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[Abandonné] Let's dance the lights ~ Maïa

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Une ambiance singulière enveloppe Stockbridge à l’approche du solstice d’hiver. Demain, Edimbourg se couvrira peut-être d’une fine étoffe blanche et enfants et vieillards s’émerveilleront devant le ballet silencieux des flocons balancés par d’hasardeux courants d’air dans les ruelles étroites de la vieille ville. Ce sera beau, sans doute, dans la grâce délicate de la gelée blanche aux premiers frémissements du jour, quand les dernières volutes de brume se fondent dans la brise fraiche. Ce sera beau, mais les pyromanciens n’aiment jamais l’état de faiblesse qui s’installe alors jusqu’à l’équinoxe. Stockbridge prend des airs de résistance et le quartier mue quand s’installent de grands braseros aux coins des rues et que s’amoncellent des piles de bois dans de grands bacs d’acier sur les trottoirs. Demain, Edimbourg se fera blanche peut-être, et Stockbridge long feu hivernal et colonnes de fumée âcre.

Il va de la responsabilité de l’Espoir Igné d’organiser cette mutation hivernale au nom du Soleil Souverain, parce que les enfants des Volcans ne sauraient rester à la merci du monde ou du bon vouloir des aéromanciens. C’est ingrat parfois parce qu’il faut gérer les plaintes, entre passants désabusés d’une visite dans la neige grise et fondue, commerçants persuadés que la fumée se dirige inlassablement vers leur boutique et sentinelles qui voudraient de plus vives flambées pour que leurs pouvoirs ne soient pas du tout diminués. Un devoir est rarement plaisant. Aujourd’hui pourtant ce dernier l’entraine vers de plus réconfortantes lueurs : un vernissage de galerie pour Yule, et de nouvelles œuvres de verriers à contempler. Voir et se faire voir, un délicieux plaisir. L’occasion est trop belle pour ne pas en profiter pour inviter Maïa, en ce que la date est proche d’un de leurs rendez-vous rituel – texto envoyé la veille.

Salut rêveuse,
Besoin d’un +1 pour un vernissage demain, galerie de St Macan Street, 18h, tu veux venir ? Je te laisse choisir le restaurant après.


Sourire aux lèvres, Karan salue les quelques groupes de personnes qui attendent devant la porte – poignées de main serrées avec conviction comme politicien en campagne. Son costume noir parfaitement ajusté manque de fantaisie mais projette une autorité efficace. Il sera bientôt 18h mais il sait que Maïa sera là avant, parce que son amie d’enfance a toujours été d’une fiabilité à toute épreuve. Un soutien immuable qu’il fait de son mieux pour honorer, quoi qu’il se passe, même si la vie les éloigne parfois et qu’elle meurtrit aussi, même si les épreuves pavent les chemins.

Pourquoi tu me regardes mal toi, hein ? Tu cherches la merde ? Darpana avance d’un air menaçant en direction d’une gamine, canines à l’air. L’enfant se fige sur place, les yeux écarquillés. « Darpana, arrête. » L’ordre est calme mais sec, teinté d’agacement. La lémur reste sur place, continuant de défier l’enfant du regard. Tu dois arrêter de faire des trucs comme ça en public ma grande. Nan mais attends, elle m’a jugé d’une force la connasse ! C’est une gamine, Darpana, tu lui fous la paix ! Elle pousse un sifflement aigu et se détourne pour revenir vers lui. Gamine ou pas, c’est une connasse. Vraiment, si tu pouvais prendre sur toi une soirée, ça me ferait des vacances. Nan mais t’as invité Maïa. J’l’aime pas. Karan étouffe un ricanement. Il serait à ce jour incapable de citer le nom de plus de cinq personnes qu’elle tolère à peu près. Je la vois jamais, donc tu vas faire avec. Tu peux rentrer à l’appartement si ça te va pas. Nope. Trop tard, la moche est là. Darpana !

La lémur s’éloigne avec un dédain affiché – presque surjoué – sans même adresser un regard à Maïa. Karan se détourne sans s’en soucier outre mesure pour accueillir son amie. Son sourire se fait plus vif tandis qu’il s’avance. « Bonsoir toi. Merci d’être venue », puis, plus bas, s’approchant de son oreille comme si c’était un secret, l’amusement au creux de la voix « et bienvenue chez moi. » Sa main se pose doucement sur son bras avant qu’il ne recule de quelques pas. « Ta journée a été ? » La question n’est pas de pure forme de politesse, glissée avec légèreté sans que le regard ne scille pour autant, intérêt sincère – mais sa tournure contourne l’ombre de l’absence, la distance et le silence. Ils se voient peu, se parlent peu, et Karan ne cherche pas à changer ça outre mesure quand bien même l’effort pourrait être fait. Pas de culpabilité mais le plaisir simple de la retrouver, la conscience aussi que ce qui est perdu ne se retrouve jamais et qu’on ne couvre pas six mois de silence presque entier par une simple réponse à ce genre de questions. Aujourd’hui, alors, aujourd’hui c’est bien.
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Let's dance the lights
19 décembre 2023, soir



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TW : deuil, esprit
Assise à mon bureau, je suis en train de faire mon compte-rendu d’un rendez-vous avec un patient. J’ai voyagé dans son esprit, dans les méandres des limbes de ses rêves, c’était un labyrinthe, me rappelait celui qu’on pouvait voir dans Alice au Pays des Merveilles. Or, ici, on voyait des automates critiquant le patient.  Celui-ci soufre d’un manque de confiance, et, pour l’aider dans sa problématique, je lui donne quelques conseils.

Puis, je sors de mon cabinet, en compagnie d’Astréa, nous rentrons à la maison pour que je puisse me préparer pour la soirée. Aujourd’hui, je quitte le travail, un peu tôt en raison de mon rendez-vous avec Karan, l’enfant des flammes m’a invité à assister à un vernissage et c’était avec plaisir que j’ai accepté.

Je pénètre dans ma demeure où je loge avec ma fille, je fais quelques pas en direction de ma chambre en allumant la lumière et je choisis une tenue pour ma sortie avec Karan. Je la montre à mon familier. Astréa est assise, elle me regarde en roulant des yeux.

_ Ne me dit pas que tu vas porter cette robe noire ? !

_ Je peux te demander, pourquoi Astréa ? Demande-je en la regardant dans les yeux.

_ Car, elle ne te met pas en valeur ! Je préfère l’autre, noire. Tu es diablement magnifique, et, surtout, n’oublie pas ton manteau rouge.

_ Je suis toujours élégante, Astréa. Et, ce n’est pas un rendez-vous galant.

_ Mouais, mouais. Allez, choisis là.

Je hausse les épaules, et, je choisis cette robe noire qui souligne mes formes. Puis, je vais dans la salle de bain pour prendre une douche chaude. Quand, je finis de me préparer, maquillée, habillée, parfumée et coiffée, je sors de la pièce d’eau. Astréa semble satisfaite, elle siffle. Elle souligne que je suis parfaite. Je lève les yeux vers le ciel, et, je peste contre cette ourse ayant un sens aigu de la mode.

Je sors de ma demeure, puis, je prends ma voiture pour me rendre au lieu du rendez-vous avec Karan, l’espoir Igné des volcans. Un ami de l’Académie, un de nos centres d’intérêt est l’Art. Je me souviens de nombreuses sorties dans les musées et autres lieux culturels pour découvrir la beauté des œuvres, et, de nos conversations palpitantes sur l’Art.

J’arrive au vernissage. Où est Karan ? Je regarde mon portable. Il n’est pas encore 18h. Est-il à l’intérieur ? C’est peut-être possible. Le trentenaire connaît ma ponctualité, je déteste être en retard ! Et, surtout, je n’aime pas l’être à cause de la mauvaise circulation, c’est une plaie de rouler à certaines heures…

Je pense au message que Karan m’avait envoyé la veille, il me surnomme rêveuse, ce n’est pas le seul surnom qu’il utilise pour me nommer. Quant à moi, je l’appelle le feu follet ou salamèche, en référence de son don lié aux flammes.  J’aurais pu dire non, mais, je dois avouer que j’avais également entendu parler de ce fameux vernissage des vitraux. Le thème de ce soir est Mythes et Légendes avec un autre thème qui me semble bien énigmatique. Il me tarde de voir les prouesses des enfants des volcans. Mon ami depuis plusieurs décennies a eu le même idée, celui d’inviter l’autre à une soirée.


Ces moments sont rares au fur et à mesure des années qui défilent, ceci s’explique à cause de différents paramètres, celui de nos vies différentes, de notre place dans le coven et de nos situations. Je suis mère de famille, et, veuve.

Je vois le visage de Karan, mon cœur cogne dans la poitrine, un sourire naît sur mes lèvres. Astréa rétorque que je suis très belle. Je ne dis rien, je n’ai pas envie de me quereller avec elle. Il n'y a rien entre lui et moi.

Je remarque que Darpana, le lémur de Karan s’échappe de ma présence. Elle ne m’a jamais réellement aimé, je ne cherche pas à savoir les raisons de cette rancoeur. Je me concentre sur Karan. L’homme me salue, puis, il murmure dans mon oreille que je suis la bienvenue chez lui. Je pose mon regard sur lui avec un regard amusé, et, Karan pose sa main sur mon bras avant de reculer et de me questionner sur ma journée.

_  Bonsoir à toi, Karan. Dis-je d’une voix douce. C’est toujours un plaisir de te retrouver. Je te remercie pour l’invitation. Puis, je lui murmure dans son oreille les mots suivants. Tu me connais trop bien pour que je puisse refuser une invitation à un vernissage.

Je regarde Astréa, celle-ci se pose dehors. Je sens qu’elle va râler concernant qu’elle ne peut pas venir avec moi dans le lieu culturel. Je m’excuse auprès d’elle. Puis, je reporte mon attention sur Karan.

_ Plutôt bien, merci et toi ? Dis-je par politesse.

Il était temps pour nous de pénétrer dans la salle, allait-il me prendre mon bras comme un gentleman ? Karan connaît les us et coutumes du gratin de la haute société. Sa famille durant une partie de sa période était bien fortunée avant de connaître un terrible échec … C’est Karan qui a repris la forge familiale et qui a fait que celle-ci soit prospère.

_ J’ai vu qu’un des thèmes est les Mythes et Légendes, tu connais ma passion l’Histoire des Mythes. Dis-je quelques instants plus tard en gardant un visage joyeux. Quant à l’autre thème, il me semble énigmatique, qu’avez-vous prévu ? Je murmure doucement. À moins que tu préfères garder une part de mystère.

Astréa est dehors, elle voit au loin, Darpana. Elle la salue. Puis, j’entends Astréa se moquer d’une personne habillée d’une tenue qu’elle ne juge pas digne de ce nom.

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Il s’amuse des quelques regards qui se détachent pour le suivre. Les sent s’attarder sur la nouvelle venue, femme élégante qu’ils ne situent probablement pas. Oh, nul doute qu’il en entendra parler dans les prochains jours, questions maladroites sur l’identité de sa compagne d’un soir. Comment pourraient-ils savoir qu’elle est tout sauf cela, Maïa, malgré son élégance évidente et leur proximité alors qu’ils se penchent tour à tour pour s’offrir quelques mots murmurés dans la courbe d’un sourire ? Une amie, un soutien, une ancre qui l’empêche de dériver de trop – un de ces êtres emprunts de pureté qu’il ne saurait se résoudre à salir, jamais, comme chacune de ses relations qui finit dans le fracas et les larmes. Les badauds ne savent pas mais l’Espoir s’amuse, les préfère veiller ses relations publiques plutôt que le moindre de ses agissements. Ambigu, il le sera alors par moments, tachant de ne pas trop verser dans ce penchant de peur qu’elle ne se pose trop de questions et le piège dans des recoins qu’il préfèrerait éviter.

« Oh, je vais beaucoup mieux depuis que ma ravissante rêveuse me fait l’honneur de sa compagnie », répond-il dans un sourire avant de glisser doucement son bras sous le sien. Il n’a aucune envie de lui parler en détail de sa journée. Non qu’elle soit particulièrement pénible, mais Karan a toujours considéré que les histoires des pyromanciens ne concernaient que ces derniers et reste de fait souvent évasif sur son quotidien avec ses pairs d’autres covens. Ses journées étant centrées sur les siens, il n’y a fatalement pas grand-chose à en dire – bien qu’il n’y ait pas forcément beaucoup de secrets. Maïa lui demande plus de précisions sur le second thème du vernissage, plus mystérieux selon elle, moins parlant une fois couché sur papier certainement. « Enigmatique, hein ? Disons qu’il est plus cadré que le premier mais tout aussi cher aux enfants du Volcan. Prométhée. Le voleur de feu, celui qui défia les Dieux pour apporter les flammes créatrices et destructrices aux humains, celui qui en paiera les conséquences pour l’éternité. Je pense que ce sera… intéressant de voir ce qui a inspiré nos artisans dans ce mythe particulier. »

D’un pas lent mais assuré, Karan l’accompagne jusqu’à la porte d’entrée. Se ravise, fait un léger détour pour aller voir la silhouette massive de l’ourse blanche. « Salut Astréa. Promis, je ne te prive d’elle pas trop longtemps. » Ouais ouais, t’as intérêt hein, j’ai pas envie de me cailler des heures à attendre que t’ais fait le beau. Pupilles se redressent légèrement pour croiser celles de la lémur, confortablement installée sur le dos d’Astréa. « Je ne fais… » Tu fais pas le beau, toi ? TOI, KARAN PRASHAD ? « Mais je suis beau moi, Darpana », glisse-t-il dans un petit rire. « Ravale un peu ta jalousie, tu vas t’étouffer. » Hochement de tête entendu en direction d’Astréa, regard lancé à Maïa pour qu’elle donne son aval pour leur absence, comme deux parents prêts à laisser des adolescents un peu trop pénibles et bruyants devant un magasin.

La porte coulisse dans un battement, les menant dans un couloir à la lumière feutrée. Ici, le froid n’est plus, remplacé par une tiédeur apaisante. En face d’eux se tient un vieil homme derrière un guichet, costume trois pièces d’un autre temps, moustache étirée à faire frémir les plus jeunes générations. Le guichetier les accueille d’un sourire crispé, et semble hésiter un instant en le détaillant lui aussi du regard, se demandant probablement s’il serait de bon ton de demander son invitation à l’Espoir Igné – avant de se raviser finalement. Soulagement quand Karan sort le petit carton de sa poche et lui tend. « Oh.. Bienvenue aux galeries St Macan, Espoir. L’exposition commence derrière cette porte. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont consacrés aux Mythes et Légendes, le second étage à Prométhée. Un bar et un buffet sont installés au niveau de l’escalier en pierre. Ma… Madame. » « Merci à vous. »

Les galeries St Macan profitent d’ordinaire d’une architecture art nouveau, arrondie et spacieuse, surplombée d’un immense dôme de verre teinté. Le sol de marbre reflète parfaitement la lumière et les murs, blancs eux aussi, facilitent les jeux de lumière même quand la saison est terne comme ce jour de Décembre. Au premier coup d’œil, on réalise que certaines œuvres sont placées à proximité des murs, éclairées par divers dispositifs (parfois de simples brasiers), tandis que d’autres sont disposées de manière plus centrale, de manière à ce qu’on puisse tourner autour. « Hmm, loin de moi l’idée de te proposer de te plonger dans les mythes et légendes complètement sobre… euh… déshydratée. » Sourire moqueur. « Et si je te laissais choisir les boissons, voir si tu as toujours aussi mauvais goût ? »
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Let's dance the lights
19 décembre 2023, soir



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TW : deuil, esprit, alcool

Karan reprend la parole, son compliment me fait sourire. Il évite de me parler de sa journée, je ne force pas à le faire sur un sujet qui peut s’avérer glissant et stérile. Il se confiera à moi s’il le souhaite.

Je le questionne sur le second thème du vernissage, car il me semble lunaire. Je pose mon regard sur l’homme à mes côtés. J’écoute les mots de l’enfant des volcans, celui-ci mentionne le mythe de Prométhée. Je hoche la tête en gardant un sourire sur mon visage. Prométhée, comme l’a dit Karan, est celui qui a volé le feu aux Dieux et l’a transmis aux mortels. Zeus, le dieu de l’Olympe a puni Prométhée, l’ancien Titan a été châtié. Je me souviens également que le frère de Prométhée a eu une épouse, Pandore. Celle-ci avait une jarre contenant des maux… Et, surtout, l’Espoir.

_ Je te remercie pour la précision, il me tarde de voir de mes yeux ce mythe. Ajoute-je doucement en ancrant mes prunelles dans ceux de mon ami.


Le gentleman m’amène jusqu’à l’entrée, puis, il se rapproche d’Astréa. Je ressens que celle-ci est bien déçue de rester en arrière. Elle n’aime pas du tout être éloignée de moi, et, qu’elle ne participe pas aux événements de ma vie.

_ Je l’espère, Karan Prashad, je sais qu’elle est entre de bonnes mains d’un gentleman. Déclare-t-elle en se levant un peu.

L’ourse peut se montrer autant tendre que féroce. Je soupire, je regarde l’échange entre l’enfant du volcan et de son lémur. Celle-ci est très bien installée sur le dos d’Astréa. Mon ourse aurait pu refuser que Darpana soit sur son dos, mais, elle ne s’offusque pas. Je n'ai jamais compris les raisons qui poussaient Darpana à me vouer une certaine animosité. En réalité, je ne cherche pas à savoir, je me contente d’être courtoise avec le familier de mon ami.

_ Je le trouve très bien fringué, j’approuve son look, Darpana. Il doit faire des ravages.  Déclare Astréa. Puis, elle se tait.

Je lève mon regard sur le ciel, un peu gênée par le commentaire d’Astréa au sujet de Karan. C’est un ami. Par la suite, le trentenaire me regarde pour prendre la décision de laisser nos familiers dehors. Je lui fais signe que oui.

_ J’imagine qu’à vous deux, vous allez nous faire une révolution. On ne sera pas long.

Allons-nous rester des heures à parler dans cet endroit ?  Je l’ignore. Quand on apprécie la présence de quelqu’un, le temps défile à une vitesse folle. Quant à nos deux familiers, ce sont deux commères ensemble, un duo qui n’hésitera pas à commenter les faits et les gestes des autres. Ce que je ne suis pas. Je reporte mon attention sur mon hôte d’un soir, puis, nous entrons dans le lieu où se tient le vernissage.

La température est bien différente dans cet endroit, où, il me tarde de retirer mon manteau ainsi que mon écharpe. Je remarque la présence d’un monsieur, son costume m’évoque celui d’une autre époque. Je ne saurai pas la dater. L’homme nous fait un message de bienvenue en guise d’introduction. Je me tourne vers Karan en attendant sa réponse. Je le remercie.

Je balaye d’un regard l’ensemble de la pièce, puis, j’entends les mots de Karan où il évoque de prendre un rafraîchissement avant de regarder les œuvres. Un sourire s’ourle sur mes lèvres, avec des yeux illuminés par la joie et l’amusement.

_ Pour y remédier, je te propose de boire un vin. Je connais ton goût à ce sujet dis-je d’une voix chaleureuse. Puis, s'incruste mes pupilles dans les siennes. Quant à savoir si le vin sera à ton goût, il me semble que je te connais assez bien pour éviter de te donner quelque chose qui pourrait te déplaire, n’est-ce pas Karan ? Mais, c’est un pari que j’accepte de relever, Monsieur Prashad.

Après mes mots, je me tourne vers une table avec laquelle on a des boissons, alcoolisées ou sans alcool, ainsi que des mets. Il serait malvenu et surtout irrespectueux de boire n’importe où et de tâcher le dallage avec des gouttes de vin sur le sol. Je remarque la présence de Champagne, de Crémant ou de Vin Rosé. Je demande au serveur de me servir deux coupes d’une boisson alcoolisée, puis, je le remercie et j’amène celles-ci à mon compère du soir. Je lui tends la coupe. Nous étions un peu éloignés du groupe, ceci me permet d’avoir une sorte de bulle entre lui et moi.

_ Je te promets que tu ne vas pas t'étouffer avec ce vin, sinon, on sera dans l’obligation d’appeler un médecin et de te faire un bouche-à-bouche. Dis-je en le regardant dans les yeux. Trêve de plaisanterie. À nos retrouvailles, Karan.  Ajoute-je dans l’intention de trinquer.


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Karan salue quelques personnes d’un hochement de tête ou d’un sourire, rayonnant dans cet espace comme si c’était chez lui et qu’il en connaissait chaque recoin. Combien ici voudraient le faire tomber, malgré leurs masques de politesse et les quelques mots respectueux qu’ils lui offrent en passant ? Probablement de trop. Toujours trop, à son goût. La précarité de sa position n’est pas vraiment un sujet dont il a parlé à son amie, préférant éluder une fois de plus le sujet et éviter probablement qu’elle s’inquiète de trop, elle qui devait savoir qu’il ne serait pas homme à renoncer simplement et à s’effacer dans l’ombre. C’était pourtant bien de cela qu’il était question, à chaque sortie en public, à chaque cérémonie, à chaque journée passée dans son bureau : s’assurer une stabilité qui lui manquait toujours. C’était cela, le premier combat à mener, celui de la comédie et du charme, la bienveillance surjouée, le respect emprunt de sérieux – et cette bataille de longue haleine ne pouvait être perdue, jamais, s’il voulait étendre ses projets et son jeu. D’une certaine manière, sans lui en parler, Karan faisait entrer Maïa dans cette lutte de pouvoir.

Son amie revient du buffet avec deux coupes et lui en tend une, visiblement satisfaite de son choix. Un sourire s’étire sur ses lèvres en la dévisageant, elle de plus en plus débordante d’une confiance en sa présence et d’un charme certain. Pourtant, l’oniromancienne semble ce soir décidée à tester la distance entre eux, regards appuyés, sourires malicieux – comme s’ils pouvaient être plus que ça, amis fidèles, comme s’il était temps peut-être d’envisager une autre étape – et cela le prend au dépourvu. Il n’aime pas cela, ne pas avoir anticipé. Ne pas avoir envisagé vraiment. Maïa était Maïa, une de ses plus anciennes connaissances, une personne qui avait toujours été là sans jamais se détourner, une femme accomplie qui avait fait ses choix, qui avait cherché à construire quelque chose avec l’homme qu’elle aimait – et il ne s’était jamais opposé à cela, d’une quelque manière. Il y avait eu le deuil et le silence, sa présence silencieuse, plus distante. Pouvait-il y avoir plus ? Peut-être. Sûrement. Il n’avait jamais été insensible à son charme ni à sa personnalité après tout. Devait-il y avoir plus ? Probablement pas.

Il rit doucement à sa blague, comme si le rire pouvait extirper l’embarras léger face à cette séduction qu’il n’y avait jamais eu entre eux. « C’est technique le bouche-à-bouche tu sais ? Tu es formée au moins ? » Pupilles charbon pétillent, amusées et surprises. « On n’apprend pas ça dans les séries, désolé pour l’info, mais c’est mignon. » Elle tend sa coupe pour trinquer et il s’exécute en s’inclinant légèrement, politesse surjouée pour retrouver son assurance, avant de boire une gorgée. Le rosée est toujours agréable même s’il manque souvent, comme aujourd’hui, du tanin des vins rouges, plus épais, plus denses. Le choix n’est probablement pas si mauvais cependant. Qu’elle opte pour une légèreté plus douce ne le surprend pas vraiment. « Tu t’améliores, Ma’am Hamilton, mais j’ai peur que tu ne me connaisses pas encore assez bien. » Parle-t-il du vin ou du reste ? L’ambigüité plane dans ses mots et dans le regard qu’il lui adresse. Est-ce de l’inquiétude ou des doutes dans ses prunelles à cet instant, malgré le sourire affiché et la posture toujours avenante ? Est-ce le désir ou la peur qui le font respirer un peu plus fort ?

Il se détourne légèrement et se place à côté d’elle pour prendre à nouveau son bras, lui proposant silencieusement de marcher un peu avec lui avant de passer à l’étage. « Tu vois la jeune femme là-bas avec son bloc note ? » Sa voix est plus basse et posée, ses mots à son intention seulement, à la manière d’une confidente. « Une des quelques journalistes à couvrir la soirée, et je ne crois pas que ça ne soit que culturel. » Elle lève les yeux et semble les apercevoir longer un mur. Karan la salue d’un geste de la main mais maintient sa foulée. « On a notre lot de torchons en ville qui s’intéresse plus aux people et aux rumeurs qu’aux reflets des vitraux, et franchement, ça m’étonnerait qu’aucune ligne ne sorte sur moi ce soir, ou aucune photo prise à la volée. Ce que je veux dire, Maïa… » Il hésite quelques instants, incertain de sa formulation. « Ce que je veux dire c’est que je ne suis pas sûr que tu ais envie de faire ces titres quelques semaines, parce que si certains gestes ne m’ont pas échappé, je doute qu’ils soient inaperçus des vautours. » Voilà, les mots étaient posés et les pieds dans le plat aussi, le sujet grand ouvert – en espérant simplement qu’il ne se soit pas totalement trompé, mais il connait assez bien l’oniromancienne pour douter d’une pure maladresse.
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