[Terminé] Hi, It's me again Ft. Aydan

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La fin de journée lui semble être interminable, alors qu'il fixe éternellement l'heure affichée sur son portable. Peut-être que c'est à cause de l'ambiance encore un peu tendue entre le tatoueur le plus âgé et le pyromancien qui a décidé de se pointer quelques jours plus tôt avec les yeux encore trop rêveurs d'un garçon défoncé. Peut-être que c'est simplement la fatigue ou encore le froid qui est loin d'être son ami. Quand l'heure vient enfin de rentrer et qu'il sort du Bad Decisions, l'air un peu maussade, il pense au week-end qui ne va pas tarder à arriver puis à la Saint-Valentin qui arrive et qu'il va passer avec sa meilleure amie. Mais, il n'a même pas le temps de sourire en y pensant parce que, assez vite, il se retrouve complètement figé en tournant à un coin de rue où il aperçoit une silhouette bien familière au bout. Il n'a le temps de rien faire que la silhouette est déjà debout juste en face de lui alors que le tatoueur fronce les sourcils. « Salut Aydan, comment tu vas ? » Il n'est pas sûr de savoir ce qui le fait tant bouillir de rage à l'intérieur, si c'est le grand-sourire ou la soi-disant rencontre impromptue, mais le feu en lui commence déjà à s'embraser. En regardant son frère de haut en bas, Aydan repense à tous les messages reçus des dernières semaines. Les tentatives ratées de prendre des nouvelles, les propositions de sorties soigneusement ignorées par un pyromancien qui a même fini par désactiver les notifications quand voir le nom de son grand-frère apparaître en haut de l'écran de son portable lui faisait juste mal au cœur. Pourtant, il a lu les messages au début. Il a même hésite à y répondre parfois, dans des petits moments de faiblesse, mais il s'est toujours ravisé quand leur dernière discussion lui revenait en tête. Impossible qu'il revive ça une nouvelle fois, il ne pleurerait plus jamais devant Alaois et il ne le laisserait certainement pas penser qu'il était en détresse. S'il y a au moins quelque chose qu'il a pu retenir de cette fois-là, c'est qu'en restant calme, Alaois devrait le laisser tranquille. Il s'était juste trop emporté la dernière fois, il avait laissé ses émotions prendre le dessus mais ça ne pouvait plus arriver s'il voulait retourner se terrer chez lui assez vite. « Ça va. » Qu'il prononce tout de même d'un ton sec, sans daigner regarder son frère dans les yeux. Il se dit qu'il pourrait peut-être se mettre à courir pour rentrer vite chez lui, mais ça ferait encore plus suspect et l'aéromancien voudrait encore plus s'immiscer dans la vie de son petit-frère. « Tu sais, quand quelqu'un répond pas à tes messages, ça veut souvent aussi dire que la personne a pas envie de te voir. » Il lance ça assez calmement, en gardant en tête qu'il doit absolument éviter de se mettre en colère. « Je dis juste ça comme ça, hein. » Qu'il finit par ajouter, histoire de pas faire paniquer le grand-frère.

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Visage du jeune pyromancien abaissé vers le sol, il lui est impossible de poser les yeux sur son grand-frère sans se rappeler leur dernière discussion bien trop douloureuse et des larmes versées abondamment ce jour-là. Mais, s'il baisse la tête, c'est aussi qu'il ne veut pas rendre visible cette lueur dans son regard qui laisserait penser que ça lui fait plaisir de voir Alaois. Que, malgré les mots blessants qui ont été prononcés, malgré la prétendue indifférence mélangée à la colère, il a encore besoin de voir son grand-frère. Paraissant tout de même ennuyé, le regard ne reflétant que peu d'émotions si ce n'est l'ennui, les quelques mots qui sortent de sa bouche sont dits d'un ton sec. Tout est mis en œuvre pour repousser l'aéromancien qui n'en démord pas et semble prêt à tout pour s'immiscer dans la vie du tatoueur et pour savoir rien qu'un bout de ce qui peut bien traîner dans la tête de celui-ci.

« Mince, moi qui pensais que tu n'avais juste pas le temps de me répondre parce que tu avais un emploi du temps digne d'un ministre. » Ses yeux roulent tout de suite vers le ciel, alors qu'il vient lever la tête pour dévisager son interlocuteur. Ça sonne tellement faux d'entendre son frère essayer de faire une blague qu'Aydan ne répond même pas. « On va boire quelque chose ? » La proposition est bien loin de l'enchanter, lui qui pensait pouvoir s'en sortir facilement sans avoir à subir un nouvel interrogatoire de son frère. Il souffle et grimace un peu pour laisser comprendre à Alaois que la réponse penchait plutôt pour un non, mais il n'a même pas le temps de trouver une excuse que l'aéromancien reprend déjà. « Promis, on ne parlera pas des sujets qui fâchent et autres. Je veux juste passer un peu de temps avec toi, même juste 15 minutes, pour discuter boulot ou musique, ce que tu veux. » Les sujets qui fâchent, ou la prétendue addiction que son frère tente tant bien que mal de lui coller à la peau. Mais, s'il n'est pas là pour discuter de ça, tant mieux, même si Aydan a beaucoup de mal à y croire. « Si tu veux. Y a rien qui pourrait me faire plus plaisir, comme tu peux le voir. » Il n'a pas tellement le choix s'il veut espérer que son frère arrête de lui traîner dans les pattes après. Il suffit juste de le convaincre que tout va bien et, c'est vrai, tout va bien. « Tu t'ennuies vraiment au point de vouloir passer du temps avec moi ? » Loin d'être habitué à passer du temps à discuter calmement de tout et de rien avec n'importe quel membre de sa famille et encore moins avec Alaois, les deux frères ont toujours eu plutôt tendance à se crier dessus. « Par contre, ça sera vraiment pas longtemps. J'ai des trucs à faire après. » C'est sûrement assez évident qu'il dit ça surtout pour arriver à se débarrasser de son frère au plus vite, mais au moins l'aéromancien est prévenu.

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Le petit-frère a du mal à ne pas dévisager son frère en le regardant faire de l'humour, qui fait vraiment pas rire Aydan. Pourtant, il ne dit rien et se contente de pincer les lèvres en baissant la tête pour lever les yeux au ciel sans que ce ne soit trop visible. La présence de son frère le met définitivement mal à l'aise, quand il revoit en boucle dans sa tête leur dernière dispute explosive. C'est clairement pas de ça dont il a besoin maintenant. Encore confus sur la réelle raison derrière la venue d'Alaois dans ce coin-ci de Leith, le jeune pyromancien fronce légèrement les sourcils en manquant presque de rire quand son frère explique qu'il a envie de passer du temps avec lui. Ça lui semble tellement absurde. « Ça te prend comme ça de vouloir passer du temps avec moi ? »

Le sourire de son frère le peine un peu, mais surtout le perd encore plus sur les intentions réelles de l'aéromancien. Son sourire semble si sincère, mais Aydan ne peut s'empêcher d'y voir de l'hypocrisie. Alors, il soupire à la remarque suivante d'Alaois. « Ouais, c'est super chouette... »  On sent bien l'engouement dans la voix du sorcier, décidément peu motivé à prétendre que cette apparition de son frère lui fait plaisir alors que ça l'ennuie profondément. Malgré tout, il se retrouve à suivre le plus âgé jusqu'au café le plus proche où Aydan a l'habitude d'aller parfois entre deux clients au shop. Enfin à l'abri du froid de l'extérieur, le pyromancien se sent déjà un peu mieux qu'en étant exposé au vent d'hiver. Il s'installe sur une chaise placée en face de là où est déjà assis son frère, puis vient poser ses mains sur la table, l'air toujours aussi blasé par la situation, avant de commander un café comme Alaois. Une première question est déjà vite adressée à Aydan, qui sent tout de même un peu l'interrogatoire venir. « Ça va. Y a un peu plus de monde que d'habitude, mais j'pense que le pire ça sera le 14. J'ai pris ma journée de toute façon. » Il a déjà prévu de passer l'après-midi avec Astrae, alors il a prévu le coup en ne prenant pas de rendez-vous. Puis, s'il peut éviter d'aller marquer des gens d'un cœur avec un prénom qu'ils oublieront l'année suivante, c'est pas plus mal. « Et toi, le bar ? Pas trop de clients chiants ? »

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Son esprit est confus, entre le souvenir des sanglots et des mots durs, puis l'espoir d'avoir un frère qui s'inquiète. Mais, la façade est toujours là. Le mur du petit-frère qui ne connaît que la colère est bien plus simple à protéger qu'à détruire. Pourtant, le sourire d'Alaois semble sincère quand il regarde Aydan, mais le pyromancien a peur. De finir dans le même état que la dernière fois, de voir ses barrières voler en éclat, de se sentir à nouveau submergé par trop d'émotions en même temps. Alors, il continue de se contenter de quelques mots blasés sur leur chemin jusqu'au café, reste plus ou moins silencieux quand ils s'installent et qu'ils attendent leur café. Son regard reste rivé sur la table vide, plutôt que sur son grand-frère. Puis, les cafés arrivent et Alaois arrive à lancer une discussion qui permet à Aydan de parler un peu. C'est vrai que la Saint-Valentin arrive déjà dans deux jours, rappel pour le tatoueur qui ferait mieux de vite finir la lettre qu'il a commencé à écrire pour sa meilleure amie. « Y aura quand même ce genre de couples dans les jours qui suivent la Saint-Valentin, j'pense... Mais, oui, c'est sûr que le pire ça sera le jour J. Tu fais quelque chose toi pour la Saint-Valentin ? »

En posant la même question en retour à son frère de savoir comment ça se passe avec son travail, Aydan voit bien sur son visage que ça lui fait plaisir. Il arrive même un peu à lui sourire lorsqu'il finit par quitter la table du regard et qu'il observe Alaois. « C'est normal, c'est toujours le bordel au Nouvel An, non ? Après tant que ça reste gérable, ça va. » Ayant l'habitude de fréquenter des bars pour le jour de la nouvelle année, Aydan voit bien que c'est toujours aussi bondé. Même si ça l'est déjà en temps normal, c'est pire au Nouvel An. Au moins, c'est toujours facile de trouver une fille à ramener chez lui.

Le groupe de musique du sorcier arrive maintenant dans la discussion, Alaois veut savoir comment ça se passe. « Ouais, ça se passe bien. On a plein d'idées pour de nouvelles musiques et les gens aiment bien j'crois donc c'est vraiment cool. » Les tonnerres d'applaudissements qui suivent habituellement les représentations sont bien la preuve que le groupe plaît. « Tu voudrais venir un jour ? » Qu'il vient alors demander, un peu timidement, en baissant la tête. « Je veux dire, à l'une de nos représentations. On en fait une dans pas longtemps. Enfin, comme tu veux, je sais pas si ça t'intéresse vraiment. »

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La tasse de café encore brûlante n'empêche pas le sorcier de la récupérer entre ses mains, plus pour les occuper qu'autre chose. Le regard encore un peu fuyant, qui préfère se poser sur un recoin de la table face à lui plutôt que dans les yeux de son grand-frère, Aydan a encore du mal à se faire à l'idée que discuter avec Alaois n'est pas si terrible, que ça lui fait même du bien. Les discussions tournant habituellement autour de reproches, cette fois, c'est bien plus simple. D'abord, c'est la Saint-Valentin qui est évoquée et qui fait sourire timidement le pyromancien, pensant à la journée qui l'attend avec sa meilleure amie. À la question d'Aydan qui demande à son grand-frère s'il a quelque chose de prévu pour ce jour-là, il lui répond simplement qu'il a une soirée et le tatoueur ne cherche pas à en savoir plus. Lorsque la question lui est retournée, Aydan hoche la tête. « Hm, je vais voir une amie. J'crois que tu la connais, c’est Astrae. »  Il en a forcément entendu parler, puisque le pyromancien et son amie se connaissent presque depuis toujours. « Mais, euh, c’est vraiment juste entre amis, hein. » Qu'il précise assez rapidement tout de même.

Il arrive à sourire un peu à la remarque de son frère sur le bordel régulier dans le bar, s'imaginant bien le genre de scènes qui peuvent bien arriver. Ça fait si longtemps qu'il n'a pas eu de conversation aussi banale avec Alaois, même pas sûr que ce soit déjà arrivé, ce qui explique qu'Aydan ait encore un peu de mal à être à l'aise. Mais, maintenant que la musique est mentionnée par son frère qui cherche à savoir comment ça se passe avec le groupe, le guitariste n'a aucune difficulté à se lancer et à en parler. Il vient même finir par proposer à son frère de venir le voir à l'une des prochaines représentations du groupe, sans vraiment penser que ça peut l'intéresser. Pourtant, ça l'intéresse et Aydan le voit bien avec le sourire qu'il esquisse. « C’est vrai ? » Il sourit à son tour. « J'ai plus la date exacte en tête, mais oui, je t’enverrais les infos. » Il boit une gorgée de café, en notant dans sa tête qu'il devra penser à envoyer les informations nécessaires à son frère pour qu'il puisse venir. Pour ça, il faudrait retourner sur leur conversation et retomber sur les tas de messages des deux derniers mois de son frère, tous laissés sans réponse. « J'ai lu les messages que tu m'as envoyés, tu sais. » Qu'il vient dire sans trop y réfléchir, en fuyant de nouveau du regard mais en se disant tout de même qu'il faut bien que ça arrive dans la discussion, à un moment ou à un autre. « Je suis désolé de pas avoir répondu. »

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Un doux sourire se dessine sur ses lèvres alors que sa meilleure amie est mentionnée dans la discussion, il hoche timidement la tête pour confirmer à son frère qu'il pense à la bonne personne. Évidemment, il s'empresse d'ajouter que ce n'est qu'un rendez-vous amical, qui tombe par hasard le jour de la Saint-Valentin. Mais, ils ne s'éternisent pas à ce sujet et passent assez rapidement à la musique. La proposition toute timide de venir à l'une de ses représentations est acceptée par son frère, ce qui fait vraiment chaud au cœur du jeune musicien qui ne laisse apercevoir qu'un simple sourire.

Bizarrement, c'est Aydan qui lance un sujet un peu plus délicat, lui qui était pourtant déterminé à fuir le plus vite possible avant qu'ils n'arrivent dans le café. Il fuit encore du regard en s'excusant de ne pas avoir répondu aux messages. Il a failli répondre parfois, après une journée plus dure que les autres, en se disant que peut-être que voir et parler à son grand-frère lui ferait du bien. Mais, il en est toujours venu à la conclusion que parler ne servirait à rien, que fumer restait bien plus simple. Alors, lâchement, il n'a jamais répondu à aucun message.

Alaois lui dit qu'il ne lui en veut pas, ajoute même qu'il espère surtout ne pas avoir paru trop insistant. Le pyromancien retrouve alors assez vite le sourire. « Un peu. En fait, j'pensais que tu voulais juste m'embêter », qu'il commence à dire, « Je pensais pas que tu t'inquiétais vraiment pour moi. » Mais, maintenant, c'est évident qu'il s'est inquiété et qu'il s'inquiète toujours, même si Aydan a encore du mal à comprendre pourquoi. « J'essayerais de te répondre maintenant, si tu veux encore m'envoyer des messages. » Pour être plus clair, il aurait pu dire : j'aimerais bien qu'on se voit un peu plus souvent maintenant, si tu veux toujours me voir. « T'as vu maman depuis Noël ? »

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Les excuses sont murmurées presque comme un secret. L'égo en prend forcément un coup, mais c'est nécessaire. Ça lui enlève au moins un poids et ça semble également soulager son grand-frère, qui lui sourit toujours en lui montrant qu'il ne lui en veut pas. Les mots d'Alaois le font sourire, malgré le semblant de culpabilité dans le regard en se souvenant de l'échange douloureux à Noël. Heureusement, la petite blague du plus âgé arrive un peu à détendre l'atmosphère, mais la suite un peu moins aux oreilles d'Aydan. Tu es mon petit frère après tout. Ces mots font forcément écho à ceux crachés par le petit-frère à peine deux mois plus tôt. Il ne sait pas tellement quoi dire, vient arracher un peu ses ongles en fixant du regard la tasse de café qu'il n'a pas beaucoup touché. « Tu  sais, t'as pas besoin de t'inquiéter pour moi. J'te jure que ça va. » Le sorcier a encore bien du mal à comprendre les raisons pour lesquelles Alaois s'inquiète tant pour lui. Peut-être que s'il avait parlé avec un peu plus de conviction en demandant de ne pas s'inquiéter, ça aurait un peu aidé.

La promesse d'essayer de reconstruire quelque chose sur les ruines de cette relation fraternelle semble se sceller lorsque Aydan vient dire qu'il essayera de faire des efforts et de répondre plus souvent. Mais, cette note positive est tout de suite balayée par la question du pyromancien à propos de leur maman. Le sourire de son frère qui s'efface un peu n'est pas rassurant, ses mots non plus, mais en même temps, c'était prévisible. « Je vois... » Il ronge encore un peu ses ongles, inquiet malgré lui pour sa mère qu'il n'a pas vue depuis longtemps. « Elle va bien quand même... ? » Pas vraiment sûr qu'il veuille entendre la vraie réponse, même si là aussi, la réponse est déjà assez évidente. « Est-ce que... euh... tu lui as dit pour moi... ? » Parce que c'est également l'une des raisons pour lesquelles il ne veut pas aller voir leur mère, par peur qu'elle apprenne qu'il emprunte le même chemin qu'elle.

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La question concernant leur maman est timidement posée, dévoilant son inquiétude à l'égard de cette femme qu'il prétend pourtant ne plus vouloir revoir. Le semblant d'un sourire, qu'il arrivait encore à garder, s'efface complètement au fur et à mesure des réponses apportées par son frère à ses questions, même s'il se veut rassurant, Aydan vient alors ronger un peu ses ongles, chose qu'il n'a pas vraiment l'habitude de faire, mais qui témoigne d'une angoisse importante. "Il ne s'énerve pas encore sur elle" qui laisse déjà entendre que ça finira forcément par arriver parce que leur maman a toujours eu tendance à tomber sur le même type d'hommes qui préfèrent les coups aux caresses. Aydan en a parfois été témoin quand il était petit, mais son cerveau a effacé la majorité de ces souvenirs-là. « Tu penses qu'il faudrait que j'aille la voir ? » Même si l'idée d'aller la voir l'angoisse profondément, il sait déjà qu'il va bien finir par s'y résoudre pour voir son état de ses propres yeux et puis parce qu'une partie de lui a besoin de la voir.

Pour continuer un peu plus dans les sujets délicats, le plus jeune ose alors demander à son frère s'il a finalement dévoilé la vérité sur la raison de son absence à Noël. Heureusement, il est soulagé d'apprendre qu'Alaois n'a rien dit, mais aussi surpris de savoir qu'on a cherché à avoir de ses nouvelles. « Qui a demandé de mes nouvelles ? » Il demande en fronçant très légèrement les sourcils, cherchant qui aurait pu vouloir le voir et avoir de ses nouvelles à part Malise. « Merci de ne pas en avoir parlé... » Qu'il finit tout de même par dire, content de savoir que son frère a respecté sa promesse de garder le secret. Juste après, le pyromancien reprend finalement sa tasse de café pour finir de la boire et puis, il jette un œil dehors et s'aperçoit que la nuit commence déjà à tomber. « Je vais pas tarder à rentrer... »

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La réponse de son grand-frère ne lui est pas vraiment d'une grande aide. Elle confirme simplement qu'il devrait aller voir sa mère, sans savoir s'il en est tout à fait capable. Il soupire en baissant le regard vers la tasse de café vide posée devant lui et essaye de penser à ce que leur mère pourrait bien lui dire en le voyant après des mois sans qu'il soit passé chez elle. Mais, il n'y a rien qui lui vient en tête, même en réfléchissant à ce qu'il pourrait dire, lui. Il ferait peut-être mieux de demander à Astrae ce qu'elle en pense dans deux jours.

Finalement, ils en reviennent à parler de Noël à cause des inquiétudes d'Aydan, qui a peur que son secret n'ait été dévoilé. Heureusement, ce n'est pas le cas. Mais, il apprend tout de même que certains de ses aînés ont voulu avoir de ses nouvelles, ce qui le surprend tellement qu'il écarquille un peu les yeux et s'empresse de vouloir savoir qui précisément. Il pince les lèvres en entendant le nom de Malise, se rappelant soudainement qu'il a complètement oublié de lui donner des nouvelles. Puis, sans grande surprise, le jeune sorcier lève les yeux au ciel à la mention des triplés, persuadé qu'ils ont simplement dû trouver de quoi faire des blagues idiotes sur l'absence du petit dernier. Enfin, Aydan fini malgré tout par remercier son grand-frère de n'avoir rien dit sur la véritable raison de son absence parce que, même s'il préfère se convaincre qu'il n'est pas venu au repas de Noël de son plein gré, ce n'est pourtant pas ce qu'il s'est passé.

Le pyromancien laisse Alaois se lever pour aller régler l'addition, les yeux toujours rivés vers la table en attendant qu'il revienne. Il réalise que ça lui a définitivement fait du bien de parler avec son grand-frère, bien qu'il ne le lui dira pas à voix haute. Lorsque celui-ci revient, Aydan se lève à « Je t'envoie ça quand je rentre. » Qu'il répond alors à son frère avant de commencer doucement à se diriger vers la direction qui le mène à son immeuble, puis il se tourne une dernière fois vers Alaois. « Merci pour aujourd'hui... » Il lui sourit faiblement et entame ensuite la petite marche qui le sépare de ce café à chez lui.