[Abandonné] une soirée au bar | Lancelot

4 novembre 2023, 21h00

Je ne savais pas trop ce que je foutais là un vendredi soir, j'avais suivi ma jeune cousine mais je ne voyais pas l'intérêt de me retrouver dans un bar. Dés l'entrée le bruit des rires et des conversations volumineuses me frappa de plein fouet

- Super je vais avoir mal au crâne demain matin... marmonnais-je en direction de ma cousine qui souffla me faisant comprendre à sa manière que j'étais chiante à râler.

Elle rejoint rapidement, ceux qui semblaient être ses amis, je ne les reconnaissais pas tous, après tout ma cousine était hydromancienne et je côtoyais très peu, les autres coven. Peut-être étaient-ils humains aussi, après tout la jeune femme était à l'université aussi. Tout le monde n'était pas comme moi à se méfier de tout le monde, tout le temps.

Ma cousine tenta de faire les présentations, je saluais ses amis rapidement lui disant que j'allais voir si le bar servait des cocktails sans alcool puisque c'est moi qui servais de chauffeur ce soir — Oui c'est pour ça qu'elle m'avait traîné ici, lui servir de chauffeur si la demoiselle avait trop bu pour rentrer seule. Cela dit je préférais cela à la savoir risquer sa vie sur la route.

Je me frayais un chemin vers le bar, il y avait beaucoup de monde en ce soir d'automne. J'arrivais et enfin à hauteur du bar et si je n'avais pas encore vu qui se trouvait au bar, un flash me prit. Il s'agissait de Lancelot, un ami de l'académie. Nous nous étions perdus de vue depuis la fin de nos études. Nous avions chacun nos vies aujourd'hui de fait cette perte de contact involontaire pouvait très bien s'expliquer

- Lance ? dis-je un peu sur le coup de la surprise. Je me repris rapidement, avant de lui demander

- Tu vas bien ? Dis-moi fais-tu des cocktails sans alcool ? je sers de transport à ma cousine je ne peux donc pas boire.

Pourquoi est-ce que je parlais autant ? Aucune idée. Cependant j'avais retrouvé un sourire naturel, retrouver quelqu'un que j'avais connu enfant faisait du bien.

Ouais demander un cocktail sans alcool dans un endroit où la spécialité était les boissons magiques avait quelque chose de ridicule. Cependant j'avais la responsabilité de cette jeune fille de dix-neuf ans et probablement celle qui devra appeler un taxi pour ses potes s'ils sont trop alcoolisés pour le faire eux-mêmes.

Je ne buvais que rarement Lancelot le savait durant l'adolescence j'étais vraiment la dernière à boire quand quelqu'un faisait entrer de l'alcool de manière "illégale" au sein de l'académie.

Cependant je vis à son sourire qu'il trouvait cette situation hilarante. Je ris légèrement lorsqu'il me tendit la carte des mocktails:

- Moques-toi va, je sers de chaperon à une gamine de dix-neuf ans et à ses potes. Si je fais plus ou moins confiance à Enya pour ne pas finir complètement bourrée je ne suis pas sûre que toute l'équipe soit aussi sage.

Alors que je regardais la carte des cocktails, il me demanda comment j'allais et pendant une fraction de seconde, si je devais lui dire la vérité ou mentir éhontement en lui disant que j'allais bien ?

Après tout j'avais reçu ce courrier qui disait que l'on avait retrouvé les restes de ma sœur, il y a seulement quelques jours. Si devant ma famille j'étais forte, sans une larme, sans un cauchemar, toujours un sourire aux lèvres, un masque mais au fond j'étais ... démolie.

En réalité cela faisait une semaine que je passais mes nuits au sanctuaire et au cimetière, pour ne pas dormir et me réveiller en hurlant et en pleurant. Je prétextais faire des heures supplémentaires en tant que gardienne –Non payées évidemment, je faisais ça par envie de protéger les lieux et surtout par conscience professionnelle. C'était pratique d'être devenue douée pour cacher ses émotions.

Cependant pendant un bref instant mon regard devait montrer une grande tristesse, trop peu de temps pour quelqu'un qui ne me connaissait pas mais assez pour ceux qui avaient connu la Lizzie de 14 ans le bras dans le plâtre des cicatrices partout, détruite par une catastrophe naturelle. Je retrouvais vite mon sourire celui qui me servait de masque et lui répondis:


- Beaucoup de travail en tant que Gardienne mais à part ça, ça va plutôt bien.

Je regardais à nouveau la carte avant de dire

- Allons-y pour un faux Mojito quitte à ne pas avoir les effets hébétant de l'alcool autant en avoir un minimum le goût.

Ma cousine m'observait et j'évitais son regard inquisiteur et inquiet hors de question que le masque tombe, ni ce soir ni jamais