Run my child (alaois)

TW : relation toxique, crise d'anxiété

Au rythme de ses foulées saccadées et irrégulières, des gerbes d'eau noire miroitaient une lumière blâfarde et terne, éclaboussaient ses bottines sombres, s'échouaient salement sur le pavé assombri par la pluie. Le souffle court, sa course frénétique manque de faire vaciller la capuche de sa tête et de l'exposer au souffle pernicieux des vents du nord, pourtant elle cavale encore, la gorge gonflée d'une anxiété manifeste, le regard trop brillant même pour une jeune femme qui court sous la pluie.

Dans le creux de sa poche se cramponne péniblement Newt, crôassant de plus en plus fort son irritation quand un bond irrégulier manque de le catapulter vers des contrées indésirables, mais elle l'ignore lui aussi, le somme simplement entre deux sanglots ravalés de s'accrocher et de se taire. Alors que le soleil aurait dû rayonner à son zénith, une épaisse couche de nuages n'inspire qu'une journée fade et dénuée de toute fantaisie, aussi Runa, dans son malheur, se dit-elle que ce n'est peut-être pas plus mal que les rues soient ainsi délavées d'un tel déluge. À son passage fanfaronnant répondent fermement les sorciers qu'ils croisent et leurs familiers, et tout ce qu'elle peut se dire, alors qu'enfin apparaissent les lueurs cramoisies du bar qu'elle cherchait, c'est qu'ils ne devraient plus être surpris de la voir transpercer les ruelles de Leith pour mieux y répandre sa misère.

"AL !" Avec un sens inné du drama ostentatoire et outrageant, elle défonce la porte d'entrée pour balayer plus vite l'intérieur du regard, mais ses yeux peinent à s'habituer à la quiétude sombre qui enveloppe encore les murs du Friday 13th. Le souffle encore obstrué d'angoisses, elle s'enfonce tout de même jusqu'au bar en ignorant royalement les quelques regards que son arrivée lui avaient attirée. "Malotrue ! Et si j'étais tombé, hein ? Elle m'aurait laissé sur le pavé celle-là, mais oui !". De sa poche émerge un Newt manifestement secoué. La bouille de travers, il grimpe tant bien que mal sur son épaule en marmonnant, profitant du peu de stabilité qu'offrait l'endroit à la jeune fille qui ne se donnait même pas la peine de lui répondre. "Il est où, Al ?" demande-t-elle à Sílas qu'elle apostrophe soudain. La voix bute sur le nom de son frère, encore faible et tremblante, puis manque de réponse elle piétine en regardant autour d'elle, pleine d'espoir que ses yeux accrochent sur les traits familiers de son aîné. "P'tain..." La panique la fait pester, elle perd le contrôle d'elle-même et craint de craquer devant les clients qui commençaient à s'agglutiner lentement. "Al ?" Elle agrippe la manche en cuir d'une silhouette aux cheveux bouclés, mais quand le boug se retourne, le contraste est tel qu'elle le lâche aussitôt en se demandant comment elle a pu les confondre. "Pardon... Je..." En voyant que le regard du type se durcit, elle ouvre la bouche pour se répandre en excuses, mais une autre voix couvre soudain la sienne et fait sursauter la petite grenouille encore trempée sur son épaule.

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Descendant les escaliers après avoir passé un début de soirée passé le nez dans les papiers, Cat s'autorise une petite pause, parce que lire tous les petits caractères des contrats, c'était long et chiant et que franchement, après une journée passée à courir un peu partout, ce n'était peut-être une bonne idée. Ce qui était une bonne idée, en revanche, c'était d'aller voir un peu comment tout se passait au bar et surtout, Alaois avait besoin de voir un peu Silas, l'homme avec qui il avait entamé une relation qui restait, pour le moment, secrète. Mais rien que le voir, peut-être le taquiner un peu, lui redonnerait assez de force pour continuer la partie administrative qu'il devait terminer au plus vite. Arrivé à la porte du personnel, reliant le reste du bâtiment au bar, le brun s'arrête, alors qu'il lui semble entendre son surnom, mais surtout, qu'il a l'impression de bien connaitre la voix qui se fait entendre de l'autre côté, un peu étouffée par la musique et les conversations qui se font plus proche. Pourtant, Cat la reconnaitrait entre mille, celle de sa petite sœur, Runa. Et si elle est là, ce n'est pas pour lui demander comment il allait, mais bien parce qu'il y a quelque chose, de grave, sans aucun doute.

N'écoutant que son instinct, le grand frère inquiet s'élance dans la foule, bien décidé a retrouver celle qui l'appelait. Quelques mètres encore et il la voit, paniquée, alors qu'elle semble l'avoir confondu avec ce fameux "Al" et en voyant les traits de l'importuné se durcir, Cat s'élance à la rescousse de sa sœur, venant l'attraper par les épaules, alors qu'il reprend par-dessus la voix de Runa.

" Il semblerait qu'elle vous ait confondu avec moi, mes excuses pour ce dérangement. "

"Elle m'a agressée, la p'tite garce, elle aurait pu abimer ma veste avec ses mains sales ! Et elle croit pouvoir s'en sortir comme ça ? "

" Oh, voyons, un grand gaillard comme vous saura se remettre de cette petite bousculade et si votre veste s'abîme juste parce que quelqu'un agrippe votre manche, c'est qu'elle n'est pas de si bonne qualité..."

Venant doucement faire reculer sa sœur, pour la placer derrière lui alors que l'homme commence à vraiment s'agacer.

" Elle devrait s'excuser !!"

" Mais elle l'a fait, j'ai clairement entendu un "Pardon" mais peut-être que vous n'avez pas nettoyé vos oreilles ce matin ? À moins que ce soi l'alcool qui vous rend sourd ? D'ailleurs, en parlant d'alcool, j'attends toujours l'argent de la dernière tournée impayée. "

A ces mots, le visage rouge de colère du client devient blanc comme un linge, semblant perdre d'un coup, toute contenance. Alaois, lui, ne peut que sentir un petit sourire en coin apparaitre alors qu'il voit que l'homme comme un peu à reculer, se confondant à son tour en excuse.

" Je veux l'argent demain, dernier délais, sinon j'emploierai les grands moyens."

La menace semble faire effet, le visage dur, l'aéromancien observe le client qui s'éloigne de plus en plus. Au moins, il évitait de faire appel à Bear pour le virer de là. Et ça l'arrangeait, parce qu'il avait bien plus urgent à gérer qu'un idiot ivre. Se retournant vers sa sœur, ses traits s'adoucissant immédiatement en apercevant les traits féminins de Runa, Alaois vient lui prendre doucement la main, l'emmenant à sa suite vers la porte qu'il avait passée quelques instants plus tôt.

" On va aller dans le bureau, ça sera plus calme comme ça."

Son ton est doux, lui aussi, alors qu'il monte les escaliers jusqu'à ladite pièces, invitant la plus jeune à venir s'asseoir sur le canapé présent, lui proposant de boire un peu d'eau ou même un jus de fruit avant de venir s'installer près d'elle, observant ses traits tirés par l'angoisse.

" Est-ce que ça va ? Quelqu'un t'a fait du mal ? "

Certes, ces questions étaient un peu idiote et bateau, mais aux yeux de Cat, ça permettait d'amener la conversation et surtout, d'avoir des éléments importants rapidement, car si jamais quelqu'un avait osé faire du mal à Runa, il s'assurerait que la personne en paye le prix assez rapidement.

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Il a les épaules bien plus carrées que son frère, le type, et des traits si grossiers qu'elle ignore comment elle a pu le méprendre pour son aîné. Un nez rouge aviné trahissait son état, tout comme les effluves colorées qui émanaient de son énorme bouche. Les joues désormais plus rosies par l'impression qu'il lui faisait que par sa course, Runa ne retient pas Alaois lorsqu'il la place stratégiquement derrière elle, mais la honte lui échauffe déjà le visage. "Mais j'ai dit pardon !" Son indignation se perd dans l'agitation du moment, le grand gaillard n'écoute rien de toute façon et toise son frère de toute sa hauteur.

Cachée derrière Al, Runa n'ose pas bouger, le regard encore larmoyant, la veste ruisselante du déluge extérieur. À être plus petite que lui, elle se sent même minuscule et a l'impression de revenir aux temps de l'enfance où, à six ans déjà, elle pouvait compter sur ses aînés pour prendre sa défense. Une stature moins imposante et une taille ridicule avaient souvent justifié qu'elle soit protégée par les plus grands, et loin de s'en plaindre, elle n'hésitait pas, parfois, à se réfugier derrière cette protection parfois démesurée. Elle a une douceur et une sensibilité qui l'empêche souvent de se battre pour elle-même, et ce bref retour en enfance résonne comme les échos de ces instants-là où son destin reposait dans les mains d'autrui. Aussi reste-t-elle silencieuse, le souffle retenu et les traits figés dans l'expression de son désarroi. L'assaillant finalement écarté, elle se laisse mener docilement vers le bureau de son aîné. "Ouais... Merci." Un murmure lui échappe, penaud et presque honteux, comme si la réaction de ce sale type était de sa faute.

Ce n'est plutôt qu'en pénétrant dans l'antre d'Alaois qu'un faible sentiment de confort l'enveloppe. Encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer, son regard distrait vagabonde sur la décoration d'un air absent, et elle a même le temps de boire une gorgée de jus de fruits - un autre geste qui lui donnait l'impression de ne pas être tout à fait une adulte - puis lance un regard d'alerte à son aîné. Si le bref silence avait fini par la calmer, elle sentait l'agitation gronder de nouveau en elle, et menacer de ses démons d'anxiété la pauvre gamine encore toute remuée. "Ouais, euh... Enfin non, personne m'a fait de mal hein." Elle se rattrape rapidement, le teint soudain livide. La logorrhée verbale de la nervosité nargue le bout de ses lèvres pourtant elle tient à être assez éloquente pour qu'il ne lui souffle pas dans les branchies, expression d'hydromancien oblige. "Tu te rappelles d'Erin ? La bassiste qui avait un côté de la tête presque rasée là... Avec qui j'étais y a quoi, trois ans ? Enfin "j'étais", on flirtait quoi. Enfin non, on était un peu ensemble quand même. Enfin c'était compliqué quoi. Tu vois ? La non-magique qui voulait faire décoller son groupe ?" "Elle était con comme un balai," intervient judicieusement Newt sur son épaule. "Mais nan elle était pas con," s'agace Runa en retour en poussant un soupir d'indignation. "Bien sûr que si !" "Mais pas du tout !" "ELLE PENSAIT QUE VAN GOGH ETAIT UN MAGASIN DE CAMPING CARS !" "MAIS ON PEUT ÊTRE INCULTE ET INTELLIGENT BORDEL !"

L'ambiance était clairement au beau fixe.
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Runa va bien, personne ne lui a fait de mal, Alaois souffle presque de soulagement, il n'aurait personne à aller voir et a arracher les mains ou les yeux pour avoir osé faire du mal à sa toute petite sœur. Mais la suite de son discours le temps de nouveau, quand il entend le nom d'Erin être prononcé. Oui, il s'en souvenait vaguement, enfin il se souvient toujours qu'il ne l'appréciait pas vraiment, cette bassiste, parce qu'elle avait tendance a un peu trop jouer avec le cœur de l'hydromancienne, alors forcément, il n'est pas très heureux de savoir qu'elle semble revenir dans la vie de la brune. Alors qu'il allait répondre, le familier s'en mêle, vient dire tout haut, ce qu'il pense tout bas et forcément, Runa répond, le ton monte et Cat, lui, est désespéré. Ils étaient vraiment obligés de hurler comme ça, dans son bureau ? Se massant l'arrête du nez, l'ainé finit par racler sa gorge, pour attirer l'attention des plus jeunes avant d'attendre le silence, son regard les fixant longuement, signe qu'il valait mieux se taire maintenant, sinon, ils allaient avoir des problèmes.

" Disons que sa coupe était à l'image de son cerveau : elle n'en avait qu'une partie... Et tu me dis que personne ne t'a fait de mal, mais vu l'état dans lequel tu as débarqué, j'ai des doutes, encore plus en entendant le prénom d'Erin. Alors, dis-moi exactement ce qui se passe sans omettre aucun détail, compris ? "

Et en disant ceci, le bouclé vient utiliser la télékinésie pour apporter une de ses bouteilles d'alcool, au final, un simple jus de fruit n'allait pas être suffisant. Et une fois servi, le grand frère vient de reposer son regard sur sa sœur, attendant patiemment le déroulé de l'histoire, espérant tout de même que ce n'était qu'un message renvoyé comme ça, comme tentative de ramener la petite sorcière dans ces filets parce que son dernier jouet avait fini par partir.

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Al était toujours celui à qui il était plus facile de se confier. Dans le creux de son cœur, malgré les idéaux flétris, Runa aspirait encore à rendre fiers Ennis et Dubh dont elle partageait le quotidien. Auprès d'eux, elle s'acharnait à garder le sourire quand ça n'allait pas, parce qu'elle s'en voulait déjà assez d'être le boulet du trio, celle dont on contait davantage les mésaventures que les exploits. Si elle aimait l'attention qu'on lui portait, elle se désolait davantage de ne l'obtenir qu'à travers ses mille et une maladresses, et elle se promettait, chaque matin radieux, que ce jour-là, ça changerait.

Avec Al, elle ne se berçait plus de tant d'espoirs. Elle voyait bien dans son agacement qu'il n'attendait pas d'elle qu'elle soit autre chose que sa carcasse fracassée par une vie de névrose, et elle savait qu'il n'était plus dupe des sourires qu'elle osait afficher en public. S'il méritait plus que tout de voir les efforts qu'elle fournissait, elle ne doutait pas qu'elle ne le trompait plus avec des "tout va bien", et qu'avec lui, il n'y avait plus besoin de faire semblant. La malchance la frappait encore, la frapperait toujours, et elle n'y pourrait jamais rien. Sans doute est-ce pour ça que sa dernière remarque s'étrangle dans sa gorge en l'entendant racler la sienne. Les lèvres pincées, la moue penaude d'un enfant sur la bouche, elle baisse finalement les yeux en même temps que Newt.

"Elle m'a envoyé un message hier soir, elle allait pas très bien." Elle hésite. "Elle était complètement bourrée même. Elle m'a dit que je lui manquais, mais ça fait quand même trois ans quoi, t'imagines ? J'ai pas répondu mais elle m'a spammée toute la soirée et j'ai commencé à m'inquiéter, parce que c'est pas bon signe quand elle fait ça. J'avais peur qu'elle soit toute seule alors je suis allée la voir.

Le rouge sur ses joues ne devait désormais plus rien au vent d'Écosse, mais plutôt à la honte qu'elle ressentait d'avoir cédé si vite à l'anxiété et à l'appel d'un fantôme de son passé. Dans le fond, elle avait été touché par le discours de son ex, et n'avait pas résisté à l'idée d'avoir son égo regonflé un peu.

"Elle m'avait déjà fait le coup en septembre dernier mais je sais pas, je voulais être là au cas où, et on a passé la soirée ensemble, et quand je suis arrivée elle avait l'air... Normale ? Apaisée, en tout cas, je sais pas. On a bu un peu, rien de fort hein, mais assez pour, je sais pas, se détendre quoi. Puis s'est passé ce qu'il s'est passé, et c'est après que ça a pété." Elle prend une grande inspiration, puis reprend prudemment son récit. "Elle a commencé à parler de plans pour le week-end, puis pour le mois, comme si on était ensemble, alors je lui ai rappelé que c'était pas le cas, parce que je te rappelle que c'est elle qui m'a larguée quand même hein... Et là elle a pas aimé, et c'est parti en couilles. Le ton est monté, je sais même plus comment, c'est allé tellement vite !. Elle m'a dit que je la manipulais et que j'étais juste venue pour coucher avec et la laisser tomber comme une..."

Les sanglots étouffent soudain son discours et bientôt elle renifle si fort que la petite grenouille sursaute sur son épaule. Elle vient brutalement essuyer son visage, pourtant le rouge s'empare de son nez, ses yeux gonflent, ses épaules s'affaissent. Vaincue par le chagrin, elle se met à pleurer de nouveau et parvient seulement à articuler.

"Je l'ai pas manipulée putain, je te jure, je voulais juste m'assurer qu'elle allait bien !"

Agacée de retomber dans les mêmes pièges, de se complaire dans les erreurs passées plutôt que d'affronter un futur incertain, Runa se sentait prisonnière d'une personnalité trop grande pour elle et de peurs trop envahissantes. En cet instant, trop accablée par la honte qui enserrait sa gorge d'une main de fer, elle n'ose croiser le regard de son aîné, trop angoissée à l'idée que le mépris éventuel dans son regard ne conforte ses démons les plus enfouis.

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Il ne la sent absolument pas, cette histoire, déjà parce qu'il n'avait jamais apprécié Erin, fin manipulateur, il avait très rapidement perçu les fils que la musicienne avait établis autour de sa sœur, alors forcément, il avait été un peu soulagé, lorsque l'annonce de la rupture avait été faite, bien qu'il était triste de voir sa sœur souffrir autant. Elle ne méritait pas ça, sa pauvre Runa. Alors forcément, quand elle commence à lui raconter l'histoire, le corps de l'aéromancien se tend, il a envie de lui demander pourquoi elle est repartie voir cette personne qui n'était pas saine, pourquoi elle n'avait pas bloqué son numéro, bref, pourquoi elle était encore allée se jeter dans la gueule du loup. Mais le bouclé ne dit rien, préfère l'écouter jusqu'à la fin, non sans serrer les dents, froncer les sourcils et sentir la colère gronder, quand il apprend qu'une dispute a éclaté entre les deux femmes, l'une rejetant la faute sur l'autre, tentant de se faire passer pour une victime alors que dans l'histoire, c'était plutôt le contraire. L'ainé s'apprête à parler, à la réprimander et surtout la rassurer sur le fait qu'elle n'était pas une manipulatrice, bien au contraire, qu'elle était juste un peu trop naïve. Mais les sanglots qu'il entend le fige sur place. L'heure n'était absolument pas aux réprimandes, non, il ne l'avouera jamais, Alaois, mais il a les larmes aux yeux en voyant sa sœur dans cet état. Elle ne mérite pas ça, elle méritait de trouver quelqu'un de bien, de stable qui saurait l'aimer comme il faut. Mais est-ce que leur famille avait vraiment le droit à ce bonheur ? Lui l'avait trouvé, au moins en amour, alors pourquoi pas les autres ?

La colère a totalement disparu, quand il ouvre doucement les bras pour venir prendre l'hydromancienne contre lui, la ramenant ensuite contre son torse alors qu'il espère créer une barrière protectrice de ses bras qui encerclent le corps de sa sœur. Une de ses mains vient doucement frotter son dos, l'autre venant caresser d'une tendresse fraternelle les longs cheveux de la plus jeune alors qu'il vient doucement la bercer, dans quelques mouvements de balance.

" Runa, je sais que tu n'es pas du genre à manipuler, je sais que tu t'inquiétais vraiment pour elle et que tu n'avais absolument pas prévu tout ceci... Je te crois, tu n'as pas besoin de me jurer quoi que ce soit. "

Continuant de la bercer doucement, Cat laisse Runa se libérer de toute sa peine, sans jugement, sans essayer de la raisonner, il préfère qu'elle pleure toutes les larmes de son corps, parce qu'il sait que c'est peut-être la meilleure chose à faire avant de réellement parler. Ainsi, elle saura plus l'écouter et prendre des décisions plus logiques.