtout ceux de son acolyte, qu'elle sait plus sensible au vu de sa magie. Liya prend donc son courage à une main (l'autre étant posée sur le poignet d'Ichabod, puis sa main) pour braver la marée humaine devant eux, jusqu'à trouver un endroit plus tranquille et ainsi respirer plus librement. Et la réflexion du tatoueur la fait rire, c'est vrai qu'il était plutôt du genre à fuir ce genre d'événement, soit en déclinant, soit en disparaissant parfois, pendant quelque temps.

" C'est assez drôle quand on pense que tu commences à te faire une petite réputation de rock star."

Et si on suivait le cliché, lesdites rockstars aimaient certaines débauches, surtout après leurs concerts, avec alcools et autres substances, parfois quelques compagnies... Mais Ichabod n'était pas comme ça, son groupe non plus, et même si l'oniromancienne n'était pas des plus jalouses, peut-être qu'au fond, ça la rassurait un peu ... Étrangement. Mais ses pensées sont vite stoppées par un seul petit mot qui semble être un trésor inestimable à ce moment précis, on avait parlé de glace ??

"C'est une idée merveilleuse, tu veux dire ? On mérite bien ça après cette épreuve du feu !"

C'est vrai ça, les deux méritaient une récompense après les épreuves passées dans cette salle et puis, après s'en être mis plein les mirettes, il fallait bien ravir leurs papilles, non ?

" Ma seule exigence est qu'on sorte de ce quartier aussi, ils sont chaleureux, les pyro, là n'est pas le problème, mais peut-être un peu trop, si tu vois ce que je veux dire."

Et puis déjà qu'avec les températures normales en Écosse, la glace risquait de fondre rapidement avec le soleil, ici, ce n'était même pas la peine, avoir les doigts collants ou pire, voir une des boules de glace rejoindre le sol après un plongeon désespéré, c'était hors de question. Évitons-le plus de drame possible.

"Est-ce que tu veux refaire un petit tour ? Ou alors on s'éclipse avant de se retrouver coincés au fond de la salle à fondre comme des glaçons au soleil ?  "

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« J'ai eu ma dose aussi. »

Pas que ce ne soit pas sympa, cette petite sortie. Les œuvres de verre soufflées sont jolies, mais ils ont fait le tour une première fois et la foule semble leur peser à tous les deux. Ils sont aussi, depuis les années, bien plus habitués aux températures magiquement plus basses que la moyenne à Leith.

« T'as de la chance, je suis venu en moto. »

Il aurait été bien plus long autrement, de quitter le quartier des Pyromanciens le plus rapidement possible. Ichabod approuve l'idée de Liya : fuir du centre ville des enfants des volcans le plus rapidement possible mais aussi, le plus loin possible. Et il connaît d'ailleurs un excellent glacier à New Town. Sa grand-mère l'y amenait parfois quand il était enfant avec ses frères. Derrière le dos des parents, pour offrir aux gamins une petite sucrerie qui restait un secret. Est-ce que cet endroit est encore ouvert tant d'années après ? Les propriétaires ont peut-être changé, remarque. Mais d'après ses souvenirs, il s'agissait d'un établissement famillial qui tenait depuis plusieurs générations. L'Aéromancien doit fouiller dans sa mémoire, mais croit se souvenir que la devanture indiquait que l'échoppe était ouverte depuis les années 1800.

« Je sais exactement où aller, en plus. »

Qu'importe, il retrouveras bien son chemin et si le glacier n'est plus là depuis le temps, ils en trouveront bien un autre. Au pire du pire, au sein de la grande galerie commerciale. Il est rare, qu'Ichabod mettes un pied à New Town. Il a changé. Il est méconnaissable. Les années sont passées et avec elle son visage a changé, pris quelques rides quand il sourit. Ses cheveux ne sont plus d'un blond presque platine mais noir depuis de nombreuses années. Son corps est couvert de tatouages et son accoutrement... Presque indigne d'un Karlsson. La chemise blanche le sauve, mais pas le jean moulant que l'on jugerait de mauvais goût et provoquant surtout à cause des trous aux genoux. Pourtant, il craint toujours d'être finalement reconnu. La faute à cette ressemblance frappante entre son grand-père paternel et lui : mais le piercing au nez change tout. C'est ce dont il essaye de se convaincre au quotidien lorsqu'il croise son visage dans le miroir et s'en souvient.

Aujourd'hui pourtant, allez savoir, le tatoueur ne réfléchit pas bien longtemps à la destination qu'ils doivent prendre. C'est la présence de Liya à ses côtés, qui doit y jouer. Une nouvelle fois pour s'extirper de cette exposition d'art trop peuplée et trop chaude, sa main se glisse dans celle de l'Oniromancienne pour les diriger parmi les badauds. Cette fois-ci, Ichabod le fait consciemment, pour jauger sa réaction. Elle ne se crispe pas et il prend déjà ça comme une petite victoire. Comme un signe que, peut-être, la tatoueuse aussi se pose quelques questions sur la nature de leur relation.

Une fois arrivés devant son bolide, l'enfant des vents est bien obligé de lâcher sa main pour ouvrir son coffre. Il en sort un sac, son dernier achat un peu coûteux qui remonte à il y a quelques semaines. Mais depuis qu'il l'à il ne peut plus s'en passer. Le sac sans fond est une véritable révolution, si bien qu'il est capable d'en sortir deux casques.

« Promis, je roule doucement. »

Oh, il ne doute pas du courage de Liya. Mais puisqu'elle est avec lui, autant faire attention. Encore plus que d'habitude d'ailleurs, puisque justement... Lorsque les deux compères sont ensemble, les catastrophes ont une tendance à s'enchaîner très naturellement. C'est souvent drôle, parfois sur le coup et d'autres fois après. Mais il n'y a pas intérêt à ce que ça vire au dramatique. D'ordinaire, Ichabod a tendance à rouler vite, pour sentir le vent s'engouffrer dans ses vêtements. Mais pas aujourd'hui.

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La sorcière sourit, quand son ami lui annonce que lui aussi, avait sa dose. Après tout, ils avaient vu tout ce qu'ils avaient à voir et puis, se déplacer entre toute la populace serait plus drainant qu'autre chose, alors pourquoi forcer alors qu'ils pouvaient juste partir, pour manger une glace en plus, que demander de mieux ? Une température normale, une douceur et surtout, une présence agréable. Non, Liya signait directement.

" C'est vrai ?? Tu nous sauves la vie, j'étais déjà en train d'imaginer notre périple dans les rues plus chaudes que les enfers ou encore dans des bus bondés, vu notre chance ! "

Et à tous les coups, ils auraient encore vécu mille et une aventures, parce que c'était récurrent chez eux, à croire que des entités supérieures jouaient aux dés pour savoir quel sort leur réserver. Nouveau sourire, quand l'aéromancien dit savoir où aller. Elle ne dit rien de plus la sorcière, se contente de hocher la tête, comme pour avoir la surprise, se laisser un peu de suspense. Même si elle fait tout pour taire cette curiosité qui l'anime. Et puis, une main glisse dans la sienne, pour l'entrainer dans la foule, au début, la brune est étonnée, parce qu'elle se dit qu'elle avait paniqué pour rien, quand elle l'avait fait juste avant, qu'au final, l'aéromancien n'était pas contre ce genre de proximité. Et puis, la joie vient finalement se nicher contre son palpitant, peut-être qu'Ichabod éprouvait la même chose qu'elle, après tout. Alors, tout naturellement, Liya vient serrer sa main autour de celle qui la tient, doucement, se laissant conduire, même dehors. Et c'est presque à contrecœur, qu'elle laisse filer le sorcier, une fois arrivé à son véhicule, ses doigts glissent, comme pour le retenir un peu, avant que ses yeux ne se concentrent sur ce qui se trame dans ce sac qui laisse sortir deux casques.

" J'ai confiance."

En lui, en son jugement, sa conduite, bref, qu'importe ce qui se passerait, Liya n'aurait pas peur, parce que c'était Ichabod, qui conduisait. Attrapant le casque qu'on lui tend, elle l'observe un peu plus en détail.

"Ces sacs sont vraiment incroyables... Je ne savais pas que tu avais craqué finalement !"

Liya émet un petit rire, alors qu'elle vient fixer l'attache de son casque avant de se figer quelques instants. La moto, c'était cool hein, mais... quelle idée de mettre une jupe. Certes, elle n'allait pas trop être contraignante pour monter mais... Un léger soupir de soulagement passe la barrière de ses lèvres, alors qu'elle se souvient qu'elle n'est pas sans rien, ayant eu la présence d'esprit de porter un safety short, comme bien souvent quand elle porte des jupes ou même des robes. Pas de catastrophe aujourd'hui, on avait dit.

" Tu peux vérifier que c'est tout bon ?" qu'elle prononce, regardant l'homme en face d'elle. Normalement, il n'y avait pas de problème, mais Liya voulait être certaine. Après tout, la dernière fois qu'elle avait porté un casque de ce genre, c'était quand elle était côté humain alors forcément, ça remonte maintenant. Et puis, une double vérification, c'était toujours ça de prit, surtout avec la malchance qui semblait leurs coller à la peau à certains moments.

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« Et je ne regrette pas d'avoir craqué, vraiment c'est le meilleur investissement que j'ai fais depuis un moment. »

S'il pouvait, Ichabod recommanderait l'achat d'un sac de ce type à tout le monde. C'est tellement pratique, pour tout stocker ! Surtout quand comme l'Aéromancien on se déplace à moto : il n'y a pas de coffre de voiture spacieux, juste le petit sous le siège dans lequel le sac rentre pile poil. Mais justement, dans ce sac à malice fourre tout... On peut y ranger les casques mais aussi ses courses. Vraiment, ce sac sans fond est une merveille et une révolution dans le quotidien du tatoueur qui n'a plus besoin de trop calculer pour savoir quand vider son mini coffre et y mettre des commissions à la place. Bon, il n'est pas certain que Pazuzu serait rentré dedans : probablement que non, le sac aussi fantastique soit-il a des limites. Mais pour stocker son casque et un deuxième en plus au cas où, c'est juste parfait.

Puisque l'on est jamais trop prudents effectivement, Ichabod vérifie que le casque de Liya soit bien mis. Le resserre légèrement pour être bien certain qu'elle ne risque rien, et hoche la tête en levant le pouce pour lui signifier que tout est ok. Enfourchant sa moto, il se retourne pour regarder que Liya se tienne bien : aux petites accroches sur le côté du siège. Ou bien à lui, après, si elle préfère... L'Aéromancien ne s'en plaindra pas.

Démarrant son bolide pour rejoindre le quartier des enfants des vents, le brun profite de la petite brise fraîche fortement bienvenue que leur procure le trajet en moto. ça fait du bien, après avoir failli cuire vivant dans un four. Non, une exposition d'art, mais c'est à peu près pareil quand on est dans le quartier de Stockbridge and cannonmil.

Il y a un peu de trafique sur la route, mais rien qui ne soit insurmontable en moto pour se faufiler au milieu des voitures. Ichabod fait attention à ne pas prendre trop de risques comme il le ferait d'habitude pour préserver sa passagère, mais en dehors de doubler quelques voitures, il n'utilise pas la troisième file "motards" invisible qui se crée parfois quand les routes bouchonnent trop.

Une fois à New Town, le voilà qui ralentis pour scaner les environs et tenter de se souvenir de la route du glacier. S'il se souvient vaguement d'où l'échoppe est située, il espère pouvoir la retrouver et croise les doigts pour qu'elle soit encore ouverte :

malheureusement Ichabod n'étant pas nécromancien, sa mémoire n'est en rien exceptionnelle. Le voilà à tourner dans le quartier, qu'il pense être le bon sans succès. Visiblement un brin embêté, l'Aéromancien décide de s'arrêter au niveau d'un couple de personnes âgées pour demander son chemin, en espérant qu'ils puissent lui indiquer.

« Bonjour, excusez moi messieurs dames, je cherche un glacier dans le quartier, je me souviens que la devanture était bleue... »
« すみません、私たちは英語を話せません
Désolé, nous ne parlons pas Anglais »

Manque de chance se sont visiblement des touristes Japonais qui ne comprennent pas bien l'Anglais et qui n'ont aucune idée de quoi ce drôle de type peut leur parler. Hochant tout de même la tête en levant la main pour les saluer, voilà donc les deux tatoueurs repartis à la recherche de la glace salvatrice. Le français de la notice de Pazuzu, Ichabod pouvait le comprendre. Le Japonais par contre ?... Son palier magique n'est pas encore assez avancé pour qu'il soit capable d'être un polyglotte aguerri.
Il y a cependant une bonne âme (et une justice dans ce monde) la serveuse du café a entendu sa question et après avoir déposé deux cocas sur la table de ses clients en terrasse se rapproche en faisant signe d'attendre :


« Vous cherchez le glacier Nevolato ? »
« Hm, c'est possible ? Je me souviens pas vraiment du nom, j'y allais quand j'étais petit. »
« Ah, ça doit être ça ! Ils ont déménagé dans le quartier de la grande bibliothèque, juste en face. »

La jeune serveuse vient juste de les sauver ! Mais effectivement, Ichabod n'était pas -plus- dans le bon coin du quartier des enfants des vents. Remerciant chaleureusement la jeune femme pour ses indications, le voilà donc parti en route vers la bonne destination, cette fois-ci ! Plus rien ne pourra les arrêter lui et Liya, pour atteindre enfin la glace salvatrice. Ils l'ont bien méritée, après tout ces efforts non ? C'est quand même un comble, que l'endroit ait bougé. Peut-être que le loyer ici était devenu trop cher ? Peut-être qu'ils ont voulu s'agrandir ? Dans ses souvenirs, c'est vrai que c'était assez petit comme endroit. Mais dans ses souvenirs, il n'avait plus que la couleur bleue de la devanture et l'information qu'il s'agissait d'un magasin familial sans pour autant se souvenir du nom. Il n'y a plus qu'à espérer qu'une fois en face de la grande bibliothèque, ce soit bel et bien Nevolato qu'il cherchait à rejoindre !

Mais en arrivant au niveau du bâtiment, un sourire éclair le visage d'Ichabod : c'est exactement cette devanture dont il se souvenait ! Tout y est, la teinte de bleue tirant légèrement sur le turquoise, avec les lettres dorées et cursives annonçant fièrement que le glacier est ouvert depuis 1868.

TW : mention de crise d'angoisse, de famille pas cool, de harcèlement.

Une fois qu'ils sont certains que tout va bien pour le casque, Liya laisse l'aéromancien monter sur sa moto, attendant qu'il soit prêt pour venir monter derrière lui, venant s'accrocher à sa taille plutôt qu'aux accroches derrière. Parce que, après tout, pourquoi pas ? C'était plus confortable comme ça, plus stable pour elle aussi et puis, ils s'étaient bien tenu la main, c'était la suite logique non ? Et le sorcier lui aurait dit, si ça le dérangeait. Donc voilà, c'était très bien comme ça.

C'est agréable, ce trajet en moto, il fait plus frais que pendant l'exposition et il y a une certaine sensation de liberté, mine de rien. C'est souvent ce qu'elle cherche au quotidien, surement ce que recherche Ichabod également. Et même si l'oniromancienne se crispe parfois pendant les dépassements, elle ne peut s'empêcher de se dire qu'elle adore ce moment et qu'elle redemandera certainement quelques sorties moto à l'autre tatoueur.

Et si la sorcière était d'accord sur le principe de faire durer un peu le moment, elle ne peut s'empêcher de pouffer dans son casque, quand elle remarque que le duo semble un peu perdu. Elle ne doute pas des souvenirs de son ami, au contraire, elle lui fait totalement confiance. Surtout qu'elle ne peut être d'aucune utilité, n'ayant aucun souvenir de ce glacier dans le coin, parce qu'elle n'y allait pas forcément et que le sucre était fortement prohibé, sauf à de rares occasions ou si le sucre était naturel. Et après un petit moment à tourner en rond, les deux motards s'arrêtent pour demander leurs chemins et il fallait croire que les problèmes de la barrière de langue était un de leurs running gag, il y avait eu Pazuzu et maintenant, ce couple de personnes âgées. Liya se mord d'ailleurs les lèvres pour ne pas partir en fou rire, parce que même si la situation était un peu embêtante, elle était un peu drôle... non ?

Heureusement, une serveuse semble savoir où se trouve le fameux glacier, leurs indique donc que la boutique a déménagé dans le quartier voisin. Cap sur la grande bibliothèque alors ! La sorcière ne voit pas le visage du conducteur pourtant, elle sent qu'un large sourire orne son visage en arrivant sur place. Et en passant un coup d'œil rapide devant elle, elle la remarque, cette fameuse enseigne bleue. Elle ne dit rien, Liya, mais ça lui fait un petit quelque chose, de savoir que l'aéromancien l'emmène dans un endroit où il avait surement bien des souvenirs heureux, de quand il était plus jeune. C'était beaucoup dans son esprit, parce qu'il y avait toujours eu cet accord tacite de ne jamais parlé du passé entre eux, depuis qu'ils se connaissaient. Posant enfin un pied-à-terre, la brune vient retirer son casque, recoiffant correctement ses cheveux.

" C'était vraiment incroyable !!"

C'est vrai, Liya avait adoré cette petite virée en moto, encore plus avec Ichabod, forcément. Tendant le casque à son ami pour qu'il puisse le ranger. La sorcière finit par prendre son téléphone, qui ne cesse de vibrer dans sa poche de veste depuis quelques minutes maintenant. "Si c'est si insistant, c'est que ça doit être urgent" c'est ce que se dit la sorcière, avant de se figer, en voyant le nom de l'expéditeur sur l'écran, ou plutôt le smiley tête de mort qui correspondait à son géniteur. Son sourire disparait alors, l'angoisse monte d'un coup, quand elle lit les premiers mots du premier message : devenue quoi ? Elle hésite un peu, avant d'ouvrir la conversation; découvrant avec horreur que Monsieur Kwan connaissait maintenant son métier et donc, possiblement l'endroit où elle travaillait. Il avait engagé quelqu'un pour enquêter sur elle, c'était certain maintenant. Parce que l'oniromancienne savait que son paternel ne s'abaisserait pas à le faire lui-même, considérant surement que ça lui ferait perdre son temps. La suite des messages n'est pas mieux, il y avait toujours ce passif agressif, dans les mots de son père, un certain dédain tout en se victimisant, la faisant passer pour le bourreau, tout en l'enfonçant, encore et toujours plus. Liya détestait ça, mais c'était une habitude maintenant.

Et puis, le dernier sms reçu finit de l'achever. Comment ça, une entrevue chez elle ? Il savait où elle habitait ? Trop de questions se bousculent dans sa tête, la crise d'angoisse n'est pas loin, la sorcière le sait bien. Mais aujourd'hui, elle avait décidé que ça ne l'atteindrait pas. Parce qu'elle était avec Ichabod, Liya était là pour profiter de sa journée, pas pour finir dans une énième crise d'angoisse à cause du vieux con qui lui servait de père. Après avoir pris une petite inspiration, pour tenter de se calmer, la tatoueuse prend une décision drastique, éteint son téléphone qu'elle fourre dans sa poche avant de relever la tête vers l'aéromancien, retrouvant immédiatement son sourire, en tentant de faire comme si rien de tout ça ne s'était passé.

" J'espère que les glaces sont aussi bonnes que dans ton souvenir ! Mais bon, ça a le même nom et la même devanture, donc rien ne doit avoir changé, j'imagine."

Et quand son ami est prêt, la brune vient reprendre sa main dans la sienne, délicatement,  en l'embarquant avec elle vers le glacier. Parce qu'elle appréciait ce contact, parce que ça la rassurait, de le savoir près d'elle et que ça l'aidait à se focaliser sur autre chose que les pensées intrusives qui ne cessaient de venir dans son esprit.

" Tu sais que, quand j'étais petite, je n'avais pas le droit à ça ? On le disait que le sucre c'était poison, surtout sous cette forme. Alors quand on en servait pour le dessert chez des amis, j'étais folle de joie. Mais du coup, c'est resté même en grandissant... je crois que ça fait une éternité que je n'en ai pas mangé. "

Parler trop pour masquer le chaos qui existait dans son for intérieur, c'était du Liya tout craché, ça. Et puis, Ichabod partageait avec elle quelque chose de son enfance, autant le faire également, avec comme point commun, cette histoire de glace qui, maintenant qu'elle était devant la vitrine, lui faisait encore plus envie.

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Une fois la mission impossible "retrouver le glacier de l'enfance d'Ichabod" accomplie, et ce sans en avoir le nom mais juste un vague souvenir de la devanture, le voilà rassuré sur l'état de sa propre mémoire. Pas qu'il soit spécialement vieux, ou du moins pas assez pour commencer à oublier les choses, mais le tatoueur a failli en douter. Heureusement, le glacier a simplment changé d'endroit depuis le temps. Pour quelle raison ? Il n'en a aucune idée et dans le fond ça n'a pas réellement d'importance. Un commerce peut déménager pour tout un tas de choses : pour s'aggrandir, si le loyer devient trop cher, si il y a eu un incendie ou quelque chose du genre détruisant les locaux... Qu'importe, ils sont toujours là même si l'endroit a changé.

Le temps de ranger les affaires, l'air de Liya change légèrement. Incertain de savoir s'il peut demander si tout va bien, l'Aéromancien suit l'humeur de la brune qui ne semble pas vouloir aborder le sujet, préférant mentionner qu'elle est heureuse de manger une glace. Que quand elle était enfant, elle n'avait pas vraiment le droit. Souriant à cette information en laissant échapper un rire amer, Ichabod referme son coffre une bonne fois pour toutes.  

« On avait pas trop le droit non plus tu sais. Notre grand-mère nous y amenait en cachette avec mes frères, c'était notre secret en été. »

L'un des secrets en été. A une époque où ils étaient encore trois et relativement heureux, insouciants. Les Vacances au sein du cottage familial de green bank, a pouvoir jouer dans les champs de coquelicot toute la journée en profitant d'une liberté à la quelle ils n'avaient pas nécessairement le droit d'habitude est aussi un souvenir des étés heureux de son enfance.

A la différence de la sorcière pourtant, maintenant qu'il est adulte et libre (et ce depuis mine de rien, un sacré nombres d'années en étant parti à l'aube de ses dix neuf ans), Ichabod n'a pas spécialement de penchant pour le sucré. Plutôt pour la friture, qui est un autre vice, tout aussi mauvais, qui provoquerait des convulsions aux géniteurs s'ils savaient que leur benjamin s'enfilait volontiers un fish and chips bien gras en sortie d'un pub mal fréquenté pour éponger de la bière bon marché.

Poussant la porte pour laisser l'Oniromancienne entrer en premier, les deux compères se joignent à la queue. Il n'y a pas beaucoup de monde devant eux, juste une famille avec deux petites filles en bas âge encore trop jeunes pour être à l'Académie mais suffisamment pour au moins, marcher maladroitement avec toute la cofinance du monde, pour la plus jeune des deux.

Il fait frais au moins, maintenant. L'endroit est climatisé bien que la saison ne soit pas encore à l'été, le tout pour garder les glaces au frais et s'assurer qu'elles ne fondent pas trop vite lorsqu'elles sont dégustées sur place par les clients. En lisant la liste des goûts, Ichabod est incapable de se souvenir ce qu'il prenait lorsqu'il était enfant. Probablement quelque chose au citron ? Il a toujours aimé les glaces aux fruits, aussi loin qu'il s'en souvienne. Préfère les sorbets bien frais aux saveurs plus gourmandes. Préférant regarder les bacs dans l'espoir de s'en souvenir avec la couleur plutôt qu'une dénomination, son choix se porte finalement sur une coupe avec de la glace goût tarte au citron meringuée, un extra de chantilly pour tout de même faire un écart gourmand et surtout : un coca cola bien frais, avec des glaçons oui, s'il vous plaît, beaucoup.

Réglant la commande une fois que Liya a elle aussi fait son choix, les voilà prenant place sur l'une des banquettes. Elles ont le mérite d'être confortable et ne sont surement pas d'époque, car depuis les années quatre vingt dix, il y a fort à parier qu'elles n'auraient pas aussi bonne mine des années plus tard en ayant vu défiler tout un tas de fessiers.

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" Au moins une personne qui comprenait l'importance des glaces en été quand on était enfant ! "

Parce que oui, quand on est enfant, ce genre de moment est très important. Et Liya imagine aussi quel goût de victoire les enfants Karlsson devaient avoir en la dégustant, surtout si c'était un secret qu'ils devaient garder. Une fois devant la liste des goûts qui sont proposés, l'oniromancienne hésite un petit moment, parce que, forcément, tout lui donne envie. Finalement, c'est sur une coupe de sorbet framboise qu'elle craque, demandant aussi une limonade, avec énormément de glaçon également, parce qu'après l'exposition qu'ils venaient de faire, ils avaient bien le droit à ce genre de récompenses. Liya vient même faire part d'une de ses réflexions au moment où l'aéromancien paye leur commande.

" La prochaine fois, on ira voir une exposition de sculpture sur glace, au moins, on n'aura pas aussi chaud. "

C'était déjà acté dans l'esprit de la sorcière, qu'il y aurait une prochaine fois. Peut-être parce que c'était un peu ce qui se passait à chaque fois, depuis quelques mois maintenant. Chaque rencontre ou sortie en appelait une autre. Peut-être que c'était aussi une façon pour Liya de dire qu'elle souhaite revoir le sorcier en dehors des heures du boulot, parce qu'après tout, ça se passait bien non ? Et puis, c'est qu'elle appréciait la présence d'Ichabod à ses côtés. En tout cas, pour des dates pas date, la brune avait l'impression que tout roulait comme il fallait, même si elle ne savait toujours pas quel mot elle pouvait poser sur leur type de relation. Maintenant assise sur une des banquettes, en face de l'enfant des vents, la sorcière observe un peu les alentours avant de reposer son regard sur son ami et collègue. Et sûrement plus, mais il ne fallait pas le dire.

"Malgré le déménagement, c'est comme dans tes souvenirs ?"

Et pendant leur discussion, la sorcière aperçoit une des petites de tout à l'heure, commencer à courir dans la salle, coupe de glace vanille/fraise dans ses petites mains potelés, les parents lui demandent de revenir mais l'enfant préfère les ignorer, riant aux éclats avant que ses pieds s'emmêlent et qu'elle s'étale de tout son long sur le sol, juste devant la personne apportant la commande des deux tatoueurs. Le temps semble se figer, plus personne ne parle avant que la petite ne se mette à pleurer, s'étant très certainement fait mal en tombant. Heureusement, la glace, elle, est intact, ça fait déjà un drame en moins. Le père de l'enfant ne tarde pas à arriver pour relever sa fille, essayant de la calmer tout en s'excusant auprès du personnel et de la clientèle, mais la pauvre Emmy a du mal à sécher ses larmes, si bien que l'oniromancienne se sent un peu obligée d'intervenir, faisant apparaître des petits personnages non loin de la petite, détournant ainsi son attention et calmant les pleurs.

"Heureusement que sa glace était saine et sauve, sinon, je crois que ça n'aurait pas marché..."

Soulagée que ses oreilles ne soient pas agressées plus longtemps par des pleurs stridents, la sorcière vient prendre une petite gorgée de sa limonade dont elle savoure la fraîcheur. Ichabod avait eu la meilleure idée du monde de proposer cet endroit pour se reposer après cette exposition sous 50 degré.

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Il est souvent difficile pour tout le monde de supporter la chaleur au sein du quartier Pyromancien. Les enfants des vergers ne se sentent pas à l'aise au milieu de l'Urbanisme, les enfants des vagues sont plus habitués au froid, les enfants des vents comme lui peinent à respirer et les vagabonds comme Liya sont plus habitués à la fraîcheur nocturne. Vraiment, personne n'est fait pour rester trop longtemps chez les enfants des volcans, quand on y réfléchit deux petites minutes.

« Ce sera en février, on a le temps de voir venir. Faudra qu'on trouve une autre sortie d'ici là... Sinon ça fait long. »

La manifestation de la neige et de la glace à lieu à Leith. Ils n'y sont pas allés cette année, la deuxième semaine de février, Liya et Ichabod sont sortis à la saint valentin après une séance de tatouage improvisée pour ensuite aller manger un burger et assister à un terrible Karaoké sur une femme trompée par son compagnon. Voir des sculptures de glace aurait été plus reposant et moins chaotique à n'en pas douter. Quoi que. Avec ces deux-là dans les parages, tout est prétexte au chaos. Aujourd'hui les ancêtres semblent être de bonne humeur. A part un détour dans un four, une interprétation foireuse d'une sculpture lançant le débat sur le dernier Kinder Bueno et un déménagement de glacier, les deux tatoueurs n'ont pas réellement eu de péripéties.

« Hum, je dirais que oui ? En tout cas c'est bleu clair et doré, comme dans mon souvenir. Les banquettes sont neuves, mais c'est pas plus mal. Fallait les changer de toute manière, depuis les années quatre vingt dix. Il y a sans doute des nouveaux parfums aussi... Je prenais déjà celle au citron quand j'étais gamin, j'ai hâte de voir si ça a le même goût. Par contre, je me souviens pas de la framboise que t'as commandé. J'ai peut-être jamais fait attention ? »

L'autre parfum dont il n'a aucun souvenir, c'est aussi la pistache. Même si c'est assez classique, qu'il y en avait sans doute, personne n'en prenait chez les Karlsson que ce soit les enfants ou la grand-mère. La gamine par contre avec sa glace verte a sans doute commandé ça. Le temps semble se stopper, le tatoueur la regarde tomber les yeux ronds en imaginant déjà la glace à la pistache par terre. A moins que ce ne soit du Matcha ? Mais heureusement, sa coupe est miraculeusement saine et sauve. Outre le choix de parfum qui lui semble étrange pour une enfant -sans être un expert, le brun aurait pensé qu'en étant petite comme ça elle prendrait du chocolat ou de la vanille- ça arrive de se mélanger les pieds quand on est enfants et qu'on ne marche pas encore très bien. Remarque, ça arrive aussi quand on est adulte. C'est encore pire quand on naît aéromancien.ne. Naturellement, on a tendance à léviter dès que possible. Voler nécessite une certaine maîtrise et les chutes sont courantes : ce Coven as la tête dure.

Lui ne s'en souvient pas vraiment de ce genre de chutes. Déjà, parce qu'il est le dernier de sa fratrie et qu'il n'y a pas eu de petit frère ou de petite sœur derrière. Mais il doute aussi que Nero en ait des souvenirs, leur écart d'âge n'étant pas assez important.

« On tombe tout le temps quand on est petit, surtout chez les Aéromanciens. Au moins, elle n'était pas en train de léviter. »

Parce que selon les lois de la physique, il y a plus de chances de se vautrer quand on est au dessus du sol.

« J'me suis cassé trois côtes à la course des vents, quand j'avais quatorze ans. Je voulais pas laisser Nero gagner. Résultat, j'ai mal négocié un virage et j'ai terminé dans un poteau. »

C'est la blessure la plus grave qu'il ait eu à ce jour, que ce soit en volant ou non. Il en parle avec une certaine légèreté, parce qu'il a conscience maintenant en étant adulte que c'est une chose extrêmement courante que de se faire mal comme ça quand on participe à ce genre d'évènements dans son coven. A l'époque, il était pourtant rouge de rage au point de ne pas avoir mal sur le coup, plus vexé de laisser son aîné le dépasser très largement.

TW : mention de décès, de deuil,

" C'est si loin que ça ? Mais effectivement il faudra trouver autre chose... Mais, je ne m'en fais pas, ce n'est pas ce qui manque à Edimbourg."

Et puis, quand on veut vraiment voir quelqu'un, on trouve toujours des prétexte pour le voir, c'est d'ailleurs ce qui semblait se passer avec les deux tatoueurs ce qui n'était pas du tout désagréable en réalité. Faire des sorties en bonne compagnie, c'était toujours plaisant, encore plus quand ça permettait d'en apprendre plus sur l'autre et surtout de s'en rapprocher, petit à petit. Finalement, la sorcière s'interroge, demande si malgré tout, l'endroit est comme dans les souvenirs de son collègue. Elle ne peut s'empêcher de laisser un petit rire s'échapper en entendant parler des banquettes.

" J'avoue que si c'était les mêmes banquettes qu'à l'époque, je me poserais des questions."

Parce que mine de rien, pour des banquettes vieilles de plusieurs décennies, elles avaient l'air presque toute neuve, sans que la mousse ne soit trop affaissée ou même que le revêtement ne soit trop abîmé. Et puis quand Ichabod parle des goûts de glace, Liya hoche doucement la tête, espérant aussi qu'il retrouvera le gout du citron qu'il a connu, avant de proposer :

"Tu voudras goûter ? "

Après tout, c'était le bon moment pour tester de nouvelle chose non ? Au moins, le sorcier pourrait découvrir une nouvelle saveur, sans regretter son choix, si jamais il n'aimait pas la framboise. Ils sont finalement interrompu par une petite qui tente une fuite, coupe de glace en main, jusqu'à ce que la gravité ne la rattrape, la faisant s'étaler de tout son long, la glace évitant de justesse le même sort. L'enfant est vite calmé et ramené à sa table, sous les remontrances de ses parents, ils lui avaient bien dit, de faire attention, après tout. Une fois certaine que l'enfant va bien, l'oniromancienne reporte son attention sur le tatoueur et quand il rappelle que les enfants aéromanciens ont tendance à tomber, lorsqu'il lévite, Liya ne peut s'empêcher d'imaginer la scène.

" Ça me ferait tellement peur, en tant que parent, d'avoir un enfant qui lévite avec sa magie.... Moi qui suis anxieuse de base, là, ça serait pire, le sol serait recouvert de coussins au cas où... Mais pas sûr que ça aide à son développement. "

Ceci étant dit, le chemin était encore long avant qu'elle ne devienne mère et rien ne pouvait prédire qu'elle aurait un enfant des vents, après tout, il y avait le facteur génétique dans tout ça. Et encore, il faudrait que le père soit de cette magie également.

"Trois ?! " La sorcière manque de s'étouffer avec sa boisson en entendant cette information. " Pardon... ça à du faire tellement mal... " Déjà qu'une seule côte cassée, Liya l'avait senti passé quand elle était côté humain mais trois... Heureusement, ici, ils avaient les hydromancien.nes pour pallier rapidement à ce genre de problème. Mais trois, ce n'était pas rien, même si elle comprenait que parfois, pour ne pas laisser quelqu'un d'autre gagné, on était prêt à tout.

" En tout cas, le cliché des frères et sœurs qui se mettent en compétition semble vrai. "

Elle ne peut s'empêcher de rire un petit peu, elle savait très bien que souvent, les plus jeunes tentaient de dépasser leur ainé.es, elle le voyait bien dans l'adelphie des Galbreath et elle avait elle-même participé d'une certaine manière, surtout avec Matthew.

" Je n'ai jamais eu cette chance... d'avoir un frère ou une sœur de sang. Mon père aurait adoré avoir un deuxième enfant, mais ma mère était contre. Enfin, elle savait que ça serait compliqué pour elle. "

Son regard se perd quelques instants sur l'extérieur, se perd un peu dans ses pensées, se demandant ce que sa vie aurait été, s'il y avait eu un autre enfant après elle. Et surtout, si cette figure parentale n'était pas passé de l'autre côté. C'était bien la première fois que la vagabonde mentionnait cette femme avec Ichabod. C'est vrai qu'en général, elle se gardait bien d'en parler, préférait faire comme si celle qui l'avait mise au monde n'avait jamais fait partie de sa vie, comme si tout ceci était normal. Parce que, malgré les années, Liya souffrait encore de cette disparition si soudaine et surtout, de savoir que les personnes qui avaient poussé la matriarche à mettre fin à ses souffrances étaient les personnes de son sang. Cependant, elle faisait suffisamment confiance au tatoueur pour baisser un peu sa garde, oser parler un peu plus de certaines choses, même si sur le coup, elle ne se rendait pas réellement compte des informations qu'elle donnait, c'était juste... naturel. Et sûrement que les derniers évènements n'aidaient en rien la brune à garder son masque, parce qu'il n'y avait plus tant que ça de marge, avant qu'il n'arrive à sa limite et explose.

Mais la sorcière se reprend bien vite, elle n'était pas là pour se morfondre. Comme bien souvent, elle préfère prendre sur elle, préfère sourire plutôt que de laisser les autres voir qu'elle pouvait souffrir. Liya prendrait soin d'elle plus tard, quand elle aurait le temps, peut-être.

" Au final, Nero a quand même gagné ? "

Mieux valait repartir sur un sujet qui ne l'atteignait pas directement, quelque chose de plus léger, pour rebondir et surtout, ne pas plomber trop l'ambiance. Parce qu'ils n'étaient pas là pour ça, après tout.

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« Je crois que j'étais pas vraiment prévu, à la base, dans le plan de mes parents. »

Il a toujours été l'enfant à l'écart, différent des deux autres. Même son prénom n'est pas semblable à ceux des deux autres. Ichabod, ça n'a jamais été le prénom d'un empereur romain d'antan. Nero était l'aîné et avait sa place particulière d'héritier depuis sa naissance. Aurelius était le favori de leur mère, celui à qui on cédait absolument tout car la grossesse avait été compliquée. Ironiquement, Ichabod lui a été le seul des trois à ne poser aucun problème pendant les neufs mois : ni à sa mère, ni à son propre développement. Il était un peu plus turbulent que les deux autres, insomniaque dès le berceau (comme quoi, une chauve souris lui convient particulièrement bien...) et en constant manque d'attention. Il n'en aurait peut-être pas autant demandé, si on lui en avait donné. Qu'importe. Il n'y a plus que Nero et lui désormais. L'enfance est lointaine, c'est sans doute pas plus mal maintenant qu'il y pense. Ichabod est enfin libre, a eu le courage de partir et espère toujours que Nero suivras à force de persuasion.

« Bien sûr qu'il avait gagné. Nero gagne toujours tout et termine toujours  premier. »

Sauf dans sa promo de l'académie. Son frère a terminé deuxième et s'est assuré que la vie de celui lui ayant volé la place de major de promo devienne infernale au point de devoir quitter Edimbourg. Ichabod préfère taire le comportement problématique de son frère à Liya. Préfère qu'elle ait une bonne image de lui, bien qu'elle ne l'ait aperçu qu'une seule fois aux célébrations de Yule : Son brushing a été une victime des boules de neige de l'autre Karlsson, la fameuse piñata gothique. Comme quoi, le tempérament de compétiteur de son aîné ressortiras toujours, quoi qu'il advienne et qu'importe le contexte : des études, une course des bourrasques ou une simple bataille de boules de neiges son frère veut toujours avoir le dernier mot quoi qu'il en coûte.

Pour change de conversation, le tatoueur s'empresse de goûter sa glace au citron. Elle est comme dans ses souvenirs. Il prend le temps de regarder sa coupe, d'apprécier l'acidité du sorbet sur sa langue avant d'hocher la tête de contentement :

« Elle est toujours aussi bonne que dans mes souvenirs. »

Pas qu'il en ait des tonnes, la dernière fois qu'il est venu ici... Il devait avoir sept ou huit ans. C'était il y a un long moment, mais toujours est il que l'aéromancien s'en souvient comme d'un moment plaisant plus qu'autre chose. Comme un instant positif de son enfance, puisque se souvenir d'un goût que l'on a pas testé depuis deux décennies, c'est sûrement impossible. Des glaces au citron il en a mangé d'autres que celle-ci dans sa vie, dans des glaciers ou celles du super marché. En comparant à celles dont il se souvient, le Karlsson peut tout de même affirmer que celle-ci est meilleure. A moins que ce ne soit le fameux biais de récence ?

TW : mention de décès

Liya aurait pu revenir sur cette histoire d'imprévu. Elle aurait pu lui dire que malgré tout, il était une jolie surprise, même si pour ses parents, ça devait très certainement être autre chose, mais que tout ce qui comptait, c'était qu'il était aimé et apprécié par beaucoup, que c'était ça qui comptait. La sorcière aurait pu, oui, mais elle n'est pas en état, trop perdue dans ses propres ressentiments et souvenirs d'une enfance qui a volé en éclat bien trop tôt. Elle préfère plutôt se concentrer sur quelque chose de plus intéressant et sûrement plus joyeux que quelques fantômes du passé.

" Il doit être détestablement brillant, alors. "

C'était peut-être ça qui résumait le mieux Nero, aux yeux de Liya, bien loin de se douter que celui qui avait attenté à la vie de son brushing au moment de Yule était l’aîné d'Ichabod, même s'il y avait quelques ressemblances, forcément. La conversation close, place à la dégustation de glace et après un petit gel de cerveau, l'oniromancienne retrouve son sourire sincère et sa joie de vivre, alors qu'elle attend le verdict du tatoueur sur si la glace à son goût d'antan ou non.

" Vraiment ?? Ça, c'est une très bonne nouvelle ! "

Reprenant un peu de glace, la brune semble réfléchir quelques secondes, pas à quelque chose de triste comme avant, bien au contraire. Elle avait eu ce début d'idée de slogan qui avait surgit dans son esprit, mais il fallait bien trouver une suite, avant de le proposer à son collègue. Et le temps de faire le tri dans ses idées et de trouver de quoi faire une rime, il y avait eu un petit silence, jusqu'à ce qu'elle s'exclame.

""Malgré quelques changements, nos glaces ont toujours le goût d'antan" C'est un super slogan, tu ne trouves pas ? Bon, il y a toujours mieux, tu me diras, mais c'est pour souligner le fait qu'ici, on ne fait pas de chichi. Et faire honneur aux banquettes, aussi, j'imagine. "

Liya n'est pas peu fière de sa trouvaille, hoche la tête pour s'auto-valider avant de montrer la glace de l'enfant des vents.

" Je peux goûter ? Pour voir à quoi ressemble la glace de ton enfance "

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Un frère décrit comme détestablement brillant, ça le fait sourire doucement. Ichabod n'aurait pas trouvé de meilleur descriptif, pour Nero. Il a beau pardonner beaucoup, se dire que tout n'est pas de sa faute, il n'empêche qu'il reste détestable par moments. Et que cette manie de toujours vouloir tout faire mieux que tout le monde en fait partie : on ne le changeras jamais pour ça.

Le moment de trouver un slogan est venu et le tatoueur hoche la tête :

« Franchement c'est top. Si le shop coule, on ouvriras une agence de pub à la place et on trouveras des super slogans, on fera les logos aussi. »

Il n'y a aucune raison que ça coule. Il y a des mois un peu plus compliqués que d'autres, mais ça c'est plutôt normal pour n'importe quel genre de commerce. ça tourne toujours plus l'été, avec les vacances et les touristes. Une agence de pub elle à contrario... Serait sûrement en vacances pendant la saison estivale. ça revient au même et c'est finalement plus chiant qu'autre chose : il faudrait se refaire une clientèle et un nom, puis "bad decision communication" ça ne sonne pas aussi bien que "bad decisions tattoo shop".
C'est donc une idée de merde, conclut Ichabod qui l'accepte. On ne peut pas toujours n'avoir que des idées brillantes dans la vie il y a dès fois où ça retombe comme un vieux soufflé raté ou un pétard mouillé.

« Vas y, allons y pour l'échange de glace. »

Poussant sa coupe vers l'Oniromancienne pour faire un échange de bon procédés, le brun goûte sa glace à elle. La framboise, il aime un peu moins que le citron. Mais ça va étrangement bien ensemble. Son sorbet lui a laissé un petit goût acidulé qui s'accorde parfaitement avec le parfum plus sucré qu'à choisi Liya.

« Franchement le mélange de goût est incroyable ? »

Peut-être que la prochaine fois qu'il reviendra, Ichabod se laisseras tenter par une glace bi-gout de framboise et de citron ?

« La prochaine fois qu'on retourneras au glacier, je crois que je ferais un p'tit mélange. »

Qu'il tend, comme une perche et comme une invitation à sa collègue pas collègue, qu'un prochain date pas date pourrait avoir lieu ici en attendant l'exposition des sculptures de glace en février.

TW : mention de décès

L'oniromancienne ne peut s'empêcher de rire doucement quand elle voit que le tatoueur la suit, une nouvelle fois, dans ses idées farfelues. Même si bon, elle est réaliste, s'ils avaient su faire leurs trous en tant que tatoueurs, ça ne serait probablement pas autant le cas dans une agence de pub. Mais bon, ils avaient bien le droit de rêver un peu, de toute façon, le shop n'était pas au bord de la fermeture et tant mieux, parce que c'était plus facile de gérer son emploi du temps comme ça.

"Merci de me suivre dans mes bêtises ! Ça fait plaisir ! Et forcément pour les logos, il faudra bien continuer de mettre à contribution des années de dessins. "

Finalement, l'échange des coupes glacées se fait, la framboise est glissée sur la table pour arriver devant Ichabod avant que Liya récupère le citron et il faut le dire, le mélange des deux parfums qui se créer est délicieux. C'est bien pour ça que la brune ne peut qu'acquiescer aux dires de son ami, quand il parle du goût incroyable.

" On est d'accord ??? C'est la définition même du parfait mélange."

Sucré et acidulé, bien équilibré, c'était à la fois doux et rafraîchissant et c'était parfait quand on venait de vivre une exposition dans le quartier des enfants des volcans, c'était certain. Nouveau hochement de tête quand l'aéromancien parle de faire un mélange, la prochaine fois, Liya, elle, imagine un autre plan d'attaque.

"Tu as bien raison... Peut-être que je tenterais autre chose, pour découvrir de nouvelles combinaisons tout aussi bonnes ! "

Le temps s'écoule doucement ensuite, alors que les discussions vont de bon train et que les glaces ont été rendues aux personnes les ayant commandées. Elle ne le dira pas, Liya, mais elle est reconnaissante de ce moment, du fait que son collègue lui avait changé les idées et plus qu'il ne le pensait d'ailleurs. Et après un dernier trajet à moto jusqu'à chez elle, les deux sorciers sont bien obligés de se quitter. Enfin, la tatoueuse aurait bien aimé proposer à Ichabod de monter prendre un café, seulement, l'arrivée d'une vieille voisine totalement paniquée parce qu'elle n'arrivait pas à ouvrir sa porte d'entrée l'empêcha de le faire et ne voulant pas faire poireauter son collègue plus que collègue, parce qu'elle savait comment ça se finissait, ce genre d'histoire : elle passait ensuite trois heures à boire le thé et entendre tous les commérages de l'immeuble. Et elle ne voulait pas imposer tout ça au sorcier alors, avec une promesse de lui donner des nouvelles rapidement si elle trouvait un truc cool à faire, elle le laisse repartir, avant d'aller aider sa pauvre voisine.