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Perspective shifting ft. Ethel

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Sky Lucas
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Trombinoscope : Perspective shifting ft. Ethel 19d7f1648d4d62518140fe4111f7fdc4f0c90fe2
Face claim : Austin Archey
Pronoms RP : He/Him
Âge : 30 ans
Tuer le temps : Ancien batteur de Deathcore plutôt populaire et ancien tatoueur, Sky actuellement au chômage le temps de régulariser ses papiers et commencer à travailler à Edimbourg.
Familier : Aucun
Compte en banque : 340
Arrivé.e le : 15/02/2024
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Perspective shifting
21/05/2024





Voilà. On y est. L’impasse, le dernier obstacle à franchir. C’est ce que je me dis depuis des semaines, depuis que j’ai eu le malheur de mentionner l’idée à Amor. Ca n’était même pas mon idée en fait, mais plutôt celle de ma mère…et elle n’a cessé de me le rabâcher depuis qu’on a cassé, Veronica et moi. “Tu devrais aller voir un psy mon chéri, ça te ferait du bien !” “Tu ne veux pas te retrouver une gentille fille ?” “Si tu restes aussi triste tu vas les faire fuir !” Merci maman, ces encouragements aident vachement à gérer mes émotions.

Je ne suis pas triste. Pas à proprement parler, en tout cas. Ma résilience est peut-être un peu trop puissante pour que les mauvaises pensées restent très longtemps, et je ne suis clairement pas en dépression. Malgré tout, je ne peux pas faire semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes. Au fond, j’ai toujours ce sentiment d’échec qui m’étreint en pensant à ma vie d’avant. Ce sentiment que j’aurais pu faire quelque chose, que j’aurais faire quelque chose. Peut-être que si j’avais été visiblement plus investi dans mon groupe, celui-ci aurait perduré malgré les problèmes financiers dus à la pandémie. Peut-être que si j’avais davantage montré mon amour pour elle, Veronica ne serait pas allée trouver d’autres hommes pour combler son manque. Peut-être que j’aurais dû forcer un peu plus pour garder ma place au salon, quitte à effectivement dormir sous un pont.

Ce sont toutes ces questions qui me tiennent éveillé le soir, plus que la vie habituelle d’un Enfant Vagabond. Et c’est cette mélancolie, cette tendance à vivre dans un passé fantasmé qui m’a finalement poussé à prendre le téléphone et composer ce fameux numéro. Bon…peut-être que ce n’est pas vraiment ça, mais plutôt la pression d’Amor qui m’a trouvé un peu trop de fois le regard fixé dans le vide, avec un “air de chien battu” comme il aime le dire. C’est d’ailleurs lui qui me paye cette première séance, puisque je n’ai évidemment pas encore commencé à bosser. Putain, je vais lui devoir un rein à la fin du mois, à mon pauvre frangin…

C’est donc sans grande conviction que je quitte le confort de ma colocation pour rejoindre le quartier en question, à l’autre bout de la ville. Vêtu dans le confort sans chercher à faire très attention à mon apparence, je suis comme d’habitude planqué sous une bonne couche de fringues, un bonnet sur le crâne et les mains planquées sous des gants en laine. Même comme ça, une simple brise suffit à me faire frissonner. Sérieusement, est-ce que je m’habituerai un jour à la température moyenne ici ?! Amor ne semble pas tant dérangé que ça, et pourtant lui vient d’un endroit encore plus chaud qu’Austin. Franchement, j’ai l’impression d’être un pyromancien à être aussi frileux. Mais quand on a vécu toute sa vie au Texas, débarquer d’un coup en Ecosse fait un sacré choc !

Arrivé au cabinet, je me stoppe dans mes gestes et me mordille la lèvre, un réflexe lorsque je commence à être nerveux. Maintenant que je suis là, d’un coup, je n’ai plus aucune envie d’entrer. Pourquoi est-ce que j’ai accepté, déjà ? Ah ouais…pour faire taire les trop nombreuses personnes inquiètes autour de moi, et avoir une raison de leur dire “je suis allé chez le psy, et il a dit que j’allais bien, voilà.” Un soupir passe mes lèvres, et je pousse le panneau sans grande conviction.

“Monsieur ?”
“Je…hmm. J’ai rendez-vous à 15h avec monsieur Hasting.”
“Votre nom s’il vous plaît.”
“Lucas.”
“Il me faudrait votre nom de famille…”

“C’est mon nom, Lucas. Sky Lucas.”

J’avais déjà la flemme d’être là, mais avoir quelqu’un qui se trompe encore sur ce nom qui a toujours été le mien a le don de faire descendre d’encore un cran ma motivation. J’ai l’impression de retourner à l’école encore, où les profs peinaient à déterminer le nom du prénom…sérieux, ce n’est pas si inhabituel que ça, pourtant ! Il y a des milliers de gens affublés d’un nom de famille semblable à un prénom, est-ce qu’on les emmerde toujours comme ça ? Tss. Elle doit le voir sur mon visage, la réceptionniste, que ce comportement m’agace mais que la politesse - et une certaine apathie - m’empêche de réagir. Parce que la voilà qui ne fait plus d’histoire et me demande de patienter dans la salle d’attente.

Quelques minutes seulement passent avant que mon nom ne résonne encore une fois. J’ai pesé le pour et le contre de fuir maintenant, mais…je crois que je n’ai pas trop le choix. “On a toujours le choix, Sky. C’est toi-même qui le dit tout le temps.” Eeet putain, voilà que sa voix me revient en tête pour me faire la morale…sympa, comme toujours.

Le psy en question a vraiment la tronche de l’emploi. C’est ce que je me dis en approchant à sa hauteur, mon regard le détaillant sans trop le fixer de peur de le mettre lui mal à l’aise. Je le salue d’une poignée de main virile, tandis que mon cerveau tourne encore à plein régime. Il est trop tard pour fuir, maintenant, je me taperais la honte. Et puis…il a l’air vraiment sympa. J’ai pas envie de le décevoir en me cassant comme ça, comme un voleur. Pis j’ai payé la séance d’avance avec les thunes d’Amor, je ne peux juste pas lui faire ça !

“Bonjour, oui. Euh…je vous préviens, c’est la première fois de ma vie que je vois un psy. Je suis un peu…nerveux, du coup.”

Est-ce que je devrais lui dire que je suis là sous la pression de quelqu’un d’autre ? Que je ne crois pas avoir besoin de son aide, que je suis bien comme je suis ? Qu’est-ce que je dois lui dire en fait, à ce brave monsieur ? Je ne peux pas juste lui raconter ma vie, hein…il n’y a rien à raconter de toute façon. Il peut déjà deviner que je ne suis pas écossais à mon accent, le reste…il va bien falloir que je lui dise pourquoi je suis là, hein.

Crédits ; Setsuko Daishi, oliviagreeder
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Pronoms RP : ((il/he))
Âge : 29 ans (02.10.1994 ♎︎).
Tuer le temps : ((Psychologue)) — Soigne l’esprit des autres à défaut de songer à réparer le sien, rafistole les blessures de l’âme, médecin de l’habitant intérieur qui oeuvre dans l’inconscience et dont les (mé)faits vous causent des plaies (in)visibles.

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Familier : ((Segynn)) — Corvus Corax noire dont l’approche est funeste dans bien des croyances, pourtant, celle-ci n’est que douceur et bienveillance.
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21.05.24



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Fixant l’écran de son ordinateur posé sur le côté de son bureau ordonné, il tapote sur le clavier en mordillant inconsciemment l’intérieur de sa joue, non pas sous une quelconque nervosité mais plutôt comme d’un geste mécanique appuyé par la concentration, puisqu’il tâche de réunir les dernières impressions et confidences de son précédent entretien, n’effectuant aucune prise de notes durant la session mais remerciant plutôt la faculté de sa mémoire à retenir l’essentiel pour la sauvegarder une fois son patient parti. Une fois que la transcription est achevée, il se recule dans son fauteuil confortable en penchant sa nuque à droite et à gauche afin de détendre les muscles engourdis de ses épaules, refermant brièvement le voile de ses paupières avant de se pencher vers son carnet, où est inscrit le nom de son prochain patient, Sky Lucas, qui ne lui évoque aucune familiarité.

Passant la pointe de sa langue derrière ses dents du haut, le thérapeute se lève de sa chaise en prenant appui sur les accoudoirs, s’assurant que tout est en ordre par un regard circulaire avant d’ouvrir la porte de son bureau pour se tenir sur le seuil, dans l’embrasure de la porte. ’’Monsieur Lucas ?’’ le ton est sobre mais néanmoins courtois, et s’il affiche un sourire qui se veut chaleureux, la posture qu’il adopte est plutôt neutre, et l’examination de son nouveau patient commence avant même qu’il n’ouvre la bouche ; puisqu’il ne réagit pas tout de suite, Ethel discerne les contours de l’appréhension et de l’hésitation, qui lui font lentement plisser les paupières puisqu’il ne peut s’empêcher de se demander s’il va plier face à la réticence ou franchir le pas, au sens propre comme au sens figuré d’ailleurs.

C’est la deuxième option qu’il choisit, le tatoué, et le thérapeute soutient autant son regard que sa main, qui est un peu plus large que la sienne. ’’Je vous en prie.’’ l’invitation à entrer dans le bureau est formulée en même temps qu’il se décale pour le laisser passer, et une fois que c’est chose faite, l’indien referme la porte derrière lui. Le nouveau venu peut donc découvrir la pièce qui est de forme rectangulaire, baignée d’une lumière agréable par deux fenêtres carrées dotées de rideaux de chaque côté, qui permet d’éclairer l’environnement chaleureux du bureau : les murs sont clairs, tirant vers le beige, et l’on peut observer des étagères qui soutiennent des livres, des petites plantes en plastique et des statuettes d’art moderne. Ethel, encore près de la porte, lui laisse volontairement le choix de s’installer sur l’une des deux chaises qui fait face à son bureau, ou sur l’un des deux canapés qui se font face à côté de ce dernier ; dans les deux cas, Sky peut trouver une boite de mouchoirs et une petite bouteille d’eau à sa portée. S’il décide de s’installer sur l’une des chaises, Ethel prend place sur la sienne située derrière son bureau et, s’il part plutôt en direction des canapés, le thérapeute s’installe sur son opposé. “Bonjour, oui. Euh…je vous préviens, c’est la première fois de ma vie que je vois un psy.” il le rassure tout d’abord d’un sourire chaleureux, qui se veut apaisant pour celui qui est visiblement stressé par cette perspective inconnue, et Ethel ne tourne point ces afflictions en dérision. Il entrevoit, sincèrement, à quel point il est déroutant de se livrer à quelqu’un qu’on ne connaît pas. “Je suis un peu…nerveux, du coup.” - ’’Je comprends.’’ l’état de nervosité — bien qu’on puisse l’écrire au pluriel, est une réponse tout à fait naturelle du corps face à une situation ou des évènements nouveaux, qu’ils soient excitants ou angoissants. Cette désagréable sensation d’agitation intérieure est légitime, et pas réellement inquiétante si elle reste dans une dimension mesurée, ce qui semble être le cas aujourd’hui ; il doit se sentir vulnérable, Sky, et sans nul doute un peu perdu puisque la démarche ne lui est point ordinaire. ’’Vous êtes libre de parler, ici, de ce que vous voudrez. C’est une espace de parole qui vous appartient.’’ joignant ses mains en entrelaçant ses doigts pour qu’elles prennent la forme d’une petite cloche, il soutient le regard de son interlocuteur si celui-ci le regarde, sans se départir de son sourire avenant. ’’Voulez-vous me dire ce qui vous a conduit à venir me voir, aujourd’hui ?’’ le ton employé ne formule aucune exigence, mais Sky doit suffisamment être malin pour comprendre que c’est toujours mieux s’il accepte.
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21/05/2024




Bordel. Maintenant que je suis face à ce type, enfermé dans son cabinet, je ne pense qu’à fuir. C’est drôle, non ? J’ai toujours avancé sans me poser de question, me suis toujours dit “eh, good enough” durant toute ma vie. Jusqu’à ce que ça ne le soit plus, “good enough”. Jusqu’à ce que je me prenne un mur en pleine poire, et me rende compte que ne pas adresser les problèmes dès leur émergence et les ignorer royalement était justement un problème en soi. Alors je ne peux pas fuir…plus maintenant.

La disposition de la salle me met mal à l’aise, si bien qu’après un vague coup d’oeil vers le canapé non loin, je me dirige plutôt vers une chaise près d’un bureau qui me semble déjà bien moins codifiée. J’avoue avoir quelque préjugés sur les psys et leur mode de fonctionnement - la faute à un biberonnage aux films et séries américaines depuis tout petit. Aussi, et ça c’est peut-être une raison un poil plus pratique…je n’ai aucune foutue envie de m’endormir en pleine séance parce que son machin est trop confortable. Je sais que ça pourrait arriver, je suis capable de m’endormir n’importe où et dans n’importe quelle circonstance.

La première question fuse, et immédiatement le sarcasme retentit dans ma tête. Ce qui m’a amené ? Le bus, certainement. Next question. Bon, je ne peux pas simplement lui sortir ça, ça se fait pas…n’est-ce pas ? J’ai pas envie de me le mettre à dos, il a l’air relativement sympa comme type, et ce serait contre-productif. Amor serait sûrement déçu. D’ailleurs, en parlant d’Amor…

“Mon coloc.”

La réponse est courte, peut-être trop courte pour inviter à la discussion. Mais en vérité, je n’ai pas grand-chose à dire là-dessus. C’est vrai qu’il est celui m’ayant poussé au cul. Je soupire longuement, et croise les bras par habitude. On pourrait croire qu’il s’agit d’un geste de défiance, mais en réalité…je ne suis pas suffisamment à l’aise en face de lui, c’est tout.

“C’est lui qui m’a poussé à venir vous voir. C’est mon meilleur ami, je suppose qu’il a dû voir un petit changement entre le moment de notre dernière rencontre et mon débarquement chez lui.”

Mon histoire est décousue, et je me gifle mentalement en captant très vite qu’il ne pourrait pas comprendre la moitié de ce que je déblatère si je continue comme ça. Nouveau soupir qui passe la barrière de mes lèvres, et je bouge légèrement sur mon siège comme si ça allait me permettre d’être un peu plus confortable. Peine perdue ; je suis bien trop stressé pour ça.

“Ca fait…moins d’un mois que je suis ici. J’ai été plus ou moins forcé de quitter Austin, parce qu’il n’y avait plus rien pour moi là-bas. Trop de mauvais souvenirs qui pesaient dans la balance. Et aux US, quand on galère un peu financièrement…le gouvernement s’amuse à appuyer la tête sous l’eau.”

Je grimace légèrement, me souvenant des trop nombreuses lettres de la banque et la menace des huissiers avant que j’abandonne définitivement mon logement.

“Depuis le début de la pandémie ma vie est plutôt chaotique et je fonçais tête baissée. J’ai occulté tous les problèmes parce que j’avais simplement pas le temps de m’y attarder, et c’était plus facile. Je pensais pouvoir faire ça encore longtemps mais…maintenant que je suis ici, que j’ai les papiers et un taf, je me rends compte qu’il y a un truc qui coince. Je contrôle plus mes rêves aussi facilement qu’avant. Je peine à retrouver l’inspiration, et…c’est justement ce manque d’inspiration qui m’a fait perdre mon ancien taf.”

Une fois de plus, j’occulte la raison principale qui a déclenché ce manque d’inspiration, ce manque de contrôle sur mes rêves. D’ailleurs, ma magie fait tellement entièrement part de mon être que j’en oublie de préciser cette maîtrise à un type qui ne me connaît ni d’Adam ni d’Eve.

“Je suis un artiste avant tout, si ça se voyait pas déjà…c’est donc très handicapant dans mon cas de perdre cette inspiration, et j’aimerais bien qu’elle revienne. Sauf que je sais pas comment faire, que les méthodes soi-disant “miracle” sur internet ne fonctionnent pas, que les petits tips qu’on me donne ne fonctionnent pas non plus. Donc je suis simplement un dernier tips, gracieusement offert par mon pote, et je viens vous voir. Vous êtes un peu mon dernier espoir là.”

A peine la pression, n’est-ce pas ?
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Monsieur Lucas jette son dévolu sur l’une des chaises faisant face au bureau, et Ethel contourne ce dernier pour prendre place sur son siège, en passant instinctivement la pointe de sa langue sur ses lèvres tout en tirant légèrement sur les manches de son t-shirt, non sans noter ce qui semble être un éclat malicieux dans l’oeil de son nouveau patient, aussi bref qu’incertain, suffisamment vague pour qu’il ne s’y attarde pas outre mesure “Mon coloc.” certains diront que c’est touchant, lui pense plutôt que c’est conflictuel puisque la thérapie doit être une démarche personnelle, un chemin qui s’allie au besoin de renouer avec ses propres pensées, une décision intime qui ne doit pas être impulsée par autrui, encore moins pour faire plaisir à cette tiers personne, mais il se contente de rehausser très vaguement le coin de ses lèvres, sans faire entendre son avis, puisque celui-ci est prématuré ; il attend la suite. La suite ne vient pas, justement, puisque l’homme aux bras tatoués croise ces derniers sur son torse, non pas dans ce qui semble être une position de fermeture mais davantage dans un élan de protection, pour palier à la possible insécurité que cette nouvelle configuration lui procure ; n’a-t-il pas dit qu’il était nerveux ?

“C’est lui qui m’a poussé à venir vous voir. C’est mon meilleur ami, je suppose qu’il a dû voir un petit changement entre le moment de notre dernière rencontre et mon débarquement chez lui.” débarquer au sens familier signifie arriver à l’improviste, mais le sens littéral est descendre d’un navire ; est-ce qu’il vient d’un autre pays ? Il soupire, le tatoué, et Ethel dépose ses avants-bras sur le bureau en entrelaçant mollement ses doigts, lui souriant d’un air affable pour l’encourager à parler, toujours sans le presser et sans laisser apparaître la moindre émotion d’agacement puisque ce n’est pas le cas. À son rythme. À son confort. “Ca fait…moins d’un mois que je suis ici. J’ai été plus ou moins forcé de quitter Austin, parce qu’il n’y avait plus rien pour moi là-bas. Trop de mauvais souvenirs qui pesaient dans la balance. Et aux US, quand on galère un peu financièrement…le gouvernement s’amuse à appuyer la tête sous l’eau.” Il grimace, et si Ethel penche légèrement son menton sur le côté, c’est en notant la possible sensation d’échec, l’accumulation de complications financières qui dégradent considérablement l’image que l’on a de soi-même, et même si ce n’est pas quelque chose qu’il connait, le gosse de riches privilégié, il a suffisamment d’empathie pour l’imaginer. “Depuis le début de la pandémie ma vie est plutôt chaotique et je fonçais tête baissée.” le présent côtoie l’imparfait : sa vie est toujours chaotique mais il ne fonce plus tête baissée, Sky, peut-être parce qu’il tente de reprendre sa vie en mains et que cette démarche est l’un des rouages qui tend à l’aider dans cette voie. “J’ai occulté tous les problèmes parce que j’avais simplement pas le temps de m’y attarder, et c’était plus facile.” le reconnaître est la preuve d’une maturité émotionnelle plutôt rassurante, mais Ethel ne réagit pas outre mesure, se contentant, pour l’instant, de lire les mots et les expressions de son interlocuteur.  “Je pensais pouvoir faire ça encore longtemps mais…maintenant que je suis ici, que j’ai les papiers et un taf, je me rends compte qu’il y a un truc qui coince.” redressant sa nuque, Ethel arque l’un de ses sourcils, sans modifier sa posture d’écoute “Je contrôle plus mes rêves aussi facilement qu’avant. Je peine à retrouver l’inspiration, et…c’est justement ce manque d’inspiration qui m’a fait perdre mon ancien taf.” un oniromancien, lui aussi ? Cette information n’est pas foncièrement déterminante pour le profil psychologique mais il le note quand même mentalement, Ethel, en détachant ses doigts pour apposer ses mains l’une sur l’autre devant lui.

“Je suis un artiste avant tout, si ça se voyait pas déjà…” il en fait la collection dans ses patients, visiblement, les artistes ont beaucoup trop de traumas à gérer “c’est donc très handicapant dans mon cas de perdre cette inspiration, et j’aimerais bien qu’elle revienne. Sauf que je sais pas comment faire, que les méthodes soi-disant “miracle” sur internet ne fonctionnent pas, que les petits tips qu’on me donne ne fonctionnent pas non plus.” Sky est à deux doigts de citer un remède de grand-mère, mais Ethel n’est pas suffisamment sarcastique pour en rire alors il se contente d’un léger sourire entendu, sans moquerie aucune “Donc je suis simplement un dernier tips, gracieusement offert par mon pote, et je viens vous voir. Vous êtes un peu mon dernier espoir là.” ses lippes se décrochent pour laisser apparaître un sourire plus franc et tinté d’amusement, tandis qu’il hoche finalement son menton de haut en bas dans de fines ondulations ’’Je vous promets de faire de mon mieux.’’ il le confirme d’une voix sans inflexion, mais il lui faut quelques secondes pour retrouver le fil de ses pensées et de son argumentation. ’’Il y a beaucoup de variables dans le processus de création, vous savez’’ autant qu’il y a d’artistes et de profils, sans nul doute. Bernier, dans ses études menées, voit dans l’imagination un mouvement intrinsèquement lié aux sensations ; regroupant l’analogie, l’image et le symbole, c’est un cheminement conduit par une compréhension du monde personnelle, et c’est ainsi que la pensée créative se développe ; sauf que dans le cas de Sky, la route est barrée. ’’Ce que vous me décrivez ressemble à un blocage.’’ émotionnel, il ne le dit pas en ces termes mais c’est la piste qu’il privilégie puisque c’est son domaine. ’’La pratique créative est un retour sur soi, en quelque sorte, alors tâchons de trouver ce que vous empêche de le faire.’’ relevant l’une de ses mains, il la glisse dans ses ondulations brunes pour les repousser en arrière, avant de poursuivre ’’Quand, précisément, avez-vous perdu l’inspiration au point que cela en devienne un problème ? Vous avez dit avoir perdu votre travail à cause de ça, donc c’était avant ou après les problèmes financiers ?’’
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Son silence est perturbant, à ce type à qui je viens quand même de déblatérer une bonne partie de ma vie. Je suppose que c’est son taf, qu’il ne doit pas m’interrompre de peur de me braquer ou un truc du genre. J’avoue que ma culture des psys s’arrête clairement à ceux qu’on voit dans les films et séries, et on ne va pas dire que ce sont de très bons exemples. Sauf peut-être ce type là, celui qui est joué par Robin Williams, lui il était cool je crois…bon, il avait encore plus la tête d’un psy que celui que j’ai en face de moi au final, mais c’est prévisible. Dans les films, on aime bien appuyer sur les clichés pour que les gens aient un point d’ancrage, c’est du classique. Au final, c’est peut-être parce que j’ai regardé ces films que je ne me sens pas trop oppressé par ce regard qu’il pose sur moi, intense, comme s’il sondait mon âme. D’ordinaire, je déteste qu’on me fixe comme ça. Parce que j’ai l’habitude en évoluant dans cette société d’être jugé par mon apparence, et même si j’en ai strictement rien à foutre, c’est tout de même pas très agréable. Point de jugement cette fois, du moins…pas que je ressente, et c’est très bien comme ça.

Maintenant que j’ai fini de parler, c’est à son tour. On dirait un débat présidentiel, sauf que le but ici est de me sortir de ma merde, ou d’au moins essayer…d’ailleurs c’est ce qu’il dit : il va “faire de son mieux”. Franchement j’espère bien, je ne paye pas pour rien après tout ! Oh putain, ce genre de pensées ne me ressemble pas…on croirait entendre Veronica. C’est elle qui avait tendance à râler pour rien, à se plaindre de tout et n’importe quoi, et voilà qu’elle déteint sur moi des mois après son départ ! Franchement, je commence à croire que je suis matrixé.

Un blocage, qu’il dit. Bah oui mon vieux, merci, j’avais remarqué tout seul ! Je ne dis rien, mais mon regard se détourne du sien. Je n’ai pas envie qu’il sente de la défiance de mon côté, et j’ai déjà un peu de mal à retenir le sarcasme de s’échapper de mes lèvres. Je sais d’où vient le problème, mais je n’ai simplement pas envie de l’avouer. En fait, je me suis persuadé pendant si longtemps que j’étais passé à autre chose, que ça ne pouvait pas être la cause de mes problèmes - à part ceux financiers, bien sûr - que j’ai vraiment fini par y croire. Et là, devant ce type à qui je dois tout dévoiler, je ne sais pas comment choisir les bons mots.

“Avant…après…j’en sais rien.”

Je me redresse sur ma chaise, la trouvant d’un coup bien inconfortable. Mes yeux refusent encore de soutenir son regard, je suis particulièrement intéressé par le stylo qu’il tient dans sa main. Même Amor n’est pas entièrement au courant de ce qu’il s’est passé, je ne lui ai parlé que des grandes lignes et je savais que ça suffirait à lui faire prendre mon parti. Bon, je ne m’attendais pas à ce qu’il me propose de venir habiter avec lui, mais…

“En vérité…non, je sais pas.”

Putain Sky, t’es sérieux là ?! Je n’arrive vraiment pas à poser les mots dessus. Revenir sur cette histoire alors qu’elle est terminée depuis un certain temps est plus douloureux que prévu. Je soupire longuement, me réinstalle de nouveau sur la chaise alors que je n’ai absolument pas bougé, et resserre un peu plus mes bras contre ma poitrine.

“Je suis tatoueur. La pandémie a fait que mon salon a fermé, et les aides de l’Etat étaient dérisoires par rapport à nos dépenses. On a eu le droit d’ouvrir très tard aussi, par rapport à tous les autres commerces…et quand tout a ouvert, les clients n’avaient plus d’argent pour se faire tatouer. Les habitués se sont fait rares, les projets plus petits, moins coûteux. Je ne suis pas dépensier donc j’avais un peu d’argent de côté, mais…ça ne dure qu’un temps.”

Parler ainsi de quelque chose d’aussi concret me permet d’éviter l’éléphant au milieu de la pièce, mais je sais que je devrai bien en parler un jour. Je décroise les bras, et commence à jouer avec la manche de ma veste, toujours nerveux.

“Je vivais avec quelqu’un. Quelque chose a fait que ce quelqu’un a dû partir, je me suis retrouvé seul. J’ai pas assumé. Voilà.”

Les mots sont rapides, les phrases déblatérées avec une vitesse inhabituelle. Mon coeur se serre en mentionnant cette simple “personne”. Pourquoi ? C’est moi qui l’ai foutue à la porte, non ? Je ne devrais pas me sentir si mal, putain…comme si je n’assumais pas cette décision, alors que je ne pouvais plus supporter ses frasques. Aurais-je dû la pardonner une nouvelle fois ? Oublier ma douleur et l’accepter avec ses défauts, comme toujours ? Ai-je pris la bonne décision…?
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21.05.24



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Le moins que l’on puisse dire est que son patient est aussi malaisé que malaisant, ce qui semble cohérent dans la forme mais qui n’aide pas vraiment le thérapeute à en extraire quelque chose de tangible ; il veut bien aider, Ethel, mais si on ne lui donne rien, il ne peut pas suffisamment interpréter les silences pour apporter l’aide réclamée, et il se désole un peu de ne pas réussir à créer un climat de confiance suffisamment manifeste pour l’aider à s’exprimer comme il le devrait. “Avant…après…j’en sais rien.” la réponse n’apporte rien de plus que le reste, mais le psychologue n’en laisse rien paraître et se contente de presser ses lèvres l’une contre l’autre d’un air indulgent, même s’il n’est pas certain que ce soit la vérité ; ne sait-il pas, ou ne veut-il pas savoir ? “En vérité…non, je sais pas.” il a réitéré la formule d’incertitude et d’ignorance deux fois : la première est pour convaincre le thérapeute, la deuxième est pour se convaincre lui-même. Il le sait, Ethel, mais il se contente d’un léger rehaussement de ses lèvres pour lui répondre, d’un air toujours clément. ’’Ce n’est pas grave.’’ dit-il avec une sincérité qui n’est point faussée mais lassée : c’est difficile d’aider quelqu’un qui ne veut pas coopérer, et les miettes données par Sky ne sont pas suffisantes pour que le thérapeute s’engage dans une quelconque voie ; ils restent, donc à la surface des choses, et ce n’est pas quelque chose qui lui paraît foncièrement désagréable, mais il tend à se demander si l’américain souhaite réellement de cette thérapie. “Je suis tatoueur. La pandémie a fait que mon salon a fermé, et les aides de l’Etat étaient dérisoires par rapport à nos dépenses. On a eu le droit d’ouvrir très tard aussi, par rapport à tous les autres commerces…et quand tout a ouvert, les clients n’avaient plus d’argent pour se faire tatouer. Les habitués se sont fait rares, les projets plus petits, moins coûteux. Je ne suis pas dépensier donc j’avais un peu d’argent de côté, mais…ça ne dure qu’un temps.” Monsieur Lucas libère sa langue pour l’aspect financier : le blocage est donc bien d’ordre émotionnel, mais lequel ? La nervosité se traduit par la maltraitance appliquée sur sa manche, et Ethel suit vaguement des yeux, le mouvement de ses doigts. De toute évidence, il échoue considérablement dans la mission qui est la sienne : son bureau n’est pas devenu le refuge de son patient, et c’est suffisamment rare pour que ça vienne le titiller. Qu’est-ce qu’il fait de mal, Ethel ? À quel niveau est-il trop maladroit ? Trop insistant ? Pas assez bavard ? Ne connaissant pas suffisamment l’homme qui lui fait face, il tâtonne avec hésitation, sans trop savoir ce qu’il doit faire pour calmer l’inconfort de son patient. “Je vivais avec quelqu’un. Quelque chose a fait que ce quelqu’un a dû partir, je me suis retrouvé seul. J’ai pas assumé. Voilà.” il a parlé bien vite, Sky, comme si les mots lui avaient brûlé la langue et qu’il les avaient recraché pour soulager la douleur ; parce qu’ils sont douloureux ces mots, n’est-ce pas ? Il n’a pas assumé, le choix du mot est intéressant, mais le « voilà » achève de conclure que le sujet est aussi épineux qu’endolori, et le psychologue devine qu’il va avoir du mal à lui extorquer les détails de cette plaie ouverte. ’’Voulez-vous me parler de ce qui a fait que cette personne est partie ?’’ puisque cela semble être le début de quelque chose de gravement douloureux, autant commencer par là.
Crédits ; ttenvely
Sky Lucas
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Perspective shifting
21/05/2024



Ces quelques mots semblent avoir libéré quelque chose en moi, comme un obstacle qui m'empêchait d'ouvrir les yeux. Evidemment...la douleur et le manque que je ressens aujourd'hui n'a rien à voir avec le côté financier de la chose. Rien à voir non plus avec mon récent déménagement. Le blocage en question, il vient d'elle. Veronica. C'est elle qui est responsable de ce que je ressens, elle qui a détruit suffisamment ma confiance en moi et en l'être humain pour me placer aujourd'hui dans cette terrible situation. Cette simple réalisation me fait écarquiller les yeux, et je cesse d'un coup de tripoter mon sweat pour fixer les papiers sur le bureau d'Hasting. Ma mâchoire se crispe, et une étrange colère envahit mon coeur. Je ne suis pas du genre colérique comme gars, je dirais même que j'ai tendance à avoir une humeur toujours égale. Alors lorsque la colère commence à me prendre, c'est que quelque chose de grave s'est produit.

"C'est...un peu complexe."

La situation l'est-elle réellement, ou est-ce plutôt compliqué d'en parler ? Un peu des deux, je dois dire. Il va me prendre pour un idiot si je lui raconte le tout, comme tous ceux qui ont été au courant de près ou de loin de notre histoire à Veronica et moi. Entre les "pourquoi tu l'as reprise si souvent ?" et les "t'abuses quand même, t'aurais dû le voir venir !" j'ai eu droit à de très - trop - nombreux reproches sur ma façon de gérer cette situation, ce couple. Certains ont même estimé que j'étais responsable de sa réaction, parce que j'en branlais pas une pendant la pandémie. En vérité, je ne sais même pas trop quoi en penser. Peut-être qu'ils ont raison, au fond. Peut-être que tout est de ma faute. Mais c'est aussi la sienne, non ? Elle n'était pas obligée de me tromper pour affirmer son désaccord sur ma façon de vivre. Un soupir passe mes lèvres, et finalement, je trouve le courage de lever les yeux vers le psy.

"C'est moi qui l'ai mise à la porte."

Dit comme ça, ça pose de nombreuses questions et je le sais bien. J'ai l'impression de sentir un jugement dans son regard, pourtant ce n'est pas sa place ; c'est peut-être mon propre jugement que je vois là, qui sait ? Je soutiens son regard, comme un défi que je lui lance. La colère ne me quitte pas, ma voix est même un peu plus dure que d'ordinaire. Ce n'est pas contre lui, bien sûr ; me remémorer le passé, quand bien même celui-ci est révolu, est difficile.

"Cette femme était...mauvaise. On a essayé de m'ouvrir les yeux, mais je voulais croire en elle. En notre couple. C'était ma première relation sérieuse, vous savez ? Je suis pas vraiment le genre à courir après les jupons...alors je voulais que ça marche. J'ai fermé les yeux sur ses conneries, malgré tout ce qu'on m'a dit. Ca me faisait mal, mais je voulais croire en ses excuses. Parce qu'elle s'excusait à chaque fois, vous savez ? Elle se sentait si mal ! Sûrement que je pouvais lui pardonner. Mais la vérité, c'est qu'au bout d'un moment, j'ai dû dire stop. Tout arrêter, en sachant que j'allais plus en souffrir qu'elle. J'espérais juste...m'en remettre très vite, et passer à autre chose. C'est ce que je fais pour tout, quand les choses ne vont pas bien. J'oublie. J'évite. Sauf que c'était plus difficile que prévu."

Tout s'est enchaîné, à cette époque. La reprise post-covid. L'arrêt total de mon groupe. Le départ de Veronica. C'est peut-être ça, le problème ?

"Elle m'a trompé trois fois, avec trois hommes différents. La troisième fois, j'ai compris que c'était ça, la vie qu'elle voulait vivre avec moi. Avoir quelqu'un de stable qui l'attend à la maison, et pouvoir s'amuser dehors avec d'autres hommes. J'aurais peut-être dû accepter une troisième fois...peut-être qu'elle était sincère, cette fois, quand elle disait qu'elle n'allait plus recommencer. Mais j'ai laissé la colère m'envahir. Et je l'ai foutue à la porte. Maintenant, elle doit vivre sa meilleure vie et moi je suis là, dans mes regrets, à galérer. C'est ça ce monde ?"

Nouveau regard de défi. Je sais qu'il n'y est pour rien le pauvre, mais il est le seul témoin de ce que je vis maintenant. Ce genre de chose, je n'ose même pas en parler à Amor qui pourtant me connaît si bien. Je lui ai tout raconté évidemment, vaguement à distance, puis lorsqu'il m'a fait un véritable interrogatoire sur cette histoire. Mais jamais je n'ai laissé voir mes sentiments, par ego mal placé je suppose. Je suis un homme, c'est de la masculinité toxique. Cette même toxicité qui m'empêchait de parler au début, qui m'a empêché longtemps de chercher quelqu'un, n'importe qui pour essayer de guérir. Chercher de l'aide alors que je m'étais persuadé de ne pas en avoir besoin...mais voilà où j'en suis, aujourd'hui. Bloqué.

Crédits ; Setsuko Daishi, oliviagreeder
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